Ex Libar n°: 23 - Les textes

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Texte 1 5 27,78%
Texte 2 4 22,22%
Texte 3 9 50,00%
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Cette édition, organisée par No Leaf Clover, avait pour thème "Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense".

Les textes sont présentés dans l'ordre alphabétique de la première lettre, exclusion faite du titre. A vous de départager le meilleur texte parmi les trois en compétition !

Il y a un 4e texte qui est hors-concours car son auteur connaît No Leaf Clover IRL et il a vu deux des textes avant de participer. ce ne serait donc pas juste pour les autres s'il concourrait. L'auteur a juste participé pour le fun et c'est en accord avec lui que son texte est publié mais hors concours.

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TEXTE 1 :

Citation :
S-F à l'ancienne, essai.



- Comment dit-on cela, toi l'Athénien?
- Κειμήλιο, un beau spécimen, combien en échange? Ces yeux étaient lumineux devant l'objet.
- Je ne sais pas à cet instant, attends, ne soit pas impatient. Œil m'entends-tu? Une voix lointaine et souple s'invita dans la discussion.
- Oui Capitaine, nous attendons vos décisions. La voix du Capitaine acquis la même intonation et s'évanouit. Le masque facial cachant sa bouche, l'Athénien ne sut pas ce qu'il disait.
- Œil, Où en est le magma? Le vaisseau en stationnement au dessus du ciel consommait beaucoup de combustible.
-La combustion en est à la moitié, Capitaine. Capitaine, les hommes s'agitent, il ne faut pas qu'on stagne ici plus que ca. Tout ça, Capitaine, ça pue à des années cosmiques de distance...
-φόβος... je sens quelques signes, tu dissimules mal ton visage... Capitaine. Nous les Hellénistes connaissons la science de la psychologie depuis de longues années, nous le savons. Le masque de l'Athénien affichait une face de clown. “Il n'y a pas de soucis, tu es ici comme chez toi, ton vaisseau veille au dessus de nous. La justice est maintenu. Ayons plutôt discussion de cet Κειμήλιο, combien?” Le motif du masque de l'Athénien changea obstinément, de l'impatience maintenant s'affichait.
- Œil, ou en est l'analyse?
- Bientôt finit Boss, il s'agite le gus non?
- Il sent quelque chose. Mais je ne sais pas quoi, veille au dessus de ma tête Œil, j'en ai besoin.
- Aucun souci Boss, je veille... je... Capitaine, quelque chose s'amène ici, je le vois juste. Le sol ondula, “Ça sens pas bon Capitaine...”
- Qu'est-ce que c'est? Un Kaléidoscope lumineux envahit le ciel. Une fusée passa en son milieu.
- Κύπριοι, un clan insoumis, ils ont senti ce que tu tiens. le sol fusionna à une centaine de pas. La tension monta subitement.
- Œil, suit-le!
- Non!!! Maintenez la justice, maintenez la ισορροπίας. Le vaisseau ne bouge pas ou tout est finit.
- C'est bon Capitaine, ne bouge pas, je le shoot, un modèle ancien de jet à ce que je vois... La voix de Œil passait à l'amusement. “...Comme tu shootes un pigeon galactique Capitaine! Je l'ai eu, seulement un coup au but, il s'en va... un blindage double je pense, mais il est salement amoché, il ne s'attendait pas au vaisseau je pense.” La voix de Œil passa au calme suivant la tempête. “Capitaine, ca sent beaucoup moins bon maintenant, venez au vaisseau et allons nous en!”
- A-t-il des amis l'Athénien? Où il est seul?
- Je ne sais pas, c'est un clan puissant et insoumis, seul eux savent où est né la déesse Αφροδίτη. C'est plus puissant qu'un Κειμήλιο, nous en avons besoin, fait ton annonce, vite avant que ses amis ne viennent s'ils existent, nous maintenons la justice, mes mains sont liées, vite. La peau de l'Athénien ondulait, de l'eau gouttait de son masque.
- Léonidas... chuchota le Capitaine, la voix de Œil soufflait le nom dans le casque du Capitaine, ce qu'en disait le mentat en tout cas. Les mentats ne se loupent pas il semble pensa le Capitaine.” Je sais ce que c'est maintenant l'Athénien, son casque... ”.
- Bien, fait ton annonce en conséquence, vite, le temps passe et la justice se maintient difficilement.
Le Capitaine désigna un ensemble de vestige du doigt. “Quel est le nom de ce lieu?”
- θέατρο, un monde difficile, non identique, penses-tu que tu aimes les fictions?
- Je ne sais pas.
- La faute à ton dieu, la faute à l'Oubli, Ah, mais nous constituons ce passé, nous étions bon avant, nos avons fait la justice... L'Athénien était content maintenant. “La justice était tout à mon peuple. Son invention date d'un temps lointain, l'Oubli a été néfaste mais une obligation à tous, ça a plus ou moins fonctionné, les mentats supplantent les machines maintenant, plus de bips et de clics, plus d'esclavagisme des machines aux les humains.” Le Capitaine et l'Athénien cheminaient aux vestiges.

Les deux hommes se place au milieu de la zone, les masque tombent. La pièce commence.




(Rampants)- Entrez, Regarde, Roi. Ton règne est représenté, Tu rugis que tu ne règnes que sur les rampants, mais sache...
(Rampant)- Sache roi que n'est représenté ici que la raison d'une révolution rhétorique. Tout ici est révolu mais non rayé du royaume. Cette révolution réarme le rampant et le reconnaît rare, reprends la raison et raille le règne du renégat.
(Rampants)- Roi, rendons les rails de cette révolution rutilantes. Quand le renégat est devenu roi. Quand le rampant a été rayé alors le roi s'est révélé et la riposte s'est réarmée.


(l'Athénien)- Mais ici Révélons le réel, Renégat a été vaincu par un autre Renégat, il est roi mais pas rampant, réélu par les rampants comme l'étais le Renégat. Cela, la révolution nous l'apprends, le roi oublie le rampant et reprends son règne. Nous devons recombattre ce roi et cette fois-ci le remplacer par un réel rampant.


(Capitaine)- Ici nous sommes dans le revers du réel qui répondait au réel des rampants, ce que tu recherches, ici les rois Renégats l'ont révolutionner, aidé des rampants. Savaient-ils alors? La roche ne se révolutionne pas, le rampant doit il être de la roche pour résister? Doit il réadmettre l'un des renégat comme roi? Je ne le sais...


(Œil, riant)- Résistons, nous rampants, riions, restons rampants, rien ne réussira à nous retirer notre révolution. Ce roi, nous ne le réélirons pas, Renégat il redeviendra, son règne restera réduit.


(Rampants)- Rhétorique de révolution, Rhétorique de révolution, elle reprends sont règne, réduisons ce roi à rien.


(L'Athénien)- Que ton règne régresse Roi Renégat, nous, Rampants, nous réarmons pour refaire la révolution. Nous reconstruirons ce royaume rutilant qui était notre réel.


(Capitaine)- Nous nous réveillons de ce rêve ringard qui régulait notre réalité, cette réalité est réversible, le règne du Renégat nous a réduit à ramper pour lui. Que ton règne s'achève.


(Œil)- Que son règne s'achève, que notre révolution règne, nous rirons de ce rêve une fois tous réunit, tous rampants...

TEXTE 2 :

Citation :
Renoir et compagnie



- Ha ha, viens je t'attends.
L'homme était seul dans une petite pièce unique où chaque chose avait sa place : son lit, sa table, sa kitchenette, sa salle d'eau avec commodités et son tableau. Il était assis à sa table et tenait dans la main son stylo fétiche, celui du succès, ses bouquins se vendaient dans plus de 20 pays. Le stylo lui, en continuel mouvement, accumulaient les feuilles à une folle vitesse.
- Et une page de plus, une !
Les conditions idéales de cet homme à son activité sont : l'angoisse et le dénuement le plus complet, ainsi il ne sentait plus esclave de la société, il avait bien essayé le luxe et le faste dès son succès mais ce fut un échec patent avec un néant complet.
- Espèce de cinglé, mais j'ai bientôt fini.
Évidemment ses amis n'ont pas saisis ces motivations, sa maison d'édition elle, se félicitait de ce cas : une paie minimale, huit bouquins avaient déjà été édités depuis, un coup fabuleux, peu d'investissement et un succès phénoménal ! L'angoisse était donc la clef, toutefois depuis quelques temps, cette angoisse se changeait en une obsession néfaste. Un assassin tuait ses semblables sans motifs valables dixit la police, il était obsédé au point que cela impactait son activité.
- J'ai besoin d'une pause ...
Le tableau était plein d'annotations confuses, de listes, de dates, de noms. Il lui était vital qu'un bilan soit de nouveau effectué. Cela avait commencé avec Becht spécialiste en vaudeville et dialoguiste de qualité, puis Pokoviev et ses études des sentiments d'une justesse inégalée, Badfod spécialiste mielleux dans la collection Halequin, ce cas le laissait dubitatif et la liste finissait avec Ousseau un philosophe et essayiste, tous le 18 de chaque mois et tous asphyxiés. Machinalement, il apposa son nom au bas du tableau :
- Voilà une liste complète.
Son instinct l'avait amené à cette conclusion, ce qui l'inquiétait le plus c'est qu'il visait juste à chaque fois, nous étions le 18, la fameuse date choisie. Il avait du succès comme eux. Il pensait intensément, un détail lui échappait, soudain avec hésitation il essaya une chose puis une seconde, tout s'expliquait avec simplicité :
- Impensable.
Il était épuisé, une céphalée l'assaillait puis tel un poisson à l'agonie sa bouche happait l'oxygène. Une pensée lui vint :
- Il est là !!!
Sans connaissance, il tomba au sol.



- Jean ? Ici Paul. Je me rends chez Renoir ... Rejoins-moi ... La routine ... Je ne veux rien négliger.

L'homme regarda le rideau de rédaction de Renoir, il n'avait plus de répit ni de replis, résonnaient déjà le remue ménage du roussin Morbier, sans raffut il regagna la remise.

Porte entrouverte, sortir son revolver, rentrer avec réticence, rechercher un rescapé et remarquer qu'il est déjà trop tard. Premier réflexe ; ressortir, mais rien à remarquer, pas un ramdam, raffut ou autre ronronnement. A contrecœur, le roussin Paul Morbier rengaina son revolver et appela ses responsables pour rendre compte de cette rencontre rocambolesque. Il finit par retourner dans la région redoutée ressemblant à un réduit ravagé et débuter ses recherches.

L'autre roussin Aymard rentra avec son revolver et constata rageur que Morbier et lui n'étaient pas en réussite avec un rétamé de plus.
- Haa, regarde ! Raté d'un rien ! Il n'a raturé que quelques rectos.

Le rituel du ravisseur « Cameron le récupérateur d'R » était de rayé chaque R des romans de ses ravissants rackettés. Pour Renoir c'était raté, rachitique revanche.

Ils ruminaient l'un et l'autre leur retard. Rendez vous manqué avec ce ravisseur d'R. Morbier était le plus respectueux des rétamés, il lui semblait lire du regret sur les restes de Renoir, rarement il avait observé une telle répétition. Mensuellement, le 18, un romancier reconnu était retrouvé asphyxié, le tout avec une réelle retenue. Ici, pourtant un ressenti ridicule -pensait-il- ressortait de ce réduit. Le romancier vivait replié et était réservé, çà ne collait pas avec les autres, alors pour quelle raison ? Il réfléchit quand son regard rencontra le rideau rempli des réflexions de Renoir sur les ravissements de cette relation rarissime, il fut renversé lorsqu'il lit Renoir sur ce relevé renversant, il l'avait deviné. Seul, Renoir avait reconstitué les rapports dans ces rencontres rares, le 18 c'était pour le R, résultat on retrouve les rejetons du ravisseur rétamés par raréfaction d'R, tous riches et que les rétamés ne l'étaient que de septembre à avril, qui contiennent le renommé, remarquable et reluisant R.

Morbier reçu en réponse à ses réflexions une ride, la raison était que Renoir ne comprenait pas le rituel du soit disant Cameron, ce ne pouvait être C mais J. R 18ème – 8 rétamés = 10 : J. Sur la rétine de Morbier, se reconstitua un rébus : Jean Aymard.
- Mort par raréfaction d'R, Jean ? Demanda Paul sans se retourner.
- Monoxyde de carbone ... Reste tranquille Jean ... Ce rendez-vous ... Enfin, je vais devoir aussi te rétamer, pour un rideau rempli de réponses ridicules ...
Paul se retourna pour faire face à Jean et obtenir résolument une réponse :
- Pourquoi Cameron ?
- Un relation regrettée.
- Mais pourquoi ?
- Leurs rêves !
La roquette du revolver heurta Paul dans un ronronnement réprimé.
TEXTE 3 :

Citation :

Comme un espoir de fin du monde



Les mots sont une plaie. Il en est conscient, maintenant. Les mots sont puissants. Les sons qui se sont échappés de sa bouche ont eu des conséquences insoupçonnées… Non. Pas insoupçonnées. Enfin si… mais… pas insoupçonnables, en tout cas. S’il avait écouté, s’il avait été attentif à ses leçons de théologie, quand il était plus jeune… Si seulement… Si seulement… Il s’en veut. C’est sa faute. Uniquement sa faute. Il est coupable. Il est le seul coupable. Le seul et l’unique. Tout est de sa faute. Il n’a pas été digne de sa place, de sa tâche. Il n’a pas été digne de ce qu’il est. Oui… Les mots sont une plaie. Il le sait, ô combien !, puisqu’il les a dit, lui, ces mots. Ceux qui annoncent l’Apocalypse. Ceux qui annoncent la fin du monde. Il a bien essayé… Il a bien essayé… Mais cette folie, il ne l’a pas stoppée. Il n’a pas pu. La folie des hommes. La folie des fous. La folie de ceux qui savent que les Dieux punissent les infidèles. Et comment Ils s’y emploient. Et quand. La folie de ceux qui savent et qui sauvent, selon eux, les âmes de ses sujets. La folie des fous, oui… La folie de laquelle naissent les flammes.
La fumée a envahi la salle. Déjà, on distingue mal le plafond. Il se tient, assis, à sa place. A sa place. Noble, autant qu’il le peut. Les gens du Conseil sont là, eux aussi, les yeux injectés de sang. Ils toussent. Il se lève. Un pas. Un deuxième. Il avance. Ses bottes claquent violemment, tandis qu’il foule le sol de son palais. Il monte. On le suit. Ici, en haut, la fumée est plus épaisse. Il tousse. Il s’affaisse. Une main sous son épaule. Un soutien… Non. Seul. Seul… Pas d’aide. Aucune assistance. Il n’en a pas besoin. C’est bon. C’est passé. Il va mieux. Un pas. Un deuxième. Il monte, à nouveau. Le ciel… tout en haut. Il le voit. Un nouveau pas. Cela semble si loin… Si loin… Il atteint, enfin, l’esplanade qui domine le château. Il s’avance. Il baisse les yeux. Sous lui, s’étend sa cité. Sous lui, s’étend son pays. Ou, plutôt, ce qui était son pays. Maintenant, il s’agit plus que d’un océan de flammes dont la fumée s’élève dans le ciel. Sous lui, le sang, la dévastation. Sous lui, l’infamie. Sous lui… sa faute. Immonde. Il se sent faible. Il se sent honteux. Il se sent abject et avili… L’eau coule, le long de ses joues jusqu’aux coins de sa bouche. Sa langue, qui lèche sa peau, lui indique qu’elle est salée. Mais cette eau-là n’éteint pas les flammes, cette eau-là n’empêche pas… la fin du monde. Cette eau-là n’a pas, n’a plus aucune utilité. Des chuchotements. Le Conseil. Ils voient, eux aussi, l’étendue de son péché. Ses conséquences abominables. Lui-même n’est qu’une abomination. Un démon. Un démon de feu. Dont le souffle dévaste son domaine.
Il a mal, si mal… Il se penche, il se plie en deux, tombe à genoux… vomit. Il se vide. De tout. De tout ce qu’il a. De tout ce qu’il est. De toute sa vie. Il est seul, face à lui-même, face à son inconséquence. Il se voit. Il se hait. Si seulement… Si seulement il pouvait… si seulement il avait pu… Non. Il n’a pas le temps. Son monde se consume. Sa culpabilité n’a pas sa place dans ses pensées en cet instant. Non. Un pied. Une jambe. Debout. Debout. Il se lève. Il avance. Sa silhouette se dessine dans le ciel. Il semble confiant, même s’il ne l’est pas. Il doit cela à son peuple et à ses aïeux. Une ultime fois, il faut qu’il donne le sentiment qu’il assume. Jusqu’au bout. Jusqu’à la fin.





Regarder et regretter. Se mettre à rêver d’un renouveau, d’une renaissance. Espérer que le rêve devienne réalité, que tout ne disparaît que pour renaître ... Et sentir, tristement, douloureusement, que cela n’arrivera pas. Qu’il ne sert à rien de se repentir. Qu’il n’y aura pas de réincarnation… contrairement à ce qu’ils disent, à ce qu’ils croient. Regarder, alors, le royaume mourir et s’effondrer. Savoir qu’il en est le responsable. Comprendre que, bientôt, il n’y aura plus rien. Qu’il n’y a déjà plus rien. Que du rouge. Que du rouge… Et le ressentiment, derrière lui, qui enfle, qui grandit. Entendre le rythme régulier des reproches, des réprimandes. S’entendre dire qu’on aurait pu faire mieux, qu’on aurait dû faire mieux… Sentir la rage gronder. Se retourner. Faire mieux ? Où ? Quand ? Comment ? Se mettre à hurler. Descendre des remparts. Se mettre à frapper. A détruire… Souffrir. Les voir tenter de fuir. Les voir tenter de s’échapper. Leur crier que cela ne sert à rien. Qu’il est trop tard. Souffrir. Reprendre sa respiration. Se calmer. Remonter. Regarder les ravages en contrebas. Regarder ce rouge qui dévore tout. Qui détruit. Qui est sensé purifier… Et des remparts, se jeter. Pour expier. Et mourir. Avec ceux que l’on a trahis. Avec ceux que l’on n’a pas su protéger. Mourir, enfin. Pour le Royaume. Mourir. En Roi.

TEXTE HORS CONCOURS

Citation :

Lettre ouverte à No Leaf Clover



Supposons qu'au commencement était le Big Bang.

Voyez-vous, ce nom désigne l'époque dense et chaude qu'à connu le cosmos il y a 13000 millions d'années plus ou moins. Cette époque est aussi connue comme étant le début de l'expansion du cosmos, ou même comme son avènement. C'est ce qui se dit, je n'y étais pas et vous non plus.
Supposons donc.

Mon postulat est le suivant : en acceptant que tout soit issu de là, ceci est-il légitime ?
Je pense que non. Je ne doute pas une seule seconde que vous vous pensez que oui.

Ok, supposons.
Le temps a passé, nous voilà déjà à l'époque du fond diffus cosmologique. Il s'agit d'une évolution de centaines et de centaines de siècles. Et nous ne sommes cependant pas là. Ni vous, ni moi. Pas de témoin donc, pas de conclusion évidemment, aucune évidence ne dit qu'à ce moment-là non plus quelque chose justifie ceci.

Non aucune chance, mais supposons. Et passons à la suite.
L'avènement des étoiles. Et oui, ça y est, nous y sommes. Là ça devient du connu. En tous cas du plus facilement concevable du point de vue de l'homme lambda. L'expansion des galaxies, la naissance des planètes. Ce canevas d'ébène aux points lumineux. Ce scintillement majestueux, au dessus de nos têtes. C'est si magique, si divin, si.... tellement détaché de ces contingences que j'évoque ici avec vous. Et néanmoins ça vous semble possible que tout ça nous amène à cette blague ?

J'ai du mal avec ça. Mais soit, supposons.
Et continuons le bilan. Cette planète bleue, au milieu de millions et de millions de ses semblables... Qu'a t-elle de plus ? Qu'est-ce qui justifie qu'il y ait de la vie dessus ? N'est-ce pas là quelque chose de fascinant ? Que cette étincelle ait jailli ici et seulement ici. Cela ne mène t-il pas nos instincts, nos envies à des choses moins futiles.... que ça ?

Je pense que si. Vous, de toute évidence, non. Tant pis, supposons, et continuons.
La vie donc. La photosynthèse. Les animaux simples puis les animaux complexes. Les plantes. Les poissons. Les insectes. Les amphibiens. Les animaux à plumes, ceux à poils, ceux à écailles aussi.
Toute cette belle mécanique à l'échelle de la planète.
Puis l'absence de vie... mais pas tout à fait.
Puis de nouveau l'évolution. Jusqu'à l'Homme. Jusqu'à nous.

Y a-t-il un but à tout ça selon vous ? Vous ne le savez pas, évidemment.
Moi non plus, j'en conviens. Mais ce n'est pas fini.
Voilà que maintenant il y a communication. Simplement quelques sons au début. Sans doute avec peu de sens qui plus est. Quelques sons, quelques échanges, pas plus. Mais voilà que ces sons deviennent des mots. Le langage !!! Le dialogue devient possible. Imaginez-vous ces moments ? Je sais que vous ne le pouvez pas. Moi je le peux. Et ensuite... ensuite, c'est toute une évolution qui au fil du temps amène l'Homme jusqu'à ce moment béni où les mots enfin sont dessinés. Les mots sont dessinés !!! Ouuiiiii. A l'aide de symboles.... qui se multiplient. Qui évoluent tout au long des siècles et qui deviennent l'Alphabet. Oui, je mets une majuscule à Alphabet.

Maintenant vous voyez où nous mène mon analyse ? Que dites-vous de ça ? Tout est limpide non ? Des millions d'années d'évolution qui aboutissent au Dieu Alphabet et ses vingt-six symboles. Qui tous ont un sens. Qui tous ont une légitimité. Qui tous ont une utilité. Et qui tous, hélas, n'ont pas la chance....





… de vous plaire. Car voilà bien de quoi il s'agit. Le R ne vous plaît pas. Il ne vous plaît pas ni à vous ni aux quelques regrettables raconteurs qui vous suivent dans ce rassemblement de ratés.
Oui, No Leaf Clover, je vous le dis dans un râle, écrire un récit sans R c'est un reniement répugnant.
Oui, je vous le dis, rien ne justifie que vous soyez réfractaire au R.
Je ne veux pas jouer les rabats-joie, mais sans R, comment feriez vous pour respirer ? Si vous enlevez le R à respirer vous avez presque expiré. Et donc vous n'avez déjà presque plus l'R de rien. Le R c'est la résurrection, le renouveau, la reviviscence.

Sans R pas de rincée, pas d'ô rage, pas de ruisseaux. Sans R, point de relents de rose, point de rosée, point de roseau.
Sans R pas de raisin, pas de radis, pas de rhododendron, pas de réséda, pas de renoncule, et comment veux-tu comment veux-tu que je flatule ?
Sans R le rouge serait ô range, ô rage, ô remords.
Que serait l'Egypte sans Ra ? Que serait un refrain sans Ré ?
Sans R pas de rires et, si j'ai l'R de rigoler c'est que même les renfrognés peuvent être rigolos.

Oui, je vous le dis, sans R, sur tous vous répandez la ruine.
Que deviendront les Rois et les Reines qui règnent en leurs Royaumes ?
Que deviendront ceux et celles qui s'adonnent aux réjouissances du rut ?
Que deviendront les romantiques dont les R rembrunis s'éclairent quand dans l'R, du Soleil, un rai resplendit ?

Soyez raisonnable, réfléchissez et laissez-vous aller au repentir. Renoncez à votre révolte et évitons la rixe.

Oui, écrire sans R, ça a tout d'une révolution mais à la révolution il est parfois bon d'opposer la raison.
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Rappel des éditions précédentes :

[Ex Libar 1] Thème : alpha et omega, textes et résultats
[Ex Libar 2] Thème : Arrêt sur image !, textes et résultats
[Ex Libar 3] Thème : les 7 péchés capitaux, textes et résultats
[Ex Libar 4] Thème : les Contes de fées, textes et résultats
[Ex Libar 5] Thème : Le crime presque parfait, textes et résultats
[Ex Libar 6] Thème : Miroir, textes et résultats
[Ex Libar 7] Thème : La Perte, textes et résultats
[Ex Libar 8] Thème : La galerie de portraits, textes et résultats
[Ex Libar 9] Thème : l’amour impossible, textes et résultats
[Ex Libar 10] Thème : Première fois, textes et résultats
[Ex Libar 11] Thème : L'Autorité, textes et résultats
[Ex Libar 12] Thème : combat entre Le Bien Et Le Bien, textes et résultats
[Ex Libar 13] Thème : Un bon verre de vin, textes et résultats
[Ex Libar 14] Thème : Drôle de Monologue, textes et résultats
[Ex Libar 15]Thème : Super-Héros contre Super-Vilains, textes et résultats
[Ex Libar 16] Thème : La disparition, textes et résultats
[Ex Libar 17]Thème : Le tueur de Bartown, textes et résultats
[Ex Libar 18]Thème : Un personnage récalcitrant, textes et résultats.
[Ex Libar 19] Thème: Les cercles, les textes, les résultats.
[Ex Libar 20] Thème : Huis clos dans un transport, les textes, les résultats.
[Ex Libar 21] Thème : L'offrande musicale, Texte et résultat.
[Ex Libar 22] Thème : Les jeux d'argent, les textes, les résultats.
[Ex Libar 23] Thème : "Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense", les textes : Ici même.

Editions spéciales :
[sEx Nibar 1] Thème : pizza sex entre Joliens et Joliennes !, textes et résultats
[sEx Nibar 2] Thème : pizza sex entre Joliens et Joliennes !, textes et résultats
Texte 1 :

Bon, je n'ai pas tout compris... Surtout à la fin, quoi. Pas étonnant, dur de faire une histoire avec une contrainte pareille. Mais l'auteur a joué le jeu et ne s'en sort pas si mal, même si parfois, pour moi, il y a un côté artificiel, dans le choix des mots, qui nuit à la compréhension du texte. Il y a une ambiance qui me plaît, dans ce texte.


Texte 2

Hmm bon, une roquette qui heurte dans un ronronnement réprimé, c'est un peu trop pour moi, quoi...
Autant la première partie est pas mal, autant la partie avec les R est un peu lourde. Et "Porte", "Monoxyde de carbone", cela respecte les contraintes ? Bref, cela commence plutôt bien, mais la contrainte du R manquant m'a tuer.


Texte 3
Encore un roi, on sent que les auteurs, dans cette édition, ont cherché ce qu'ils pouvaient écrire avec la lettre R . Bon, à mon gôut, le texte est plus fluide, plus naturel ; on perçoit beaucoup moins la contrainte que dans le texte précédent. Par contre, j'ai un peu décroché dans la première partie.


Le texte hors concours est un peu facile, je trouve, mais pas mal trouvé.

Bon, je trouve que le texte 1 est celui qui me donne le plus de difficultés avec la contrainte, l'auteur a du mal, on dirait. Et pourtant, c'est celui qui me plaît le plus, dans lequel je sens une réelle ambiance. Il a mon vote.
J'ai voté pour le premier car j'aime son côté décalé, mais je doute quand même. Est-il volontaire ? Toujours ?

Qu'en est-il du "plus de bips et de clics, plus d'esclavagisme des machines aux les humains" ?


Le second texte est aussi bon je trouve, mais j'ai moins accroché au petit bout d'histoire, il m'a paru moins intéressant à lire. Quant au troisième l'aspect pavé m'a quasi découragé. Je l'ai lu quand même, et je n'ai pas regretté car il est également bon, mais ma préférence reste pour le premier.

J'ai pas encore lu le quatrième hors-concours, j'ai pas le courage là.

PS :

Citation :
mais la contrainte du R manquant m'a tuer.
C'est connu, bête, pourtant sur ce coup j'ai bien ri
Texte n°1 :

Ce texte me parle, il me rappelle des choses. Ce côté science-fiction sûrement qui ajouté à ces caractères d'une autre langue me font penser à Stargate ou Ulysse31. J'aime bien l'idée et des trois c'est celui dont le fond m'a le plus plu. Ceci dit, du point de vue de l'histoire, il est vrai que la seconde partie me paraît mal reliée à la première et que peut-être c'est dû aux contraintes, mais bon, c'était le jeu justement de les contourner.
Pour en venir aux règles et à la présence de mots tels que «*Athénien*» «*Oeil*» et «*Capitaine*» dans la seconde partie, je l'ai validée en pleine conscience car leur utilisation en tant que nom des personnages leur ôte leur côté substantif. J'avais dans le fil prévenu que plus que le mot je jugerais l'utilisation qui en est faite et que dans le doute ce serait à l'avantage des auteurs.

Texte n°2 :

Le fond me plaît moins car je suis à la base moins touché par les livres policiers mais l'idée d'entrer la suppression du R comme composante de l'intrigue est bonne. Je trouve que l'histoire est bien construite mais le fait est qu'un passage ou deux restent confus dans la narration.
Pour ce qui est du respect de la contrainte et bien effectivement «*Monoxyde de Carbone*» n'est peut être pas valable mais ça ne m'a pas heurté. S'il y avait eu carbone tout seul ou monoxyde je pense que ça aurait tilté mais là, en effet, ça ne m'a pas paru hors règles. «*Porte*» par contre n'est pas valable, c'est indéniable. Je ne l'ai pas vu, désolé. Je dirais juste que c'est comme au foot, les erreurs d'arbitrage font partie du jeu. Libre à vous par contre de tenir compte de ces erreurs dans votre appréciation et votre vote. Mais il est bien évident que si je l'avais vu j'aurais exigé de l'auteur de les virer. Honte sur moi en somme.

Texte n°3:

Pour le fond je dirais histoire très classique. Je ne dis pas qu'elle n'est pas bien mais je m'attendais je dois le dire à des histoires avec des rois. Ceci dit ce n'est pas à proprement parler une histoire, c'est plus la description d'un état. C'est une sorte de cliché d'un état d'esprit à un moment donné, celui d'un roi qui constate et vit une situation. Je trouve le tout bien amené et agréablement écrit.
Dans la forme par contre, si on laisse de côté l'aspect «*bloc*» dû au manque d'aération, c'est celui des trois textes qui s'est le mieux débrouillé avec les contraintes, même si la seconde partie est un peu «*courte*». Je trouve qu'on ne se rend pas du tout compte de la contrainte, le tout semble très naturel et voulu. Bravo.

Au final mon vote va au 3.


Le texte hors-concours :

Ce qu'il y a d'habile c'est d'avoir amené le truc de telle façon que la seconde partie soit «*facile*», en légitimant l'utilisation de n'importe quel mot en R. Mais du coup ben ça devient juste un inventaire de mots en R sans qu'il y ait un réel fond. Tout ça est du coup un peu facile en effet et donne l'impression de ne pas être fini. Dommage, mais il y avait de l'idée.


Pour finir merci et bravo aux participants.


Il est parfois bon de reconnaître ses torts et je dois dire que même si je persiste à croire que c'était faisable ( la preuve ) j'avais quand même sous-estimé la difficulté de la seconde partie, celle avec les R imposés. Au temps pour moi.
Raison de plus pour vous d'êtres généreux dans vos votes et vos commentaires en vous disant que finalement les auteurs ont eu du mérite de quand même avoir proposé quelque chose.
Le texte 3 tire son épingle du jeu, il est bien écrit à mon goût.
On ne sent pas du tout la contrainte, contrairement aux autres textes qui la respectent plus ou moins lourdement.

Et sans vouloir être désagréable, faites relire vos textes (je vous rends volontiers ce service), trois fautes par phrase c'est trop dur à assumer pour le lecteur, on passe au texte suivant, en passant peut-être à côté d'un écrit sympa !
La contrainte donne des productions intéressante sur les passages sans r, mais en revanche des écrits très mal négociée lors des paragraphes qui l'imposent.
Elle était peut-être trop complexe, j'ai l'impression que le fait de devoir les faire commencer par r a entraîné une surabondance d'adjectifs et de noms communs, comme si les auteurs avaient voulu trop en faire pour montrer leur capacité à réussir ce défi, c'est dommage.

Quatre bons textes en tout cas.
Pas le courage de faire un commentaire pour chaque texte, je trouve juste que le premier texte est le plus équilibré en terme d'effort et de contrainte au contraire des deux autres textes.

Je félicite ceux qui ont participé à cette édition tant il y avait trop de contraintes (quota minimum, restriction du r et le substantif).

Citation :
Publié par Sorgoth
Et sans vouloir être désagréable, faites relire vos textes (je vous rends volontiers ce service), trois fautes par phrase c'est trop dur à assumer pour le lecteur, on passe au texte suivant, en passant peut-être à côté d'un écrit sympa !
Est-ce à dire que cela concerne les 3 textes ?
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