[Wiki][POGNAX] Coronavirus/Covid-19, ici c'est le sujet mondial

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Publié par Caniveau Royal
Je ne sais pas d'où, mais nous sommes passés à 73 cas, en France.
On grille direct la politesse à tous les pays européens, à l'Italie près.
Bon, bah on a considéré la Lombardie et la Vénétie comme "zone à risque" pour moins que ça. Va peut-être falloir revoir les définitions.
en France c'est un peu tordu quand même on interdit le semi marathon de Paris, les rassemblements en zone fermée de plus de 5000 personnes mais on autorise les matchs de Ligue 1.
Un article du Monde Diplomatique de Mars assez instructif, à mon avis, qui tente de montrer que les activités humaines destructrices de l'environnement sont loin d'être négligeables dans les grandes épidémies récentes. L'article s'intitule : Contre les pandémies, l’écologie. L'article étant réservé aux abonnés, en voici quelques extraits :

Citation :
Contre les pandémies, l’écologie

(...)

N’est-il pas temps de se demander pourquoi les pandémies se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu ?

Serait-ce un pangolin ? Une chauve-souris ? Ou même un serpent, comme on a pu l’entendre un temps avant que cela ne soit démenti ? C’est à qui sera le premier à incriminer l’animal sauvage à l’origine de ce coronavirus, dont le piège s’est refermé sur plusieurs centaines de millions de personnes, placées en quarantaine ou retranchées derrière des cordons sanitaires en Chine et dans d’autres pays. S’il est primordial d’élucider ce mystère, de telles spéculations nous empêchent de voir que notre vulnérabilité croissante face aux pandémies a une cause plus profonde : la destruction accélérée des habitats.

(...)

Depuis 1940, des centaines de microbes pathogènes sont apparus ou réapparus dans des régions où, parfois, ils n’avaient jamais été observés auparavant. C’est le cas du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), d’Ebola en Afrique de l’Ouest, ou encore de Zika sur le continent américain. La majorité d’entre eux (60 %) sont d’origine animale. Certains proviennent d’animaux domestiques ou d’élevage, mais la plupart (plus des deux tiers) sont issus d’animaux sauvages.
Or ces derniers n’y sont pour rien. En dépit des articles qui, photographies à l’appui, désignent la faune sauvage comme le point de départ d’épidémies dévastatrices (1), il est faux de croire que ces animaux sont particulièrement infestés d’agents pathogènes mortels prêts à nous contaminer. En réalité, la plus grande partie de leurs microbes vivent en eux sans leur faire aucun mal. Le problème est ailleurs : avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert à ces microbes des moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter.

La destruction des habitats menace d’extinction quantité d’espèces (2), parmi lesquelles des plantes médicinales et des animaux sur lesquels notre pharmacopée a toujours reposé. Quant à celles qui survivent, elles n’ont d’autre choix que de se rabattre sur les portions d’habitat réduites que leur laissent les implantations humaines. Il en résulte une probabilité accrue de contacts proches et répétés avec l’homme, lesquels permettent aux microbes de passer dans notre corps, où, de bénins, ils deviennent des agents pathogènes meurtriers.
Ebola l’illustre bien. Une étude menée en 2017 a révélé que les apparitions du virus, dont la source a été localisée chez diverses espèces de chauves-souris, sont plus fréquentes dans les zones d’Afrique centrale et de l’Ouest qui ont récemment subi des déforestations. Lorsqu’on abat leurs forêts, on contraint les chauves-souris à aller se percher sur les arbres de nos jardins et de nos fermes. Dès lors, il est facile d’imaginer la suite : un humain ingère de la salive de chauve-souris en mordant dans un fruit qui en est couvert, ou, en tentant de chasser et de tuer cette visiteuse importune, s’expose aux microbes qui ont trouvé refuge dans ses tissus. C’est ainsi qu’une multitude de virus dont les chauves-souris sont porteuses, mais qui restent chez elles inoffensifs, parviennent à pénétrer des populations humaines — citons par exemple Ebola, mais aussi Nipah (notamment en Malaisie ou au Bangladesh) ou Marburg (singulièrement en Afrique de l’Est). Ce phénomène est qualifié de « passage de la barrière d’espèce ». Pour peu qu’il se produise fréquemment, il peut permettre aux microbes issus des animaux de s’adapter à nos organismes et d’évoluer au point de devenir pathogènes.

Il en va de même des maladies transmises par les moustiques, puisque un lien a été établi entre la survenue d’épidémies et la déforestation (3) — à ceci près qu’il s’agit moins ici de la perte des habitats que de leur transformation. Avec les arbres disparaissent la couche de feuilles mortes et les racines. L’eau et les sédiments ruissellent plus facilement sur ce sol dépouillé et désormais baigné de soleil, formant des flaques favorables à la reproduction des moustiques porteurs du paludisme. Selon une étude menée dans douze pays, les espèces de moustiques vecteurs d’agents pathogènes humains sont deux fois plus nombreuses dans les zones déboisées que dans les forêts restées intactes.

(...)

Même phénomène s’agissant des maladies véhiculées par les tiques. En grignotant petit à petit les forêts du Nord-Est américain, le développement urbain chasse des animaux comme les opossums, qui contribuent à réguler les populations de tiques, tout en laissant prospérer des espèces bien moins efficaces sur ce plan, comme la souris à pattes blanches et le cerf. Résultat : les maladies transmises par les tiques se répandent plus facilement. Parmi elles, la maladie de Lyme, qui a fait sa première apparition aux États-Unis en 1975. Au cours des vingt dernières années, sept nouveaux agents pathogènes portés par les tiques ont été identifiés (6).

Les risques d’émergence de maladies ne sont pas accentués seulement par la perte des habitats, mais aussi par la façon dont on les remplace. Pour assouvir son appétit carnivore, l’homme a rasé une surface équivalant à celle du continent africain (7) afin de nourrir et d’élever des bêtes destinées à l’abattage. Certaines d’entre elles empruntent ensuite les voies du commerce illégal ou sont vendues sur des marchés d’animaux vivants (wet markets). Là, des espèces qui ne se seraient sans doute jamais croisées dans la nature se retrouvent encagées côte à côte, et les microbes peuvent allègrement passer de l’une à l’autre. Ce type de développement, qui a déjà engendré en 2002-2003 le coronavirus responsable de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), est peut-être à l’origine du coronavirus inconnu qui nous assiège aujourd’hui.

(...)

Les montagnes de déjections produites par notre bétail offrent aux microbes d’origine animale d’autres occasions d’infecter les populations. Comme il y a infiniment plus de déchets que ne peuvent en absorber les terres agricoles sous forme d’engrais, ils finissent souvent par être stockés dans des fosses non étanches — un havre rêvé pour la bactérie Escherichia coli. Plus de la moitié des animaux enfermés dans les parcs d’engraissement américains en sont porteurs, mais elle y demeure inoffensive (9). Chez les humains, en revanche, E. coli provoque des diarrhées sanglantes, de la fièvre, et peut entraîner des insuffisances rénales aiguës. Et comme il n’est pas rare que les déjections animales se déversent dans notre eau potable et nos aliments, 90 000 Américains sont contaminés chaque année.

(...)


Au Congo, les voies ferrées et les villes construites par les colons belges ont permis à un lentivirus hébergé par les macaques de la région de parfaire son adaptation au corps humain. Au Bengale, les Britanniques ont empiété sur l’immense zone humide des Sundarbans pour développer la riziculture, exposant les habitants aux bactéries aquatiques présentes dans ces eaux saumâtres. Les pandémies causées par ces intrusions coloniales restent d’actualité. Le lentivirus du macaque est devenu le VIH. La bactérie aquatique des Sundarbans, désormais connue sous le nom de choléra, a déjà provoqué sept pandémies à ce jour, l’épidémie la plus récente étant survenue en Haïti.
Heureusement, dans la mesure où nous n’avons pas été des victimes passives de ce processus, nous pouvons aussi faire beaucoup pour réduire les risques d’émergence de ces microbes. Nous pouvons protéger les habitats sauvages pour faire en sorte que les animaux gardent leurs microbes au lieu de nous les transmettre, comme s’y efforce notamment le mouvement One Health (10).

Nous pouvons mettre en place une surveillance étroite des milieux dans lesquels les microbes des animaux sont le plus susceptibles de se muer en agents pathogènes humains, en tentant d’éliminer ceux qui montrent des velléités d’adaptation à notre organisme avant qu’ils ne déclenchent des épidémies. C’est précisément ce à quoi s’attellent depuis dix ans les chercheurs du programme Predict, financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). Ils ont déjà identifié plus de neuf cents nouveaux virus liés à l’extension de l’empreinte humaine sur la planète, parmi lesquels des souches jusqu’alors inconnues de coronavirus comparables à celui du SRAS (11).

Aujourd’hui, une nouvelle pandémie nous guette, et pas seulement à cause du Covid-19. Aux États-Unis, les efforts de l’administration Trump pour affranchir les industries extractives et l’ensemble des activités industrielles de toute réglementation ne pourront manquer d’aggraver la perte des habitats, favorisant le transfert microbien des animaux aux humains. Dans le même temps, le gouvernement américain compromet nos chances de repérer le prochain microbe avant qu’il ne se propage : en octobre 2019, il a décidé de mettre un terme au programme Predict. Enfin, début février 2020, il a annoncé sa volonté de réduire de 53 % sa contribution au budget de l’Organisation mondiale de la santé.
Comme l’a déclaré l’épidémiologiste Larry Brilliant, « les émergences de virus sont inévitables, pas les épidémies ». Toutefois, nous ne serons épargnés par ces dernières qu’à condition de mettre autant de détermination à changer de politique que nous en avons mis à perturber la nature et la vie animale.
Et c'est pas tout, comme on est passé en niveau 2 (le virus circule), on considère que le niveau 1 n'a plus lieu d'être, donc par exemple les élèves qui étaient en quatorzaine en retour de zones à risques peuvent reprendre l'école la semaine prochaine.

La logique m'échappe. Si quelqu'un peut m'expliquer.


Autant les matchs de foot c'est débile mais l'enjeu économique est important, autant les élèves je comprends pas pourquoi prendre ce risque.
Citation :
Publié par Slashpaf
Et c'est pas tout, comme on est passé en niveau 2 (le virus circule), on considère que le niveau 1 n'a plus lieu d'être, donc par exemple les élèves qui étaient en quatorzaine en retour de zones à risques peuvent reprendre l'école la semaine prochaine.
Niveau 2, normalement, les ecoles sont fermés...
Citation :
Publié par Slashpaf
Autant les matchs de foot c'est débile mais l'enjeu économique est important
Mais c'est justement ça qui est grave ! Le fric, toujours le fric, quitte à faire chopper le virus aux spectateurs des matches. Rien à foutre. Le fric prime ! C'est scandaleux. Le match de foot Lyon-Turin cette semaine c'était plusieurs millions d'euros à la clé.
Oui puis certains ne parlent plus d'être humains mais de salariés...
Les sans dents peuvent mourir cachés en paix

Espérons que les grosses entreprises survivent à tout cela et que les gens puissent continuer à consommer comme si de rien n'était.

Il ne manquerait plus qu'on arrive à réfléchir à changer de modèle économique alors que tout est fait pour qu'on s'y complaise quand même !
Citation :
Publié par Gardien
Niveau 2, normalement, les ecoles sont fermés...
Citation :
En revanche, avec le passage du stade 1 au stade 2 de l’épidémie, « certaines mesures n’ont plus de raison d’être », a fait savoir le ministre. Le virus circulant déjà, « il n’y a plus de raison de confiner les personnes » qui viennent des foyers hors de France. Par exemple, a précisé Olivier Véran, les élèves qui reviennent du nord de l’Italie « pourront donc retourner à l’école » dès le début de la semaine prochaine.
https://www.lemonde.fr/politique/art...56_823448.html
Citation :
Publié par Caniveau Royal
Je ne sais pas d'où, mais nous sommes passés à 73 cas, en France.
On grille direct la politesse à tous les pays européens, à l'Italie près.
Non, non,
on est après les Allemands, on a 59 malades recensé, et eux il sont a 63 malades.
Le ministre de la santé mercredi : "il n'y a pas d'épidémie". Jeudi : "il faut s'attendre à une épidémie". Vendredi "on passe en stade 2".

Et je confirme qu'en Allemagne (en tout cas le BW, le long de l'Alsace), c'est la psychose : plus de masques, plus de produits pour les mains... Ils ne parlent que de ça.
Citation :
Espérons que les grosses entreprises survivent à tout cela et que les gens puissent continuer à consommer comme si de rien n'était.
Je travaille pour une entreprise du CaC40 , la mot d'ordre est: "Si vous avez le moindre symptôme, appelez directement votre médecin. Et même si ça n'a rien à voir avec le Coronavirus, on vous paye 100% 15 jours à la maison même si votre médecin ne vous a donné que 3 jours".

Le truc est assez pris au sérieux, si on a été en contact avec qqun revenant d'Italie => 15 jours.
Les externes devront tous mettre un masque et des gants, les chauffeurs de camion devront rester dans leur cabine et ne pas avoir de contact avec le personnel, etc etc.

[Modéré par Episkey : Merci de développer un peu plus, plutôt qu'adopter une posture alarmiste]

Dernière modification par Episkey ; 02/03/2020 à 07h47.
Citation :
Publié par spooty
Bah au taff à part les consignes habituels quand c'est l'épidémie de gastro / grippe c'est la routine.

Mais j'ai reçu ce midi un courrier à mon domicile .
Ce genre de mesure est en vigueur depuis plusieurs semaines selon les entreprises, ma compagne a du rester chez elle à faire du télétravail pendant 14 jours à notre retour des philippines le 9 février.

Citation :
Publié par Yasujiro Ozu
Mais c'est justement ça qui est grave ! Le fric, toujours le fric, quitte à faire chopper le virus aux spectateurs des matches. Rien à foutre. Le fric prime ! C'est scandaleux. Le match de foot Lyon-Turin cette semaine c'était plusieurs millions d'euros à la clé.
Sauf que c'était un beau match et que les Lyonnais ont gagné, ça aurait été dommage de rater ça.
Citation :
Je travaille pour une entreprise du CaC40 , la mot d'ordre est: "Si vous avez le moindre symptôme, appelez directement votre médecin. Et même si ça n'a rien à voir avec Citerle Coronavirus, on vous paye 100% 15 jours à la maison même si votre médecin ne vous a donné que 3 jours".

Le truc est assez pris au sérieux, si on a été en contact avec qqun revenant d'Italie => 15 jours.
Les externes devront tous mettre un masque et des gants, les chauffeurs de camion devront rester dans leur cabine et ne pas avoir de contact avec le personnel, etc etc.
En gros heureusement qu'il y a la Sécurité Sociale, n'est-ce pas M. VERAN ?

L'ironie de la situation est quand même extraordinaire, surtout lorsqu'on sait que plus ca va, moins les entreprises y contribuent.

Si seulement cela pouvait les faire réfléchir sur leur politique de démantèlement actuelle...
Citation :
Publié par Sayn
Ce genre de mesure est en vigueur depuis plusieurs semaines selon les entreprises, ma compagne a du rester chez elle à faire du télétravail pendant 14 jours à notre retour des philippines le 9 février.



Sauf que c'était un beau match et que les Lyonnais ont gagné, ça aurait été dommage de rater ça.
Ah oui, et petite précision supplémentaire: apparement, les personnes de Turin n'ont pas de libre circulation, donc sur les 3000 supporters de la Juventus de Turin, il y a possiblement une bonne partie de français.
Citation :
Publié par Caniveau Royal
L'on a atteint les 100 cas. Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, l'annonce.
La France est désormais l'un des foyers principaux du Virus en Europe du moins. (en 2 jours quoi )
Tous les établissements scolaires autour de Creil, Montataire, Villers-Saint-Paul, Nogent-sur-Oise, Crépy-en-Valois, Lagny-Le-Sec, Lamorlaye et Vaumoise sont fermés à partir de lundi jusqu'à nouvel ordre.
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