Je crois que ceux qui voient la démission de Macron venir fond de doux rêves, il a trois semaines à tenir avant Noël et que ça se tasse. La casse qu'il y a actuellement il doit en avoir monumentalement rien à foutre.
Le premier gouvernement de Chirac s'est sûrement dit la même chose en 95, quand ils ont voté une loi en douce le 30 décembre 95, mais, surprise, ça n'a pas marché. Quand les gens en ont gros, ben ils en ont gros. C'est pas Noël qui y change quoi que ce soit.
Du coup, les gouvernements depuis, ils ont consciencieusement détruit le droit de grève en l'amputant de sa capacité à paralyser le pays, parce que
plus jamais 95. C'est une indéniable réussite : on assiste aujourd'hui à un mouvement d'insurrection populaire encore jamais vu à ce jour dans sa forme. Mais dans le fond, c'est la même chose qu'avant. La population est arrivé à saturation de sa classe politique.
Ca va peut-être retomber comme c'est monté, mais je doute qu'un truc qui couve depuis des décennies et qui finit par donner un mouvement de contestation sans structure politique conventionnelle (ce qui est logique vues les mesures prises depuis 95 pour casser les mouvements conventionnels) se calme juste parce que c'est Noël bientôt et qu'il fait froid dehors.
Quand les gens faisait grève, le gouvernement pouvait encore négocier sur le paiement des jours de grève ou ce genre de truc par l'intermédiaire des syndicats pour faire genre on est de bonne volonté mais là, le gouvernement n'a plus aucune marge de manœuvre, à part prendre des pincettes avec les flics pour éviter que l'exécutif ne perde aussi son bras armé dans l'affaire. Quant à vouloir faire appel à l'armée, ça serait envisageable si ce même gouvernement ne lui avait pas déjà et publiquement craché à la gueule.
Les français, je ne nous aime pas beaucoup et pas tout le temps, mais là, je trouve qu'on a mis longtemps avant de dire qu'on en avait marre d'être pris pour des cons, tellement longtemps que je doute que le mouvement ne s'essouffle parce que soudainement, les mecs à bout qui viennent hurler leur désespoir le samedi dans les rues auront trouvé un billet de 500€ pour fêter le réveillon en oubliant qu'ils sont dans la merde avec aucune perspective que ça ne s'arrange pendant qu'on leur balance des théories merdeuses de ruissellement à la gueule pour justifier de détruire un peu plus leur confort au profit de ceux qui n'ont pourtant plus besoin de rien.
Je crains que la colère, quand elle est mue par le désespoir et alimentée par le mépris, ne se calme pas avec un bisou sur le genou. Jouer la montre avec condescendance, c'est très certainement ce que va faire le gouvernement, après tout, il n'est plus à une connerie près. De là à sérieusement penser que ça puisse fonctionner, il y a un pas que je préfère ne pas franchir.