Perso je place beaucoup la cause du crash en cours sur... le Covid. Et plus particulièrement sur les confinements qu'il a forcé.
Ma théorie personnelle est la suivante : avec les confinements et toutes ces personnes forcées de rester à la maison et d'interagir avec des ordinateurs, les secteurs du jeu et du divertissement ont connu un essor soudain, absolument massif. L'argent a afflué de partout, ils ont embauché beaucoup de monde, investi énormément, etc. Et puis la pandémie s'est terminé et les confinements ont pris fin. Deux choses se sont produites à ce moment-là :
Tout d'abord on a eu un phénomène démographique qui était franchement difficile à prévoir : la génération des baby-boomers a pris sa retraite en masse et souvent prématurément. Là où ce processus aurait dû s'échelonner sur des années de manière naturelle, il a été, à la place, super concentré. Du coup les baby-boomers ont retiré quasiment du jour au lendemain une grande partie de leur argent des actions et des investissements. Cela a eu un effet profond sur l'investissement et le financement qui, très soudainement, sont devenus beaucoup plus difficiles d'accès. De nombreux secteurs - bien au delà du jeux vidéo, qui ont connu un formidable essor au cours de cette dernière décennie ont vu un ralentissement spectaculaire. Et le problème, c'est qu'un tas de compagnies sont devenues très gourmandes et beaucoup trop confiantes et ont sur investi pendant cette période de vaches grasses.
C'est d'autant plus vrai pour le Jeux vidéo donc, qui a en plus connu un immense boost à cause de la pandémie. Mais c'était un boost basé sur une croissance très artificielle et très éphémère, qui a aujourd'hui complètement disparue. En essayant de surfer sur la vague, un paquet de compagnies se sont trop engagées et se sont retrouvé dans une situation compliquée où elles devaient quand même continuer à satisfaire leurs actionnaires qui auraient été très tristes de ne plus pouvoir bénéficier de leur croissance trimestrielle perpétuelle. Donc il fallait continuer à croître. à tout prix, peu importe si c'était du calcul à très courte vue.
Ces compagnies ont donc commencé par licencier massivement les personnes qu'elles avaient embauché pendant le boom, puis elles ont commencé à augmenter les prix de leurs jeux et à imposer à leurs clients des systèmes de monétisation de plus en plus abusifs et franchement complètement délirants. Tout cela pour pouvoir poursuivre le mirage.
Mais ce faisant, elles ont tué la poule aux œufs d'or. C'est un peu comme l'histoire de la grenouille qui se laisse ébouillanter si l'on augmente très lentement la température de l'eau : l'histoire montre que les joueurs peuvent accepter de se faire entuber si c'est fait très progressivement.
Mais là, ce joli monde étant dans l'urgence, ils ont augmenté la température massivement et en très peu de temps, et la grenouille a sauté hors de la casserole.
On en est là aujourd'hui à mon avis.
De nombreux joueurs sont devenus extrêmement défiants à l'égard des AAA et se rebellent ouvertement contre ces pratiques, votent avec leur portefeuille et découvrent avec stupeur -et une certaine jubilation- que ça marche plutôt pas mal. On le voit de plus en plus également dans d'autres secteurs du divertissement, en particulier les films.
Le wokisme dans tout ça c'est un peu la cerise sur le gâteau qui a fait déborder le vase en quelque sorte. On a des jeux AAA de plus en plus chers et abusifs, de moins en moins finis, de plus en plus insipides et formatés mais qui se permettent en plus de faire la leçon aux joueurs et de leur imposer leur idéologie avec toute la subtilité d'une tornade.
Aujourd'hui ça ne passe plus. du tout. Et m'est avis qu'il y a un paquet de compagnies qui vont devoir se réinventer dare dare si elles ne veulent pas sombrer et tout simplement disparaître. Surtout que niveau wokisme les compagnies asiatiques sont très peu concernées et en mettent très peu dans leurs jeux. Ce sont vers elles que les joueurs se tourneront tant que les compagnies occidentales ne se seront pas ressaisi.
Moi, mon reproche, ce n'est pas non plus contre l'inclusivité. Dans Dragon Age (depuis Origin jusqu'à Inquisition), je ne me suis jamais empêché de faire une héroïne lesbienne, parce que je dois être un gros pervers mais, dans un third person, je préfère voir un cul... le dos d'un personnage féminin plutôt qu'un mec (j'ai rien contre les gays mais je ne le suis pas), et la relation féminine parce qu'à la manette, je reste un homme qui préfère une relation avec une femme... même si mon personnage est féminin....
Non ce que je ne supporte pas, c'est que sous prétexte d'inclusivité, on invisibilise certains aspects de l'Homme et de la Femme.
Par exemple, dans le prochain Dragon Age The Veilguard, dans l'éditeur de personnage, on ne pourra pas faire de femme à la forte poitrine... Alors que dans Age of Conan, par exemple, c'est possible. Dans Cyberpunk 2077 (même si ça sert à rien parce qu'on est en FPS), c'est aussi possible.
Dans la dernière itération de Horizon, le personnage a été "enlaidi" pour faire plus "naturel"... comme s'il n'y avait pas de beauté dans la nature. Le but recherché est de permettre plus d'immersions pour certains joueurs et joueuses mais en rebutant forcément d'autres joueurs et joueuses qui en perdent leurs "immersions".
Donc ce qui me dérange le plus dans les jeux qui prônent l'inclusivité est qu'ils créent l'exclusion.
Ah ça. Ce Dragon Age ça a l'air d'être une merveille en préparation. En plus d'avoir l'air de très peu ressembler à un DA, j'ai l'impression qu'il est tout simplement impossible de créer un personnage féminin attirant dans l'éditeur. Entre les corps très plats et très androgynes et les cicatrices de mammectomie, ça a l'air d'être un festival de DEI.
Et le problème c'est que ça n'a rien d'innocent. Ce n'est pas du tout une question d'immersion ou de quête de réalisme. Cette tendance à vouloir enlaidir ou masculiniser les personnages féminins c'est en fait le même délire qu'on retrouve derrière cette obsession à vouloir remplacer homme ou femme par type A-B : gommer progressivement la différence physique entre les sexes.
Et également vouloir détourner le regard masculin " avert the male gaze", très en vogue chez les féministes aux US.