C'est sûr, si on soigne pas les malades, il n'y a plus de probleme. Pourquoi on y a pas pensé avant.
Précision con (on ne sait jamais) : ne pas soigner des patients qui entrent en réa c'est les condamner à mort, ni plus ni moins.
Ah bah c'est sûr que si on n'hospitalise plus les personnes en état grave et qu'on les laisse crever dans leurs coin, ça fait de la place dans les unités hospitalières. "Allô les pompiers, j'arrive plus à respirer, j'ai le covid-19, aidez moi svp" "Ah bah écoutez non désolé monsieur Moulin, vous avez eu vos 60 ans jeudi, on peut pas, faites une belle mort, on vous enverra une médaille posthume, bisous". C'est lumineux comme dit plus haut.
Je vais expliciter mon point de vue.
Actuellement, il y a assez de places pour soigner tout le monde, donc on le fait. Néanmoins, si la tendance continue ainsi, ce ne sera plus possible. Plusieurs solutions existent :
- Supprimer les opérations "non essentielles" pour libérer des lits.
- Faire travailler davantage les soignants.
- Confiner (ou autres mesures du même style).
Je trouve qu'aucune de ces mesures n'est satisfaisante. On sait que le report des opérations en mars/avril a eu des conséquences néfastes sur la santé des patients concernés et sur l'économie des hôpitaux. On sait que les soignants sont sortis épuisés de la période précédente donc le refaire n'est pas forcément une super idée (surtout que c'est déjà un métier que les gens exercent pendant une durée réduite, en raison de sa pénibilité). Quant au confinement, son impact économique est colossal. On estime qu'il faudra plusieurs années pour revenir à la situation précédant le premier confinement, alors je n'imagine pas ce que donnerait un deuxième confinement...
Le pire, c'est que même avec toutes ces mesures, il n'est pas certain du tout que le nombre de lits ne sera pas dépassé, avec tout ce que cela implique, c'est-à-dire des patients non soignés. Or, on ne va pas débrancher un patient sous respirateur pour donner sa place à une personne ayant fait une crise cardiaque. Si on attend d'être dans cette situation pour réagir, ce sera trop tard.
Or, comme je le disais, en Suisse (je prends cet exemple parce que j'ai les chiffres sous la main, mais cela doit être partout pareil), les plus de 60 ans représentent 88% des hospitalisations alors qu'ils ne constituent qu'une toute petite partie des cas. Du coup, si on les enlevait de l'équation, les hôpitaux ne seraient probablement pas surchargés par les cas de covid, même sans les mesures citées plus haut (ce qui n'empêche pas d'autres mesures). Du coup, imaginons les mesures suivantes :
- Interdiction de visite dans les Ephad.
- Règles strictes concernant le personnel de ces établissements (voire, idéalement, logement sur place).
- Recommandation aux personnes de plus de 60 ans de se confiner.
- Obligation de télétravail les concernant ; si ce n'est pas possible, chômage partiel automatique.
- Recommandation aux jeunes de ne pas rendre visite aux plus de 60 ans. Si certains jeunes vivent avec des plus de 60 ans, une aide pourrait être mise en place (typiquement, les loger dans des hôtels le temps que la vague ne réduise).
- Si, en dépit de ces mesures, une personne de plus de 60 ans est infectée, elle ne sera pas hospitalisée.
En gros, l'idée est de miser sur la responsabilité individuelle, sans pour autant affaiblir le système de santé. Si une personne de plus de 60 ans désire sortir et voir des gens, elle le peut. Néanmoins, elle doit être consciente qu'elle ne sera pas hospitalisée, car on a besoin des places dans les hôpitaux.
Enfin, cela me semble assez évident, mais les raisons de prioriser les jeunes par rapport aux vieux me semblent évidentes :
- Leur espérance de vie est beaucoup plus faible que celle des jeunes, covid ou pas covid.
- Ce sont les vieux qui sont responsable de l'endettement du pays et donc du peu de marge de manoeuvre sur le plan économique actuel.
- Ce sont les vieux qui sont responsables de la dégradation de l'environnement et donc de toutes les difficultés qui nous attendent sur ce plan à l'avenir.
- Sur le plan économique, la mort d'une personne âgée permet des économies (retraites + frais médicaux), alors que celle d'un jeune aggrave la crise (perte d'un travailleur).
- Plus globalement, ce sont les jeunes qui souffriront le plus des conséquences du covid (endettement, chômage, crise économique, etc.) donc je trouve stupide de les punir doublement pour protéger les vieux.
De façon générale, je trouve hallucinant cette faculté de ne rien anticiper. On sait que ça va nous tomber sur la gueule, mais on attends. C'est totalement scandaleux d'entendre que des fermetures de lits ont quand même lieu parce qu'elles étaient prévues de longue date en période de crise sanitaire. Pas assez de personnel ? Recrute, forme, de rien. Si j'entends bien qu'un aide soignant c'est 3 ans de formation, bah fallait peut être mettre à crédit le temps depuis mars pour trouver des alternatives ou faire de la formation ciblée sur des opérations précises en moins de 3 mois. Ou ne serait ce que recruter des administratifs pour retirer toute la charge administrative à certains personnels soignants. Ah oui ça coûte cher, mais c'est ton problème cousin. Masques et vaccins même combat, on sait, on a des signes, mais on ne fait rien, c'est au pied du mur qu'on voit mieux le mur.
En Suisse, le nombre d'hospitalisations double chaque semaine. Avec cette tendance, le nombre de lits n'est pas une donnée essentielle : il sera forcément dépassé à un moment.