Oui même celle de Kara. Il y a clairement une énorme dimension mystique dans tout ce qui se passe, et qui s'éclaire en comprenant (plus ou moins) ce que sont les doubles Gaius et Six. C'est un parti pris scénaristique d'opposer à la fois une religion polythéiste en déroute et une religion monothéiste à laquelle on va s'identifier, mais "créée" par les antagonistes, et le tout sur fond de réelle influence mystique de, ce qu'on appellera faute de mieux, un plus grand pouvoir.
Ca aurait été naze si les survivants étaient une bande de chrétiens intégristes et que voilà, on place tout à l'aune du divin. C'est cette opposition entre "gentils mais mauvaise religion" et "méchants mais bonne religion" (je mets beaucoup de guillemets ici, il n'est pas question de juger de la qualité d'une religion, mais de sa perception pour le public), qui va d'ailleurs rapidement tirailler les personnages qui sont directement confrontés à cette contradiction (à commencer par Gaius), et provoquer des évolutions psychologiques, qu'on aime ou pas, mais qu'on ne peut pas dire qu'elles sont gratuites ou qu'elles servent un but prosélyte pour le public chrétien.
Encore une fois, cette série a pour coeur la question de la survie, de la fuite, et de la remise en cause des croyances pour pouvoir envisager un possible futur. Les combats spaciaux ne sont que décor, ce qui fait la force de BSG, c'est l'écriture des personnages, et leur évolution.
C'est d'ailleurs pour ça que le personnage de Helo a toujours été celui que je déteste le plus (mais partout où il joue il est pénible alors l'acteur a peut être sa part de responsabilité), car lui au contraire ne subit aucune évolution, il est toujours cet espèce de parangon de vertu qui ne se remet pas en question alors qu'il assiste pourtant à des trucs tout à fait déstabilisants, et ça le rend au final insupportable.
BSG, c'est la fuite d'un vaisseau en cours de désarmement, qui a un équipage de gens qui étaient soit au placard soit en retraite anticipée, et qui est au premier abord le pire vaisseau possible pour cette mission s'il fallait en choisir un (d'où le choc de style avec le Pegasus). Et c'est ça qui fait le charme de la série et de ses personnages. Ils sont tous imparfaits, la plupart sont même bien pire que ça, et le mysticisme déraisonnable de certains (par exemple Roslin) fait partie de ces défauts.
Enfin bref, il y a beaucoup à dire sur BSG et la symbolique derrière, mais non, ce n'est pas une série prosélyte, et oui la religion est partie intégrante de l'histoire et de ses personnages, en tant que toile de fond, et en tant que révélateur de leurs erreurs, humains comme cylons. Il est je pense impossible d'apprécier BSG si toute la notion de religion dans l'histoire est pénible.
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