[POGNAX] [Gilets Jaunes] Causes, mouvement et conséquences

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Publié par Meine
En fait j'ai posté ça seulement pour souligner que les sondages ne font pas une politique : 80 % pour ou 56 % contre, ça changera rien au fait qu'il n'y ai dans les rues qu'un infime fraction de la population française, les sondages c'est bidon. Seules les urnes comptent.
C'est quand même intéressant de lire que 80% des cadres sont pour l'arrêt du mouvement contre 45% pour les plus pauvres.
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Publié par Meine
Seules les urnes comptent.
Non. Evidemment et définitivement non.

Sur la forme, et pour le principe, oui.

Mais dans la réalité de la vie politique, non.

Et n'essaie pas de relever, parce que tu sais très bien que c'est vrai. Et si tu doutes, tu appelles Juppé : il avait encore une actualité aujourd'hui et il pourrait t'en parler (marrant qu'il ne s'applique pas l'âge du départ à la retraite celui- là, et qu'Attali ne pense pas à lui en pensant à la charge que représentent les plus de 65 ans...).

Depuis le début, on a un gouvernement qui dit "oui" à tout ce qu'on veut, pourvu qu'on défile là où on dit aux gens de défiler. Ce qu'évidemment ils ne veulent pas, puisqu'ils savent très bien que s'ils acceptent, ils pourront bien défiler ad vitam aeternam entre Bastille et Nation sans que ça ne change rien...

La preuve qu'ils avaient raison sur toute la ligne et en dépit de toutes les élucubrations d'un gouvernement qui n'a rien vu venir et n'a rien compris (ce en quoi il a démontré qu'il était tout sauf une "élite", parce qu'une élite est certes au sommet de la pyramide mais en lien avec elle et donc qu'elle contribue à faire évoluer le plus positivement possible tous les membres de ladite pyramide sociale) : les dix milliards et le grand débat.

Sauf que les dix milliards c'est quand même un peu beaucoup du vent dès qu'on gratte un peu, et que le grand débat est fondamentalement une grande cellule psychologique où un public sélectionné fait la parodie des doléances avant de subir un flux de plusieurs heures d'une logorrhée condescendante.

Et heureusement que la démocratie et que la République ne se résument pas à l'Assemblée Nationale... surtout quand celle- ci compte des personnalités aussi intellectuellement puissantes et nationalement dévouées que Claire O'Petit (et on sait tous ici que LREM compte en ses rangs un joli florilège de fin de race et de dégénérés hallucinés. Mais comme elle n'est pas la seule, ça va, ouf, il y a une excuse, donc on peut continuer). La démocratie, ce sont aussi tous ces corps intermédiaires que le Gouvernement a court- circuité, mais dont il retrouve aujourd'hui un amour très intéressé et à courte vue. Mais dans tous les cas, la démocratie aujourd'hui n'est plus qu'une forme vide : la République est morte. Terminé. Détruite de l'intérieur par les gens qui n'ont que ce mot à la bouche pour mieux la souiller et la violer.

Aujourd'hui, le Roi est nu. Le pouvoir est vu pour ce qu'il est. Et ça, désolé, mais ça va faire très mal parce que c'est probablement l'une des pires choses qui puisse lui arriver. D'autant que ce roi- là, est une brute secondée par des petites frappes et des larbins sans épaisseur.

La seule chose qui fait encore fonctionner ce pays, ce sont justement les corps intermédiaires qui - eux - ont le sens de l'Etat et du Bien Commun.

Ne pas oublier qu'une révolution, c'est quand le sommet ne peut plus, et quand la base ne veut plus (je ne sais plus de qui est cette citation). Et toutes les révolutions sont faites par d'infimes minorités agissantes.

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Publié par blackbird
Pas du tout : il n'y a aucune raison que la contestation sociale se termine sans que le pouvoir d'achat augmente, que des perspectives d'avenir existent, et que les questions de représentativité ne soient franchement abordées.

Seulement je ne crois pas que le mouvement des "gilets jaunes" puisse être institué comme le représentant de cette contestation. Il n'en est qu'une manifestation tout-à-fait légitime par ailleurs, en tout cas à ses débuts.

Ce mouvement manque cruellement de structure et de leadership. C'est même ce qui cause son déclin.

Par contre si à l'avenir une telle contestation populaire se manifestait et qu'un personnage charismatique l'incarnait, alors je pense que le pouvoir en place aurait du souci à se faire.

Mais pour cela il faudrait un chef, et une structure qui marierait la spontanéité du mouvement des "gilets jaunes" et le sens de l'organisation des centrales syndicales.

Je ne crois ni à la révolte, ni à la révolution. La société actuelle est bien trop consumériste pour cela.
.
Les mouvements populaires, authentiquement populaires, sont par nature / définition inorganisés. Ils ne le sont qu'à partir du moment où ils sont récupérés par des minorités agissantes révolutionnaires, ou par un système institutionnel qui prend en considération les doléances de son peuple. Ici, nous n'avons apparemment ni l'un, ni l'autre. Ni l'un parce que le RN n'est pas une force révolutionnaire au sens où on pourrait l'entendre ici, et que la FI n'a pas le potentiel d'agir sur le mouvement en dépit de ses tentatives plus pathétiques qu'autre chose. Ni l'autre parce que ce gouvernement (et ses prédécesseurs avant lui) ne gouverne PAS dans l'intérêt de son peuple : au contraire, il gouverne dans l'intérêt de ceux qui le combattent et qui le mènent à sa ruine et à sa perte.

S'étonner que les GJ ne soient pas structurés, ou dénoncer cette situation, c'est donc s'étonner ou dénoncer comme une crime que l'eau mouille. C'est oublier ou méconnaître que nous avons plus de deux siècles de mouvement populaires comme exemples historiques pour le savoir (pour ne s'en tenir qu'à la période contemporaine, sachant qu'on peut aller voir plus loin, dans la Renaissance, le Moyen Age ou l'Antiquité, en France, en Europe ou dans d'autres régions du monde...).

Il va falloir à présent que des détracteurs soumis aux éléments de langages d'un gouvernement resserré sur des intérêts de classe très étroits assument publiquement leur inculture sur ce forum à présent. Parce que quand on reprend et qu'on justifie une brutalité sociale jamais vue en France depuis 1945, il faut l'assumer. Ce sera l'une des premières conséquences ici, sur ce forum, du mouvement des GJ (quoi qu'on puisse en penser au demeurant).

Encore une fois, la seule et unique chose qui tient encore ce pays, ce sont les corps constitués qui ont la culture de l'Etat et du Bien Commun, et qui aiment ce pays pour faire en sorte qu'il ne sombre pas dans un chaos dont tout le monde souffrirait.

Citation :
Publié par Elsweyr
A titre purement informatif, ce mouvement est complètement incompris en Nouvelle-Zélande, où je suis actuellement.
Les anglo-saxons en profitent remettre un bon coup de french-bashing.

C'est le jeu.

Une chose est sûre : l'arrêt du mouvement ne pourrait être que bénéfique sur l'image de la France (et des Français) à l'étranger.
Il est normal que des Anglo- Saxons du bout du monde et d'aujourd'hui ne comprennent rien à ce mouvement.

Personnellement, je n'en ai strictement rien à foutre de ce que pensent des Anglo- Saxons de mon pays. Mon but dans la vie n'est pas que des brutes avinées viennent pisser leur bière en déambulant dans les rues de ma ville. Pas plus que de voir son patrimoine exceptionnel réduit à un paysage à selfie pour asiatiques pressés.

Le monde est vaste. Ils peuvent aller ailleurs. Mais comme ce petit bout de monde est quand même super agréable et super doux, ils finiront par revenir. Et s'ils ne reviennent pas, son héritage culturel est tellement gigantesque qu'il continuera à irriguer leur imaginaire à l'autre bout du monde sans même qu'ils s'en rendent compte.

NB : rien contre toi, juste une réaction d'humeur.

Citation :
Publié par Saink
Non, ce n'est pas terminé. Les gens adhérant au page FB des gilets jaunes ou tout et n'importe quoi est relayé, y resteront, et avec eux restera le biais d'information relayé par ces mêmes pages. Les têtes s'ils ne sont pas dans la rue resteront les gourous de FB et s'enfonceront de plus en plus dans l'opacité, charriant avec eux les déchets associés que l'on connait bien maintenant.

On sait tous que la détresse et la défiance restera, au lieu de se déclarer aux yeux de tous, dans la rue, elle se manifestera en sourdine à l'ombre des réseaux et relais du mouvement. C'est peut être même plus dommageable, vu qu'il ne sera plus possible d'en débattre, ça marchera et s'entretiendra en vase clos. Il y aura peut être d'autres mouvements d'ici 2022, mais je pense que maintenant le point culminant sera atteint pendant l'élection, avec peut être une conclusion/contestation dans les urnes.
Après les communistes au couteau entre les dents et les islamistes voleurs de pain au chocolat, les gilets jaunes complotistes de l'ombre et sectaires numériques.

Citation :
Publié par N° 44 636
Avis perso: il n'y aura ni structuration (les GJ n'ont pas assez confiance dans les institutions pour fricoter avec), ni revolte (c'est plus ou moins mecaniquement impossible en 2019).
Y aura juste du pourrissement. Les gilets jaunes ont fait tres mal a l'economie et la croissance en periode de noel. Je doute qu'ils s'arretent de faire ceci, c'est leur moyen d'expression le plus efficace.
Le coté positif c'est que c'est écolo.
Assez d'accord en fait.
Ce qu'on révélé les GJ, c'est juste comment faire peur à ceux qui tiennent le système.
Un : bloquer les points du système de redistribution (comme il n'y a plus d'usines à occuper, il y a en revanche des flux à bloquer ou à déranger).
Deux : aller mettre la contestation au coeur du pouvoir réel, au centre des métropoles, dans les quartiers- citadelles de l'élite auto- proclamée (en fait, un petit groupe de parasites du haut, si facile à éliminer...).
En ce sens, ils ont désigné l'ennemi et ils ont établi la méthode. C'est l'acte politique populaire et radical le plus significatif depuis 1945.
Citation :
Publié par Meine
En fait j'ai posté ça seulement pour souligner que les sondages ne font pas une politique : 80 % pour ou 56 % contre, ça changera rien au fait qu'il n'y ai dans les rues qu'un infime fraction de la population française, les sondages c'est bidon. Seules les urnes comptent.
Je suis d'accord. Et les européennes seront une source d'enseignement.
Et la participation devrait être plus forte qu'habituellement : effet Brexit oblige. Elles sont aussi assez éloignées de toutes les autres et davantage mises en exergue, cette fois-ci.
Citation :
Publié par toutouyoutou (#3053211
Ce qu'on révélé les GJ, c'est juste comment faire peur à ceux qui tiennent le système.
Ils ont du bien rigoler je pense. Quand tu vois les guignols "leader" du mouvement il y a rien à craindre.

Arrêtez de rêver à une révolution ou autre çà n'arrivera pas, on vie dans un trop grand confort pour aller vers le chaos, surtout en France qui est un des pays du monde ou on vit le mieux.


Les vrais enjeux vont arriver au milieu/fin du siècle quand çà commencera à vraiment être la merde pour des raisons bien plus terre à terre où on parlera vraiment de survie.
Message supprimé par son auteur.
Ouhais mais en 95 les syndicats était encore entendus par le gouvernement....Là le gouvernement entend qui à part son nombril? Personne, ils font ce qu'ils veulent comme ça leur chante et tant pis si t'es pas d'accord. D'où le mouvement.
J'en remet une couche avec les Etats Généraux de l'Alimentation qui produisent tout l'inverse de ce pourquoi ils s'étaient tenus. Pourquoi? le gouvernement n'a écouté personne dans les filières....
Citation :
Publié par Meine
Bah si, même si t'es tellement imbuvable en ce moment que j'avais décidé de plus te répondre, je vais relever parce que comme d'hab sur ce sujet t'es tellement pressé de la ramener que tu lis que ce que tu veux lire : Juppé en 95 il avait les syndicats en face, des gens représentatifs dans les entreprises, légitimités par le vote et donc par les urnes, élus par gens qui touts populaires qu'ils soient ont de vagues notions de ce qu'est la République, la représentativité, les corps intermédiaires.
C'est toi qui te presse et ne lis pas ce qui est pourtant tout à fait explicite d'entrée de jeu, et que tu ne peux louper en début de message :

Citation :
Non. Evidemment et définitivement non.

Sur la forme, et pour le principe, oui.

Mais dans la réalité de la vie politique, non.
Du coup, c'est dommage de t'abaisser à un jugement de valeur un peu hors charte ( "même si t'es tellement imbuvable en ce moment que j'avais décidé de plus te répondre,je vais relever parce que comme d'hab sur ce sujet t'es tellement pressé de la ramener que tu lis que ce que tu veux lire" ), et qui en fait m'accuse de ce que tu fais toi, sans t'en rendre compte.

Donc, en plus, tu me fais perdre du temps pour te ré-expliquer ce qui est pourtant simple et clair :
- Oui, ce que tu dis est vrai, et je suis d'accord avec ce que tu dis : la légitimité est donnée par le vote. Oui, les syndicats sont des corps intermédiaires légitimes (mais pas représentatifs : c'est ce que ne cessent de répéter politiques et patrons... tu devrais ne pas l'oublier de surcroît, comme tu devrais ne pas oublier que passer en force ou en court- circuit face aux corps constitués et représentatifs est justement la méthode choisie dans la "modernistation" du dialogue social et la réforme de l'Etat....). Comme membre d'un syndicat, ne t'inquiète pas, je le connais le discours sur les syndicats. Au demeurant, c'est cette pratique qui me fait penser que ce "grand débat" est un enfumage à pas cher pour les gogos apeurés qui rêvent d'un retour à l'ordre rapide.
- Non, notre situation actuelle n'est plus une situation "normale", et cette "anormalité" relative va devenir la norme. Macron y a une part relative, mais réelle (son attitude, et celle des gens dont il s'entoure). En clair, nous sommes dans une phase où les rapports de force que nous connaissions, qui déterminaient les rapports politiques, économiques, sociaux, culturels... sont en train de changer. Du coup, la réalité de la République change aussi. Rien de plus normal. Là, clairement, dans un horizon très proche, tout va être ouvert (mais peu de gens le comprennent, et encore moins seront aptes à le comprendre et à y faire face).

Juppé en 1995, il a perdu un rapport de force politique. Point final. Et peu importaient alors les urnes. Les syndicats, ils ont encadré et institutionnalisé (c'est aussi - surtout ? - à ça qu'ils servent). Mais à la base, il y avait une population qui a dit "non" à une impulsion qui venait du haut / sommet. Avec en fin de compte un pouvoir qui a entendu ce que son peuple lui disait après une période d'affrontement et de crise (et ce peuple, aussi massif était- il et aussi légitime était- il était pourtant là aussi tout à fait minoritaire et aurait connu la même pente descendante sur la durée, car la durée est la force première de l'Etat, qui est le temps...), qui a compris que la situation était devenue intenable et qui a alors pris la décision (démocratique) d'aller aux urnes. Sauf que le résultat n'a pas été celui qui était attendu. Après, que cet épisode ait été une bonne ou une mauvaise chose, c'est un autre débat et je n'y entrerait pas.

Là, on a exactement la même chose. Sauf que...
Sauf que les grands génies qui n'ont pas bien aimé l'épisode de 1995 en ont tiré des leçons. Depuis Sarkozy, on n'écoute plus ce que le peuple dit (et le peuple c'est celui qui s'exprime par les urnes, mais AUSSI dans la rue, ce qui est un droit constitutionnel fondé sur la DDHC, et qui ne peut donc être discuté : on n'oppose pas les urnes et la manifestation, ce sont deux facettes d'une même liberté et d'une même citoyenneté).
On l'a vu en 2005 avec le TCE. On l'a vu en 2012 avec LMPT. On le voit aujourd'hui avec les GJ. Tous ces mouvements sont des lames de fond de la société. Tous ces mouvements n'ont rien donné, car le sommet les a ignoré ou trahi. Toujours avec un délire et un asservissement médiatique tout à fait remarquable.
Entre temps, les corps intermédiaires ont été laminés (casse dans la SNCF, puis dans l'EN notamment, avec je ne sais plus quelle DRH grâce à laquelle Sarkozy ironisait sur le fait que désormais en France, on ne se rendait même plus compte quand il y avait des grève - je n'ai plus en tête la citation exacte, mais il se marrait bien en la faisant devant un public conquis).

Reste quoi ? Un pouvoir en prise directe face à son peuple, avec des FDO entre les deux.
Mais un pouvoir qui ne n'a rien à dire à cette partie- là du peuple, et qui ne lui propose rien de plus que le mépris et la matraque... la violence brutale. Et quelques broutilles pour faire un peu plus de divisions entre les uns et les autres. Je n'ai jamais vu une telle situation. J'en suis très profondément scandalisé. Ca provoque de la rage en moi. Cette situation est tout à fait anormale, gravement dysfonctionnelle.
Et un partie du peuple qui n'a rien de plus à dire à ce pouvoir que son dégoût, sa rage et son envie de le dégager.
Entre les deux, des flics qui ont exercé la plus grave répression en France depuis la Seconde Guerre Mondiale, et une masse de gens qui attendent, globalement d'accords avec l'expression d'une colère qui couvait depuis longtemps dans ce pays (moi, je connais et fréquente des tas de gens différents au quotidien : je ne connais que deux personnes, en tout et pour tout, qui ont clairement condamné les GJ, et encore, les violences qu'ils ont vu à la télé. Deux... pas un de plus. Et pourtant je suis à Nice, dans une région privilégiée où ces questions semblent lointaines) mais qui pensent qu'il faudrait que ça s'arrête (parce que dans tous les cas, un mouvement de ce type doit forcément s'arrêter, et personne ne comprend qu'on ait pu faire autant "d'actes").

Du coup, la situation est beaucoup plus explosive qu'en 1995. Car à part les maires (et encore, pas les plus virulents), avec QUI peut encore parler CE pouvoir- là ? Il est là le problème actuel. Et il est d'autant plus profond qu'entre temps, la légitimité politique s'est effondrée, et que Macron est très mal élu, et souffre d'un REEL déficit de légitimité. Peu importe ce que tu peux dire ou penser de l'élection : il A un énorme déficit de légitimité. Ca, c'est sa réalité politique. Tant qu'il a des maires devant lui, avec des caméras, on a l'impression d'un Etat et d'une situation normale. Mais dès qu'on sort de la salle, c'est terminé : c'est vide ou hostile...
D'autant qu'il y a la personnalité de membres du Gouvernement qui a énormément joué, et qui ne sera évidemment pas pardonné... Là où un Chirac ou un Hollande savait encore manoeuvrer un minimum, là, on a des brutes. Des gens qui ne témoignent que de leur incapacité à créer le moindre lien humain avec un peuple qui est censé être le leur, avec lequel ils sont censés être en empathie, et pour lequel ils sont censés travailler (à titre strictement personnel, afin de clarifier encore, je ne suis pas particulièrement "pro" GJ. Je dis juste que je comprends ces gens. En revanche, je suis plus qu'outré de l'attitude et de la violence verbale de certains membres du Gouvernement, de la classe politique et de la majorité, de la classe médiatique, et d'une partie de la population. Et ça, il n'est pas question de le laisser passer, ni aujourd'hui, ni dans cinq ans). La réalité de CE pouvoir- là, c'est qu'il est devenu incompréhensible et inaudible. Pas pour les GJ seulement : pour la majorité des Français qui ne savent pas du tout où va le pays, et pour nos partenaires internationaux, qui se demandent ce qui est en train d'arriver chez nous.

Donc, tu peux bien répéter ce que tu veux, ça ne change RIEN à cette réalité... Au passage, beaucoup de gens tout d'un coup proclament leur amour des syndicats, notamment dans les cercles décisionnels... Depuis quand le loup aime- t- il le chien qui protège les moutons ?

La situation actuelle me fait penser à ça (à partir de 21'30''). C'est une simple comparaison, rien d'autre, mais ça m'y fait vraiment penser.
https://www.youtube.com/watch?v=ZJsopmGu42M



En conclusion, je t'invite à continuer de répondre si tu le souhaites (c'est un problème entre toi et toi- même, et je n'ai pas de prise là- dessus). Mais, si tu le fais, à bien comprendre ce que ton interlocuteur a écrit avant de l'accuser de fautes imaginaires.

Peut- être n'avais- tu pas aimé le fait que je dise qu'en tant que parisien et globe trotter, c'était doublement à toi de payer la fiscalité écologique ? Comme gros pollueur tout d'abord (un voyage pour Noël au Chili, ça pollue plus que des allers- retours en voiture sur une nationale pour la migration pendulaire logement- travail- logement). Comme privilégié d'autre part : tu as un salaire majoré par rapport au reste du pays (je te rappelle que l'individualisation de l'aide sociale et notamment la prise en compte du niveau de vie réel du lieu d'habitation va être au coeur des réformes prochaines et sont annoncées par B. Griveaux dans un ouvrage de 2011 que je suis en train de lire... cocassement intitulé Salauds de pauvres... grâce auquel on mesure son aptitude au baratin et à la contorsion) et en plus tu bénéficie de tous les services à proximité de chez toi (ce qui n'est pas le cas des GJ, dont une large partie habite dans la France périphérique et rurale, ce que de nombreux maires rappelaient encore aujourd'hui avec la problématique des déserts médicaux par exemple). Mais de cela, je ne suis pas responsable, et je ne t'en veux guère. D'ailleurs, habitant moi- même en centre d'une grande métropole dynamique, je n'aurais aucun problème à payer plus cher mon carburant, puisque je ne me sers quasiment plus de ma voiture, qui est un poids mort pour moi, et dont j'espère me séparer cette année... parce qu'en gros ça me coûte près de 2500€ par an pour faire mille bornes dans l'année pour aller de chez moi à chez ma mère...

Bisous

NB : j'espère que tu ne vas pas me reprocher d'avoir pris le temps de te répondre.

Citation :
Publié par Christobale
Ils ont du bien rigoler je pense. Quand tu vois les guignols "leader" du mouvement il y a rien à craindre.

Arrêtez de rêver à une révolution ou autre çà n'arrivera pas, on vie dans un trop grand confort pour aller vers le chaos, surtout en France qui est un des pays du monde ou on vit le mieux.


Les vrais enjeux vont arriver au milieu/fin du siècle quand çà commencera à vraiment être la merde pour des raisons bien plus terre à terre où on parlera vraiment de survie.
Il n'y a pas de "leader" du mouvement. Y- a- t- il d'ailleurs un "mouvement" puisque c'est l'horizontalité et la spontanéité qui le définissent ?
Ca, c'est une image fabriquée par les médias pour rendre les choses "explicables" dans les cadres habituels. Pour mettre des têtes. Pour construire un récit. C'est même pas l'écume des choses ça.
En attendant, je crois que tu te trompes... Le coût économique, on ne cesse de parler que de ça depuis des semaines (mais ô miracle j'ai entendu aujourd'hui qu'on avait enregistré un recul record du chômage... à 0,3% !). Le blocage des ronds- points c'est celui des flux, c'est l'impact réel local. Personnellement, j'ai vu tous les supermarchés de mon quartier et de celui où je travaille assez nettement impactés sur pas mal de produits : en clair, des rayons clairsemés et de moins en moins fréquemment achalandés. Et là j'ai commencé à poser des questions et à m'en poser. Le modèle économique, il marche en flux tendus, il n'a pas de réserves, il traque tous les coûts pour améliorer la rentabilité. Du coup, un blocage long et massif et mouvant, c'est juste le truc infernal en fait. C'est typiquement ce qui peut foutre en l'air un tissu économique local, et faire dégénérer une situation. En fait, ça fait un peu siège moyenâgeux, mais c'est l'idée. Les villes c'est très fragile en fait... Ici à Nice il y a eu quelques blocages, notamment à Antibes, là où est le plus gros Carrefour de France en CA. Et je me suis laissé dire que le groupe ne rigolait pas du tout. L'image sur le tourisme aura un impact bref mais réel.Quant au commerce il a tout de même dégusté.
S'il y a eu une telle violence répressive, c'est justement que le coût économique (immédiat et futur) est au rendez- vous. Et il le sera encore plus : les fonctions qui permettent la logistique, c'est justement celles qu'occupent ces gens qui sont GJ. Si tu pars dans un truc genre guérilla / résistance / sabotage, les mecs ils vont faire du dégât. Et plus qu'on ne pense, parce que c'est exactement le genre de questions dont ne se soucient pas nos chères têtes pensantes.


En ce qui me concerne, je ne rêve sûrement pas d'une révolution ou d'un truc qui y ressemblerait. J'aurais beaucoup à y perdre, dans la plupart des secteurs de ma vie. Donc, non, c'est pas pour moi. D'autant que comme prof d'Histoire, je vois vaguement les problèmes que ça peut poser. Et quand je considère la vie de mes propres ancêtres lors de la Révolution Française, ça ne me tente pas vraiment de vivre des choses similaires.
Donc, aucun fantasme sur ce point en ce qui me concerne.

En revanche, la question du "confort" est centrale. Objectivement, nous n'avons jamais eu un tel niveau général de confort, une telle facilité de vie. Il n'en demeure pas moins qu'il faut prendre en compte la perception sociale du confort et de l'économie. Si les gens se sentent pauvres ou perdants dans une société riche dans laquelle les écarts de revenus et de patrimoines se creusent rapidement et fortement, alors ça devient un élément central de leur identité et de leurs choix politiques. Au demeurant, les gens vivent ici et maintenant dans cette société, et il est stupide de leur opposer la pauvreté et la grande misère qu'il peut exister ailleurs : pour eux, dans leur contexte réellement vécu, ça ne fait pas sens, dans la mesure où ça n'apporte aucun début de solution à leurs problèmes (qui viennent de causes internes mais aussi externes : je ne déresponsabilise personne, au contraire, je préfère responsabiliser tout le monde).

Les "vrais enjeux", je ne sais pas ce que tu veux dire par cette formule. Mais ce que je sais, c'est que ça sera bien avant ce que tu penses. Entre 2030 et 2050, tes "vrais enjeux", on sera dedans.

Dernière modification par toutouyoutou ; 15/02/2019 à 02h07.
Citation :
Publié par toutouyoutou
Vous pensez sincèrement que la contestation sociale est finie dans ce pays ? Que le degré de violence va retomber ? Que la situation va s'améliorer ? Que le pays est en train de rentrer dans l'ordre ?
Bien sûr que non. Les gilets jaunes actuellement sont une infime minorité violente ou qui cautionne la violence (50k ou 100k personnes c'est ridicule en comparaison des grands mouvements sociaux). Ces gens là sont radicaux et sourds à tout dialogue et à toute concession du gouvernement.

50k personnes radicalisées c'est assez facile à trouver au final, mais pour les faire rentrer chez eux par les moyens dont un état dispose en démocratie, c'est mission impossible. Quand c'est des jeunes de banlieue tu leur éclates la gueule en toute tranquillité, mais là c'est une population à laquelle les français peuvent largement s'identifier..
Citation :
Publié par Soumettateur
Ces gens là sont radicaux et sourds à tout dialogue et à toute concession du gouvernement.
Il y a problème d'enclavement et de perte de confiance en l'avenir. Il est réel. Tout le monde est morose : le climat n'est pas bon, quand bien même les indicateurs économiques s'améliorent.

Mais sur ces sujets qui sont réels, sont venus se greffer beaucoup de profiteurs qui avaient tout intérêt à exciter le mouvement : partis politiques, pays étrangers, individus aux visées politiques personnelles, et que le cynisme n'étouffe pas. Des casseurs s'en sont mêlés : certains pour des raisons politiques, d'autres par simple appât du gain (pillages). Ceux qui les suivent n'écoutent plus rien ni personne, car agir ainsi leur donne une consistance qu'ils n'avaient pas, presque une raison d'être. Ils existent et se figurent pour certains, aussi assommant que cela paraisse à d'autres, comme des héros. Et le jusqu'au-boutisme s'illustre là, tout comme ils l'illustrent sur les réseaux sociaux avec des profils de harceleurs, qui leur vont parfaitement bien, allant menacer et détruire tout ce qui ne leur plait pas.

Et ce qui me choque c'est qu'ils ont mis tout le pays sous une chape de plomb de menaces larvées qui fait que si tu t'exprimes contre-eux sur Internet, simplement, tu peux avoir ta vie détruite.
Comme ça.
Parce que ça leur plait.
C'est juste impensable. Mais c'est un avertissement, très à-propos pour qui veut bien le lire, de ce que pourrait être une France brune ou une France rouge. Et la raison qu'il y a de l'éviter à tout prix.
Citation :
Publié par Ombre de Lune
Mais de quoi tu parles?
Le peu de GJ qui souhaitent initier un dialogue constructif avec les élus locaux et nationaux se font insulter et menacer par une partie non négligeable des autres GJ et de leurs leaders.

Sans me déclarer GJ, j'étais bienveillant sur le mouvement au début... Puis quand j'ai vu qu'il n'y avait aucune volonté de donner un corps politique et sociétal au mouvement, j'ai déchanté.

Manifester, c'est très utile pour avoir des leviers de pression lors de négociations. Mais s'il n'y a pas de négociation (et les leaders de GJ n'en veulent pas) alors il y a de quoi douter des intentions du mouvement.
Message supprimé par son auteur.
L'Italie nouvelle caisse de résonance de la contestation donne la parole à Chalençon, celui-ci a déclaré à la télé Italienne que les paramilitaires Français étaient prêt pour un coup d'état et la guerre civile

Citation :
Christophe Chalençon, figure du mouvement des gilets jaunes dans le Vaucluse, a affirmé dans une interview pour la télévision italienne, dans l'émission Piazzapulita, que "des paramilitaires étaient prêts à faire tomber le gouvernement". Il était interrogé notamment sur sa rencontre avec le vice-premier ministre italien Luigi Di Maio, le mardi 5 février à Montargis, et a ajouté, en fin d'entretien et hors caméras, ces propos surprenants. La séquence a néanmoins été enregistrée et diffusée à la télévision.
Citation :
"Je sais que je risque beaucoup. Je peux me prendre une balle dans la tête à n'importe quel moment. Mais j'irai au bout de mes convictions, parce que s'ils me mettent une balle dans la tête, Macron il sera passé à la guillotine", affirme Christophe Chalençon dans cette vidéo.

"On est arrivé à un tel point de confrontation, que s'ils m'abattent, il est mort aussi. Parce que le peuple il rentre dans l'Elysée et il démonte tout (...) On est plusieurs comme ça. S'ils en touchent un, on a des paramilitaires qui sont prêts à intervenir parce qu'ils veulent aussi faire tomber le pouvoir."
https://www.bfmtv.com/police-justice...t-1632840.html
Est-ce que l'on peut placer les propos de ce sinistre sire dans le mythomanie la plus totale ?
En France, on va pas lui mettre une balle, ce serait lui rendre service. Non c'est médiatiquement qu'il va être tué et il y aura aucune conséquence pour personne à part lui même parce que raconter des conneries pareilles...
En lisant les commentaires je suis en train de me rendre compte que l’on est complétement intoxiqué par nos schémas culturels.

Je m’explique, cette réflexion fait suite à une conversation avec « Ron J'hodltop100 » sur le droit naturel et le droit positif. Ou j’écarte rapidement le droit naturel, ou à mon sens celui-ci est un droit vers lequel tend les populations contre ceux qui opprimes. Plus un ensemble de réflexion d’universitaire/historien/anthropologue, qui voit dans ce mouvement une résurgence d’une forme de lutte de classe.

Mais si on analyse comment se constitue le pouvoir dans nos sociétés modernes, en se rend compte que c’est l’argent qui est au sommet, de par sa nature de subordination. Et le constat est que là où se centralise le pouvoir et les droits, sont des milieux à vase clos qui coopte pour établir un droit positif qui correspond à leurs catégories sociales. Immunité des élus, avantage et cumule de rémunération, passerelle politique et conseil d’administration, mais également assouplissement du code de travail, exonération/exception fiscal sur les fortunes etc… Avec en plus un droit plus souple pour des délits en col blanc/ ou certaine catégorie social (la preuve on peut être condamné et finir au conseil constitutionnel), que des délits de droit commun. Normal quand on prend en compte, comment se constitue le droit, qui est lui-même subordonné (de manière direct ou indirect) aux zone d’influences du pouvoir.

Alors comment se fait-il que l’on ait une forme d’équilibre constitué entre les élites et le peuple à ce compte-là ?

Car l’autre pendant du pouvoir c’est la force coercitive pure. Je fais l’impasse sur l’aspect propagande et influence, qui consiste à canalisé/orienter ces deux uniques sources de pouvoir. Du coup l’histoire a montré que les peuples, peuvent se soulever et usé en masse de sa puissance coercitive. Et ainsi celle-ci est jalonné de lutte violente pour acquérir et revendiqué des droits. Du coup tout le rapport de force s’établie grâce et dû à cette crainte, et dans l’établissement de norme sociétale qui résulte des précédentes luttes. Sauf que l’on a tendance à oublier que rien n’est figé dans le temps, et qu’il est nécessaire aux populations de se rappel aux instances dirigeantes régulièrement. Pour éviter entre autre un glissement naturel et totalement normal (on est tous à défendre nos intérêts avant ceux des autres), qui aboutit à un déséquilibre trop insupportable pour la société.

Du coup on parle beaucoup de légitimité, de vote, et d’élection. Or on se rend bien tous comptent que ce système finalement est une vaste blague, car aucune alternative sérieuse existe entre les candidats. C’est un jeu de somme nul, ou l’on choisit notre prochain représentant parmi ceux sélectionné par nos élites sociales. Qui sont là que pour exprimer les mêmes idées, et intérêt que leurs prédécesseurs.

J’en viens sur les cris d’orfraie sur la violence intolérable et inadmissible (je ne juge pas sur leur légitimité sur le cas présent). Mais c’est un jeu de dupe, la manifestation et l’expression d’une menace d’escalade. Un rappel historique de la menace que représente les populations en colère. Il faut non plus complètement dévoyer le sens réel des choses. Il faut arrêter avec nos sociétés pacifiées, qui sont que des postures au niveau du paraitre.

P.S: Après j'ai un souci avec le rouge/Brun, qui ne veulent strictement rien dire. Opposition contradictoire de courant de pensé amalgamé dans un but de diabolisation.
Citation :
Publié par Saink
L'Italie nouvelle caisse de résonance de la contestation donne la parole à Chalençon, celui-ci a déclaré à la télé Italienne que les paramilitaires Français étaient prêt pour un coup d'état et la guerre civile



https://www.bfmtv.com/police-justice...t-1632840.html
Le monsieur semble un peu perché. Et c’est du pain beni pour castaner & co. Ils vont pouvoir faire passer ceux qui restent pour des violents ou des dingues.
Citation :
Publié par dadubliner
Le monsieur semble un peu perché. Et c’est du pain beni pour castaner & co. Ils vont pouvoir faire passer ceux qui restent pour des violents ou des dingues.
En même temps sur les figures des GJ qui sont au devant de la scène tu dois bien avoir les 3/4 qui font dans le complotisme, dans la surenchère verbale etc...
D'ailleurs en ça, les GJ qui veulent pas de tête qui dépassent ou de chef, ils ont bien raison dans un sens, quand on voit que les têtes qui émergent ça donne un triste visage à ce mouvement.
Citation :
Publié par Gratiano
Est-ce que l'on peut placer les propos de ce sinistre sire dans le mythomanie la plus totale ?
En France, on va pas lui mettre une balle, ce serait lui rendre service. Non c'est médiatiquement qu'il va être tué et il y aura aucune conséquence pour personne à part lui même parce que raconter des conneries pareilles...
C'est ce que je disais il y a quelques pages.

On assiste au chant du cygne (ici la grâce en moins, plutôt un héron en l’occurrence) d'un mouvement qui meurt, les Chalençon & co vont encore s'agiter quelques temps pour rester 5 mins de plus dans la lumière. Des sorties comme ça, il y aura encore et la mythomanie va aller en s’intensifiant, ça permet aussi de remuer la merde pour en garder l'odeur, et remettre une pièce dans le jukebox de l'indignation facebook, histoire de faire réagir et donner l'impression que la contestation est bel et bien (morte) vivante.
Citation :
Publié par Doudou Piwi
Et en plus, ça va permettre de dire que le mouvement est le fait d'agression extérieur, y a rien de mieux pour rassembler pas d'accord entre eux que de leur dire que des paramilitaires soutenus par un pays étranger veulent faire un coup d'Etat.
C'est très con de la part de l'Italie de laisser faire ce genre de trucs, je vois pas trop où ils veulent aller la.
Il n'y a qu'un intérêt court terme pour M5S et la Lega. Ils se servent d'eux pour les élections et ensuite les jetteront.
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