Je ne parle pas de la qualité d’écriture, je parle de l’argument sur la qualité d’écriture pour juger de l’évolution des représentations dans les œuvres de fiction.
Juger la qualité de l’écriture c’est le niveau zéro de l’argumentation, c’est littéralement « y’a le bon et le mauvais chasseur » quand tu as dis ça tu n’as rien dit. Il y aura toujours des bonnes et de mauvaises œuvres, c’est une généralité bateau : l’eau ça mouille et le feu ça brûle. C’est totalement non pertinent pour juger du sujet en question.
Je trouve ça, imho, assez hypocrite car d’une part il y a une forme de double standard dans le sens où cet argument n’est jamais généralisé de la sorte vis à vis d’autre genres ou thèmes. Ce qui me faire dire que c’est un cache sexe argumentaire. Et d’autre part, et c’est ma perception du truc, c’est finalement assez intimement lié à la subjectivité de la personne et au niveau d’acceptation d’un sujet en particulier dans la société. On a vu sur ce sujet qu’il y avait une graduation allant de ce qui est facilement accepté à ce qui l’est moins. Pour caricaturer les lesbiennes et les protagonistes féminines chaudasses ça passe crème, les trans et les représentations plus réalistes des femmes, beaucoup moins quand même.
Je laisse à chacun le libre choix de sa subjectivité et de ses goûts. Cependant un j’aime pas ou un ce n’est pas pour moi à l’énorme avantage de maintenir la discussion dans le rationnel et l’acceptation des subjectivités et des différences. Là où un c’est de la merde ou ce sentiment qu’on retrouve si souvent de s’être fait déposséder d’un truc, ça mobilise l’affect et coupe la discussion.
Nous avons suffisamment d’œuvres, jeux films bd livres, pour avoir le choix et juste hausser les épaules face à une œuvre qui ne ne convient pas, voir même avoir suffisamment d’empathie pour comprendre qu’elle n’est pas pour nous et puisse représenter quelque chose de positif pour son audience ou ses créateurs.
C’était d’ailleurs le sens de mon exemple sur la petite sirène, si ça fait plaisir à des petites filles, je ne vais pas tout ramener à moi et m’indigner. J’ai des centaines de films à regarder. Je te laisse ton interprétation qui t’appartient, comme tes critiques de ma fille qui préfère des livres avec des héroïnes que des héros.
Comme Daniel Pennac le disait, on a le droit de lire ce que l’on veut. Et c’est cette approche altruiste qui guide ma carrière depuis plus de 20 ans.
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