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Je me trompe peut-être, mais le passif des gens intervient, non ?
S'ils n'ont jamais rien fait de répréhensible auparavant, la justice sera plus clémente que si c'est la X-ème fois.
Aucune idée si c'est le cas ici, mais je préfère le mentionner plutôt que de tirer des conclusions hâtives promptes à alimenter une certaine forme de paranoïa.
De ce qu'on a vu passer dans les comparution immédiate, non :
INFO BFMTV - Selon des chiffres communiquées par le ministère de la Justice, 448 personnes ont été incarcérées sur les 585 qui sont passées en comparution immédiate. [...]
Ces 448 personnes sont soit des personnes condamnées à de la prison ferme avec mandat de dépôt (la personne est incarcérée après l'audience), soit des personnes placées en détention provisoire dans l'attente de leur procès.
Source : https://www.bfmtv.com/police-justice...307060429.html
Dans la salle 5, le premier prévenu, Item, a 18 ans. Il travaille depuis quatre mois en CDI chez McDonald's avec une promesse de formation pour devenir manager. Il dit gagner 1.300 euros brut par mois. Il a été arrêté en flagrant délit de vol aux Galeries Lafayette de Grenoble. Préjudice : trois tee-shirts et trois flacons de parfum, pour un montant de 350 euros. Il reconnaît les faits, mais regrette : "J'ai agi contre ma volonté, je n'avais pas conscience des représailles." [...]
Me Alfonso, l'avocat du prévenu, objecte que ce dernier est prêt à indemniser les Galeries et qu'il a déjà rendu les objets volés. Après un délibéré d'une heure, le jeune homme est condamné à trois mois de prison ferme, qui seront aménagés en maintien à domicile avec bracelet électronique.
Dans la même salle 5, le deuxième prévenu est un Tunisien en situation irrégulière. L'audience est très lente, car il lui faut un interprète. Âgé de 22 ans, il séjourne à Échirolles depuis un an. Il a été interpellé dans la remise, au sous-sol, du magasin Foot Locker. Il s'y était réfugié "pour échapper à la police et au gaz lacrymogène" dit-il au tribunal. Il a été arrêté à 1h50, alors que l'alarme du magasin a retenti à 20h42. Contre lui, le parquet requiert sept mois de prison ferme, également avec mandat de dépôt. Il écope finalement de trois mois ferme avec mandat de dépôt et dormira donc en prison. [...]
Dans une deuxième salle, la 4, un jeune chef de chantier de 22 ans, en CDI, est condamné à quatre mois de bracelet électronique, pour une tentative de vol chez Boss. Le procureur adjoint, François Touret-de-Coucy, avait requis six mois ferme.
Source : https://www.francebleu.fr/infos/fait...damnes-8549979
En creux, outre des procédures faites parfois à la va-vite et avec peu d’éléments matériels, c’est la question de la pertinence d’incarcérer certains types de profils qui se pose. Car beaucoup des personnes passant devant les tribunaux du pays ces derniers jours sont jeunes, insérés dans la société, avec un casier vierge. « Il y en a 60 %, sur ces 3 200 personnes arrêtées, qui n’ont aucun antécédent judiciaire, qui ne sont pas connus des services de police », a assuré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en marge d’un déplacement à Reims.
« Le profil type du petit délinquant de cité multirécidiviste est totalement battu en brèche par ce qu’on observe ! », assure aussi Morad Falek, « On a de tout : des gens issus de ces cités, des gens d’ailleurs, des gens qui n’ont jamais eu aucun problème avec la police. Cela démontre qu’on a une vraie colère sociale qui dépasse les problèmes des quartiers défavorisés. » Mettre tout le monde derrière les barreaux, au cours de procédures expéditives, est-ce vraiment la bonne solution ? Une nouvelle fois, le gouvernement, à travers sa communication et sa volonté de frapper fort, prend le risque de répondre à cette colère sociale par la seule répression.
Source : https://www.politis.fr/articles/2023...x-de-prevenus/
Systématiquement, il requiert de la prison ferme pour les prévenus, entre 6 et 12 mois selon les dossiers. Les accusés arrivent et repartent menottés, derrière une vitre de plexiglas, sous les yeux parfois ébahis du public. Car tous ont été placés en détention provisoire par le juge de la détention et des libertés, à l’issue de leurs gardes à vue.
À entendre les défenses, les accusés sont passés devant les boutiques par hasard, une fois celles-ci endommagées et ont tenté d’y voler des vêtements. « J’ai fait une grosse connerie », confesse l’un d’eux, 26 ans, accusé d’avoir pillé le magasin Zara. « Je n’ai pas réfléchi mais j’ai tout de suite lâché les vêtements, j’ai été interpellée sans rien sur moi », clame une autre. [...]
Les profils des jeunes accusés sont divers. Volontaire en service civique, travailleurs de la restauration, très jeune père de famille ou futur candidat aux épreuves pour devenir militaire, les regrets persistent. « On a fait une connerie, on regrette », assurent de concert deux jeunes, 21 et 24 ans, accusés d’être entrés et d’avoir volé dans le magasin Lacoste en pleine nuit malgré les planches de bois qui en réparaient la devanture.
Sur les huit personnes jugées pour des faits survenus pendant les périodes de violences urbaines, toutes ont été déclarées coupables par le tribunal et seules deux d’entre elles sont ressorties libres le soir même. Sept d’entre elles ont été condamnées à de la prison ferme – entre 4 et 12 mois selon les affaires. Des jugements qui ont suivi, dans la plupart des cas, les réquisitions du ministère public, avec des peines importantes pour de tels faits selon l’analyse de Me Laure Fitoussi :
« En comparutions immédiates, les peines sont souvent plus sévères. Elles permettent d’apporter une réponse pénale rapide mais sont habituellement réservées à des personnes qui ont déjà eu affaire à la justice, ce qui n’était pas forcément le cas des prévenus. La sévérité des peines tient surtout aux mandats de dépôts. De jeunes gens qui ne connaissent pas le milieu carcéral ont été envoyés en prison immédiatement. »
Pour quatre personnes, ces peines pourront être effectuées à domicile après la pose d’un bracelet électronique. « Vous passerez quelques jours en prison avant pour bien avoir le temps de réfléchir », précise le président.
Source : https://www.rue89strasbourg.com/viol...asbourg-268519
Sarah pleure à chaudes larmes quand la juge lui annonce qu’elle fêtera ses 19 ans à la prison pour femmes des Baumettes. Condamnée à 4 mois de prison ferme ce lundi 3 juillet en comparution immédiate, cette Marseillaise au visage d’adolescente, chouchou rose dans les cheveux, s’est timidement défendue à la barre. "C’est la curiosité, l’adrénaline qui m’a poussée à entrer dans cette boutique. Je regrette, je suis désolé, je viens de passer 4 jours dans une cellule, ça a été compliqué… Je ne recommencerai pas". La Procureur l’avait rappelé en début d’audience : le fait que ces vols de chaussures ou de vêtements dans des magasins éventrés se soient déroulés au cours de furieuses émeutes dans le centre-ville jouera comme une circonstance aggravante : "Pour stopper l’engrenage, il faut des peines exemplaires !".
Inconnue des services de police avant son arrestation dans la nuit de vendredi à samedi, alors qu’elle sortait d’une boutique de la rue St Férréol avec un sac contenant vêtements et chaussures de marques, Sarah est déscolarisée depuis plusieurs années. En rupture familiale, son avocate plaide en 5 minutes "un parcours de vie cabossé" et une jeune fille "qui a toujours travaillé, que ce soit à la régie des transports marseillais ou dans des fast-foods". Condamnée à rembourser 1.000 euros pour rembourser le préjudice, Sarah quitte le tribunal pour être directement amenée dans sa cellule de prison. [...]
Des peines lourdes pour ces émeutiers "de second rang", qui ne sont pas des casseurs, mais plutôt des voleurs opportunistes. Habituellement, pour un vol par ruse ou par effraction, il est rare d’être condamné à de la prison ferme quand on passe devant un tribunal pour la première fois.
Source : https://www.rtl.fr/actu/justice-fait...ate-7900280312
Une jeune fille lui succède : Sana, tout juste 18 ans. Elle a été interpellée avec deux amies mineures alors qu’elles étaient en train de voler des chaussures dans une boutique Snipes du centre-ville. « Je n’aurais pas dû, je suis désolée, je ne vais pas recommencer », bredouille-t-elle, avant de supplier qu’on la « remette en liberté ». « Dans une semaine, je commence une formation comme auxiliaire de vie », explique-t-elle. Cela ne suffit pas à convaincre le tribunal. Sana est envoyée quatre mois derrière les barreaux.
Mahamadou n’aura pas plus de chance. Il présente un profil très différent des autres prévenus. Titulaire d’un master, ce Franco-Camerounais est le fils d’un conseiller diplomatique. Dans un français parfait, il tente de se trouver des excuses. Lui aussi se trouvait « par hasard » à deux heures du matin aux côtés des casseurs. Et c’est « dans un moment d’égarement » qu’il s’est emparé de quatre paires de lunettes chez un opticien dont la vitrine avait été brisée, puis de cinq jeans Hugo Boss. « Je suis en rupture avec ma famille, je n’ai plus d’argent, je ne mange plus que du riz depuis un mois, je voulais revendre ces vêtements pour payer des dettes », assure-t-il. L’argument ne convainc pas plus les juges. L’enfant de diplomate se voit condamner à dix mois de prison ferme.
Source : https://www.nouvelobs.com/justice/20...mmediates.html
74 d'entre-elles ont déjà fait l'objet de poursuites pénales, 20 ont fait l'objet d'alternatives aux poursuites. 26 individus, la plupart âgés de 20 à 30 ans et sans casier judiciaire, ont déjà été jugés. 22 ont été condamnés à des peines d'emprisonnement, dont 11 ont été assorties d'un mandat de dépôt. Ces dernières vont de quatre à 18 mois pour la plus lourde.
Les neuf prévenus condamnés à des peines de prison sans mandat de dépôt ont bénéficié d'un aménagement de peine sous la forme d'un bracelet électronique avec assignation à domicile ou d'une incarcération en semi-liberté.
Source : https://www.lyoncapitale.fr/justice/...ines-de-prison
Et dans tous les articles, rares sont ceux qui ont le droit d'avoir un procès à une date ultérieur, ils sont tous jugés (en écopant souvent du ferme même pour des primo-délinquant avec des actes pas "très grave" (dans le sens où ce sont souvent des pilleurs d'opportunités mais pas les casseurs d'origine), parfois du bracelet, parfois du sursis et rarement la relaxe).
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