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[wiki] [Economie] Causes et conséquences de la crise économique et financière
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1. En premier lieu le libéralisme n'offre en aucun cas la garantie d'une absence de monopole. Le sujet du numérique en est un parfait exemple. Si il n'y a pas d'alternative aux GAFAM en Occident à l'heure actuelle ce n'est pas la faute de la France et de son "capitalisme de connivence". C'est dans la nature même de l'économie libérale de tuer dans l’œuf toute tentative de concurrence et de favoriser le monopole. En effet on peut observer deux éléments qui corroborent ce constat : - Les seuls pays du monde où les GAFAM n'ont pas totalement le monopole sont des pays à tendance nationaliste et avec un gouvernement extrêmement interventionniste à l'image de la Chine. Dans le reste du monde point de salut. Alors soit le reste du monde est aligné avec le système socialo communiste Français, soit le problème est ailleurs tu ne penses pas ? Du coup je serais bien intéressé de savoir quelle terre de providence tu as trouvée pour aller concurrencer les GAFAM vu que manifestement, sauf avec l'aide d'un état extrêmement fort et dont l'idée te rebute, personne n'y est parvenu. - Lorsque une des GAFAM est en tête dans un secteur, elle annihile immédiatement toute tentative de concurrence en utilisant son arme de prédilection : l'argent. Facebook a racheté Instagram, Google a racheté Youtube, ... Dans ton monde, et dans celui que l'on habite aussi c'est pour cela qu'on le qualifie de libéral, l'argent représente l'ultime pouvoir. Il permet de s'affranchir de la majorité des limites dictées par la société humaine. Qui de censé irait refuser des chèques à dix chiffres pour sa dernière idée, lorsque ces chèques sont signés par des entreprises ayant un pouvoir de nuisance ou des capacités de développement colossaux. Qui irait risquer de se mettre Google, le n°1 du référencement, à dos ou risquerait de voir son idée émergente couler face à un mastodonte capable de mettre des moyens matériels, humains et financiers inimaginable pour développer un outils concurrent ? Des alternatives aux GAFAM il y en as et il y en a eu et elles ont toutes subit le même sort : soit elles ne tiennent pas la route sur le plan de la concurrence, car arrivées trop tard et/ou ne proposant pas d'innovations suffisantes. Soit si elles sont suffisamment innovantes, les GAFAM les assaillent et se les approprient. Tu me diras qu'il suffit probablement de porter ses couilles face à eux et de tenir sa barque. Je te souhaites bonne chance dans ce cas, mon avis c'est que dans ce monde déjà tes nuits risques de ne pas être tranquille alors dans un monde sans état pour te protéger GL & HF. 2. En second lieu tu intentes un procès à la France injuste. Certes elle s'est complètement vautré dans la transition numérique en soutenant le Minitel, ou en étant à contrario incapable de soutenir des projets prometteurs à l'image de Caramail ou Daylimotion (bizarre pour un état soit disant ultra interventionniste). Mais la réalité du pourquoi il n'y a pas de GAFAM française est ailleurs et tient dans la dynamique et l'environnement de marché particulier au numérique. On ne parle pas ici d'un marché physique à l'image de l'automobile qui demande d'extraire des matières premières, de les transformer, de les transporter, puis de vendre un produit fini tangible dans le monde réel et qui y occupe un espace. Ce genre de marché de part les contraintes physiques qui le régissent, notamment de flux, ou juridiques, mais aussi de part le fait qu'il est apparut à une époque où l'évolution technologique était plus lente, nécessite un temps de développement permettant l’émergence d'une concurrence "saine". Il laisse le temps à suffisamment d'acteurs pour se positionner et pour devenir assez fort afin de survivre au tri de la main invisible et de la loi du marché. Mais même là on se rend compte du travers de cette idéologie libérale. Combien de pays peuvent se targuer d'avoir des constructeurs automobiles d'envergure ? Les USA, la France, UK, l'Italie, l'Allemagne, le Japon, l'Inde, la Chine, et on a grosso modo fait le tour ? Huit pays qui se partagent l'écrasante majorité des marques de la production automobile. En Occident et au Japon car ont survécus les précurseurs qui ont en raison des logiques expliquées plus haut, eu le temps de devenir assez fort pour survivre, et en Chine et en Inde grâce à des politiques publiques. On voit bien ici que le monopole, même si il n'est pas total est inhérent à la logique libérale et que le seul moyen de le contourner une fois les entreprises mastodontes installées, c'est la politique publique. La particularité du secteur numérique est qu'il s'affranchit des contraintes physiques ou juridiques. Il se déploie dans un monde parallèle, celui de l'internet, où à partir du moment où le client franchit la barrière de l'acquisition du matériel pour pouvoir y accéder, plus rien ne le retient. En effet les GAFAM ont la particularité d'être gratuites. Tu ne payes pas pour utiliser les services de bases (déjà très étendus), de Google, Facebook ou Amazon. En ce qui concerne Apple ou Microsoft le constat est différent mais s'explique par les éléments appliqués à l'automobile et à une avance considérable dans un domaine évoluant à vitesse grand V et nécessitant d'être normé et homogénéisé car en réseau, et ne laissant donc que peu de place à la concurrence dans un soucis de compatibilité. A partir de là il était évident que pour les trois premiers, une fois en tête de course avec une très grande longueur d'avance, et vu le système prédateur dans lequel elles prennent place, elles écrasent la concurrence. Un truc gratuit fonctionne bien, nécessite d'être normé car il fonctionne en réseau, le bouche à oreille fait son travail tout seul dans un monde en pleine construction comme l'était l'internet des années 2000 et tout le monde se tourne vers lui. Une fois suffisamment de pouvoir financier acquis, il suffit maintenant au GAFAM de racheter tout concurrent ennuyeux. 3. Ton discours laisse transparaître une autre idée qui me dérange. La France pour sa survie future doit concurrencer les GAFAM. Mais quid du Togo, de l'Espagne, de l'Australie, ... ? Chacun d'entre eux doit aussi concurrencer les GAFAM pour survivre dans ton futur ? Tu penses sérieusement qu'il y a de la place pour tout ce petit monde ? Je sais que tu es un solutioniste convaincu mais quand même n'y a t-il pas un moment ou tout cet ultra développement ultra concurrentiel ce sera overkill dans un monde aux ressources finies ? Et puis dans un monde où les problématiques sont globalisées cela te paraît il sage de prôner le développement chacun de son côté et l'un contre l'autre ? Tu ne penses pas que c'est comme cela que naissent les guerres ? 4. Je rebondis sur cette dernière question pour te dire ce que je penses du libéralisme. Derrière son idéologie ventant la liberté c'est aussi l'idéologie de la prédation, de l’égoïsme (à l'échelle individuelle ou à celle d'un peuple) et de la domination. Désolé mais le modèle du grand guerrier viril conquérant écrasant l'adversaire ce n'est plus le miens aujourd'hui. Il a pu l'être un jour ado quand j'étais gavé de folklore du genre, mais une fois que tu as pesé, sentis, frôlé ou vécu la misère humaine il ne peut à mon sens pas le rester sauf à être mu par un désir de revanche qui n'apportera rien de bon à ce monde. Le libéralisme c'est un mensonge car il veut faire croire à une liberté maximale alors que tu n'es libre de rien étant donné que tu es l'esclave de la bonne fortune. Celle la même qui fera en sorte que tu ais ou non le capital (et ici je ne parle pas que d'argent loin de là) nécessaire à ta naissance pour t'émanciper de la misère humaine et t'élever dans les strates de la société (si tu n'es pas déjà né au sommet). Dans un monde ou l'état tente, fébrilement, de combattre les inégalités, celles ci continuent de se creuser, je n'ose pas imaginer ce qu'il adviendrait si le régime open bar était décrété. Par contre je commence à croire que vos délires de conquêtes libérales/transhumanistes avec Doudou ne sont pas que des blagues, et témoignes de l'envie de voir émerger un monde pour lequel il vous faudra faire force d'arguments convaincants pour ne pas me compter parmi vos adversaires. Je terminerais en disant que je suis d'accord avec ton constat sur la médiocrité avec laquelle nous dépensons l'argent public, sur le capitalisme de connivence, ... Mais moi je ne suis pas pour jeter le bébé avec l'eau du bain, je ne suis pas pour bafouer et réduire à néant des décennies voir des siècles de luttes sociales et les avancées qui en ont résultées, sous le prétexte d'une utopie de liberté douteuse théorisé par des mecs dont la plus part n'ont probablement jamais tenu autre chose qu'un stylo dans leur vie et ne connaissent du monde réel certainement pas grand chose de plus que nos chères élites actuelles. Dernière modification par Saurdholion ; 03/11/2020 à 01h09. |
03/11/2020, 00h58 |
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#20997
Invité
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Message supprimé par son auteur.
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06/11/2020, 01h11 |
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#20997 |
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Citation :
Tout le monde cherche à être le nouveau Google ou le nouvel Amazon. On crée une start up, on la blinde de cash via des investisseurs histoire de survivre assez longtemps pour développer le marché et y être en monopole. Une fois ces étapes passées, on encaisse le cash. Pour les fondateurs, c'est le fantasme Jeff Bezos, pour les investisseurs, c'est du pur pari, acheter au début pour revendre ses parts au pic. Si la boîte coule, on prie pour avoir vendu au bon moment, si elle devient vraiment rentable, on encaisse les dividendes tranquillement. Gagnant gagnant. Le capitalisme à l'ancienne, c'est ringard maintenant. Et ça l'est en fait depuis les années 70. Quand est ce que va s'arrêtera ? Probablement jamais. La richesse productive est dernière nous à cause de la raréfaction des ressources et des enjeux écologiques. Donc il ne reste que la spéculation. Il n'y a qu'à voir la croissance de la masse que représente le marché secondaire, c'est devenu absurde, mais personne ne dit rien parce que tout a été conçu pour vivre selon ce marché. Même les états grâce aux différentes politiques monétaires dépendent de ce marché. (coucou Bretten Woods, la Fed et la BCE) |
06/11/2020, 01h41 |
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Citation :
L'objectif long terme d'uber est d'être la seule société sur le marché quand les véhicules autonomes apparaîtron. Ce qui leur fera des bénéfices énormes, surtout qu'ils n'auront aucun frais de licenciement de chauffeurs, vu que techniquement, ce sont des entrepreneurs indépendants d'uber. Le modèle dans le même genre, c'est YouTube, qui a été un investissement à perte pendant des années pour Google, ce qui leur a permis de tuer la concurrence. Aujourd'hui, tu as plus de pubs que YouTube que sur la télé. Et les milliards commencent tout juste à rentrer après 15 ans de perte. Et bon, après, c'est pas de l'argent magique, ce sont des crédits ou de la levée de fonds. Uber n'a pas accès à une planche à billets. Si certains ont envie d'investir à perte, c'est leur problème. |
06/11/2020, 02h01 |
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Sauf qu'à mesurer le PIB en volume physique plutôt qu'en valeur d'échange, l'indicateur devient obsolète pour ce qu'on cherche à lui faire dire: la richesse relative d'un pays.
Et par ailleurs, les indicateurs de volume existent déjà, branche par branche, et certains économistes font le travail de réunir parfois ces chiffres. Mais ça n'a guère d'intérêt, puisque savoir que la France produit 12 millions de litres de lait et 5 millions de pneus ne permet pas d'évaluer sa "richesse" relative. Mais convertir en euros pour faire une estimation de valeur, là ça redevient utile du point de vue des économistes. Ce qu'il faut retenir selon moi c'est que le PIB n'est pas un indicateur qui peut être sauvé. Il faut le réduire à ce qu'il a été: un simple indicateur crée pendant la crise de 29 pour tenté d'avoir une compréhension globale de la crise. Son propre créateur, Kuznets, avait dès le début prévenu que ce ne pourrait pas être un indicateur de développement ou de bien être national. Bon forcément, tu présentes à des politiques un truc bien rond, bien manichéen, exprimé en pourcentage (ça fait scientifique, c'est classe), forcément ils se jettent dessus. Et c'est comme ça qu'on se retrouve avec tout un tas de conneries qui nous bloquent actuellement, pas parce qu'elles sont de réels freins mais parce qu'elles représentent des verrous intellectuels basés sur un indicateur fantôme: l'idée de croissance, de plein emploi, le "problème" de la dette/PIB, la volonté de relance en cas de crise, la confusion totale entre investissement public/privé et rentabilité (comme avec l'exemple d'Uber de |
06/11/2020, 11h31 |
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Ohrido-Survival-Attitude |
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#20997
Invité
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Message supprimé par son auteur.
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06/11/2020, 13h15 |
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#20997 |
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Citation :
Le but poursuivi: Siphonner tout l'argent disponible au niveau de la sécu et arriver en bout de course avec leurs réformes des retraites et de l'assurance chômage en nous expliquant que désormais, il n'y a plus le choix, et que ces réformes sont indispensables pour le maintien de notre protection sociale.... Je pense que les milliards obtenus au niveau européen l'ont été également sur ce postulat (passage des réformes) ! |
06/11/2020, 13h25 |
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Déposeur2bilan |
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Effectivement changement de contexte. C'est la fin de la parenthèse post Bretton Woods qui a voulu faire croire qu'on pouvait encore avoir une vision productiviste d'un capitalisme devenu financier.
D'où les notions devenus obsolètes comme le ratio dette/PIB, puisqu'on constate dans les faits que nombreux sont les pays qui dépassent les règles (60%) en UE sans subir de contre-coups particuliers. Dans la mesure où l'essentiel des échanges est decorrélé de la production à l'heure actuelle, ça a aucun sens de juger de la stabilité financière d'un pays quant à cette production. Pour Sauf que cette productivité est derrière nous pour des questions de lois physiques, de ce point de vue les choses ne peuvent qu'aller de mal en pis pour tous le monde (à differents rythmes selon les positionnements nationaux des systèmes productifs, ce qui fait croire à certains que d'autres s'en tirent bien ou ont compris l'évolution, non, ils sont juste sur une temporalité différente mais ils vont au même endroit). Si l'idée c'est simplement d'évaluer la solvabilité du pays, alors il ne faut pas prendre en compte la seule valeur annuelle produite. Quand on analyse la solvabilité d'un organe, on prend aussi en compte son patrimoine et la valeur de la '' marque '' que représente cette organe. Si on veut connaître la solvabilité de Google pour avoir si il faut lui prêter ou pas, on regarde son CA, mais aussi son patrimoine en bureaux, matériels, bâtiments, brevet déposés etc... Ainsi que la valeur de la marque Google en tant que telle. Il en va de même pour un pays. Si on veut connaître la solvabilité de la France, on ne peut se contenter de regarder son PIB, il faut aussi prendre en compte son patrimoine, la valeur de ses bâtiments, de ses citoyens, de sa marque etc... Et c'est ce que font les investisseurs, qui se contre foutent du ratio dette/PIB (contrairement aux politiques qui y voient un intérêt électoral facile). Sinon comment expliquer que de nombreux états qui dépassent les 100% continuent à emprunter, y compris à taux négatifs ? |
06/11/2020, 14h07 |
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Déposeur2bilan |
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IMO, il faut les 2. Car c'est leurs variations relatives qui sont intéressantes pas leurs valeurs respectives.
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06/11/2020, 14h35 |
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