Mais ce que je trouve surtout intéressant c'est les autres causes possibles. On est dans un monde quand même très complexe, est que en cherchant un unique coupable (les QE, la guerre en Ukraine, Cthulhu, ...) on ne se voile pas la face ? Il me parait plus probable que les causes sont multi factorielles, sans doute en partie à cause du QE, mais aussi pour certaines des autres explications qu'il évoque.
On a déjà eu ce débat. Mais ça tourne en rond les partisans du "c'est la faute du QE" reste sur ça, et les partisans du "c'est l'Ukraine, Covid ou autre" pareil
Le fait est que quand on regarde le déroulement des évènements, on voit bien que c'est comme tu dis multi factorielle, et la suite d'évènement qui a amené à ça.
La crise de 2008, oblige à prendre des mesures exceptionnelles d'un point de vue monétaire . Arrive 2010/2012 où il faut accentuer/poursuivre à cause du risque sur les dette d'état. Cette politique accommodante se poursuit, car difficile d'en sortir à l'époque on parlait de marché drogué ayant besoin de sa dose et c'est vrai.
Mais jusque là, l'impact se limitait aux actions et à l'immobilier, avec ce qui s'apparente à une bulle.
Arrive 2020 et le covid, et c'est ça qui casse le mécanisme en place et amène l'inflation général. Puisque tu as double effet, y a toujours de l'argent injecté mais marché action en perte, marché immobilier à l'arrêt. Consommation à l'arrêt. Reste donc que matière 1ère et comme une fois sorti de la crise sanitaire y a une forte reprise de la demande mais une offre qui ne peut suivre que ça soit en début ou fin de chaine, ça accentue la tension sur les prix donc inflation, accentué par les acteurs qui speculent sur les matières 1ère.
Et là tu retrouves ton inflation.
L'Ukraine ne faisant que remettre une pièce dans tout ce mécanisme.
Alors après on peut simplifier en disant, mais ça serait pas arrivé sans les QE.
Sauf que si y avait pas eu les QE, si y avait pas eu les aides pendant crisa sanitaire, on serait rentrer en pleine déflation et là ce scénario est bien pire que celui de l'inflation.
Donc y avait de toute façon une obligation à agir pour éviter ce scénario, et même en imaginant des QE plus faible, la crise sanitaire aurait eu de toute façon des conséquences inflationniste.
Dés lors que tu as ton économie à l'arrêt que tu subventionne pour passer le cap, pareil ta population que tu protège par des aides, une fois que l'économie redémarre y a forcément un décalage entre offre et demande. Ce qui ne peut amener que de l'inflation.
Cette inflation là était inévitable sauf à ne pas intervenir, mais on en revient alors au scénario du pire. On aurait destruction massive de l'économie, puisque par manque de trésorerie des tas d'entreprise, industrie n'aurait tout simplement plus eu les moyens de préserver leur activité et encore moins la relancé.
Ca c'est pour l'inflation covid je vais dire. Ensuite y a l'inflation guerre en Ukraine. Et là et bien c'est encore autre chose, l’explosion du prix du gaz et donc de l'énergie, c'est pas les QE après on peut dire que ça accentue l'effet puisque cet argent disponible gratuitement finance les spéculateurs. Mais au final QE ou pas, dès lors que la Russie menace de couper le gaz à l'Europe, que l'UE annonce vouloir se passer du gaz russe, tu as forcément une tension sur la disponibilité du gaz, qui est exploité par la spéculation ce qui fait monter encore plus les prix. Mais cette tension, ce risque de coupure de gaz, c'est ça qui alimente l'inflation sur le gaz. Sans la guerre en Ukraine, on aurait jamais atteint les niveaux de prix actuel, QE ou pas.
Au final l'inflation c'est le scénario du moindre mal. Et tu peux prendre des mesures pour freiner celle ci, hausse des taux directeurs, ou alors pour réduire ses effets négatifs surtout pour les plus fragile par des hausse de salaire.
On nous bassine avec la boucle infernal hausse salaire > inflation > hausse salaire.
Mais c'est un vrai problème si par exemple la France était le seul pays connaissant de l'inflation parce que ça voudrait dire qu'on perdrait en compétitivité à cause de cette hausse de salaire.
Mais là c'est pas du tout le scénario actuel, l'inflation est généralisé dans tous les zones économiques mais y compris au sein de toute l'UE aucun pays n'est épargné.
Et certains d'ailleurs sont déjà sur une logique de hausse des salaires.
En plus entre la hausse des taux des banque centrale donc argent plus cher, et les divers sujets de tensions qui tirent la croissance vers le bas, y a aucune certitude de voir un emballement généralisé de hausse salaire > inflation > hausse salaire > inflation.
On entre dans une période où au final y a des courants opposé entre logique inflationniste et plutôt ralentissement économique voire même crise économique.
Et de toute façon ça serait complètement suicidaire, que par crainte de la boucle inflation> hausse salaire >inflation, on augmente pas les salaires. Socialement c'est intenable, on le voit bien en UK et ça sera pareil ailleurs, si pour de mauvaise raison les politiques disent "pas question d'augmenter les salaires, c'est mauvais pour la compétitivité".
Oui c'est mauvais si tu es le seul pays concerné, mais si tous les pays voisins sont obligé de le faire, alors ce problème se pose pas, surtout que les conséquences de bloquer les salaires seront pire. Tu vas faire exploser le pays socialement.
De toute façon, faut se faire à l'idée qu'au moins sur l'énergie on entre dans une période de prix élevé. La guerre en Ukraine est parti pour durer, et sauf à ce que l'UE se couche devant Moscou pour ouvrir à nouveau en grand les vannes du gaz. Or qui dit énergie plus cher, implique que ça impacte tout le reste. Bref on va forcément avoir une inflation qui sera supérieure à ce qu'on a connu depuis 30 ans.
Autant dire que si les salaires suivent pas par dogmatisme, faudra pas s'étonner si on voit pays après pays basculé dans le populisme et avec une extrême droite au pouvoir.