Le système éducatif français est il plus anxiogène ?

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Publié par Galirann
Techniquement, c'est plutôt moi qui suis d'accord avec lui... J'ai lu des trucs à son sujet (et un autre chercheur) il y a deux trois jours. Certes, l'idée n'était pas neuve et on en a déjà parlé dans nos bahuts, mais là, c'était mieux dit et avec plus d'évidence.
Concernant ça :


C'est vraiment une bonne méthode (l'investigation) mais c'est vraiment vraiment pas applicable de partout.


Beaucoup des problèmes qu'ont les jeunes élèves d'aujourd'hui c'est la difficulté d'accéder aux énoncés. On peut se démener comme on veut quand on crée un sujet de devoir, un exercice ou une activité, si l'élève en face ne comprends pas ce qu'on attends, il ne pourra pas répondre.

C'est finalement un fondamental mais c'est comme pour tout, dur de construire sur du vent..
C'est une méthode qui ici requiert 3 profs pour 25 élèves. Il faut arrêter de se foutre de la gueule du monde des fois : la norme dans mon bahut, c'est 29 à 32 élèves pour 1 prof. Du coup, on se bat entre profs pour choper des tables parce qu'il n'y en a pas assez. Et l'intendance a été claire : on se démerde et on va se faire foutre si on veut du matos de base (chaises, tables...).
Le truc que je comprends pas trop, c'est que le coût de notre système scolaire est plus élevé que la moyenne des pays à revenu équivalent. Alors que dans le même temps, les profs sont moins bien payés et les classes sont plus remplies.

Il va où le pognon ?
Citation :
Publié par harermuir
Le problème, c'est pas la note, c'est un déficit de conséquence de la note. Parce qu'au final, une mauvaise note, elle a quoi comme conséquence pour l'élève à court terme ?
Une mauvaise note (et les commentaires qui peuvent l'accompagner) ont un impact sur la motivation de l'élève, pour peu qu'il ait travaillé un peu. Du coup tout se joue très jeune : un élève de primaire un peu en difficulté qui ne perçoit absolument pas les résultats de ses efforts va rapidement se résigner à ne plus en faire du tout.

Je ne suis pas, comme certains, favorable à l'abolition de la notation, car une bonne note à un impact sur la motivation elle aussi, à condition de ne pas être trop facile à obtenir. Un pas dans ce sens est la pédagogie différenciée (le programme TACIT par exemple) qui permet de s'adapter aux élèves sans ennuyer les plus forts et sans laisser derrière les plus faibles et qui semble avoir des résultats plutôt encourageants.
Citation :
Publié par Borh
Le truc que je comprends pas trop, c'est que le coût de notre système scolaire est plus élevé que la moyenne des pays à revenu équivalent. Alors que dans le même temps, les profs sont moins bien payés et les classes sont plus remplies.

Il va où le pognon ?
C'est plus compliqué. Le primaire et le supérieur coûte moins cher en France qu'ailleurs. Le secondaire coûte plus cher et est très mal foutu. Surtout, si on rapporte ça au coût par élève, les différences ne sont pas forcément celles qu'on attend : la France est le pays qui fait le plus d'enfants en Europe, et de loin.
Citation :
Publié par Bjilt
Une mauvaise note (et les commentaires qui peuvent l'accompagner) ont un impact sur la motivation de l'élève, pour peu qu'il ait travaillé un peu. Du coup tout se joue très jeune : un élève de primaire un peu en difficulté qui ne perçoit absolument pas les résultats de ses efforts va rapidement se résigner à ne plus en faire du tout.
Je suis complètement d'accord avec toi, élève avec des facilités au lycée, sauf en anglais, déjà aucuns des profs n'a su réellement s'occuper de moi, j'ai finalement du tout reprendre a zéro de moi-même, alors voilà, au lycée dans toutes les matières je navigues entre les 14 et 16, et en anglais boom, j'ai 4.

Alors parfois j'ai des sursauts de motivation, je m'y met à fond, je révise le bête contrôle, j'ai 6... Autant dire que durant tout le lycée, l'anglais j'ai fini par mettre de coté la majorité du temps.

Beaucoup de prof n'ont aucune pédagogie, ceux qui en ont le plus, sont les profs d'histoire-géographie à mon gout, qui ont le truc pour rendre leurs cours intéressent.
Citation :
Publié par Halex/Bloodynette
Beaucoup de prof n'ont aucune pédagogie, ceux qui en ont le plus, sont les profs d'histoire-géographie à mon gout, qui ont le truc pour rendre leurs cours intéressent.
Marrant, de mon point de vue, c'est le contraire. Autant les autres matières ont fait des efforts sur la didactiques et la pédagogie, autant en histoire-géo on est des dinosaures.
Le truc, c'est qu'on a la chance d'enseigner une matière qui intéresse naturellement beaucoup d'élèves, et qui se prête plutôt bien au récit, à l'anecdote et au one man show professoral.
Mais en terme de "comment je fais précisément pour enseigner telle compétence", on est totalement à la ramasse. En particulier parce qu'on subit des programmes vaguement aberrants tombés de tout en haut et ne tenant pas compte de ce qu'est un élève. Et je ne parle pas des manuels, des sujets du brevet ou du bac, c'est parfois épique.

exemple d'un document présenté dans un manuel de 3e :
Citation :
"la démocratie capitaliste reste toujours une démocratie pour les plus riches. La dictature du prolétariat est l'organisation de l'avant-garde des opprimés en classe dominante pour mater les oppresseurs"
Question posée (par le manuel...) : "qu'est-ce que la dictature du prolétariat".

Question posé (par le forumiste qui vous parle et qui a fait le test, pour rire) : sur une classe de 30 élèves, d'un bon niveau moyen, combien vont être capable de répondre à peu près correctement "la dictature du prolétariat, c'est la dictature du parti communiste" ?
Réponse A : 30
Réponse B : 15
Réponse C : 5
Réponse D : 1
Réponse E : 0
Sachant que les termes "prolétariat", "avant-garde" et "dictature" avaient été expliqués juste avant.

Après ça, pour calmer mes élèves traumatisés par cette avalanche de mots de plus de trois syllabes, je leur ai filé un petit texte (pas pris dans le manuel, lui...) extrait de l'archipel du goulag, la scène où les employés d'une usine de papier applaudissent après le vote d'une motion de fidélité au camarade Staline, puis applaudissent encore, 11 minutes durant, jusqu'à ce que le directeur épuisé s'assoit, ce qui lui vaut d'être arrêté la nuit même et envoyé pour 10 ans au goulag. Là, ils ont compris la notion de "terreur" et de "culte de la personnalité" sans trop de problème....
Citation :
Publié par Vesper
Je n'en doute pas un instant. Maintenant, il semblait penser qu'une grande vérité se cachait là, j'aimerais savoir laquelle.
82% de femmes professeurs des écoles dans le primaire.
Tout va bien.
Citation :
Publié par Attel Malagate
82% de femmes professeurs des écoles dans le primaire.
Tout va bien.
82% de femmes, qui font donc tout pour faire réussir uniquement les petites filles, faisant en sorte de gâcher le futur de tout ces petits garçons qui étaient destiné a un grand futur mais que le complot international féministe a fauché en pleine jeunesse, en plaçant ses pions dans l'éducation nationale, et en dévalorisant toujours plus l'image de ce métier afin d'en détourner les hommes et de les pousser vers les milieux plus scientifiques.
Grace a ce combat de tout les jours, le complot international féministe a réussi a faire en sorte que les hommes se sont détournés de ce métier parce qu'il s'est dévalorisé, et a les pousser vers les disciplines universitaires plus volontiers scientifiques qui leur ouvrent des possibilités professionnelles plus rémunératrices que le professorat.
Mais attention, ceci est un piège, qui sait quand les femmes refermeront les mâchoires de leur terrible piège ?!
Le pire de tout ça : maintenant elles sont capables de gérer leurs contraceptions elles mêmes, c'est de plus en plus dur de les faire tomber enceinte afin de réussir a stopper leur écoeurante et immérité ascension !
/ironyoff
Non mais sérieux, entre Attel et maximelefou, on est gâté en ce moment pour les trolls de très tres haut niveaux la...
La féminisation d'un métier est un problème, puisque dans la société machiste qui est la notre, c'est la cause/conséquence d'une dégradation très rapide du statut de la profession en question.
Tous les métiers qui gravitent autour de la petite enfance ont toujours été essentiellement féminins. J'y vois plus la mise en avant de l'instinct maternel que la dégradation de ces métiers.
Citation :
Publié par Galirann
Tous les métiers qui gravitent autour de la petite enfance ont toujours été essentiellement féminins. J'y vois plus la mise en avant de l'instinct maternel que la dégradation de ces métiers.
Cela n'existe pas.
Citation :
Publié par Galirann
Tous les métiers qui gravitent autour de la petite enfance ont toujours été essentiellement féminins. J'y vois plus la mise en avant de l'instinct maternel que la dégradation de ces métiers.
Non, les hussards noirs de la République, je peux te garantir qu'ils n'avaient pas de jarretelles (bon, quelques uns sans doute que si, mais en privé...). Le métier s'est énormément féminisé au fur et à mesure que son statut et son prestige s'est dégradé. Ou l'inverse, la corrélation est pas évidente à démêler...
Citation :
Publié par Galirann
Tous les métiers qui gravitent autour de la petite enfance ont toujours été essentiellement féminins. J'y vois plus la mise en avant de l'instinct maternel que la dégradation de ces métiers.
Je suis jeune prof en Belgique, formé pour donner cours dans le secondaire. Cette année, je me suis lancé dans un remplacement en primaire suite à une absence de places dans le secondaire (bon, sauf si je veux aller me faire détruire dans les écoles pauvres de Bruxelles où l'on cherche, étrangement, de la nouvelle chair fraîche chaque mois pour compenser les dépressions compréhensibles du staff).
Je ne prétends certainement pas être un bon prof pouvant servir de modèle universel, mais d'un point de vue personnel, la mise en avant de l'instinct maternel serait justement un signe clair d'une dégradation du métier. Même si l'enseignement primaire doit parfois être un supplément à l'éducation fournie par les parents, mettre en avant le côté maternel de l'institutrice contribuerait à la mécanique perverse de la démission des parents laissant aux professeurs le soin d'élever les mioches à leur place, démission décriée par les professeurs depuis un bon moment.
Donc ouais, quand je me retrouve avec 1 collègue masculin pour une douzaine de femmes, je me mets à espérer qu'elles sont là pour transmettre un savoir avant de jouer à la maman, même si les deux facettes sont nécessaires chez les petits.

Oh, et si vous voulez plus de candidats pour vos places de profs, faites en sorte que les premières années de cours ne soient pas un calvaire en secondaire. Entre la préparation des leçons, le manque d'autorité/crédibilité devant un public ayant à peu près ton âge, des parents remettant tout ce que tu fais en question parce que t'as la vingtaine, le manque total de respect/d'éducation/de bases des élèves, le système totalement débile offrant très peu de sécurité d'emploi (en Belgique, je sais pas pour vous) ... Plus de 50% de nos profs quittent le métier dans les 5 premières années, c'est pas pour rien.
Citation :
Publié par orime
... Ou comment hijacker le thread en 2 messages.

GG aux gens qui répondent à Attel, vous êtes prêts pour le championnat du monde de course à pied.
Dans le fond c'est une question valable, pourquoi les garçons chutent de plus en plus sous le niveau des filles au fur et à mesure des études?

Je vais encore "hijack" le sujet pour parler de ma Suède (désolé!), mais ici aussi le débat fait rage.

http://www.thelocal.se/20131204/swed...hool-boys-down

Lors des derniers résultats PISA (ceux dont on parle ici), on s'est aperçu que le score des garçons était sous celui des filles (jusque la, rien de surprenant), mais chose plus frappante, qu'il était encore plus faible que ceux des garçons d'autres pays. L'écart entre les sexes augmente aussi plus vite qu'ailleurs: L'écart moyen de score entre garcons et filles est de 38 points, mais en Suède il est de 51 points, avec la particularité unique que les filles scorent mieux aussi en maths et en sciences.

En gros, l'écart se creuse de facon assez dramatique, les filles s'améliorent et les garçons reculent, et personne ne sait pourquoi.
Citation :
Publié par Tzioup
En gros, l'écart se creuse de facon assez dramatique, les filles s'améliorent et les garçons reculent, et personne ne sait pourquoi.
"Ben c'est parce que les filles c'est sage et appliqué, et les garçons turbulent et désordonné"
D'ailleurs, au collège, 80% des élèves sanctionnés sont des garçons. cqfd

Donc bon, visiblement il n'y a rien à faire à ce sujet, c'est comme ça, c'est la nature, pas vrai?
Et si on essaye de trouver d'autres explications, on a des réponses méprisantes et ironique comme Manael plus haut.
Alors il est urgent de ne rien faire.
Les parents donne une éducation genrée, tout le monde a ces préjugés dans la tête et ce qui fait que la société s'y conforme et entretient les préjugés.

Si t'a une solution miracle propose là.
Enfin voilà quoi, je nie pas le problème mais logiquement on devrait le régler en luttant contre le sexisme ordinaire.
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