Bac Nord : le derniers tiers manque cruellement de subtilité et plombe un peu l'ensemble, les deux premiers tiers sont malgré tout très intéressants avec une interprétation solide des 3 gaillards, c'est bien fait et le parti pris surprend même un peu dans le contexte audiovisuel Français, bref j'avais des à priori mais au final j'ai plutôt bien aimé. Les accusations de "film de droite" m'ont bien fait rigoler. C'est avant tout la critique de la perversité d'un système.
Onoda et les 10000 nuits : c'est d'abord un tour de force de faire un film aussi ambitieux avec seulement 5 millions de budget et c'est un sans faute : la mise en scène épurée mise en valeur par une photographie remarquable, le déroulement de la trame scénaristique est impeccable, le récit en lui même étant particulièrement intéressant, le casting est très bon... vraiment un très bon film. De mon point de vue : la vraie palme d'or et le meilleur film de 2021.
Titane : de l'esbroufe parisienne, c'est faussement racoleur et anticonformiste (tout l'inverse en vrai), largement inspiré de Crash de Cronenberg, sans atteindre son côté morbide et dépravé, et de Christine de Carpenter, la deuxième moitié sombre dans un melting-pot de body horror futile et d'une satire du milieu "mascu" des pompiers, ça finit en eau de boudin. "Grave" était vraiment plus intéressant.
La loi de Téhéran : ce thriller me rappelle l'excellent Le Caire confidentiel en moins torturé cependant, autrement le film livre un portrait saisissant de la société Iranienne, c'est d'ailleurs ce que j'ai préféré du film, le récit étant intéressant mais parfois plombé par des interprétations en dents de scie (certains acteurs sont limites). Le final est malheureusement un brin outrancier.
Drive my car : j'aime bien Hamaguchi, j'avais adoré Asako I&II, ici je dois avouer que j'ai été moins sensible et moins happé par le récit, le ton est juste, la mise en scène épurée... le prix de l'écriture à Cannes est quand même bien curieux; je ne trouve pas que ce soit si bien écrit que ça pour être honnête. Il y a dans l'écriture ce côté improbable du chauffeur qui s'impose au personnage principal qui ruine le récit, sans compter que dans le dernier tiers, parallèlement à la trame principale, se greffe de manière alambiquée l'intrigue de la conductrice... Puis sans vouloir spoiler, le rebondissement concernant le jeune acteur tombe comme un cheveu sur la soupe. J'ai du mal à comprendre les critiques dithyrambiques sur ce film. Hamaguchi a fait mieux. Vraiment déçu.
Les sorcières d'Akelarre : mise en scène fignolée pour ce film court qui hélas n'exploite peut être pas assez son sujet, pour autant ça reste assez bon, que ce soit dans le propos ou sur la forme, avec un dernier quart d'heure assez incroyable, qui rappelle le final de The Witch de Eggers. Je recommande.
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