Franchement c'est pas gênant, c'est autant un jeu couloir que God of War de 2018 quoi (même si ce dernier se déguise en open world), c'est des zones séparées, assez grandes pour s'y perdre et foutre des embranchements pour récupérer des trucs à droite et à gauche. FF XIII est un bon exemple de "vrai" jeu couloir effectivement où même en le cherchant, tu peux pas te perdre quoi.
Par contre je vous suis pas sur le level design, même en ayant découvert sur le tard l'astuce du chemin principal toujours un peu plus éclairé que les autres, j'ai passé mon temps à me paumer et c'est frustrant. Je comprends bien que certains arrivent à s'y repérer malgré tout, mais je vous assure que pour moi c'était difficile.
Et je demande pas grand chose en vrai, je veux pas être guidé précisément, mais juste une map en surimpression qui se complète au fur et à mesure qu'on explore (à la Diablo), ça m'irait tout à fait.
Aussi une QOL qui serait vraiment pas du luxe, ça serait une checklist par zones de la world map pour savoir celles qu'on a complétées, celles où il nous reste des pictos à ramasser, ou des colours of lumina, etc. À la God of War en fait.
Après le jeu peut être affublé de plein d'autres termes "clivants", mais le gameplay est tellement unique qu'ils ne sont tous qu'à moitié vrais.
"JRPG tour par tour" par exemple, oui techniquement c'est vrai, mais dans la pratique t'as pas du tout le même feeling qu'en jouant à Persona, on va pas se mentir.
"Sekiro-like", oui c'est globalement le même feeling sur le timing de parry, mais ça reste vachement plus accessible, moins frustrant et t'as moyen de t'en sortir en cheesant s'il le faut. J'ai pas eu d'impression de "skill check" dans ce jeu comme j'ai pu l'avoir dans Sekiro en tombant sur Genichiro en haut du château par exemple.
En vrai c'est plutôt cool que le jeu ait beaucoup fait parler de lui, parceque je lis régulièrement des retours de joueurs absolument pas intéressés par les RPG tour par tour qui ont quand même essayé le jeu à cause de la hype, et qui au final accrochent à mort. Idem pour les fans de JRPG qui ne sont pas branchés souls-like, ils ont l'air d'adorer le mélange. Je pense que le jeu risque de rameuter des fans de JRPG sur Sekiro, et des fans des souls sur Persona.
Bon sinon, j'ai enfin terminé l'histoire et bien attaqué le endgame ! Je passe en spoiler parceque je vais parler du scénario,
donc gros spoilers, ne pas lire si vous n'avez pas terminé :
C'était vraiment vraiment génial, j'ai beaucoup aimé les thèmes abordés par le jeu, les twists sont réussis, la réalisation est largement au niveau, tout est soutenu par une OST extraordinaire, un boulot impeccable au niveau du doublage et une écriture humaine et quasi parfaite.
L'épilogue et l'acte 3 étaient super bien amenés, et j'ai VRAIMENT hésité au moment de faire le choix final. Le jeu a vraiment bien fait le job de nous mettre dans la peau de persos super attachants tout le long du jeu, pour au final rajouter une couche de scénario par-dessus qui nous fait comprendre qu'en fait, bah... l'histoire importante, c'est celle de la famille Dessendre, et honnêtement, je comprends tous les arguments de Renoir et je pense que c'est le "good guy" ; il fait ce qu'il peut pour sauver ce qui reste de sa famille, mais en vrai, tous les persos ont leurs raisons qui sont complètement compréhensibles.
J'ai quand même choisi la fin de Maelle après avoir pesé le pour et le contre, et putain, c'était vachement "bittersweet" quand même. J'ai regardé l'autre fin sur YouTube, et l'impression que j'ai, c'est qu'il y a clairement une bonne fin et une mauvaise (j'ai évidemment choisi la mauvaise
). C'est peut-être le seul reproche que je ferais au niveau de l'histoire, certes aucune fin n'est bonne à 100%, mais j'aurais aimé que la fin de Maelle soit un peu moins déprimante et angoissante (franchement, Maelle fait flipper), et celle de Verso un peu moins "on s'aime tous et on va de l'avant".
Verso est tout de même le MVP, il aura littéralement passé plusieurs vies à se sacrifier pour sa famille. C'est marrant parceque j'ai jamais trop apprécié le perso au cours du jeu, il donne toujours l'impression de cacher quelque chose et a ce côté un peu "résigné" et pas franchement sympa, mais au final ça se comprend tout à fait. Il a surtout eu le tort de passer après Gustave que j'ai trouvé extrêmement attachant, mais qui au final n'avait clairement pas un grand rôle à jouer dans cette histoire.
Bon il y a quand même quelques points du scénario que je ne suis pas certain d'avoir saisi : le point de départ de l'histoire déjà, la Paintress, le monument sur lequel elle compte à rebours et le gommage qui wipe tout le monde. J'ai compris que le duo Renoir / Cléa veut tout détruire et a fait en sorte de créer des névrons, "piéger" le Chroma sur le temps long, afin que la Paintress ne puisse plus avoir de ressources pour créer à nouveau ; c'est Renoir qui est à l'origine des gommages, et le nombre écrit par la Paintress n'est là que pour servir d'avertissement aux habitants de Lumière.
Mais dans le fond, qu'est-ce qui justifie que Renoir n'arrive à effacer les persos qu'une fois par an comme une horloge, pourquoi c'est aussi progressif, pourquoi dans cet ordre-là ? C'est juste pour leur donner une bonne raison de lancer des expéditions et laisser la chance que la Paintress se fasse péter la gueule ? À quoi sert le dôme de Lumière, parcequ'on voit bien que s'il n'est plus là tout le monde se fait wipe, mais manifestement Renoir arrive quand même à passer à travers tous les ans ?
Aussi, ça doit être évident mais j'ai l'impression que ça m'a échappé : dans l'épilogue, Cléa nous dit que Aline et Renoir sont en "stalemate", avec elle qui est piégée en haut du monolithe, et lui (sous la forme du Curator) retenu à l'intérieur depuis des années. Comment est-ce qu'il arrive à s'en échapper pour atterrir au manoir et nous suivre tout le long du jeu ?
Au risque de passer pour un gros fanboy (et putain c'était pas gagné, je ne croyais absolument pas à ce jeu avant les premiers retours de Lianai), je le redis mais pour moi c'est bien plus que le GOTY, c'est le meilleur jeu auquel j'ai joué point barre. Un scénario captivant avec une histoire mature, aucune impression de padding (putain, ça change des Atlus et des FF), un gameplay qui n'invente rien mais qui est une compilation de tout ce qui se fait de mieux.
Beaucoup de gens de mon âge qui ont joué à FF7 en étant jeunes le considèrent comme le meilleur RPG qui ait été fait et ont été trauma par certains moments de l'histoire, mais putain qu'est-ce que j'aurais aimé jouer à Expedition 33 au collège.

C'est le RPG d'une génération.
Je ne sais pas s'ils vont pouvoir faire mieux par la suite, mais ce studio est vraiment très talentueux et passionné, le compositeur et le/les writers méritent toutes les récompenses possibles.