L'effondrement ou le lent délitement. Perception et réalité. Comment le mesurer ?

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Des oiseaux de mauvais augures l'annonçaient sur l'agora depuis (parfois plus d') une décennie. Nous disions que notre génération ou celle de nos enfants paierait la note. Evidemment, j'en fais partie. J'ai toujours jugé coupable de biens des maux l'intervention de l'état, et j'envisageais le pire à venir en raison de son intervention. Que ce soit au niveau national ou européen. Surtout dans l'économie. Trop de pouvoir centralisé, de la planification à outrance, les erreurs coûtent cher.
Mais ce n'est que mon opinion.

Il y a déjà des débats enflammés de comment nous en sommes arrivés là et de comment en sortir. Certains défendent encore l'idée du besoin d'encore plus d'état, et d'autant plus d'impôts, de dépenses publiques etc. quand je voudrais une bonne fois pour toute mettre un terme à l'état providence qui n'a pas plus rien de providence. D'autres pensent que sans le covid et Poutine, nous aurions pu éviter ces difficultés. On en voit leur répondre que ce serait arrivé tout de même, mais plus ou moins violemment. De nombreuses opinions différentes.
Ce qui nous réunit c'est que nul désormais ne nie les difficultés actuelles.

Le sujet, c'est celui qui traverse les autres sujets de l'agora en ce moment. Il était d'abord timide, mais il s'amplifie. On retrouve une convergence de la part de beaucoup de posteurs. Une sorte de constat, qui d'abord était circonscrit à quelques posteurs aux idées radicales comme Egelbeth ou moi il y a 10 ans. Ce constat, c'est que tout s'écroule. Dans tous les domaines. Que tout le monde est touché. Partout.
De plus en plus d'agoriens semblent partager ce constat désormais, malgré des idées politiques très différentes.
Ce qui est assez angoissant, c'est qu'on peut remarquer une conclusion à ce constat dressé : il n'y a pas d'issue, pas de solution heureuse.

Quelques uns restent tout de même optimistes, la France se relèvera. Certains encore sont ambivalents, comme notre cher Déposeur2bilan.

Dans ce topic, je souhaiterais que vous m'aidiez à déterminer les signaux visibles que tout s'écroule. Je lisais l'exemple des crèches par Bohr sur un autre topic.
Et bien en fin d'année dernière, il y eu une épidémie à l'école de mon dernier. Impossible de mettre la main sur du doliprane pour enfant, en sachet de poudre ou en sirop. A la pharmacie, ça explique que les chinois ci, les chinois ça. Je n'ai rien compris, je n'étais pas intéressé sur l'instant, pas le temps, j'avais le gamin à 40 de fièvre, j'ai dû faire quelques km supplémentaire pour trouver un autre pharmacie avec du stock. C'était limité, rationné, pas de flacons d'avance.

Il y a quelques jours je découvre que des urgences débordées ont renvoyé chez elle une femme en disant au mari qui venait l'amener de faire demi tour d'appeler les secours de chez eux. Ce qu'ils ont fait. La pauvre dame est morte le temps que les secours arrivent.

Je me demande plusieurs choses :

Suis-je plus alerte quant à ce genre de faits divers car ça vient étayer le constat que tout s'écroule ?
En sommes nous abreuvés par les médias, parce que c'est dans l'air du temps ? La fameuse "fin de l'abondance" ?

Que constatez vous autour de vous ? Le truc dans votre boulot, votre quotidien, qui vous fait penser qu'une page ce tourne.

Et ensuite, comment pourrions nous mesurer cet effondrement, ou lent délitement (j'ai personnellement le sentiment que ça accélère) ?

Un truc qui me saute aux yeux, ce sont mes discussions avec les mandataires judiciaires, huissiers de justice, les commissaires priseurs et autre professionnels touchant au secteur des défaillance d'entreprises, des faillites personnelles etc. avec qui je bosse. Ils sont alarmistes depuis 2019. Le covid a tout mis en suspend en 2020 avec l'injection massive de pognon, fabriquant de véritables zombies économiques qui ont contaminés plein d'autres acteurs économiques qui étaient pourtant en bonne santé à la base. La crise des prix de l'énergie c'est pour non seulement achever les boiteux mais aussi réduire à néant l'activité de beaucoup de ceux qui avaient su garder la tête hors de l'eau en redoublant d'efforts ou en profitant d'aubaines.

Comment pourrions nous, tous ensemble, mesurer l'effondrement ? Un peu comme le ferait l'insee. Le taux de chômage, le coût de l'énergie, la masse monétaire, l'inflation, les prix en général mais aussi les pénuries etc.
Quels sont, pour ceux qui constatent que tout s'écroule, vos "marqueurs" de ce ressenti ?
Un sujet de collapsologie, c'est intéressant !

Un lent délitement n'est-il pas préférable, parce qu'il laisse malgré tout des chances de se relever et de changer le destin,
aux épidémies brutales du passé, comme la grippe espagnole ou la peste qui fauche des millions de personnes très brutalement, en ne laissant aucune chance ?
Citation :
Publié par Ron Jet de Pise
Trop de pouvoir centralisé, de la planification à outrance, les erreurs coûtent cher.
A mon sens l'état ne planifie plus rien depuis longtemps. Le débat actuel autour de l'énergie le montre bien, un état planificateur n'aurait pas abandonné une filière industrielle aussi stratégique que le nucléaire s'il anticipait. Je ne sais pas s'il y a trop d'Etat mais il est en tout cas particulièrement défaillant et ça touche certainement autant la très haute fonction publique que les politiques qui ne savent guère voir au delà de leur mandat.
Un de nos problèmes vient d'un grave manque d'efficience dans la dépense publique, si on regarde l'éducation nationale on est dans le haut du tableau européen sur la dépense pour des résultats qui ne cessent de se détériorer, est-ce uniquement un problème de réforme débile où bien l'argent ne va pas où il devrait?

Pour ton exemple sur les médicaments j'ai bien un avis mais qui va certainement à l'encontre de ta vision peu étatiste. A mon sens la délocalisation massive à l'autre bout du monde était une erreur, dans ces proportions en tout cas. Il aurait fallu conserver une production nationale de tous les médicaments clés pour palier à des problèmes de pénuries comme le cas présent quitte à créer des labos publics à défaut de subventionner du privé pour produire en France. Plus généralement je considère qu'il faut être capable de tout produire chez nous, même en quantité modeste, pour pouvoir alimenter les secteurs stratégiques en période de tensions d’approvisionnement et également conserver les savoir-faire. Et si cette production n'arrive pas à être rentable(coût du travail, faible économie d'échelles en raison de faible quantité...que sais-je), l'Etat doit l'assumer.
Bon c'était pas ton sujet mais c'est juste que je considère que le problème n'est pas trop d'état mais d'avoir un état de piètre qualité. C'est sur qu'à force d'être diriger par des médiocres c'est tentant de vouloir s'en débarrasser.

Aussi le fait que l'Etat s'endette pour payer des dépenses courantes de fonctionnement... pas besoin d'être un génie pour comprendre que ça ne peut mener qu'à un mur à moyen/long terme.
Par rapport au 2M d'années de l'existence de l'humain même si la crise biologique actuelle prends 1, 2 ou 3 siècles ça sera sans aucun doute considéré comme un terrible effondrement pour les futurs survivants.
La diminution subite de la biodiversité actuelle n'a de comparable que les 6 précédentes crises biologiques majeures, aucun doute sur le fait que ça impactera l'humanité plus que fortement.

Perso je nous donne un siècle, je pense qu'on aura une fin de vie de merde (comparée à celle des générations nées entre 45 et 75) mais c'est les enfants d'aujourd'hui qui vont se le prendre dans la tête et leurs enfants vivront un mode quasi post apo GL à eux, ça fait plus de 20 ans que je veux pas de gosse pour cette raison ...
Citation :
Publié par Ron Jet de Pise
Trop de pouvoir centralisé, de la planification à outrance, les erreurs coûtent cher.
On ne doit pas vivre dans le même pays. Qu'est ce que l'État a fait de planification depuis ces 30 dernières années par exemple ? Il n'y a eu aucune planification industrielle, sociale ou écologique depuis des dizaines d'années (bon il y a jamais eu de planification écologique). C'est dur de reprocher quelque chose qui n'a jamais existé dans l'histoire moderne.

Au contraire, on voit que les gouvernements successifs navigue à vue depuis facile 2008 et particulièrement depuis 2019 et les crises successives (que ce soit la pandémie, les catastrophes environnementales, la guerre Ukraine-Russe ou la crise économique qui commence à poindre de manière très visible).

Après que le pouvoir soit trop centralisé, probablement, mais c'est du en partie à la faiblesse du Parlement (de ne pas voter les mentions de censure quand ils le devraient) et du Président qui abuse (à mon sens) de ses prérogatives (mais légalement et constitutionnellement il en a le droit). Et l'autre problème c'est que les présidents en question depuis au moins Sarko vont tous dans la même direction : défoncer les services publics, défoncer le modèle social existant en France, libéraliser au maximum l'économie, privatiser un maximum des responsabilités qui devraient être la seul responsabilité de l'État (énergie, santé, éducation, transports publics, voir même la sécurité publique) et on se retrouve aujourd'hui dans la situation actuelle.

Les hôpitaux sont sur le point de rompre (il suffit de voir la multiplication des morts sur brancard par défaut de prise en charge), l'éducation est miette suite aux réformes successives (et par exemple, les élèves ont perdus au collège 162h de français par an entre 1975 et 2015. Ça montre à quel point l'éducation est progressivement raboté). On ne parle même pas de l'énergie parce que clairement les gouvernements successifs n'ont fait que se reposer sur le parc nucléaire pré-existant puis se sont touchés (et dépenser des dizaines de milliards dans des chantiers où ils n'avaient plus un début de compétence pour le faire correctement).

On a aussi un début de craquage dans les transports en commun (du moins en région parisienne) où c'est tellement la merde que plus personne ne veut bosser volontairement à la RATP/SNCF, ce qui fait que le service ne peut pas être tenu normalement désormais (et personnellement, en habitant dans une ville qui a accès aux lignes B et D, depuis la rentrée 2022, il y a constamment des problèmes sur les lignes, je n'ai pas de souvenirs de dysfonctionnements aussi récurent alors que j'ai habité presque toute ma vie en région parisienne et que ça fait 20 ans que j'utilise les transport en commun en question).

De toute manière il suffit de voir le niveau de "compétence" de notre gouvernement actuel (par exemple sur le dernier dossier du Parisien sur le commencement de la pandémie) où on voit que ce sont tous des bras cassés parce que : ils n'ont pas les compétences, ils n'ont pas les process, ils n'ont pas le personnel nécessaire (franchement c'est édifiant à lire tellement c'est n'importe quoi la gestion de la pandémie), qu'ils sont incapables de se remettre en question et qu'il y a une volonté indéfectible de vouloir être responsable de rien pour éviter que ça retombe dans le coin de la face (et que donc aucune décision ne soit prise à moins d'être contraint et forcé) ou au contraire de vouloir être reconnu comme l'initiateur d'une bonne stratégie, ce qui signifie qu'il est hors de question que ça concerne le long terme parce que ça pourrait être mis au crédit d'un opposant (alors que c'est lui ou elle qui aura initié la machine) donc personne ne veut faire de la réelle planification.

Donc tant que c'est le business as usual "ça passe" et la merde éventuel sera pour le suivant, parce contre dès qu'une crise intervient, c'est panique à bord et ils sont tétanisés de prendre la moindre action et ils ressemblent à des coqs sans tête.

Et même aujourd'hui ils n'arrivent toujours pas à comprendre que la privatisation à gogo ce n'est pas une bonne solution, que la mondialisation à ses limites et qu'il faudrait être bien plus agressif pour renationaliser (au moins au niveau européen, et je parle de façon économique/diplomatique) certaines productions. Par contre ils ne voient toujours pas (au niveau européen) qu'il faut être bien plus strict sur les flux monétaires et les comportements des marchés financiers pour 1) limiter fortement l'optimisation/fraude fiscale 2) financer la transition écologique au niveau européen. Il faudrait qu'ils se mettent en tête que la marché capitalistique comme il fonctionnait jusqu'à aujourd'hui, c'est fini (bon après il y a par exemple les Qataris qui arrose d'argent un peu tout le monde pour faire en sorte que ça dure le plus longtemps possible, et ils sont probablement pas les seuls, et je regarde les grandes multinationales qui passe leur temps à interférer négativement sur la plupart des réformes nécessaires).

De toute manière l'avenir est bien sombre, on est en difficulté énergétique et j'ai un doute sur le fait qu'on pourra changer cela à l'avenir. D'ailleurs le plan de construction des centrales nucléaires pour 2040, je commence à douter de plus en plus qu'on aura les capacités pour les construire (au vue du personnel requis, de la crise climatique et du désordre géopolitique qui s'installe) et qu'on va être contraint à un moment d'arrêter les réacteurs actuellement en fonctionnement. Étant donné les crises successives que nous avons eu ces 5 dernières années, qu'il n'y a aucun signe que ça s'améliore pour au moins les 10 prochaines années (reste à voir où est-ce que ça va craquer encore), je me demande vraiment si on aura toujours des lignes logistiques fiables pour importer tous les éléments nécessaire à la construction des différents réacteurs.

De l'autre côté on a les États-Unis qui sont en train de continuer leur déclin, c'est même à se demander si leur démocratie va tenir jusqu'à 2030 à ce rythme. La Chine va probablement commencer à resserrer l'étau dans les prochaines années afin de devenir réellement intouchable sous tous les aspects (en prenant la place des US) et le Moyen-Orient va probablement s'embraser un peu plus à cause de pays comme le Qatar, l'Arabie Saoudite, l'Iran, la Syrie ou le Pakistan. À ne pas aussi oublier l'Inde et voir comment elle va réagir à cause de la crise climatique qui est particulièrement violente sur leur territoire (et les risques de famine multiple sur ce territoire dans les prochaines années).

@Yesu : il n'est pas réaliste de vouloir/pouvoir tout (dans ce qui est essentiel) produire sur le sol national, par contre il aurait mieux fallu créer une interdépendance au niveaux de l'Europe et des pays membres pour produire une très grande majorité de la nourriture et des biens. En tout cas il fallait être beaucoup moins dépendant des autres continents (pour des raisons diplomatiques et logistiques). Ça commence tout doucement à ouvrir les yeux mais c'est encore bien timide à mon sens.
Un truc qui m'a alarmé cette semaine c'est une situation similaire à celle que tu as vécu en décembre : des pharmacies toutes en pénurie du principal antibiotique pour les afflictions pulmonaires.

Pas de système mis en place pour collectiviser ou aider le patient, j'imagine parfois âgé ou en galère.

Moi je suis encore jeune, j'ai fait mes 3/4 pharmacies avec ma pneumonie et j'ai trouvé, mais il y avait un petit goût de fin du monde. Et je me vois très bien crever de ça dans 10 ans.
Clairement que le pire reste à venir, d'ailleurs il n'y a pas que les hôpitaux et la santé globalement qui s'effondre mais aussi la sécurité, la justice, l'éducation mais surtout l'énergie.
Et vu les derniers rapport du Shift Project qui prévoit le pic Gazier mondiale en 2030 avec les difficultés d'approvisionnement qui s'en suivront, pareil pour les autres énergies fossiles qui nous permettent d'avoir des engrais, des moyens de transports et tout en fait ce qui compose notre société et l'état providence...

Il va y avoir beaucoup plus de gilets jaune sur les ronds points dans les années à venir.
Le système de santé est en train de s'effondrer, nos infrastructures également, transport, énergie, mais ce qui m'inquiète le plus, c'est le système éducatif. De moins en moins de gens veulent devenir enseignants, il y a chaque année moins de profs recrutés par rapport au nombre de places disponibles, et donc le niveau des profs ne cesse de baisser.
Et le classement des élèves qui se casse la gueule d'années en années au classement PISA...
De façon analogue à @kidysputpikii, je crois qu’on ne pourrait pas ne pas prendre en compte des paramètres relatifs au climat, à la biodiversité, etc. Quand tu constates ton herbe et des arbres cramés dans ton jardin déjà au début de l’été en Normandie (et de façon toujours plus récurrente), ton littoral érodé sur ton atoll des Tuamotu, ou encore le lac alpin où tu avais l’habitude de passer tes vacances à des plus bas historiques, tout comme l’eau que tu peux mettre dans ta baignoire du fait des restrictions, et j’en passe; ne ressens-tu pas une sensation d’effondrement ? Ou tout du moins un trouble réel ? Je crois que ce sentiment monte en puissance dans nos populations (mais aussi au-delà), et ça ne devrait pas aller diminuant.

Cela dit, je fais partie de ce qu’un optimiste (critique) anime encore.

Ah, et enfin, je ne crois absolument pas que cela soit spécifique à la France.
Le plus triste dans l'histoire c'est que la France a toutes les cartes pour (re) devenir une puissance non négligeable. Mais elle ne les joue pas, préférant gouverner a coup de sondage.

- Indépendance énergétique + se faire des couilles en or en revendant l'excès aux voisins : Nucléaire.

- Leadership militaire et stratégique en Europe : On a la plus grosse armée européenne, on a la plus grande puissance navale européenne , on a les meilleures technologies militaires, depuis le brexit on est les seuls à avoir la bombe en Europe. Malgré tout, on ne profite pas vraiment de cet avantage militaire alors qu'on est un peu la ligne de défense principale européenne.
Citation :
Publié par Jyharl
Malgré tout, on ne profite pas vraiment de cet avantage militaire alors qu'on est un peu la ligne de défense principale européenne.
On est au coeur de l'Europe. La ligne de défense principale du continent, c'est la Pologne, et bientôt l'Ukraine. Ce sera peut-être un jour la Grèce si Erdogan poursuit son rêve ottoman. Alors, les industries de défense de ces pays sont pour l'instant inexistantes, sauf bien sûr pour l'Ukraine.

Quoi qu'il en soit, comme le dit Bohr, il y a une dégradation cognitive flippante. Je ne sais pas à quoi c'est dû (la pollution, les écrans, l'irruption de gamins qui étaient autrefois en segpa/itep/IME dans les classes ordinaires, les réformes successives de l'EN...), mais les capacités des élèves sont en chute. Et comme je leur dit parfois, dans 4 ou 5 ans ils ont le droit de vote.
Je parlais en terme de capacité, de projection et de puissance. Pas de géographie.

Quand je disais qu'on en profitait pas j'entendais en termes de relations avec les autres pays européens (et en termes de thunes aussi).

Pour les capacités cognitives... On s'est americanisé à un certain degré. J'entends par là que le niveau scolaire a baissé mais il n'a pas été remplacé par du vide mais par des "compétences" extrascolaires (souvent technologiques).

Mais c'est un peu le cas de toutes les générations. Quand j'étais gamin, ma grand mère (qui a arrêté l'école pour aller bosser juste après son certificat d'études primaires) hallucinait du niveau "abyssal" du Bled de mon enfance. A côté de ça, elle ne savait pas se servir d'un magnétoscope et la technologie lui faisait peur (à comprendre sans quelqu'un pour lui tenir la main, elle n'essayait même pas).

Par contre tu file un Bled des années 80-90 aux gamins d'aujourd'hui ils seront largués pareil.

Pire, a mon époque le Bled nous terrifiait. C'était le bouquin le plus austère de tous nos cours. Passer de Ratus à :
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C'était chaud. Rien que sur la présentation, le Bled est tout mignon aujourd'hui avec du Comic Sans MS.

On dirait un cahier de vacances le truc.

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Citation :
Publié par Aloïsius
mais les capacités des élèves sont en chute. Et comme je leur dit parfois, dans 4 ou 5 ans ils ont le droit de vote.
Ca n'est pas la "génération de dans 4 ou 5 ans" qui a mit la France dans cet etat hein... Toi qui visiblement fait partie d'une génération mieux instruite / plus intelligente (sic), tu as aussi contribué à ce résultat, ne t'en déplaise. Et d'ailleurs, si l'ont suit ton raisonnement, alors Macron est le meilleur des choix vue qu'il est plébiscité par les vieux principalement.
Citation :
Publié par cyber clochard
Ca n'est pas la "génération de dans 4 ou 5 ans" qui a mis la France dans cet etat hein... Toi qui visiblement fait partie d'une génération mieux instruite / plus intelligente (sic), tu as aussi contribué à ce résultat, ne t'en déplaise.
On parle du futur dans ce fil.
L'intelligence sert à résoudre les problèmes. Si les générations passées n'ont pas su faire face à des problèmes plus simple, que pourront faire les suivantes face à des difficultés bien plus graves ?

"y'aura qu'à tout demander aux IA" est la "solution" la plus probable à termes.
Citation :
Publié par Aloïsius
"y'aura qu'à tout demander aux IA" est la "solution" la plus probable à termes.
Pour le coup, je pense que c'est ce qui va se passer oui. Peut-être que les cabinets conseils que l'état paye si cher vont eux même faire appel à de l'IA, va savoir.
Citation :
Publié par Aloïsius
On parle du futur dans ce fil.
L'intelligence sert à résoudre les problèmes. Si les générations passées n'ont pas su faire face à des problèmes plus simple, que pourront faire les suivantes face à des difficultés bien plus graves ?

"y'aura qu'à tout demander aux IA" est la "solution" la plus probable à termes.
Je ne suis pas entièrement d'accord avec toi pour le coup.

Pour moi y a deux sujets différents :

1. Les relations interpersonnelles : Les soucis cognitifs pourrissent et polarisent notre société a un point que je trouve personnellement invivable. C'est d'autant plus dommageable quand les gouvernements prennent des décisions via des sondages d'une population qui, en masse, devient de plus en plus folle.

2. Avoir les cartes pour affronter les problèmes de demain. C'est autre chose. Des problèmes ultra complexes hier sont aujourd'hui considérés comme quelque chose issu de la vie courante. Historiquement ça a toujours été comme ça. Des mauvaises décisions prise par des dirigeants y a 500 ans feraient marrer des ado voire des gamins en mode "pfff ils étaient cons de pas savoir ça, c'est évident". Oublie pas qu'on a aussi accès à plus de connaissance qu'avant et ce, gratuitement. Le challenge du coup est de séparer les conneries de la réalité.

M'enfin a mon époque c'était pas mieux. On avait pas les outils à notre disposition et on devait simplement gober le roman national pipeauté et les élucubrations des profs suivant leur inclinaison politique.

C'était pas parfait hier non plus.
Citation :
Publié par cyber clochard
Pour le coup, je pense que c'est ce qui va se passer oui. Peut-être que les cabinets conseils que l'état paye si cher vont eux même faire appel à de l'IA, va savoir.
Actuellement les cabinets conseils s'appuient énormément sur les docs et l'expertise fournis par l'administration. C'est là tout le sel de l'affaire. Des gars de l'état travaillent, on ne reconnaît pas leurs compétences et à la place des gars qui se servent de leurs travaux font un zoli Power Point et encaissent un max.
Ce que n'ont pas les fonctionnaires et qu'ont les mecs des cabinets privés c'est la considération de leurs supérieurs et le réseau. Surtout ça en fait, car régulièrement à chaque renouvellement de gouvernement on voit du personnel des cabinets ministériels rejoindre ces fameux cabinets.
En dehors, de l'intelligence de nos chers têtes blondes, il faut aussi s'interroger sur comment l'utiliser ... cf. l'exemple désolant de cette relation entre cabinets, gouvernants et administration.
Je me doute bien qu'il ne s'agit pas seulement d'efficience au niveau de l'état mais bien plus souvent de connivences permettant à un petit nombre de piller profiter des ressources de l'état. Mais on a le droit de ne pas trouver ce fonctionnement normal voire de le considérer comme très délétère, à plusieurs titres.
Ce qui est perturbant, c'est que si le monde se dégrade, il y ait parmi les survivalistes ou religieux trop extrêmes des personnes pour aspirer, espérer des désastres.

Pour des raisons variées, complexes,
  1. un évènement divin qui doit se produire, par exemple, d'après leur théologie,
  2. l'enclenchement d'un conflit qui leur permettra de s'en prendre à leur voisins immédiats. Initier la guerre civile qui laissera cours à leur ressentiment.
  3. ou simplement renforcer encore des liens, dans leur communauté, déjà très sectaire, par esprit grégaire devant l'adversité. Un gourou qui voudra accroître son emprise.
Et je ne doute pas que parmi ces derniers, il y en ait pour travailler à ce qu'un désastre répondant à leur aspiration se déclenche.
Citation :
Publié par Jyharl
2. Oublie pas qu'on a aussi accès à plus de connaissance qu'avant et ce, gratuitement. Le challenge du coup est de séparer les conneries de la réalité.
Le challenge, c'est d'abord de comprendre l'information à laquelle tu as accès. Grammaire, vocabulaire, logique... Identifier le sujet et l'objet d'un verbe, comprendre de quoi on parle, comprendre une consigne...

Exemple récent :
Supposons un tableau contenant 6 cases, dont trois sont déjà remplis et que tu dois compléter avec trois mots qui te sont donnés, en te basant sur tes connaissances. Un truc comme ça (en terme de forme, hein...) :
bof,
bon,
beurk
épinards panse de hyène farcie au pamplemousse boeuf wellington
Logiquement, une fois que tu as rempli deux cases avec deux termes, tu écris le 3e terme dans la 3e case. Ben non, tu la laisses vide parce que tu n'as pas compris la consigne pourtant écrite, expliquée et reformulée plusieurs fois à l'oral. Tu es le seul de la classe ? Non, pas du tout.

Ouvrez un manuel scolaire. Vous constaterez que les textes y sont désormais au format timbre poste. 7 lignes, c'est un "pavé". Et en 7 lignes, on arrive très rapidement à 7 contresens. Ce qui est pas mal finalement, parce qu'un contresens, c'est déjà un sens, fût-il erroné. "j'comprend rien", "j'ai pas compris" reviennent encore plus souvent. De plus en plus, les profs d'histoire-géo ne sont plus que des profs de français, en moins compétents. Et peu à peu, année après année, on simplifie, on réduit, parfois jusqu'à la caricature. Parce que ce qui était possible il y a 15 ans ne l'est plus.


Du coup, le gamin de 14 ans qui ne sait pas réellement écrire ni lire, qui bouffe régulièrement de l'encre en jouant avec sa cartouche, qui panique quand une abeille entre dans la salle, qui se fait choper en train de tricher depuis l'orbite tellement il est pas discret, dont le vocabulaire se limite "putain, merde, chier, balek, cheh, j'ai rien fait msieur", il va la vivre comment la pénurie quand les villes ne seront plus ravitaillées en bouffe faute de carburant ?

Nan, parce qu'on est 67 millions en France, 75 millions d'ici 2050, pour bon nombre dans des grands centres urbains. Et là, on aura :
- une énorme pénurie de carburant fossile
- des sols devenus stériles à force d'être lessivés par l'agro-industrie
- de vagues de chaleur à 50°C en Juillet
- des sécheresses qui foutront le feu à la savane berrichonne.
- des milices djihadistes dans les villes appelant à brûler des juifs ou des pédés pour plaire à dieu et faire revenir la pluie
- des épidémies à la con
- des drones tueurs aux mains des forces de l'ordre mais pas que

Il va faire comment Mathysse pour survivre et sauver sa petite famille ? On n'a jamais été aussi peu autonome, aussi dépendant des autres et de la société en général. Et on devient de plus en plus cons. Le jour où la machine commencera à caler, on va juste crever comme des mouches après avoir couru dans tous les sens comme des canards sans tête.

Historiquement, la France peut, en l'absence d'énergie fossiles, nourrir 20 à 25 millions d'habitants. Quand nos amis russes et nos amis qataris ne nous vendront plus de gaz ni de pétrole, on va avoir un petit soucis.
Citation :
Publié par Diesnieves
Actuellement les cabinets conseils s'appuient énormément sur les docs et l'expertise fournis par l'administration. C'est là tout le sel de l'affaire. Des gars de l'état travaillent, on ne reconnaît pas leurs compétences et à la place des gars qui se servent de leurs travaux font un zoli Power Point et encaissent un max.
Ce que n'ont pas les fonctionnaires et qu'ont les mecs des cabinets privés c'est la considération de leurs supérieurs et le réseau. Surtout ça en fait, car régulièrement à chaque renouvellement de gouvernement on voit du personnel des cabinets ministériels rejoindre ces fameux cabinets.
En dehors, de l'intelligence de nos chers têtes blondes, il faut aussi s'interroger sur comment l'utiliser ... cf. l'exemple désolant de cette relation entre cabinets, gouvernants et administration.
Je me doute bien qu'il ne s'agit pas seulement d'efficience au niveau de l'état mais bien plus souvent de connivences permettant à un petit nombre de piller profiter des ressources de l'état. Mais on a le droit de ne pas trouver ce fonctionnement normal voire de le considérer comme très délétère, à plusieurs titres.
Oh je suis parfaitement d'accord avec ce que tu viens de dire.
Citation :
Publié par Anthodev
On ne doit pas vivre dans le même pays. Qu'est ce que l'État a fait de planification depuis ces 30 dernières années par exemple ? Il n'y a eu aucune planification industrielle, sociale ou écologique depuis des dizaines d'années (bon il y a jamais eu de planification écologique). C'est dur de reprocher quelque chose qui n'a jamais existé dans l'histoire moderne.
C'est classique, on retrouve la même chose à chaque fois que les libéraux/libertariens/réactionnaires reprochent quelque chose à "Big government", "la gauche" etc, alors que c'est bien le dogme réac-libéral qui est majoritairement au pouvoir depuis 30 ans.
Ils cassent un truc, et après ils le montrent du doigt "regardez ça marche pas, c'est bien la preuve qu'on avait raison".
Citation :
Publié par Quint`
C'est classique, on retrouve la même chose à chaque fois que les libéraux/libertariens/réactionnaires reprochent quelque chose à "Big government", "la gauche" etc, alors que c'est bien le dogme réac-libéral qui est majoritairement au pouvoir depuis 30 ans.
Ils cassent un truc, et après ils le montrent du doigt "regardez ça marche pas, c'est bien la preuve qu'on avait raison".
Ce n'est pas le sujet, mais puisque vous êtes quelques uns à vouloir pousser dans ce sens, nous sommes plusieurs à avoir démontré, par les chiffres, que ce dogme libéral-reac soit disant au pouvoir depuis 30 ans, ça n'existe pas.

Sinon les courbes seraient à l'inverse de celles-ci :

courbe-ps.png

https://www.francetransactions.com/a...e-arriere.html

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FV2A.png

image.jpg


Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de privatisations désastreuses.

Ça veut dire qu'il n'y a pas eu de libéraux au pouvoir depuis 30 ans. Sinon les dépenses publiques auraient baissé les taux de prélèvements obligatoires auraient baissé etc. C'est factuellement l'inverse.

Ceux qui sont au pouvoir, je le répète depuis plus de 10 ans sur l'agora, ce sont des étatistes qui sous couvert de solidarité enrichissent ceux qui sont proches du pouvoir.

Ça s'appelle du capitalisme de connivence.

Ce qui serait agréable, c'est qu'un jour toi et quelques autres acceptiez la réalité. Ce n'est pas qu'il faut payer plus d'impôts. C'est que cet état qui centralise tout mène inévitablement à favoriser les hommes d'affaires proches du noyau central.

Tout comme ceux qui sont le plus proches du robinet des banques centrales s'enrichissent en transformant immédiatement la monnaie en actifs boursiers par exemple.

La providence, la solidarité, devraient partir d'en bas, de ta famille, de ta rue, de ton village etc pour remonter les strates de la société et laisser de moins de moins en moins de pouvoir de décision. Principe de subsidiarité.

Mais ce n'est pas le sujet. Nous ne serons jamais d'accord. Il n'y a pas vraiment de discussion là dessus.

Le sujet c'est d'identifier les marqueurs de l'effondrement.
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