Je ne sais pas où tu as vu que je parle de simplicité. Mais si tu veux, sur le sujet : Simplification outrancière est un qualificatif que l'on peut donner sans difficulté à l'ensemble de tes interventions sur le sujet. Il aura fallu un simili rappel à l'ordre pour voir un début de fond. Considérant le nombre d'intervention de ta part sur le sujet : c'est tardif.
Non en creux je parle d'honnêteté, et à ce sujet, quand on te demande d'arrêter les hommes de paille :
Ok : se passer du nucléaire en l'état des connaissances techniques est profondément stupide. Et croire à cette idée parce qu'on a peur des poissons à 3 têtes de Fukushima ou des loups à 2 bites de Tchernobyl est également profondément stupide.
Je ne sais pas quoi te dire.
Non pour parler de Jean Marc Jancovici, il va falloir parler de stratégie énergétique et avant toute choses, il va falloir que tu reconnaisses qu'il fait exactement ce que tu reproches (plutôt injustement) aux autres : il se fait l'avocat d'un modèle en parlant d'un autre.
Mais à un moment il va falloir parler de l'existant : de la stratégie actuelle, celle dont Jancovici est l'avocat mais sans le dire vraiment. On n'est pas dans une stratégie d'utilisation responsable de l'énergie nucléaire sous une égide étatique. Aujourd'hui les seuls à défendre un secteur de l'énergie sous contrôle de l'état (je parle réseau et centrale charbon/nucléaire/hydraulique), sont, pour reprendre les termes de Nof, les partis infiltrés par les fumeurs de pétards et les joueurs de djembé. Tous les autres (en passant par Macron) sont pour le démantèlement progressif du monopole étatique et la libéralisation du secteur.
A titre informatif, le gouvernement actuel a signé la privatisation des barrages hydroélectrique. Quand on sait ce que ça représente pour un GRT (gestionnaire de réseau de transport), c'est à peu près sûr et certain que les centrales nucléaire sont dans les cartons. C'est le cas dans pas mal de pays de l'UE et d'ailleurs que les centrales soient sous contrôle du privé. Mais ça c'est pour le contexte politique. Ce dont on parle réellement quand on parle de l'avenir de l'énergie c'est d'investissement. Et en France les investissement sont quasiment intégralement siphonné par le nucléaire, et très largement insuffisants dans les autres domaines (y compris le transport). Le principal responsable est la coûteuse filière neutron rapide, qui ressemble de plus en plus à un trou noir à pognon. Le pire, c'est que la filière nucléaire est sous-investie. Le démantèlement et le renouvellement ne sont tout simplement pas provisionnés, ce qui permet d'ailleurs d'afficher un nucléaire si "économique". Cela dit, ce n'est pas pour des raisons économique ou de réinvestissement qui manquent qu'on ne ferme pas Fessenheim - elle coûte de plus en plus cher à faire tourner. C'est que si on la ferme on doit en rouvrir une autre ailleurs, et on aimerait limiter autant que possible le territoire perdu. Accessoirement, cela pourrait amener à la prise de conscience brutale que le site de la centrale est à jamais inutilisable pour toute activité humaine et que cela fait partie du prix à payer.
Mais je vais revenir à cette histoire d'investissement : La France n'investit pas dans la réduction de sa consommation énergétique. Elle n'investit pas non plus dans les énergie renouvelable et on est à la traine dans les 2 domaines vis-à-vis de nos voisins. Et du coup on n'est pas près non plus de se passer des énergies carbonées.
Le véritable problème c'est l'utilisation stratégique qui est faite du nucléaire : il sert à maintenir le mythe de l'énergie pas chère et abondante, à ne pas remettre en cause nos modes de consommation et je rejoins Jancovici sur un point : l'énergie est la base de la production et donc de l'économie. Enfin presque, c'est la partie émergée de l'iceberg. L'économie capitaliste consomme des ressources, l'accroissement de l'économie entraîne l'accroissement de la consommation des ressources, dont l'énergie fait partie.
C'est cela, le rôle du nucléaire en France. Aider à maintenir le mythe de l'énergie disponible en abondance et inépuisable nécessaire à la perpétuation du mythe de l'accroissement économique sans limite. Et pour y arriver on est prêt à mentir sur les coûts du nucléaire, en "oubliant" le renouvellement et le démantèlement des centrales nucléaire dans les calculs, en occultant des parts entière du problème, comme le prix de l'énergie (pas le coût, j'en ai parlé ailleurs) ou l'accroissement de la capacité du réseau de transport. Et on revient à ce que je disais au début : c'est une question de stratégie, de stratégie d'investissement. Tout va au nucléaire au détriment de tout le reste. Et la ligne de démarcation entre les anti et les pro-nucléaires, elle est assez simple.
Soit tu es contre cet état de fait, que tu sois pour réduire la part du nucléaire dans les investissement ou pour l'arrêt total des frais, tu es un anti, un fumeur de pétard, un joueur de djembé, ou plus raisonnablement dit : un anticapitaliste. Soit tu es pour le maintient de la filière
ad vitam aeternam (enfin, je ne suis pas sûr du caractère
aeternam du
vitam, là). Que tu sois anticapitaliste ou pas, de gauche, de droite, même joueur de djembé et fumeur de joint, cela revient strictement au même : au
status quo actuel de la politique énergétique, le règne sans partage de la filière nucléaire sur les investissement dans l'énergie; Ce n'est pas moi qui le décrète. C'est un état de fait. Cela ne fait pas des pro-nucléaire quoi que ce soit de particulier. Je dis juste qu'il faut comprendre les enjeux.