A-t-on atteint la limite du progressisme moral laïc ?

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Charlemagne ne faisait pas partie de l'Eglise et n'avait pas d'autorité religieuse. Il était le roi des Francs.

Et je veux bien un exemple d'ordalie ordonnée par l'Eglise. Qui, quand, pour quelle affaire et quel contexte ? C'est par curiosité.

Dernière modification par Borh ; 26/12/2023 à 18h17.
Citation :
Publié par BatJack
C'est pourtant faux, j'ai essayé d'apporter plusieurs éléments dans ce sens, mais ce n'était pas le cas avant le XII eme siècle.

Si cela vous intéresse, les travaux de Robert Jacob juristes et historien médiéviste au CNRS sont disponibles sur le net : http://www.philosophie-droit.asso.fr/APDpourweb/127.pdf

Charlemagne par exemple a institué l'Ordalie de la croix; elle consistait pour les personnes impliquées à se placer en forme de croix, être ligotées à un poteau et réussir à tenir le plus longtemps les bras levés à l'horizontale. Le premier à baisser les bras abandonnait, d'où l'expression « baisser les bras ».

Le https://fr.wikipedia.org/wiki/Duel_judiciaire était également une forme d'Ordalie qui sur le papier est laïque, était pourtant ordonné par l'Eglise parfois
Mais Charlemagne c'est la culture Franque. Regarde ton article sur le duel judiciaire ils disent bien que le duel judiciaire est une procédure ordalique provenant du droit germanique.
La culture franque commence a débarquer dès le 3ieme siècle il me semble.

Et tout ce qui a été montré va dans ce sens y compris tes articles. Donc pourquoi tu dis que c'est faux ?
Sinon Charlemagne c'est un peu le gars qui est sacré empereur d'Occident en 800 par le Pape Leopold III; qui devient souverain universel et qui tient son pouvoir de Dieu, l'église devient le principale auxiliaire du pouvoir impériale dans son territoire.

Le pape Leopold III c'est lui même prosterné devant Charlemagne, il pouvait nommer des évêques, décider qui entre dans la cléricature et convoquer des conciles.

Il a lui même institué une Ordalie, c'est la plus haute autorité religieuse chrétienne....
Citation :
Publié par BatJack
...
Il a lui même institué une Ordalie, c'est la plus haute autorité religieuse chrétienne....
[ ... ]

Jamais un roi ou un empereur français n'a été une autorité religieuse.

Tu confonds la société française avec les sociétés arabo-musulmane.

Dernière modification par TabouJr ; 26/12/2023 à 19h22.
Citation :
Publié par BatJack
Sinon Charlemagne c'est un peu le gars qui est sacré empereur d'Occident en 800 par le Pape Leopold III; qui devient souverain universel et qui tient son pouvoir de Dieu, l'église devient le principale auxiliaire du pouvoir impériale dans son territoire.

Le pape Leopold III c'est lui même prosterné devant Charlemagne, il pouvait nommer des évêques, décider qui entre dans la cléricature et convoquer des conciles.

Il a lui même institué une Ordalie, c'est la plus haute autorité religieuse chrétienne....
Tu confonds avec le calife. La plus haute autorité religieuse, c'est le pape, pas l'empereur.

Le fait que Charlemagne ait pu nommer des évêques, déjà à ma connaissance c'est une exception. Le Pape a eu besoin de Charlemagne en protecteur, il lui a accordé des privilèges en échange.
C'est un peu compliqué d'affirmer que le christianisme est responsable des ordalies sur la seule exception de Charlemagne qui pouvait nommer des évêques.
Et ça reste le Pape qui dirige l'Eglise, même sous Charlemagne.

C'est la différence avec les califes dont on dit justement qu'ils étaient à la fois Papes et Empereur. C'est pas pour rien. Ils étaient à la fois chefs politiques et chefs religieux.

Dernière modification par Borh ; 26/12/2023 à 19h43.
Juste une remarque au passage, cette différence entre la confusion du temporel et du spirituel dans le monde musulman et leur séparation dans le monde catholique, c'est le programme de 5e depuis des décennies.

Après, naturellement, les êtres humains étant ce qu'ils sont, il s'est toujours trouvé des empereurs pour vouloir prendre le contrôle de l'Eglise, des papes cherchant à accroître leur pouvoir temporel ou des sultans et des émirs voulant dépouiller les califes etc.
Citation :
Publié par gnark
C'est justement pour cela que la religion catholique s'intègre si bien dans nos démocraties. Les catholique n'ont pas à pousser leur code de lois, ni a choisir entre ce que leurs croyances leur dictent de faire et les lois.
C'est un énorme bénéfice pour tout le monde et un modèle de tolérance.
Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux.
Leviticus 20:13
Et n'oublions pas qu'il est du devoir sacré de tous les chrétiens de tuer à vue tous les Midianites et toutes les femmes qui ont eu des relations sexuelles avec eux (Nombres 31 17:18).
Citation :
Publié par Borh
Tu confonds avec le calife. La plus haute autorité religieuse, c'est le pape, pas l'empereur.

Le fait que Charlemagne ait pu nommer des évêques, déjà à ma connaissance c'est une exception. Le Pape a eu besoin de Charlemagne en protecteur, il lui a accordé des privilèges en échange.
C'est un peu compliqué d'affirmer que le christianisme est responsable des ordalies sur la seule exception de Charlemagne qui pouvait nommer des évêques.
Et ça reste le Pape qui dirige l'Eglise, même sous Charlemagne.

C'est la différence avec les califes dont on dit justement qu'ils étaient à la fois Papes et Empereur. C'est pas pour rien. Ils étaient à la fois chefs politiques et chefs religieux.
https://www.larousse.fr/encyclopedie...lemagne/112805

'Le jour de Noël 800, il est couronné empereur par le pape Léon III à Saint-Pierre. D'Aix-la-Chapelle, où il réside habituellement dès 794, il contrôle l'administration des comtes et des évêques par l'intermédiaire des missi dominici et de l'assemblée annuelle des notables. Chef de l'Église franque, l'empereur préside les conciles, contrôle la nomination et la formation du clergé, condamne les hérésies. Le christianisme est pour lui le lien le plus sûr entre les parties de son empire.'

'Charlemagne veille à la formation des clercs, contraint les évêques à assurer des fonctions publiques, tant à la cour (archichapelain) qu'en province (missi dominici), et impose en fait au clergé la nomination à l'épiscopat de clercs fidèles, la plupart du temps issus de son palais, tandis que la dignité d'abbé, source de riches prébendes, se trouve par sa volonté réservée très souvent à des laïcs fidèles. Évêque de Rome et chef de l'Église chrétienne, dont l'opposition au régime ecclésiastique carolingien serait fatale pour le succès de ce dernier, le pape se voit réduit, comme les autres religieux, au rang de collaborateur fidèle du souverain. Cette attitude explique par avance les longues luttes qui vont opposer, au cours du Moyen Âge, la papauté à l'Empire.'

Un exemple historique bien documenté : La reine Emma d'Angleterre au XIe siècle. Emma était la seconde femme du roi anglo-saxon Æthelred le Malavisé et plus tard la femme du roi danois Knut le Grand.

Le processus de l'ordalie par l'eau bouillante était généralement le suivant :
  1. Préparation du rituel : Un prêtre ou un clerc ecclésiastique préparait l'épreuve en bénissant l'eau.
  2. Invocation divine : Des prières et des incantations étaient souvent récitées, invoquant la protection divine et la manifestation de la vérité.
  3. Préparation de l'eau bouillante : Un récipient d'eau était porté à ébullition, et on y jetait un objet sacré, comme une hostie. La personne accusée devait alors plonger la main dans l'eau pour récupérer l'objet.
  4. Interprétation des résultats : Si la personne accusée sortait indemne de l'épreuve, cela était interprété comme un signe de l'intervention divine, et elle était considérée comme innocente. Si elle était blessée ou brûlée, cela était interprété comme un signe de culpabilité.
  5. Consécration de l'eau : Dans certains cas, l'eau dans laquelle l'épreuve avait eu lieu était ensuite utilisée à des fins rituelles ou considérée comme ayant des propriétés sacrées.
Sur mes différents postes, j'expliquais que le jugement par Ordalie n'a été officiellement interdit par l’Église qu'en 1215 par le consul de Latran, avant il n'y avait rien d'officiel et c'était souvent utilisé. L'Eglise utilisait parfois par exemple l’épreuve au fer rouge pour les accusés d'Hérésie.

Comme autre exemple de l'utilisation du jugement par Ordalie pour régler des problèmes internes au clergé : l'évêque Gérald d'Aurillac au Xe siècle.

Dernière modification par BatJack ; 27/12/2023 à 11h01.
Ton lien dit bien qu'il est chef de l'Eglise franque, ça veut bien dire qu'il n'était pas à la tête de l'Eglise. L'Eglise ne se limitait pas au Royaume des francs...

[ ... ]

Et en fait quand bien même Charlemagne aurait été chef de l'Eglise, ça aurait été une exception, je ne vois pas en quoi ça aurait fait de l'ordalie la preuve que le christianisme est la religion la plus violente. Charlemagne était un Franc, c'est de là que lui vient la pratique de l'ordalie, car l'ordalie est une tradition franque et non chrétienne.
Le pape a eu besoin de Charlemagne et lui a en échange donné des privilèges, 2024 ans de christianisme ne se résume aux 14 ans du règne de Charlemagne en tant qu'empereur.

C'est un sophisme assez puissant de prétendre que le christianisme est la religion la plus violente du fait de l'ordalie qui est une tradition franque et non chrétienne, et parce que Charlemagne nommait des évêques en Royaume franc.... Donc du coup ça en fait une tradition chrétienne ?


Je ne sais pas si tu es au courant, mais quand un calife turc mourrait, c'était Battle Royal entre ses fils, et le survivant devenait calife. C'était une tradition Turque et non islamique. Est-ce qu'on va en déduire que l'Islam est la religion la plus violente du monde ? Parce que califat ottoman, ça a duré largement plus longtemps que Charlemagne... Et eux étaient réellement à la tête de l'Islam (enfin l'Islam Sunnite).

Après si tu me dis que c'est normal en islam de s'entretuer entre frères pour l'héritage, je te reconnaîtrais une cohérence.

Dernière modification par TabouJr ; 28/12/2023 à 14h16.
Citation :
Publié par Borh
Je ne sais pas si tu es au courant, mais quand un calife turc mourrait, c'était Battle Royal entre ses fils, et le survivant devenait calife.
C'est un gros raccourci. Il y avait un héritier officiel, qui faisait exécuter les autres à son avènement au trône, les autres enfants servant d'assurance en cas de décès "accidentel" de l'héritier. Bien sur, parfois les benjamins (enfin, surtout leurs mères) parvenaient à modifier l'ordre de la succession, mais ce n'était pas un battle royale dans le sens "on prend tous les gamins on leur donne un couteau et on les enferme 24h".
Citation :
Publié par Touful Khan
C'est un gros raccourci. Il y avait un héritier officiel, qui faisait exécuter les autres à son avènement au trône, les autres enfants servant d'assurance en cas de décès "accidentel" de l'héritier. Bien sur, parfois les benjamins (enfin, surtout leurs mères) parvenaient à modifier l'ordre de la succession, mais ce n'était pas un battle royale dans le sens "on prend tous les gamins on leur donne un couteau et on les enferme 24h".
Effectivement, et ça passait pas à la télé et c'était pas des japonais donc c'est pas exactement comme dans le film.
Citation :
Publié par Borh
Effectivement, et ça passait pas à la télé et c'était pas des japonais donc c'est pas exactement comme dans le film.
Ça dépend aussi du courant, la question de Califat a été le premier problème auxquels se sont confrontés les 'musulmans' après la mort du prophète, d'où la scission Chiite et Sunnite. Après les histoires de successions étaient les mêmes que celles des monarchies européennes, celui qui remportait les guerres mettait son fils au pouvoir et ainsi de suite.

Si tu veux une liste des califats les plus significatifs, tu verrais qu'il y a eu des périodes avec plusieurs Calife en même temps, les seuls califes universellement reconnus par tout les musulmans chez les sunnites, c'était les compagnons du prophètes et les califes de l'empire Ottoman (vu qu'ils avaient annexé tout le monde)

  1. Califat Rashidun (632-661) : Les quatre premiers califes bien guidés, Abou Bakr, Omar ibn al-Khattab, Othman ibn Affan et Ali ibn Abi Talib, ont dirigé la communauté musulmane après la mort du prophète Mahomet.
  2. Califat Omeyyade (661-750) : Établi par Mu'awiya ibn Abi Sufyan, le premier calife omeyyade, cet empire a étendu son influence de l'Espagne à l'Asie centrale.
  3. Califat Abbasside (750-1258) : Fondé par Abu al-Abbas al-Saffah, ce califat a établi sa capitale à Bagdad. Il a été une période de grande prospérité culturelle et scientifique, souvent appelée "l'Âge d'or de l'islam".
  4. Califat Fatimide (909-1171) : Établi en Afrique du Nord par Ubayd Allah al-Mahdi, ce califat chiite a fondé la ville du Caire et a exercé une influence importante dans la Méditerranée.
  5. Califat de Cordoue (929-1031) : Également appelé le califat omeyyade de Cordoue, il a été établi en Espagne et a été caractérisé par une période de tolérance religieuse et de prospérité.
  6. Califat de Bagdad (1258-1517) : Après la chute de Bagdad aux Mongols en 1258, les Mamelouks ont établi un califat de façade, mais il a perdu beaucoup de son pouvoir réel.
  7. Califat Ottoman (1517-1924) : Après la conquête ottomane de l'Égypte, le sultan Selim I a pris le titre de calife en plus de celui de sultan. Cependant, avec la sécularisation de la Turquie par Mustafa Kemal Atatürk en 1924, le califat ottoman a été officiellement aboli.
Le concepts même du Calife diffère aussi d'un pays à l'autre, par exemple au Maroc avant la dynastie des Alaouites, le Calife était nommé par un suffrage, par la pratique de la bey’a (allégeance), les Marocains avaient la possibilité en droit de révoquer son mandat, et d’en investir un autre.
Ce débat est très intéressant. On voit une ligne assez claire départager les intervenants de culture musulmane (qui protègent leur culture et c'est bien normal) et les intervenants de culture judéo-chrétienne. C'est, je trouve, assez illustratif des débats qui s'imposent déjà dans notre Société et qui s'imposeront de plus en plus dans le futur. Personnellement, je suis persuadé que le progressisme moral laïc (puisque c'est le sujet) est un concept en péril. Je le vois autour de moi dans le 94, la religion aujourd'hui s'impose comme un mode de vie et s'affirme dans l'espace public (et pas vraiment pour le meilleur). D'ailleurs, on klaxonne pour fêter les attentats du 7 octobre, comme pour un mariage ou pour l'aïd. C'est assez prometteur du destin que nous l'on s'est construit.
Citation :
Publié par BatJack
Ça dépend aussi du courant, la question de Califat a été le premier problème auxquels se sont confrontés les 'musulmans' après la mort du prophète, d'où la scission Chiite et Sunnite. Après les histoires de successions étaient les mêmes que celles des monarchies européennes, celui qui remportait les guerres mettait son fils au pouvoir et ainsi de suite.
Les fratries ne s'entretuaient pas pour le royaume en occident. Enfin ça a existé de temps en temps (Charlemagne, encore lui), mais c'était pas la règle
Citation :
Publié par Silgar
Ce débat est très intéressant. On voit une ligne assez claire départager les intervenants de culture musulmane (qui protègent leur culture et c'est bien normal) et les intervenants de culture judéo-chrétienne. C'est, je trouve, assez illustratif des débats qui s'imposent déjà dans notre Société et qui s'imposeront de plus en plus dans le futur. Personnellement, je suis persuadé que le progressisme moral laïc (puisque c'est le sujet) est un concept en péril. Je le vois autour de moi dans le 94, la religion aujourd'hui s'impose comme un mode de vie et s'affirme dans l'espace public (et pas vraiment pour le meilleur). D'ailleurs, on klaxonne pour fêter les attentats du 7 octobre, comme pour un mariage ou pour l'aïd. C'est assez prometteur du destin que nous l'on s'est construit.
Il y aussi les silencieux qui trouvent que le débat de ce thread mène nulle part.
Ce départage que TU observes est ton interprétation de la réalité.
Sinon, je demande à tous ceux qui sont pour le progressisme et la laïcité de militer pour l'abolition du concordat (avec un alignement vers le haut du reste de la France en ce qui concerne les avantages sociaux). On remettra la laïcité au milieu du village bien comme il faut (et non pas comme cache-sexe de l'église).
Citation :
Publié par Ex-voto
Sinon, je demande à tous ceux qui sont pour le progressisme et la laïcité de militer pour l'abolition du concordat (avec un alignement vers le haut du reste de la France en ce qui concerne les avantages sociaux). On remettra la laïcité au milieu du village bien comme il faut (et non pas comme cache-sexe de l'église).
Heu...oui? C'est censé être une question piège? Mais de quels avantages sociaux parles-tu?
Citation :
Publié par Tzioup
Heu...oui? C'est censé être une question piège? Mais de quels avantages sociaux parles-tu?
Je suppose qu'il parle du droit local (qui de fait permet le concordat). Ce droit local est avantageux sur un certain nombre de points.
https://www.google.com/amp/s/www.rue...rder-73791/amp
Oui effectivement, comme tu le dis, le concordat n’est qu’une composante du droit local d’Alsace-Moselle.

Concernant le Concordat de Napoléon, qui n’a jamais disparu en Alsace-Moselle. Mais ce n’est pas lié aux deux jours fériés supplémentaires (vendredi saint et saint Étienne) qui date d’un décret de l’empire allemand datant de 1892. Pas plus que la sécurité sociale spécifique.

Après je rejoins Ex-Voto que les partisans de la laïcité devraient militer pour son extension sur l’ensemble du territoire français. Y’a pas de raison que la France paie pour le salaire des prêtres, pasteurs et rabbins.

Dernière modification par Aedean ; 27/12/2023 à 16h39.
Citation :
Publié par Aedean
Après je rejoins Ex-Voto que les partisans de la laïcité devraient militer pour son extension sur l’ensemble du territoire français. Y’a pas de raison que la France paie pour le salaire des prêtres, pasteurs et rabbins.
C'est parce que tu as une vision de la laïcité qui se rapproche de l'athéisme d'état, qui pour moi n'est même pas une forme de laïcité du tout.
Après j'entends que l'on puisse souhaiter que ces dépenses ne relèvent pas de l'état, mais que ce dernier permette à chacun de pratiquer sa religion dans de bonnes conditions me semble plus proche de la laïcité idéale que de laisser ces financements aux pays étrangers qui vont tenter, du coup, d'insérer dans notre société un islam particulièrement rétrograde.
Citation :
Publié par Touful Khan
C'est parce que tu as une vision de la laïcité qui se rapproche de l'athéisme d'état, qui pour moi n'est même pas une forme de laïcité du tout.
C'est l'application de la loi de 1905 qui promeut la liberté de culte et de conscience, mais considère que ce n'est pas à l'Etat de le financer. Cela n'a rien à voir avec l'athéisme d'Etat.

C'est ce qui est en place dans quasiment toute la France. Ce n'est pas ma vision, mais celle de la République depuis plus d'un siècle. L'anomalie, c'est ce qu'on a en Alsace-Moselle ou à Mayotte.

L'athétisme d'Etat serait le régime dans lequel l'athéisme serait promu comme doctrine officielle et qui combattrait, voire interdirait les religions.

J'entends que tu défendes une proposition dans lequel l'Etat financerait les cultes, cela existe dans d'autres pays européens, mais ne pas le faire ne revient pas à mettre en place un athéisme d'Etat. Du reste, financer les cultes, cela peut vite devenir complexe, car les critères ne sont pas si simples à définir. En Allemagne, par exemple, les citoyens paient un impôt pour les cultes. Si tu es baptisé, même si non-croyant, tu dois payer.

A titre personnel, je ne pense pas que cela soit la solution. Non seulement, cela revient à ce que l'Etat s'immisce dans les cultes, mais en plus je ne suis pas certain que cela permette de lutter contre les dérives religieuses.

Concernant le progressisme moral laïc, ayant grandi en Alsace-Moselle, en primaire, ceux qui ne suivaient pas des cours de religion devaient obligatoirement participer à des cours de morales. A choisir, je préférais qu'on généralise ces cours là plutôt que du catéchisme enseigné à l'école publique.

Dernière modification par Aedean ; 27/12/2023 à 18h20.
Citation :
Publié par Aedean
C'est l'application de la loi de 1905 qui promeut la liberté de culte et de conscience, mais considère que ce n'est pas à l'Etat de le financer.
Oui mais du coup c'est une manière de faire. Comme indiqué, une autre manière c'est que l'état finance équitablement l'ensemble des religions pour permettre à chaque citoyen de pratiquer son culte. Je n'y suis pas favorable personnellement parce mais ça reste une laïcité de l'état. Du coup on peut être partisan de la laïcité, et ne pas militer pour que l'état ne finance pas les cultes. La laïcité de 1905 c'est l'état ne finance aucun culte, mais ça n'est pas une condition absolument nécessaire pour qualifier de laïcité.

Après concernant le droit local, le problème est différent, les locaux sont très attachés au droit local car il est globalement plus protecteur et plus avantageux, sans que cela se traduise nécessairement par une inéquite. Par exemple le régime local de secu est bénéficiaire.
Du coup ils voient d'un très mauvais œil toute menace sur le droit local, quelque soit le domaine. Parce que, très certainement à raison, toute revue du droit local ouvrirait la porte à une suppression complète, pas souhaitable pour eux.
Citation :
Publié par Bjorn
Oui mais du coup c'est une manière de faire. Comme indiqué, une autre manière c'est que l'état finance équitablement l'ensemble des religions pour permettre à chaque citoyen de pratiquer son culte. Je n'y suis pas favorable personnellement parce mais ça reste une laïcité de l'état. Du coup on peut être partisan de la laïcité, et ne pas militer pour que l'état ne finance pas les cultes. La laïcité de 1905 c'est l'état ne finance aucun culte, mais ça n'est pas une condition absolument nécessaire pour qualifier de laïcité.
Le République ne reconnaissant aucun culte, il est impossible de financer équitablement les religions. Pour financer les religions, il faut reconnaître des cultes, et fatalement ne pas en reconnaître d'autres: le sac de nœuds garanti. Et surtout, c'est oublier que parmi la majorité relative de francais qui se déclarent sans religion, beaucoup n'ont absolument aucune envie d'être les gentils bienfaiteurs des bondieuseries des uns et des autres qui te promettent le malheur, l'enfer et la damnation tous les vendredis/samedis/dimanches.
Citation :
Publié par Bjorn
Oui mais du coup c'est une manière de faire. Comme indiqué, une autre manière c'est que l'état finance équitablement l'ensemble des religions pour permettre à chaque citoyen de pratiquer son culte. Je n'y suis pas favorable personnellement parce mais ça reste une laïcité de l'état. Du coup on peut être partisan de la laïcité, et ne pas militer pour que l'état ne finance pas les cultes. La laïcité de 1905 c'est l'état ne finance aucun culte, mais ça n'est pas une condition absolument nécessaire pour qualifier de laïcité.

Après concernant le droit local, le problème est différent, les locaux sont très attachés au droit local car il est globalement plus protecteur et plus avantageux, sans que cela se traduise nécessairement par une inéquite. Par exemple le régime local de secu est bénéficiaire.
Du coup ils voient d'un très mauvais œil toute menace sur le droit local, quelque soit le domaine. Parce que, très certainement à raison, toute revue du droit local ouvrirait la porte à une suppression complète, pas souhaitable pour eux.
Je réagissais au fait d'appeler la loi de 1905 un athéisme d'Etat. Il y a d'autres manières de faire, mais c'est aussi complexe. Quant à financer tous les cultes, c'est simple sur le papier. Dans les faits, c'est complexe. Sur quelle base ? Sur quelle contrepartie ? Par exemple, si on finance l'Eglise catholique, on accepte aussi de financer les traditionalistes ? Pour l'islam, on finance quel islam ? Est-ce qu'on finance les sikh ou les hindous ? Quid des mouvements parfois proches de dérives sectaires ou créées pour la blague comme le pastafarisme ?

Et comme dit plus haut, je ne suis pas sûr que cela permette tant que çà de lutter contre le poison de l'extrémisme.

Quant au droit local, il y a longtemps eu, de mon avis, de la part des organisations religieuses un amalgame entre le concordat et le droit local. Et notamment les jours fériés ou la sécurité sociale. Alors même que ce sont des éléments séparés. Mais cela a permis d'entretenir la confusion et donc d'éviter de trop en parler. Il y a déjà eu des dispositions du droit local qui ont été abandonnées, sans que ça ne pose problème. Par exemple, l'application du délit de blasphème qui avait encoré été utilisé dans les années 90.
Citation :
Le délit de blasphème anciennement prévu par l'article 166 du code pénal local applicable dans les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle, a été abrogé par l'article 172 de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l'égalité et à la citoyenneté.
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