Le problème de l'inflation

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Le volume de la masse salariale de la fonction publique a déjà augmenté durant le premier quinquennat de Macron.

Je ne suis pas certain des calculs concernant les contractuels, sont-ils "prévus" dans les dépenses à venir ?
Parce que si on ne renouvelle pas un titulaire pour tenir les directives, mais qu'on met un contractuel à la place, j'ai du mal à saisir où se trouve l'économie...
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Tranquil Nirvana
C'est aussi cher mais tu peux ne pas le renouveler quand tu veux.
Oui jusqu'ici je te suis.

Mais d'après la cour des comptes, il déjà bientôt 2 ans, c'était plutôt la prolifération qui était constatée :

Citation :
Représentant près d’un agent sur cinq, le nombre des non-titulaires a augmenté trois fois plus vite depuis 2010 que celui des fonctionnaires.
Citation :
Ils sont de plus en plus nombreux. Selon le rapport de la Cour des comptes publié mardi, plus d’un million de contractuels occupent désormais des postes dans les trois fonctions publiques (État, hospitalière et territoriale) et représentent près d’un emploi sur cinq, soit 18,4 % des effectifs. Entre 2010 et 2017, leur nombre a crû trois fois plus rapidement que celui de titulaires. Mais d’après les magistrats financiers de la Rue Cambon, l’administration a du mal à gérer la coexistence de ces agents non-fonctionnaires, recrutés en CDD ou CDI, avec les titulaires.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/...tuels-20200922

J'ignorais qu'un non titulaire pouvait être en CDI.
Ce qui s'oppose un peu à ton propos : le mec en CDI, bah il a pas besoin d'être renouvelé, non ?
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Tranquil Nirvana
Non mais d'accord, mais à quel moment payer la GIPA conduirait à davantage de coûts qu'augmenter le point d'indice? Tu en parles comme si monter le point d'indice n'était pas une dépense massive elle aussi.
C'est justement un calcul à faire.

A quel moment se trouve le point de bascule. Dans les deux cas, cela va représenter une dépense massive.
Citation :
Publié par Ron J. Douche Doré
J'avais prévu que les QE, les intérêts négatifs et la planche à billets ça allait mal tourner.
[...]
Je suis désolé, mais en tant que tel ça n'a aucun intérêt. Un Cassandre, s'il est pas en mesure d'avoir une vague idée du quand et du quoi exactement, ça sert pas à grand chose et c'est à peu près aussi utile qu'une montre cassée (qui donnera l'heure juste deux fois par jour) ou que le devin d'Asterix qui annonce du beau temps à un moment après la pluie.
Je ne sais pas, ce serait comme si un développeur chez moi nous disait "si on continue à coder comme ça, on va avoir un bug" (no shit Sherlock). Si le dev en question peut pas identifier un peu plus précisément ce qui ne va pas, où ou dans quelles conditions (même approximatives), ça sert pas à grand chose.

C'est un peu comme le "peak oil" : on a prouvé mathématiquement que dans un monde fini c'est impossible de continuer à avoir une croissance de l'extraction infinie... Par contre définir quand ce "peak" se produira, sous quelle forme, les éventuelles effets et réactions des sociétés etc... C'est ça qui a son intérêt imho.
Et après la prospective c'est compliqué, avoir juste tout le temps me parait impossible (bon après quelqu'un ou une institution qui se plante tout le temps, faut le virer, mon propos est pas non plus de défendre la BCE )
Je pense que l'euro va fatalement baisser que ça soit par l'inflation donc monétaire ou par la hausse de nos importations / baisse des balances commerciales.

Donc pour une fois et parce que la situation est inextricable et grave je pense qu'il faut imprimer et investir à fond tant que l'euro est relativement fort, et en priorité sur la réduction de nos dépendances. Ensuite je serais d'avis de la jouer à la japonaise et acheter des parts d'industries stratégiques partout dans le monde notamment la où la croissance se fera à l'avenir. Ça pourrait être via des fonds souverains européens.
Sinon il est ou le ministre de l'économie qui était content de sa croissance... Car 0% sur le 1er trimestre ce n'est pas terrible.
https://www.liberation.fr/economie/c...HXWMPGQSICNGE/

Du coup les conditions de crédit se durcissent en France :
https://www.francetvinfo.fr/replay-r...t_5086207.html

Hausse des loyer depuis ce début d'année avec une moyenne de 2,48%:
https://www.midilibre.fr/2022/04/30/...s-10268649.php

Ce qui fait 4,8% d'inflation rien que sur avril (mais plus de 7% en Allemagne et plus de 8% en Espagne):
https://www.ouest-france.fr/economie...6-9552f9f8b4a2


Mais heureusement certain économistes disent que c'est une bonne chose
https://www.tf1info.fr/economie/vide...t-2218247.html


@Odessa : Non, il n'y aura pas de baisse et les augmentations vont continuez toute l'année de sur, violent ou non suivant les matériaux. Sans oubliez les conditions de crédit qui se durcissent (genre avec le taux d'usure j'ai perdu 15K d'euros de crédit en 2mois)... Bref si tu as ce qu'il faut, fonce.
Citation :
Publié par Odessa Silverberg
en vrai vous pensez que le prix des matériaux va baisser ? j'ai un projet de construction mais j'hésite à attendre
Malheureusement je pense pas, j'ai plusieurs projets d'achats / invest qui attendent depuis 2 à 3 ans maintenant, et ça ne fait que monter.
Je crois qu'il faut hélas se résoudre à payer plus qu'avant, et le faire au plus vite car ça ne fera que monter encore pendant au moins 2/3 ans, minimum, et avec pas beaucoup de chances que ça baisse sensiblement ensuite.
On commence à entrer dans le dur. :/
Citation :
Publié par Toga

Mais heureusement certain économistes disent que c'est une bonne chose
Ça doit faire 15 ans que sur Jol la majorité des intervenants prient pour l'inflation.
Soit disant la bras armé de la justice sociale, qui efface les dettes des pays et des pauvres.

L'inflation, c'est l'écrasement des fourmis et la récompense pour les riches en actifs. Et si les salaires suivent, récompense pour les cigales endettées.
Ca dépend l'inflation au sens strict monétaire c'est effectivement un bon moyen d'annuler les dettes. Par contre comme tu dis, les conséquences sont pas le monde de bisounours pour les pauvres (qui en général ont peu de dettes et consomment 100% de leur revenu). Notamment la hausse des prix, quasi systématique.
C'est là ou ceux qui confondent les revenus / dettes de l'état, ses capacités financières, avec les leurs, sont un peu couillonnés.
Ceci dit les prix des entreprises françaises notamment TPE sont à priori trop bas - du fait aussi de la faiblesse des revenus moyens. Si on veut de bonnes marges sans toucher aux répartitions "sociales" et même en augmentant les salaires, il faut augmenter nos prix ... et améliorer notre qualité.


L'inflation n'est pas une bonne chose, mais garder une monnaie forte par tous les moyens en manipulant les cours, n'est pas non plus une bonne solution : quand ça te pète à la gueule le réajustement est brutal. Mais nos amis allemands, sont (on peut le comprendre) complètement traumatisés par l'inflation, tout comme nos amis hollandais / luxembourgeois etc pour d'autres raisons.

Dernière modification par Don Patricio ; 02/05/2022 à 10h44.
Citation :
Publié par SekYo
Je suis désolé, mais en tant que tel ça n'a aucun intérêt. Un Cassandre, s'il est pas en mesure d'avoir une vague idée du quand et du quoi exactement, ça sert pas à grand chose et c'est à peu près aussi utile qu'une montre cassée (qui donnera l'heure juste deux fois par jour) ou que le devin d'Asterix qui annonce du beau temps à un moment après la pluie.
Je ne sais pas, ce serait comme si un développeur chez moi nous disait "si on continue à coder comme ça, on va avoir un bug" (no shit Sherlock). Si le dev en question peut pas identifier un peu plus précisément ce qui ne va pas, où ou dans quelles conditions (même approximatives), ça sert pas à grand chose.

C'est un peu comme le "peak oil" : on a prouvé mathématiquement que dans un monde fini c'est impossible de continuer à avoir une croissance de l'extraction infinie... Par contre définir quand ce "peak" se produira, sous quelle forme, les éventuelles effets et réactions des sociétés etc... C'est ça qui a son intérêt imho.
Et après la prospective c'est compliqué, avoir juste tout le temps me parait impossible (bon après quelqu'un ou une institution qui se plante tout le temps, faut le virer, mon propos est pas non plus de défendre la BCE )
Ce n'était pas une vague idée, j'avais, et je ne suis pas le seul, anticipé ce qui allait se passer mécaniquement comment et pourquoi, étayé par plusieurs points révélateurs.
Néanmoins je me suis toujours refusé à faire des prévisions précises, c'est digne de la boule de cristal.

J'ai détaillé ma pensée sur des années, elle est dynamique et évolue au gré des informations. Tout est en ligne, exemples parmi tant d'autres :


Juillet 2021 :


Citation :
Publié par Ron J. Douche Doré
Inflation vs déflation, ça se compare en prenant un compte d'autres facteurs.
Le ratio dette publique / dette privée, les taux directeurs des banques centrales, les VIX et VSTOXX, la base monétaire vs la masse monétaire etc. Il y a beaucoup de points à considérer.

Dire ici "la déflation fait ci aux irresponsables", ou "l'inflation serait au profit des pauvres", en ignorant par exemple les réserves obligatoires, excédentaires, les titres D'OPCVM, les biens et services etc. c'est un peu tendu. On a des exemples historiques, mais depuis quelques mois la configuration de tous ces critères est désormais inédite.

Je serai vous, je me montrerai prudent sur les conséquences "prévisibles".

Personnellement, j'ai revu ma copie, aujourd'hui si je peux encore (comme je l'annonçais l'année dernière) dire que nous entrons en inflation, ailleurs que dans mes discussions avec des experts dans leurs domaines respectifs je vais éviter les conjectures parce que se vautrer est facile.

Janvier 2021 :

Citation :
Publié par Ron J. Douche Doré
La BCE utilise les taux directeurs pour contrer l'inflation tout en émettant la monnaie.
Où va cet argent ? Il racheter les dettes publiques et privées.

La moitié de la dette française est détenue par les français eux mêmes, par exemple le livret A.

Quel est l'évolution du taux du livret A depuis l'explosion de la dette ? Et oui.

La création monétaire appauvrit les pauvres c'est mécanique :

1/Les banques centrales arrosent de monnaie.

2/L’actif monnaie en devient moins attractif.

3/Les pauvres n’ont que la monnaie comme actif.

4/Les riches ont peu de monnaie dans leurs actifs, proportionnellement.

5/le capital des riches, c'est à dire leurs actifs, est valorisé en monnaie.

6/cette valorisation du capital augmente mécaniquement.

7/les inégalités se creusent donc.

Je pense que la véritable croissance est celle résultante de l'innovation et de l’augmentation de la valeur ajoutée.

En France, la croissance est artificielle. Elle a bien fonctionné certes, sur l'après guerre, mais basée sur une démographie positive et le plein emploi.

On ne produit plus rien, au contraire.
Le secteur marchand, celui qui crée de la richesse, stagne depuis le gouvernement Jospin il le semble...
On fait circuler la monnaie par le service.

Alors attention c'est très bien service, justement pour faire circuler la monnaie. Mais sans rien produire, avec un balance commerciale négative, et des fournisseurs étrangers qui se recentrer sur leurs marchés intérieurs, ça se complique...

Ce que j'expose plus haut, c'est que l'impression de la monnaie, faisant baisser l’attractivité des obligations, augmente celui des actions.

Mais il est difficile pour les pauvres d'entrer en bourse. Le ticket est trop important.
Janvier 2021 :

Citation :
Publié par Ron J. Douche Doré
Nous n'avons plus de marché de la dette dans l'UE. C'est à dire que la dette des états membres est aussitôt rachetée par la BCE.
Concrètement, plus aucun investisseur n'achète notre dette.
C'est la situation depuis 1 an, depuis qu'on fait les gros titres sur genre, Evergrande. Mécanisme inventé pour l'occasion où on achète de la dette en créant (formulation simpliste, difficile d'expliquer autrement)

Ne nions pas Evergrande et ses répercussions, mais si on s'affole pour Evergrande, il serait temps de courir en hurlant à la fin du monde dans nos rues de l'UE.

Paradoxalement, certains ici qui pointent le "danger" pour l'économie chinoise refusent, ou sont dans le déni, quant à là où nous en sommes.
Là où nous en sommes, c'est que nous inventons des lois et mettons des mécanismes en place pour retenir l'avalanche, avec une épée de Damoclès de plus en plus lourde.

Le PEPP à lui seul, c'est 1850 milliards depuis le début de la crise Covid : 3,3 milliards d'obligations par jour au rythme actuel.
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/co...gence-20201210
A la lumière d'aujourd'hui, je ne trouve pas cela si "vague" mais plutôt étayé et pertinent, sans me jeter des fleurs.

Et quand je dis que ma réflexion évolue là dessus depuis des années, c'est vérifiable. En... 2014 :
Citation :
Publié par Ron J. Douche Doré
Ce qu'on observe, c'est que les banques centrales interviennent sur plusieurs plans, tels que l'émission de la monnaie, la modification du taux directeur ou du prêt pour les banques en difficulté et autres joyeusetés parfaitement interventionnistes.

On constate ces effets pervers: Les banques commerciales achètent à la banque centrale financée par la dette, et la banque centrale crée de la monnaie pour répondre à la demande. C'est le cercle vicieux de l'inflation.
C'est pourquoi les banques centrales modifient le taux directeurs.

Ce qui est flippant, c'est qu'il est assez simple, même pour le neophyte, d'appréhender que ces organes d'état, que ce soit au niveau national ou européens, ne sont en finalité que des machines à créer de la dette pour payer la dette, mais que personne ne se rebelle face à cet engrenage.

Citation :
Publié par Odessa Silverberg
en vrai vous pensez que le prix des matériaux va baisser ? j'ai un projet de construction mais j'hésite à attendre
C'est l'inverse qui est envisagé actuellement.

Citation :
Publié par Hellraise
Ça doit faire 15 ans que sur Jol la majorité des intervenants prient pour l'inflation.
Soit disant la bras armé de la justice sociale, qui efface les dettes des pays et des pauvres.

L'inflation, c'est l'écrasement des fourmis et la récompense pour les riches en actifs. Et si les salaires suivent, récompense pour les cigales endettées.
Exactement. Et c'est la solution politique la plus lâche pour "réduire" la dette, au dépend de la fourmi.


J'ai envie de vous dire : les boomers sont en train de nous sacrifier.

as planned; 2014 :

Citation :
Publié par Ron J. Douche Doré
Si, tu peux passer de la répartition à la capitalisation.
Ça nécessite le sacrifice de ma génération, la nôtre dirai je en parlant pour la plupart des participants de l'Agora, qui paiera pour celle du baby boom:
-Continuer de payer les actuels retraités de la répartition, car ils sont le gros des votants et tu ne peux être élu sans conserver leurs privilèges.
-Cesser d'inscrire des nouveaux entrants dans la répartition.

Au vu de l'espérance de vie actuelle, si ces mesures étaient appliquées dès aujourd'hui il faudrait une quinzaine d'années pour sortir de la répartition.
La génération des 70 80 prendra de plein fouet l'irresponsabilité de la génération des baby boomers, mais il faut en passer par là si nous voulons mettre un terme à l'endettement.
Si nous conservons le régime actuel, quel avenir offrons nous à ceux qui naissent aujourd'hui?
Nous devons nous sacrifier pour nos enfants, c'est notre responsabilité. Et plus tôt nous le ferons, moins ça fera mal.
C'est exactement ce qui est train de se passer, les boomers ont réélu Macron qui a dit qu'il allait indexer les retraites sur l'inflation, nous avons prolongé depuis avec des milliards et des milliards supplémentaires à éponger.
Un truc qui personnellement m'inquiète avec toute cette histoire c'est le marché immobilier.

L'immobilier en France est devenu absurdement cher un peu partout, ça tenait car les taux étaient bas et que l'Etat avait assoupli les règles d'emprunt, mais là entre la dernière réforme qui ressert méchamment la vis sur les emprunts et les banques qui sont en train de remonter significativement les taux, l'accès au marché immobilier des primo-accédants va devenir de plus en plus hardcore, surtout si l'inflation vient renchérir encore un coup les prix (et vu que le BTP est joyeusement touché, y'a de bonne chance que ça se répercute sur les prix du neuf qui eux-même drivent les prix de l'ancien etc).

Or si les primo-accédants ne peuvent plus rentrer, on va de plus en plus galérer à revendre, et là on risque de voir la bulle immobilière exploser non ?

Je sais pas du tout comment notre économie est exposé à ce risque, mais vu que les subprimes viennent de là, que les espagnols ont mangé ultra cher aussi la dernière fois que leur immobilier à dévisser, je suis vraiment pas serein. D'autant que j'ai commencé à voir passer quelques chiffres, le marché semble être en train de ralentir, ce qui pourrait du coup être un préalable à une baisse non ?

Quand je vois que tout le monde autour de moi considère que la pierre est éternellement sûre et ne peut que grimper, j'espère que nos banques ont pas la même approche quoi. Parce que là, ça risque de faire mal.
Citation :
Publié par Ghalleinne
D'autant que j'ai commencé à voir passer quelques chiffres, le marché semble être en train de ralentir, ce qui pourrait du coup être un préalable à une baisse non ?
Oui, mais pas forcément. L'immobilier c'est tres particulier comme marché. On peut assister a une baisse du volume d'échange, sans que les prix baissent necessairement. Dans tous les cas, les gens ont BESOIN d'un logement. Ma crainte c'est que l'immobilier se fige, et que les locataires soient condamnés à le rester à tout jamais.
Citation :
Publié par Ghalleinne
Or si les primo-accédants ne peuvent plus rentrer, on va de plus en plus galérer à revendre, et là on risque de voir la bulle immobilière exploser non ?
Tant mieux et j'espère que ce sera bien violent genre -50%.

Le prix de l'immobilier est une absurdité et une obscénité sans nom alors qu'il s'agit d'un bien nécessaire à la survie de l'individu. Des millions de gens n'ont tout simplement pas la possibilité d'accéder à la propriété en raison de son coût délirant, et sont donc condamnés à être des locataires à vie qui dilapident le fruit de leur travail pour que des investisseurs/spéculateurs fassent gonfler leur capital avec un risque minime et une rentabilité aberrante.
Citation :
Publié par Ghalleinne
Un truc qui personnellement m'inquiète avec toute cette histoire c'est le marché immobilier.

L'immobilier en France est devenu absurdement cher un peu partout, ça tenait car les taux étaient bas et que l'Etat avait assoupli les règles d'emprunt, mais là entre la dernière réforme qui ressert méchamment la vis sur les emprunts et les banques qui sont en train de remonter significativement les taux, l'accès au marché immobilier des primo-accédants va devenir de plus en plus hardcore, surtout si l'inflation vient renchérir encore un coup les prix (et vu que le BTP est joyeusement touché, y'a de bonne chance que ça se répercute sur les prix du neuf qui eux-même drivent les prix de l'ancien etc).

Or si les primo-accédants ne peuvent plus rentrer, on va de plus en plus galérer à revendre, et là on risque de voir la bulle immobilière exploser non ?

Je sais pas du tout comment notre économie est exposé à ce risque, mais vu que les subprimes viennent de là, que les espagnols ont mangé ultra cher aussi la dernière fois que leur immobilier à dévisser, je suis vraiment pas serein. D'autant que j'ai commencé à voir passer quelques chiffres, le marché semble être en train de ralentir, ce qui pourrait du coup être un préalable à une baisse non ?

Quand je vois que tout le monde autour de moi considère que la pierre est éternellement sûre et ne peut que grimper, j'espère que nos banques ont pas la même approche quoi. Parce que là, ça risque de faire mal.
Mécaniquement on peut anticiper un crack immobilier.

3 points sont identifiables même sans s'y connaître particulièrement :

1 - Les prix de l'immobilier sont en train de stabiliser dans certaines villes, notamment les logements anciens, voire sont en baisse.
2- Les ventes de l'ancien reculent, et ça s'accélère. Baisse de l'offre tant que la demande effective (ceux qui ont les moyens).
3 - Les vendeurs sont donc obligés de commencer à baisser les prix.

Ce qui ne suffit pas pour faire un crack en soi, mais le problème, c'est que les taux remontent. Or les ménages français sont endettés. Certains doivent absolument vendre, ils vont donc devoir baisser leur prix. Et quand dans un quartier tu baisses les prix de quelques maisons, tu fais mécaniquement baisser le prix du reste sur le marché.

Les vendeurs qui le peuvent vont attendre pour vendre, les acheteurs pour qui les taux vont être trop haut vont attendre pour acheter.

On peut envisager que le moteur "serre". Un crack quoi.

Néanmoins ça reste plein d'exceptions locales. Par exemple une nouvelle ligne de TGV et tu inverses une tendance locale.
On a bien fait d’acheter avec mon mari en 2019, juste avant la découverte du Covid. J’ai bien bénéficié des largesses de ma banque à l’époque pour avoir le prêt parce que maintenant on aurait eu besoin de presque 3 fois les apports dont on disposait à ce moment pour débloquer le prêt, et vu qu’on a qu’un seul salaire qui rentre ce serait mort pour acheter aujourd’hui. Et la gueule des taux a du bien changer aussi… on s’était dépêché d’ailleurs parce qu’on savait que ça risquait de péter sous peu.

L’inflation pour les familles comme la mienne (peu d’argent qui rentre mais peu qui sort aussi car on a orienté notre mode de vie de cette façon) c’est une calamité clairement, on va perdre le peu de moyen qu’on avait de mettre de côté. Enfin bon, au moins on aura pu profité de l’immobilier accessible et des taux bas mais je plains les prochains primo accédants par contre, les gagnants vont encore être les boomers surtout ceux qui ont des lots d’appart à faire louer.
Citation :
Publié par Saurdholion
Tant mieux et j'espère que ce sera bien violent genre -50%.

Le prix de l'immobilier est une absurdité et une obscénité sans nom alors qu'il s'agit d'un bien nécessaire à la survie de l'individu. Des millions de gens n'ont tout simplement pas la possibilité d'accéder à la propriété en raison de son coût délirant, et sont donc condamnés à être des locataires à vie qui dilapident le fruit de leur travail pour que des investisseurs/spéculateurs fassent gonfler leur capital avec un risque minime et une rentabilité aberrante.
Oui mais ce qui se produira, c'est que ceux qui ont vu leurs actifs boursier augmenter avant le crack immobilier feront les soldes à -50% en cash sur le dos du petit travailleur endetté qui lui a été obligé de vendre.

Là où tu te plantes, c'est sur l'offre. Ce n'est pas parce le crack peut se déclencher qu'il y aura des offres partout. Ce qu'on constate c'est une baisse de la demande (effective) ET de l'offre.

Du coup les vendeurs désespérés vont prendre l'acheteur qui a du cash, pas le locataire qui doit faire un crédit.
Citation :
Publié par Ron J. Douche Doré
Mécaniquement on peut anticiper un crack immobilier.

3 points sont identifiables même sans s'y connaître particulièrement :

1 - Les prix de l'immobilier sont en train de stabiliser dans certaines villes, notamment les logements anciens, voire sont en baisse.
2- Les ventes de l'ancien reculent, et ça s'accélère. Baisse de l'offre tant que la demande effective (ceux qui ont les moyens).
3 - Les vendeurs sont donc obligés de commencer à baisser les prix.

Ce qui ne suffit pas pour faire un crack en soi, mais le problème, c'est que les taux remontent. Or les ménages français sont endettés. Certains doivent absolument vendre, ils vont donc devoir baisser leur prix. Et quand dans un quartier tu baisses les prix de quelques maisons, tu fais mécaniquement baisser le prix du reste sur le marché.

Les vendeurs qui le peuvent vont attendre pour vendre, les acheteurs pour qui les taux vont être trop haut vont attendre pour acheter.

On peut envisager que le moteur "serre". Un crack quoi.

Néanmoins ça reste plein d'exceptions locales. Par exemple une nouvelle ligne de TGV et tu inverses une tendance locale.
En ce moment, en effet, ce sont un peu tous les feux rouges qui sont en train de s'allumer. C'est un peu comme la sensation dans les montagnes russes, quand le wagon est en train de ralentir et de se stabiliser au point haut de son ascension, et que tout semble bien aller, mais que tu flippes légitimement sur la dégringolade qui se profile, et que tu ne sais pas encore trop si tu vas faire partie de ceux qui pour qui ça va être un kiff' intégral, ou si tu es du camp de ceux qui vont pleurer leur mère de se retrouver là.

En tout cas, j'ai l'impression de retrouver cette ambiance 2008-2009, juste avant le dernier krach (plutôt que "crack", d'ailleurs) de l'immobilier. Dans mon secteur, sur les appartements les moins désirés (typiquement, l'immeuble années 70, avec max de charges), ce fut effectivement du -50% sur les prix. Les maisons, et les appartements dans l'ancien, ayant au contraire plutôt bien résisté (parce qu'il y a eu dans le même temps une chute vertigineuse du nombre de transactions ; les vendeurs qui le pouvaient attendant des jours meilleurs - ce qui faisait que les quelques ventes qui se faisaient encore, se faisaient pas bien en-dessous du prix antérieur, par rareté de la demande mais aussi par rareté concomitante de l'offre).

Mais si l'ambiance "pré-fin du monde" semble similaire, d'autres choses n'ont rien à voir. A l'époque, tout était parti d'une crise financière. Là, on est quand même face à une inflation sévère (et avec le coût de l'essence, la baraque familiale à perpét' qu'on s'arrachait post-confinement, elle fait de moins en moins rêver, sauf cas de télétravail), avec un risque de crise économique majeure (et toute la vague de chômage que cela peut impliquer). Et surtout, le coût du neuf se prend une inflation faramineuse également, en coût de revient. En 2009, avec peu ou pas d'inflation, il y a effectivement eu plein de bonnes affaires qui ont été faites, pour ceux qui pouvaient acheter cash ce qui était bradé. Pas sûr que ce soit la même ce coup-ci.

De toute façon, c'est toujours plus facile d'expliquer après coup ce qui s'est passé, que d'anticiper à l'avenir ce qu'il va se passer.
A noté aussi que la très forte hausse des matériaux peut avoir un effet bénéfique sur l'ancien au détriment du neuf.

Le principal perdant serait l'Etat, car l'immobilier reste une sacré vache à lait fiscale et une baisse des prix et ou du volume de transaction serait catastrophique.
Citation :
Publié par Caepolla
. En 2009, avec peu ou pas d'inflation, il y a effectivement eu plein de bonnes affaires qui ont été faites, pour ceux qui pouvaient acheter cash ce qui était bradé. Pas sûr que ce soit la même ce coup-ci.
Point intéressant. Je pense l'inverse, j'ai vu des gens gagner énormément en bourse qui n'attendent que de convertir dans l'immobilier sur un bonne grosse baisse.

Fait un peu ironique : un de mes clients, marchand de matériaux, avait un stock énorme. Il a tout vendu en 2020-2021, puis il a fermé, et il s'est établi en tant que marchand de bien. Là il guette une baisse des immeubles en centre-ville, baisse qui est déjà engagée.
Citation :
Publié par I Juls I
A noté aussi que la très forte hausse des matériaux peut avoir un effet bénéfique sur l'ancien au détriment du neuf.

Le principal perdant serait l'Etat, car l'immobilier reste une sacré vache à lait fiscale et une baisse des prix et ou du volume de transaction serait catastrophique.
Le très gros des "frais de notaire" va dans la poche des collectivités locales, et non celle de l'Etat. Cela étant, lors du premier confinement, lorsque le marché immobilier s'est trouvé en quasi-arrêt pour deux mois, ça commençait à gueuler dans certaines collectivités, justement parce que l'assèchement de cette ressource tapait quand même bien sévèrement sur leur budget, déjà bien serré en temps normal.
Pour donner un ordre de grandeur, sur mon département. En 2021 :
- les "frais de notaire", plus exactement "les droits de mutation à titre onéreux", ont rapporté autour de 115 millions,
- le budget "social" (RSA, APA, ASE, etc. - puisque toute la question solidarité et minima sociaux, dépendance des seniors, aide à l'enfance, se trouve dans le budget des départements) est de 462 millions.

Ce qui fait quand même un peu peur de savoir que tout le volet "solidarité" au sens large est financé à 25% par la rente immobilière.
Citation :
Publié par Caepolla
Pour donner un ordre de grandeur, sur mon département. En 2021 :
- les "frais de notaire", plus exactement "les droits de mutation à titre onéreux", ont rapporté autour de 115 millions,
- le budget "social" (RSA, APA, ASE, etc. - puisque toute la question solidarité et minima sociaux, dépendance des seniors, aide à l'enfance, se trouve dans le budget des départements) est de 462 millions.

Ce qui fait quand même un peu peur de savoir que tout le volet "solidarité" au sens large est financé à 25% par la rente immobilière.
Très intéressant merci.

Quel département ?
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