Salut camarade,
Je suis perdu face à ma fragilité du coup j'aimerai savoir comment toi, tu réagirais.
P'tit récap:
J'ai été promu comme responsable de mon département, statut cadre et tutti quanti. J'avais le Saint Graal.
Malheureusement, j'ai accepté la promotion sous conditions (notamment pour avoir de la latitude, parce que ça sert à rien d'être "chief of" si tu retrouves qu'à appliquer les desiderata d'un CEO). Dans la mesure où très clairement ces conditions n'étaient pas respectées je suis allé discuter avec mon CEO sans
bullshit.
A ma grande stupéfaction, la discussion était constructive, le point de vue des uns et des autres entendus. Il est d'accord pour me faire une RC. Je voyais déjà mes rêves se réaliser : pôle emploi, alcoolisme, assistanat (et accessoirement travailler sur des projets qui me tenaient à cœur).
Je pensais qu'on était d'accord sur le désaccord. Sauf qu'il ne m'a pas donné de nouvelles, du coup je relance gentiment. Mon appel resté lettre morte. La responsable RH relance, sans succès.
Et depuis quelque temps, il me parle super mal. Je reste calme car je veux qu'il signe mon sésame. Quand je dis qu'il me parle mal, c'est pas "houlalala petit Carmi c'est pas très très gentil tout ça" mais c'est à base de "Carmi nettoie ma table" (après qu'il ait déjeuné). Oui, j'ai du nettoyer sa table. SA TABLE. Devant toute mon équipe. Si c'était dit gentiment, ça m'aurait déjà fait chier (j'vais pas vous le cacher) mais me parler ainsi c'est juste ajouter l'insulte à l'injure.
Il communique avec moi qu'à base de "Prénom + verbe + COD". Parfois, c'est juste "fait-si", “fait-ça”.
Du coup, je me dis "ARRÊT MALADIE ", mais je me dis que ça va pas être bon pour mon objectif final : la signature de ma RC. Je lui dis : "excuse-moi, mais si tu as 2 minutes pourrais-t-on s'il te plait parler de ma RC afin que l'entreprise puisse avancer sur ce dossier ?"
Il me dit " ok". Je me dis "trop bien". "Pour combien tu restes?" qu’il me dit. Moi, drapé dans ma dignité, je lui réponds "ce n’est pas une question d’argent", il me répond tout de go, "ton salaire + 20%", je réponds avec un sourire et un non de la tête (et du coeur!), il me dit "ton salaire + 30%".
Du coup je refuse l'offre.
Tout ce laïus pour me demander qu’est-ce que je dois faire ?
- Démissionner, trouver un autre travail, et oublier en plus de où j’ai mis mes clefs, mes espoirs et mes rêves ?
- Réussir à lui faire signer ma RC. Mais comment ?
Clairement, je veux pas démissionner, déjà parce que j’ai 3 mois de préavis. Et 3 mois, c’est long comme l’éternité. De deux, parce qu’il gagnerait. Gagnerait de m’avoir mis à bout.
Alors bien sûr, que j’ai des milliards de façon de faire du leverage sur lui, tellement l’entreprise est plus proche d’une république bananière qu’un kibboutz israélien. Mais bon, une fois encore c'est pas ma philosophie.
La chose ridicule, c’est qu’on licencie jamais les salariés. On est une start-up. On est une famille. On fait des RC. Entre d’autres termes : on flippe des Prud’Hommes.
Il suffirait donc que j’arrête de fournir ma force de travail. Que je fasse des erreurs exprès. Que je devienne un boulet. Malheureusement, c’est toujours pas ma philosophie. De deux, je sais que cela aura un impact extrêmement négatif sur mon département. Alors que je suis entouré de gens formidables, et qu’ils méritent mieux que la caricature de moi-même. J’ai pas envie que cette non-stratégie puisse leur causer du tort. Bref, j’ai envie qu’ils soient dans de bonnes conditions et qu’ils restent crédibles.
Du coup, je suis bloqué. J’ai l’impression de payer mon “bon travail”, alors que si j’avais fait de la merde, il aurait signé ma RC de deux mains: "tchao pantin".
J’en appelle à vos conseils. Vos lumières. Votre instinct de survie. Vous feriez quoi vous?
Carmi.
PS2: Cette expérience m'a pas réconcilié avec le patronat, déso pas déso.