[wiki] Agriculture et alimentation en France et dans le monde

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Citation :
Publié par Jenmir
Ce fameux état libéral où les dépenses publiques arrivent à 50% du PIB, record mondial.
ça c'est surtout parce que l'Etat, quelque soit les gens au pouvoir, est géré avec le cul. Malgré les énormes budgets de certains ministères, les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) ne sont pas assez nombreux, pareil pour le personnel des urgences hospitalières, tous les ans la Cour des Comptes publie une longue liste des gaspillages de l'argent public...
L'Europe peut revenir sur le Mercosur pour "protéger" son agriculture mais il faudra pas venir pleurer si les autres continent/pays vont dans le protectionnisme.
C'est une solution possible mais il faudra l'assumer niveau politique et sociétale. les agriculteurs devront compenser autrement.

Le monde change et continuer 'agriculture intensive sous subventions de la PAC ne fonctionnera pas.
Il faudra faire plus local, plus petit et de meilleur qualité.
Il ne risque d’y avoir que deux issues possible à la situation de l’agriculture en Europe.
Soit l’UE et les gouvernements ne répondent qu’avec des subventions pour perfuser le secteur tout en continuant d’importer pour maintenir des prix bas et continuer d’espérer avoir de la croissance hypothétique, qui s’en suivra la fin de l’agriculture tel que nous la connaissons.
Les parcelles seront racheté par de gros industriels et y mettront des ouvriers agricoles pour les exploiter.

Soit il y a un renversement de table de l’UE ou de certain gouvernement par la population qui remet en question en même temps pas mal de problématique de l’UE et de la souveraineté des pays qui la compose, avec un gros changement de système mais avec un passage à vide le temps que tout se régule (ou pas).
Citation :
Publié par Leni
Et en enlevant les aides publiques aux entreprises ? (tout inclus hein donc largesses fiscales, remises sur sanctions fiscales, coût des emprunts...)
À la louche tu réduis l'écart entre les courbes des dépenses et des recettes de 6 points de PIB la première année.

À partir de la seconde année, la PIB s'effondre progressivement parce que les produits français doivent intégrer des coûts supplémentaires (les plus ou moins 6 points de PIB que tu as économisés la première année, soit environ 160 milliards d'euros), ce qui rend plus attractif la consommation de produits étrangers (tant sur le marché domestique français qu'à l'international). Donc en proportion du PIB la dépense publique (même en admettant qu'elle n'augmente pas en valeur absolue) croît fortement et les recettes fiscales se tassent puisqu'il y a moins de valeur ajoutée en France pour payer les revenus taxables, pour investir dans la production future, pour générer les taxes, impôts et cotisations indispensables au financement de notre modèle social.
Citation :
Publié par Silgar
À la louche tu réduis l'écart entre les courbes des dépenses et des recettes de 6 points de PIB la première année.

À partir de la seconde année, la PIB s'effondre progressivement parce que les produits français doivent intégrer des coûts supplémentaires (les plus ou moins 6 points de PIB que tu as économisés la première année, soit environ 160 milliards d'euros), ce qui rend plus attractif la consommation de produits étrangers (tant sur le marché domestique français qu'à l'international). Donc en proportion du PIB la dépense publique (même en admettant qu'elle n'augmente pas en valeur absolue) croît fortement et les recettes fiscales se tassent puisqu'il y a moins de valeur ajoutée en France pour payer les revenus taxables, pour investir dans la production future, pour générer les taxes, impôts et cotisations indispensables au financement de notre modèle social.
Je ne comprends pas, est-ce que la France était moins industrialisée quand on consacrait trois fois moins d'argent aux aides ? Le chômage était-il significativement plus élevé ?

Par ailleurs qu'est-ce qui nous prouve que ces 160 € milliards d'euros d'aide sont utiles dans leur intégralité pour permettre aux entreprises françaises de proposer des produits compétitifs aux consommateurs et embaucher et payer des impôts en France ?
Je pointais il y’a quelques posts là schizophrénie française on en a encore une belle démonstration avec ce sondage tout frais.


Citation :
Entre les Français et les agriculteurs, c’est l’amour vache

SONDAGE EXCLUSIF. Selon l’enquête réalisée par Cluster 17 pour « Le Point », les Français soutiennent massivement la mobilisation… tout en réclamant plus de normes.

À l'issue d'une semaine de mobilisation intense des agriculteurs, le soutien des Français reste massif : 85 % des sondés appuient le mouvement de contestation. Une unanimité qui complique les marges de manœuvre du gouvernement, mal à l'aise à l'idée d'employer la force publique pour mettre fin aux troubles, alors qu'une majorité de Français (68 %) soutient également les blocages d'axes routiers. Solidaires, oui… mais pas forcément pour les bonnes raisons !

[…]

« Les agriculteurs sont appréciés, notamment, parce qu'ils sont perçus comme des moins-que-rien du système, analyse Stéphane Fournier, directeur d'étude à Cluster17. Ils sont vus comme des exploités, sur le dos desquels d'autres se font de l'argent et qui vivent dans la misère. » Ainsi, 94 % des sondés, soit une proportion écrasante, considèrent que les agriculteurs sont les jouets « des industriels et de la grande distribution », et 93 % les voient comme des « victimes des lobbies de l'agrobusiness ».

À l'inverse, une minorité de Français seulement (48 %) admettent que les agriculteurs « n'ont pas d'autre choix » que d'utiliser pesticides et engrais pour assurer leur production… En clair : quand les agriculteurs (dont le revenu moyen se situe au-dessus de la médiane des Français, selon l'Insee) se plaignent de normes environnementales de plus en plus contraignantes et de revenus rongés par les restrictions imposées à leurs productions, l'opinion préfère voir dans leurs malheurs la main de l'agrobusiness. Et plaide… pour plus de contraintes !

Le décalage entre le discours et le comportement des consommateurs

Ainsi, en dépit de leur soutien affiché, 78 % des sondés réclament que l'utilisation des pesticides soit réduite de 50 % d'ici 2030, et 68 % jugent souhaitable d'atteindre « 25 % des terres cultivées en agriculturebiologique », alors que ces deux sujets figurent en tête des préoccupations pointées par les manifestants – qui alertent sur la disparition prochaine des cultures de cerises, d'épinards, de noisettes, d'endives, de betteraves, etc., faute de protection des cultures ; l'agriculture biologique s'enfonçant, elle, dans la crise faute de clients.

« La question des coûts de production, beaucoup plus élevés en France qu'ailleurs en Europe, et renchéris par des normes environnementales toujours plus exigeantes, échappe totalement aux Français, qui sont surtout focalisés sur le pouvoir d'achat, en miroir de ce qu'ils vivent, souligne le politologue Eddy Fougier, spécialiste du monde agricole. Le public tend à considérer, à tort, les agriculteurs comme des individus subventionnés pour entretenir le paysage plutôt que comme des acteurs économiques. »

La période actuelle, qui voit les agriculteurs enfin entendus sur les plateaux de télévision, changera-t-elle une perception largement passéiste ? « Le décalage entre le discours des consommateurs et leur comportement d'achat, qui favorise les produits moins chers importés, éclate au grand jour, juge le spécialiste. Un basculement est en train de s'opérer, au moins dans les médias. » Rien ne dit qu'il soit durable ni qu'il se traduise, demain, par une réelle prise de conscience des réalités du monde agricole dans l'opinion publique.

Bref, les Français soutiennent les agriculteurs et veulent qu’ils aient gains de cause mais les traiteront de salauds de riches/profiteurs ou d’empoisonneur si ils appliquent ce qu’ils réclament depuis des années.
Et réclament des normes de produits qu’ils n’achètent même pas à cause du prix final due à ces même normes…
Citation :
Publié par Curufinwe Melwasul
L'Europe peut revenir sur le Mercosur pour "protéger" son agriculture mais il faudra pas venir pleurer si les autres continent/pays vont dans le protectionnisme.
Mais y a que l'Europe qui ne fait pas dans le protectionnisme, et depuis 40 ans en fait... Y a pas plus protectionniste que les USA où la Chine .
Citation :
Publié par derioss
Évidemment, les agriculteurs
Je pense que "les agriculteurs" est un mauvais angle. Il y a plein d'agriculteurs différents aux intérêts divergents. Le lobby viticole est par exemple très favorable à l'accord avec le MERCOSUR, alors que les producteurs de viande y sont farouchement opposés.
C'est le principal souci dans cette histoire.

"Les écolo" ont aucun problème pour soutenir "les agriculteurs"… sauf que "les agriculteurs" sont représentés majoritairement par des "industriels".
Et au final, les normes qui sont détricotées sont celles qui n'avantagent que ces derniers.

L'edito de la présidente de Que choisir est assez limpide : https://www.quechoisir.org/billet-de...cides-n116066/

Citation :
Alors que la révolte paysanne gronde, les syndicats agricoles multiplient les demandes au Gouvernement. Certaines de ces revendications sont portées de longue date par l’UFC-Que Choisir, telles que l’application de la Loi Egalim pour obtenir des prix rémunérateurs en rapport avec les coûts de production agricole ou encore l’abandon des accords bilatéraux (Mercosur, Nouvelle Zélande) qui ouvrent toutes grandes les portes du marché français à des produits alimentaires ne respectant pas nos normes sanitaires et environnementales.

En revanche, d’autres exigences, soutenues plus particulièrement voire spécifiquement par la FNSEA, sont proprement scandaleuses. Dans un document appelé "Retrouver la liberté d’entreprendre" (1) on trouve un florilège de demandes parfaitement inadmissibles, comme par exemple l’abandon pur et simple des zones de non-traitement des pesticides à proximité des habitations (la liberté d’asperger les riverains, je suppose), un moratoire sur l’interdiction des pesticides jugés dangereux (c’est-à-dire la liberté de polluer avec des substances hautement toxiques) ou encore l’accélération de constructions des stockages d’eau (la liberté de faire main basse sur une ressource en voie de raréfaction !).
Ces demandes sont d’autant moins légitimes qu’elles ne font pas partie des griefs exprimés par la base. D’ailleurs, la construction des bassines ne bénéficierait qu’à une très faible minorité d’exploitations, l’irrigation n’étant pratiquée que sur 5 % de la surface agricole française. On voit bien qu’il s’agit d’une revendication catégorielle émanant d’une fraction d’agriculteurs cherchant à surfer sur la vague de mécontentement. Quant aux pollutions en pesticides, je voudrais rappeler à Arnaud ROUSSEAU, Président de la FNSEA, que près d’un demi-million de consommateurs français boivent une eau contaminée au-delà des limites définies par la réglementation européenne et ce malgré la coûteuse dépollution - au bas mot un milliard d’euros par an - intégralement payée par les consommateurs ! Je tiens également à lui rappeler que ce coût, déjà considérable, sera encore amené à augmenter fortement dans les prochaines années, du fait des nouveaux pesticides particulièrement toxiques (métolachlore, chlorothalonil…) que les agences régionales de santé découvrent de plus en plus régulièrement dans les prélèvements d’eaux soi-disant "potables".
Message supprimé par son auteur.
Perso ce qui me fait doucement marrer quand même, c'est que quand on compare des salaires, qu'on parle d'égalité dans d'autres domaines, tout de suite ya ceux qui viennent mettre des hola avec "le nivellement par le bas".
Si on parle de faire des voitures moins puissantes, de limiter certains usages, on vient nous parler de liberté, de progrès. Qui accepterai qu'il n'y ai plus de scanner dans les hopitaux, qu'on roule tous dans des voitures sans airbag, on viendrait nous parler de notre esperance de vie, de la vie des hamish, des "silex-silex qui sont contre le progrès".

Mais concernant les agriculteurs, hormis la confederation paysanne qui est inaudible a coté des gros syndicats, ca demande pas plus de vertues dans le monde agricole, non non, pas du progrès, pas du confort pour les gens, non. Ca veut plus d'aides, moins de contraintes, et pouvoir produire comme ce qui se fait de pire sur terre pour etre "competitifs".
Que les agriculteurs puissent etre fier de leur metier, osef.
Que les consommateurs puissent content de leur agriculteurs qui les nourrissent, osef.
Qu'on avance plutot que regresser vers ce qu'on peut faire de pire en matiere de pratiques agricoles avec le meme je m'en foutisme qu'apres guerre, osef.

Ce que veulent la FNSEA et ceux qui vont dans leur sens c'est ca :
Ouvrez google map, sans zoomer ni rien, on obtient ca :
284376-1706822815-1503.png
En france hormis quelques forets et les alpes, on identifie pas grand chose, les landes, la montagne noire, je ne sais quoi au dessus de "France"...
En espagne, a droite de l'ecriture "gibraltar", en bord de mer, on peut voir une petite tache blanche pas normale, si si si, ici :
284376-1706823033-3506.png
C'est de la que viennent "nos" légumes espagnols :
284376-1706823156-2210.png

Citation :
Mer de plastique

Plus de 35 000 hectares de terres sont recouvertes par ce que les Espagnols appellent des « invernaderos » (les serres), également appelés collectivement « el mar de plástico » (« la mer de plastique »). De cette culture sous serre résulte la plus grande production de légumes pour les pays d'Europe du Nord en saison hivernale. La production en légumes dans ces serres est de 3 millions de tonnes par an.[réf. nécessaire]

Situées sur un site originellement aride et impropre à la culture, ces serres sont à l'origine de nombreux débats dans la société espagnole aujourd'hui.

Sur le plan écologique, les serres posent de gros problèmes principalement pour trois raisons :

la rareté de l'eau dans les nappes phréatiques de la région obligent les agriculteurs à importer 80 % de l'eau qu'ils utilisent, et l’eau puisée dans les nappes les dégradent ;
l’utilisation de pesticides pour protéger les plantes et de produits phytosanitaires pour fortifier les sols et les enrichir sont extrêmement néfastes pour l'environnement et pour les humains qui les utilisent à longueur de journée ;
les déchets plastiques produits sont énormes et une partie finit par polluer l'environnement.
Sur un plan économique, ces serres permettent à l'Espagne d'exporter un grand nombre de produits et emploient de nombreuses personnes. Néanmoins, 80 000 des employés sont des immigrés, parmi lesquels plus de 40 000 clandestins. La plupart de ces travailleurs vivent dans des bidonvilles insalubres.
https://www.wikiwand.com/fr/Poniente...r_de_plastique

Pour comparer, au total, en france, la production légumière représente 31 000 entreprises, réparties sur 202 000 hectares (dont 7 500 ha sous serres et abris froids). Avec un volume de 5,5 millions de tonnes, elle dégage un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros.
Ils ont, en une zone, 5 fois plus de serres que toute la france reunni. Une reussite en ecologique, une reussite qualitativement parlant, une reussite en terme de droits humains/du travail.
C'est ca que veulent ceux (certains agriculteurs les premiers, pas les plus petits a n'en pas douter) qui appellent a plus de deregulation pour arriver a produire au meme prix et "pouvoir vivre de son metier"?
Citation :
Publié par -Interfector-
Mais concernant les agriculteurs, hormis la confederation paysanne qui est inaudible a coté des gros syndicats, ca demande pas plus de vertues dans le monde agricole, non non, pas du progrès, pas du confort pour les gens, non. Ca veut plus d'aides, moins de contraintes, et pouvoir produire comme ce qui se fait de pire sur terre pour etre "competitifs".
C'est pas du tout ce que j'ai compris de leurs demandes. Ils ne demandent pas d'aides mais de pouvoir vivre de leur travail. Basiquement ce qu'ils réclament c'est l'arrêt de la concurrence déloyale: les produits qui les concurrencent ne sont pas soumis aux même normes qu'eux. Elle est là la principale réclamation. Après nivellement par le bas ou par le haut, l'histoire ne le dit pas. Mais y'a sans doute un juste milieu à trouver entre les serres espagnoles et les amish non ?
Le truc c'est que je ne suis pas sur qu'ils demandent la même chose: le céréalier qui a 500ha dans la Beauce, il a pas les même problèmes que l'éleveur de vache laitière en Bretagne, qui aura pas les même demandes que les maraîchers dans le Lot, qui eux même ont pas les même problèmes qu'un petit céréalier de 80-100ha qui eux mème vivent dans un autre monde que les grands viticulteurs de Bourgogne.

Bon quand on connait le salaire du président de la FNSEA et son activité avant, on se doute bien dans le sens de qui les les négociations ont tourné.
Clairement c'est le truc qu'on voyait venir dès qu'il a pointé le bout de son nez et c'est très regrettable. Mais ça reste de la recup'. J'ai pas l'impression que le mouvement soit parti des "gros" et les interviews que j'ai entendues avaient en commun la concurrence déloyale.
Citation :
Publié par Sakka Purin
Clairement c'est le truc qu'on voyait venir dès qu'il a pointé le bout de son nez et c'est très regrettable. Mais ça reste de la recup'. J'ai pas l'impression que le mouvement soit parti des "gros" et les interviews que j'ai entendues avaient en commun la concurrence déloyale.
Force est cependant de constater que ce qui semble mettre fin au mouvement c'est l'autorisation de continuer à utiliser des pesticides, ce qui va permettre aux gros agriculteurs industrialisé de ne pas voir leurs profits baisser un peu.
Les petits éleveurs eux resteront dans la même merde noire.
Citation :
Publié par Bjorn
Force est cependant de constater que ce qui semble mettre fin au mouvement c'est l'autorisation de continuer à utiliser des pesticides, ce qui va permettre aux gros agriculteurs industrialisé de ne pas voir leurs profits baisser un peu.
Les petits éleveurs eux resteront dans la même merde noire.
Tu caricatures. Personnellement ce n'est pas ce que j'ai lu et entendu. Oui les pesticides font partie de l'ensemble de mesures pensé pour sortir de la crise et c'était nécessaire. Mais ce n'est pas le seul aspect. On a notamment beaucoup parlé de la loi egalim et de son application qui faisait défaut. Maintenant c'est vrai qu'il n'y a pour le moment sur ce point que des paroles (dur de faire mieux en si peu de temps) et qu'il reste à voir si des actes vont suivre. J'ose espérer que la situation sera prise au sérieux par nos décideurs mais c'est mon côté naïf qui parle.

Pour ce qui est des éleveurs, je demanderai à mon cousin quand je le verrai pour savoir ce qu'ils en pensent dans son milieu (éleveur de bovins et canards). Possible qu'ils se soient fait enfler j'en ai pas la moindre idée.
Citation :
Publié par Bjorn
Force est cependant de constater que ce qui semble mettre fin au mouvement c'est l'autorisation de continuer à utiliser des pesticides, ce qui va permettre aux gros agriculteurs industrialisé de ne pas voir leurs profits baisser un peu.
Les petits éleveurs eux resteront dans la même merde noire.
Je trouve ton commentaire bizarre, tous les agriculteurs utilisent des pesticides. Personne n'aime voir sa production bouffée à moitié par la faune locale, même si ledit pesticide est "naturel".
Citation :
Publié par Estal'exilé
Je trouve ton commentaire bizarre, tous les agriculteurs utilisent des pesticides. Personne n'aime voir sa production bouffée à moitié par la faune locale, même si ledit pesticide est "naturel"
C'est un peu résume si tu veux mais c'est bien avant tout la mise en pause du plan visant à réduire l'utilisation des pesticides qui a le plus d'impact sur la grogne. Surtout ça satisfait la FNSEA.

https://www.lesechos.fr/politique-so...icides-2073499

Globalement les principales mesures sont quand même pas vers moins de globalisation et d'agriculture plus raisonnée mais bien vers la possibilité de continuer l'agriculture intensive et appliquer les mêmes méthodes. C'est assurément pas ce que réclamait tous les manifestants, mais c'est bien ce qui a été acte et ce qui satisfait la FNSEA et tarit le mouvement.
D'ailleurs le gouvernement nous ressort le fameux écologique punitive, thème plutôt cher à la droite capitalistique.

https://www.google.com/amp/s/www.lat...5.html%3famp=1
Citation :
Publié par Leni
Je ne comprends pas, est-ce que la France était moins industrialisée quand on consacrait trois fois moins d'argent aux aides ? Le chômage était-il significativement plus élevé ?

Par ailleurs qu'est-ce qui nous prouve que ces 160 € milliards d'euros d'aide sont utiles dans leur intégralité pour permettre aux entreprises françaises de proposer des produits compétitifs aux consommateurs et embaucher et payer des impôts en France ?
Bah Leni... Je ne vais pas t'expliquer ce que tu sais déjà.

Il ne t'a pas échappé que ces dernières décennies la France a poursuivi deux objectifs contradictoires avec :
- d'une part une augmentation continue des prestations de son modèle social (5ème semaine de congés payés, 39 heures puis 35 heures, régimes de retraites décorrélés des réalités démographiques et économiques, augmentation continue des dépenses de santé, multiplication des aides sociales et des prestations sociales, etc.) qu'il faut financer et qui pèsent sur les entreprises ;
- d'autre part une large ouverture à la concurrence internationale (au travers du marché unique européen et de la multiplication des traités de libre-échange) et une acceptation totale des effets de la mondialisation qui a mis en concurrence les entreprises en faisant des coûts de production les déterminants majeurs de la compétitivité des Etats.

Aussi ces aides aux entreprises ne sont pas (dans la grande majorité des cas) des cadeaux. Elles sont juste la contrepartie d'un modèle social dont le coût pèse lourdement sur les entreprises (soit par leurs contributions directes, soit par les revenus qu'elles versent qui sont eux-mêmes fiscalisés plus tard) comparativement à leurs concurrentes. Schématiquement, toute aide perçue permet de financer des coûts (investissements, salaires, consommations, charges diverses, impôts, etc.) qui, autrement, devraient être intégrés dans le prix final.

Regardons les alternatives qui s'offrent à nous :

Soit nous multiplions les mesures protectionnistes (barrières tarifaires et barrières non-tarifaires) pour préserver nos entreprises de la concurrence internationale. Cette solution marche très bien pour le marché domestique puisque, par construction, les productions étrangères doivent être moins compétitives que les productions nationales. Cette solution fonctionne déjà beaucoup moins bien à l'international puisque les Etats ont tendance à répondre aux barrières tarifaires et non-tarifaires par des mécanismes équivalents pour protéger leurs propres marchés domestiques.

Soit nous baissons significativement le poids de notre modèle social pour le ramener à quelque chose de comparable à ce qui existe chez nos principaux concurrents. Pré-covid, les dépenses publiques représentaient plus de 55% du PIB en France, 45% en Allemagne, 42% aux Pays-Bas, 36% aux Etats-Unis, etc.. Cela suppose de faire l'économie de plus de 10 points de PIB, soit pas loin de 300 milliards d'euros pour nous aligner plus ou moins sur l'Allemagne. Politiquement c'est mort, nous ne le ferons jamais.

Soit nous essayons de compenser avec des aides publiques ciblées les coûts spécifiques et distinctifs (retraites plus longues et plus généreuses, temps de travail annuel plus faible, éventail de services publics et de prestations sociales plus étendu, etc.) de notre modèle social par rapport aux modèles sociaux de nos principaux concurrents. C'est ce choix qui a primé à partir de 1983 avec le CIR et c'est cette dynamique qui a été renforcée à chaque amélioration sociale. C'est, je crois, la moins mauvaise solution à défaut d'être satisfaisante intellectuellement.

Personnellement, je préférerai que l'on fasse un choix clair entre les deux premières alternatives :
- soit un libéralisme assumé (modulo les nécessités de combattre les externalités négatives, notamment environnementales), qui me semble d'ailleurs correspondre aux meilleures intentions pour se réaliser et se dépasser dans la vie ;
- soit un protectionnisme européen si l'on veut rester dans l'UE, soit un protectionnisme français si l'on estime que l'UE n'est plus un projet désirable.

Et d'ailleurs, puisque l'on est sur le fil dédié à l'agriculture, ce que j'écris était exactement l'orientation de la PAC et du GATT jusqu'à ce que les Etats membres non agricoles et très exportateurs obtiennent au niveau de l'UE la baisse progressive des mesures de protectionnisme européen sur les produits agricoles au profit de traités de libre échange qui permettaient d'accéder aux marchés domestiques d'Etats tiers qui étaient autrement fermés par des barrières tarifaires et non-tarifaires.

Les Etats membres ont ainsi d'une part augmenté la perméabilité du marché européen aux productions agricoles étrangères au travers de multiples accords de libre-échange et d'autre part réduit les budgets de la PAC assez significativement ces dernières années...
32552-1706874769-1678.png
...et aujourd'hui c'est une cause réelle de perte de compétitivité de nos agriculteurs.

J'espère avoir répondu à ta question, mais je doute t'avoir appris quoique ce soit que tu ne saches déjà.

Dernière modification par Silgar ; 02/02/2024 à 13h04.
Message supprimé par son auteur.
Bah ces derniers jours le gouvernement a clairement fait le choix, sans l'assumer, de l'économie à l'ancienne au détriment de la protection de l'environnement.

D'ailleurs au passage, encore un beau sophisme d'Attal quand il affirme qu'interdire des pratiques au niveau national alors que le sujet est en course instruction au niveau européen n'a pas de sens (je n'ai pas retrouvé sa phrase exacte).

Quand on impose des contraintes de protection de l'environnement plus fortes au niveau national, que les contraintes européennes, qui sont un minimum commun, ça a tout fait du sens si on souhaite aller au delà de ce minimum pour protéger l'environnement.

Sauf que présenter la chose comme il le fait revient à ne considérer implicitement les réglementations environnementales que du point de vue de la contrainte économique, ce qui est un sophisme mais est aussi révélateur du choix fait par le gouvernement sans l'assumer. C'est d'ailleurs un choix que d'autres partis comme le RN défendent, mais en assumant.

L'argument d'Attal est plus généralement extrêmement dangereux, car il implique que pour rester compétitif au sein de l'EU, il faut tout aligner vers le bas dans chaque pays. C'est un des premiers arguments brandi par ceux qui veulent détruire l'EU.

Dernière modification par Soumettateur ; 02/02/2024 à 15h48.
Au final nos agriculteurs (¬_¬ ) qui ont juste défendu les intérêts des gros industriels de l'agroalimentaire, ils retournent sagement dans leurs fermes crever en silence pendant que pour le consommateur niveau santé cela se dégradera, sans oublier l'écosystème...

En plus ils ont pas compris que vivre dignement sans subvention ce n'est plus possible, on arrose déjà un maximum les grandes entreprises et grands patrons, c'est la base d'un système libéraliste. Soit tu fais comme les usa et t'en fous niveau normes, protection des travailleurs etc ils sont exploités à mort faisant au moins deux boulots par semaine avec une retraite misérable(si elle n'a pas disparu entre temps) qui l'obligera à travailler en touchant sa retraite, soit un système à la française ou on protège les gens et leur donnant de vrais retraites mais en même temps on arrose d'aides en tout genre toutes les strates de la société(bon surtout ceux en haut). Enfin même un système style usa on arrose aussi d'aides faut pas croire, c'est juste ceux en bas qui ont encore moins, pas pour rien que tout les pays libéralistes sont surendettés.

Fin bref ils ont tout intérêt à se réveiller dans les prochaines années et se trouver de vrais syndicats.

Dernière modification par Jack Augoulot ; 02/02/2024 à 15h02.
Message supprimé par son auteur.
Attal a quand même sorti cette dinguerie :

Citation :
"Quand on choisit la campagne on l'accepte et on l'assume". Gabriel Attal […] ne veut plus de ces voisins mécontents du bruit et des odeurs liés aux activités agricoles.
Donc t'es né, ou tu ne peux pas bouger, d'un coin où la nocivité des pratiques agricoles industrielles est insupportable, bah tant pis pour toi, "tu l'as choisi donc tu l'acceptes et tu l'assumes".

Ce lvl de déconnexion. Et pour le coup, j'imagine que beaucoup d'agriculteurs doivent grassement applaudir ce genre de propos de bas étage. Démagogie de base.

https://www.bfmtv.com/immobilier/qua...402010523.html
Citation :
Publié par Quint`
Attal a quand même sorti cette dinguerie :



Donc t'es né, ou tu ne peux pas bouger, d'un coin où la nocivité des pratiques agricoles industrielles est insupportable, bah tant pis pour toi, "tu l'as choisi donc tu l'acceptes et tu l'assumes".

Ce lvl de déconnexion. Et pour le coup, j'imagine que beaucoup d'agriculteurs doivent grassement applaudir ce genre de propos de bas étage. Démagogie de base.

https://www.bfmtv.com/immobilier/qua...402010523.html
Oui il parles sûrement de balancer des produits chimiques sur les gens, pas des plaintes débiles qui encombrent les tribunaux pour un coq qui chante, une vache qui sent pas la rose ou les tracteurs de nuit pour les récoltes...
Non là c'est spécifiquement pour les pesticides dans la tronche des gens, ce qui est illégal.
Du coup c'est bizarre de lire cette phrase dans le texte :
Citation :
La proposition de loi prévoit que la responsabilité de l'agriculteur ne soit pas engagée lorsque le trouble anormal "provient d’activités, quelles que soient leur nature, préexistantes à son installation, qui se sont poursuivies dans les mêmes conditions et qui sont conformes aux lois et règlements".
Pourtant que la loi est claire :
Citation :
Citation :
En dehors des produits exemptés, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques doit s’effectuer en respectant les distances de sécurité suivantes :
  • Lorsque le produit contient une substance préoccupante : 20 mètres incompressibles ;
  • pour les autres produits :
    • 10 mètres pour l’arboriculture, la viticulture, les arbres et arbustes, la forêt, les petits fruits et cultures ornementales de plus de 50 centimètres de hauteur, les bananiers et le houblon ;
    • 5 mètres pour les autres cultures.
source : https://agriculture.gouv.fr/distance...es-habitations
Du coup si ils arrosent le jardin du voisin ça les protégera pas.

Ces procès c'est rarement des gens qui vivent depuis longtemps sur place, c'est des gens qui souvent viennent de grandes villes passer leur retraite à la campagne et qui veulent pas un bruit, pas une odeur, parce que les bouseux, ils ont pas le droit de vivre et de bosser.
Et ça va jusqu'à des trucs encore plus débile comme des crêperies : https://www.ladepeche.fr/2023/01/18/...e-10933762.php
Ou des clochers...

Donc oui, si tu supporte pas un bruit ou une odeur, que pour toi la campagne c'est 1000 hectares autour de ta baraque sans activité, t'évite d'acheter à proximité immédiate d'un champs.
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