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Désolé pour la réponse un peu tardive, occupé toute la journée d'hier. J'avais pris le temps d'écrire une réponse aux premiers messages, perdue dans les méandres d'un bug.
J’ai du mal à comprendre ta présentation... Tu habites déjà sur place ou tu comptes t’y installer ? Si ce n’est pas le cas, c’est probablement par là qu’il faudrait commencer. Apporter du sang neuf à un village est sans aucun doute la chose la plus importante que tu pourrais apporter à ce village.
Je pense que si même toi, qui dit être super attaché à cet endroit, refuse d'y vivre c'est plié.
Ton meurt se meurt un peu tout seul, personne n'y va et personne n'y reste. La population vieillit, ne se renouvelle pas trop et les fonds disparaissent parce que c'est un village et qu'il n'y a rien à faire. Beaux paysages, ambiance posée, métiers manuels et / ou sans qualifications en demande - potentielles au moins -. Je pense que si tu veux sauver ton village, et de nombreux autres villages dans la même situation, tu dois trouver un moyen de leur faire accepter les réfugiés syriens (ou autres). Population qui a envie de s'intégrer, jeune, prêt à faire les efforts nécessaires pour rester, c'est gagnant - gagnant, ton village renaitra de ses cendres, tu dois y apporter une nouvelle dynamique et pour cela tu dois trouver des gens qui ont besoin d'y aller car de toute évidence aimer le village n'est pas suffisant (cf toi-même).
L'objectif est clairement de m'y installer, un jour ou un autre. Vraisemblablement à moyen terme, quand j'aurai le capital pour assurer le coup et/ou lancer mon affaire.
La remarque sur les migrants, même si elle amène le débat sur un terrain glissant, est cependant très vraie, même si elle est particulièrement symptomatique d'un problème latent, aussi vais-je en dire un peu plus sur le sujet. Dans mon coin, je pense que 75% de la population n'a jamais vu un black ou un beur autrement qu'à "la ville", mais ils trouveront tous à se plaindre qu'il y en a qui sont venus pour prendre les emplois des "bons français", alors même que les mecs viennent typiquement prendre des jobs que personne ne veut faire mais dont tous les habitants du coin, vivant quasiment exclusivement de l'agriculture, ont pourtant besoin.
Parce que, comme on l'a vu, les bons français, ils ne restent pas, parce que l'industrie qui embauche le plus dans le coin, bah, "c'est sale", "c'est dégradant", "c'est pas stimulant", "c'est pas facile avec les enfants" et que le bassin de population ne permet pas vraiment de développer une activité autre facilement. Le plus gros employeur de la région, c'est un gigantesque complexe d'abattoir qui fournit notamment l'intégralité ou presque de la viande de Leclerc, situé à une quinzaine de kilomètres. Le premier abattoir, construit dans les années 60/70, a attiré les premiers migrants du coin, notamment d'Afrique du Nord suite à la décolonisation. Si tu te poses un après-midi dans le bar du village, tu entendras très certainement l'histoire devenue légende du premier employé maghrébin des abattoirs, qui est arrivé sur place avec une femme et sept enfants, avant de rapatrier les deux autres et leur progéniture et de sauver à lui seul deux classes de l'école locale alors menacées.
Les emplois du coin sont typiquement le genre d'emploi que des migrants sont à même de pouvoir faire sans avoir besoin de réellement s'intégrer : pour planter des semences ou ramasser des légumes, pas besoin d'un bac +X ou même de vraiment parler français. En forçant le trait, le cul-terreux du coin attend rien de plus qu'un "Oui bwana" et que tu fasses ton quota. Et certaines communautés le font déjà très bien... Malheureusement depuis "la ville", où l'immigration vient plus d'Europe de l'Est, au point qu'un des commerces les plus florissants y est une épicerie spécialisée dans les produits roumains.
Il y a toujours cette défiance de l'étranger : on ferait venir un médecin de Roumanie ou de Pologne, je suis sûr que personne n'irait le voir juste parce que "il a pas pu fair les mêmes études qu'en France, il sait moins de choses et il fait moins bien"...
Je serais curieux de connaitre ce patelin. Il semble avoir un peu tout ce que je recherche quand je vais en vacances : Marche, vélo, foret, lacs, rivières..
Et je suis pourtant quasi certains qu'il n'y a aucune promotion touristique a ce niveau?
Je ne vais pas donner le nom ici car je n'en dresse pas vraiment un portrait glorieux et que j'ai peur que le trafic de JOL ne fasse monter ce fil dans les premiers résultats, mais oui, il y a tout cela. Bon, OK, sur le territoire de la commune, les lacs sont peut-être plus des étangs, si je suis tout à fait honnête !
Quand tu vois que le site officiel de la mairie ne liste pas toutes les entreprises du village, qu'ils n'ont pas les coordonnées de toutes les associations et qu'ils ne publient pas ou peu de news locales, je te laisse imaginer la promotion touristique. À leur décharge, du point des monuments, il n'y a pas grand chose à promouvoir, si ce n'est une des plus vieilles églises de la région, mais effectivement, rien n'est vraiment fait pour activement promouvoir l'aspect randonnée, par exemple.
Dans ta première intervention tu avais pointé le problème de la disparition de certaines activités. Dans le cas où l'activité maison d'hôte ne suffirait pas, il serait possible d'ajouter une de ces activité manquante ou sur le point de disparaître. D'une part cela fait un complément de revenu dans le cas ou l'une et l'autre activité n'était pas suffisante à générer un revenu correct, d'autre part cela permettrait d'apporter un de ces activités manquantes qui permettrait d'augmenter l'attractivité du lieu, ou du moins son activité.
Pour ce qui est des news internet, on peut y ajouter un côté petites annonces et ça ne ferait pas forcément doublon avec le journal local. Cela peut très bien servir de complément, surtout que le côté électronique rend les news plus accessible à l'extérieur (c'est même son but premier).
Il s'agit de se rendre visible. Les gens sur place, ont les news, pas ceux susceptibles de passer.
Haha, ta remarque est très juste et cela donne des idées. Ma frangine ayant ses diplômes pour être instructrice d'équitation, on pourrait peut-être envisager d'exploiter l'aspect ignoré jusqu'à présent des randonnées équestres.
Je connais pas mal le sujet étant donné que je suis en train de pecher pour acheter une maison dans le village ou je passais mes vacances étant gamin, dans l'Yonne, 1300 habitants en 1860, 350 habitants aujourd'hui, pour ma retraite.
Les services s'en vont, et, à mon avis, rien ne les fera revenir.
Le salut ? Internet. Le temps est fini ou tu ne pouvais plus avoir de viande ou de produits frais sans "aller à la ville" et conséquemment sans avoir de voiture (ou être trop vieux pour conduire)
La barrière, c'est bien sur l'accès de ces villages à internet d'une part, et le fait que beaucoup des populations agèes de ces villages s'en servent peu, mal, ou pas du tout.
Du coup, si tu veux mettre ta pierre, une asso de familiarisation à internet pour les résidents, du lobbying auprès de la mairie pour voir ce qui peut être fait niveau raccordement, ce genre de chose me semble une bonne approche. Par contre ils sont rétifs, souvent si c'est un parisien qui a une idée, c'est une mauvaise idée. Donc y'a du taf.
Personnellement je suis en train de travailler le maire pour qu'il y aie un local pouvant recevoir les livraisons à la mairie, parce que dans ces régions la aussi les livreurs font le coup du "pas trouvé la maison" histoire de pas se taper 20 bornes.
Publié par Pandora's Reborn
J'connais bien pour vivre dans un patelin de 500hab depuis 27 ans, on a aucun commerce, le bar-tabac le plus proche est à 5km, mais on a quand même une boulangerie et une épicerie dans le village voisin.
Les écoles primaires (maternelle+CP, CE et CM étaient dans 3 villages différents quand j'étais enfant) ont fermé une par une pour se regrouper en une seule grosse école.
Un truc qui joue pas mal c'est la connexion internet. Impossible pour une entreprise du numérique (voir même pour n'importe quel domaine et qui a juste un léger besoin de cloud) de s'installer en campagne, ça serait se tirer une balle dans le pied, la fibre chez nous c'est prévu pour... 2028 . Le bassin d'emploi s'en trouve fortement bridé et se limite aux métiers déjà cités, la première boite de tertiaire se trouve à 20km de chez moi.
Imo, y a pas de secret, faut faire venir quelques boites, le reste (boulangerie et cie) reviendra tout seul. Le truc, c'est que c'est une sorte de cercle vicieux, y a de moins en moins de monde, donc les commerces ferment, et y a pas de commerces, donc les gens partent.
Sinon, j'allais dire comme au dessus, y aurait moyen de hyper un peu le coin pour faire venir les gens si y a la fibre et la possibilité de travailler chez soit, tu pourrais même inciter des gens de ton domaine à s'y installer avec la com qui faut
Tu pourrais aussi rejoindre le conseil municipal, voire devenir maire, si le truc est en train de se déserter, ils doivent attendre que ça des volontaires, mais si tu n'es pas sur place...
Après, tu peux y créer une activité insolite qui rendrait le bled super connu et ferait venir du monde, genre la fistinière, un club échangiste à thème ou camp naturiste, mais ça ne serait sans doute pas forcément bien vu des locaux.
La fibre... Pouah... si on avait déjà un excellent ADSL, ce serait bien ! C'est a priori le cas (mes baraques là-bas n'ont pas le net, vu que ce sont des résidences secondaires, on a tendance à faire le maximum pour couper), et on a aussi une bonne couverture 4G, avec un relais dans le bourg voisin.
J'ai fait quelques recherches sur le sujet, et les plans actuels sont d'installer à peine 500 km dans le département sur les 3 prochaines années, le tout bien sûr concentrer sur les quelques villes de plus de 10 000 âmes. Le reste viendra dans une troisième vague... entre 2021 et 2030. AprÈs, c'est un contrat public, hein, on sait tous ce que ça vaut en terme de respect des délais. Mais peut-être qu'en faisant le forcing auprès des maires...
Après, je pense que passer par la 4G peut offrir une alternative intéressante "en attendant".
Quelques exemples de problématiques similaires que j'ai pu voir et qui ont fonctionné (je partage même si ce n'est pas forcément reproductible, ça peut donner des idées) :
1/ Un exemple "extrême" : le cas d'une connaissance lointaine, avec de très gros moyens qui a été séduit par une région très vide du centre de la France. Dans le cadre d'une randonnée, il découvre une ancienne "maison de berger" (un petit bâtiment en pierre perdu au sommet d'une montagne, à la base utilisé pour les estives, je crois). Il achète le terrain et fait rénover le bâtiment à grands frais pour s'en faire un lieu de vacances, mais ne fait pas les choses à moitié : le sentier est transformé en route sur plusieurs km pour pouvoir atteindre le lieu en voiture, des canalisations sont installées depuis une source pour avoir l'eau courante dans le bâtiment, etc. Il investit plusieurs dizaines (centaines ?) de milliers d'euros dans le projet auprès des artisans locaux, le projet fait parler dans la presse et les paysans locaux s'en inspirent pour rénover les maisons de berger qui étaient abandonnés sur leurs terres depuis des lustres pour faire du tourisme atypique et apparemment ça marche (et la personne en question n'y va plus parce qu'il y a maintenant trop de touristes sur "sa" montagne). Ce n'est pas reproductible, mais valoriser le patrimoine local, même improbable, ça peut dynamiser une région.
2/ Solliciter / faire du lobbying auprès des pouvoirs publics locaux pour l'installation d'infrastructures : connexions Internet dignes de ce nom, espaces de coworking, etc., pour attirer les télétravailleurs qui fuient les grands centres et recherches de l'espace pour travailler au calme. ça fonctionne si le village est placé "stratégiquement" quand même, pas trop loin des grands axes / des métropoles.
3/ Les projets d'habitats partagés (ces ensembles de logements où plusieurs foyers cohabitent en ayant chacun leur espace, mais en partageant des parties communes, genre plusieurs logements mais avec une salle commune, une laverie, un atelier, une piscine, etc. pour tous les habitants). ça se développe apparemment pas mal là où le foncier est encore abordable, il y a des subventions pour les développer et pour le cas que je suis un peu, les cohabitants prévoient aussi des espaces ouverts à la collectivité : un espace de garde d'enfants, un point de vente de produits locaux, un espace de télétravail, un espace pour des concerts, etc., conçus entre les futurs habitants et la collectivité car apparemment ça répond à une demande locale pour redynamiser le lieu.
La création d'un habitat partagé un peu ambitieux, c'est énormément de travail pendant longtemps (il faut trouver les habitants, les financements, penser le projet pour le long terme, etc., surtout que souvent ça se fait en écoconstruction), mais quand ça se concrétise, ça peut redynamiser un village complet et rendre une région attractive. Et apparemment c'est très la mode / très recherché par un certain pubic prêt à s'impliquer activement dans la vie locale (dans le cas que je connais, les cohabitants viennent de toute la France et deux couples de l'étranger). Quand on est en mesure de s'investir pour porter ce type de projets, apparemment c'est attractif.
J'aime vraiment beaucoup la troisième idée. J'en avais jamais entendu parler mais c'est clairement un concept à creuser. Le cadre s'y prête bien, et la tradition locale colle tout à fait au profil : on va ressusciter les veillées d'antan.
La première est malheureusement irréaliste, même si je ne doute pas que mon concept, quelqu'il soit, fera sans doute des émules alentour (et non, ce n'est pas mon complexe du sauveur ou mon melon qui parle, je pense sincèrement que je peux réussir à faire un truc cool). Je n'aurai tout simplement pas les fonds, et je doute fort que tout banquier qui se respecte me soutienne. Si j'ai l'appui de la mairie, cela peut peut-être changer la donne, mais quoi qu'il en soit, en termes d'infrastructures, je pense qu'il n'y aura pas vraiment de souci. Le gros de l'investissement serait dans de l'aménagement ou de la restauration après achat (tu peux acheter des baraques vivables pour moins de 100k euros avec du terrain).
Bonjour,
Y a t-il une équipe de sport dans ton patelin ? Rugby, foot, ..?
Y a t-il des infras permettant d’accueillir du volley, du badminton ? Voire, s'il y a une petite salle, un tatami pour du judo / karaté / autre art martial ?
Mine de rien, un rendez-vous régulier autour du jeu (et de la 3e mi-temps) dans un village, ça crée du liant et ça a le potentiel pour attirer les jeunes et les moins jeunes.
Publié par Pandora's Reborn
Tous ces clubs ont fermé un par un dans les villages autour du miens, quand j'étais gosse on avait Judo, Ping Pong, Tennis, Football, mono de VTT en foret, Kayak (ouvert que l'été, Normandie oblige), tout ça à moins de 5km. Aujourd'hui ne survit que le club de football, tout le reste a fermé faute de moyens voir d'inscrits pour certains.
@Steel: C'est LE club pour 7 villages hein ^^
Même problématique ici. On a des clubs de sport, notamment le club cyclo-touriste, mais les clubs de foot des quelques bleds alentour ont fusionné pour créer une seule entité qui puisse à la fois être plus compétitive pour l'équipe A en regroupant les talents et offrir des partenaires aux joueurs d'un niveau moindre qui ciraient le banc dans leur coin ou plombaient leurs équipes (on pense à toi, gros Dédé, 8 cartons rouges et 14 penaltys concédés sur la saison dernière en plus de tes antécédents cardiaques).
Bah il y a un truc pas mal dans ces situations, ouvrir un bistrot de pays. Le lieu n'est pas sensé être un simple bouclard: en plus de faire débit de boisson et petite restauration, tu proposes plusieurs services comme un point chaud pour le pain, une petite épicerie (avec produits locaux pour un double effet kiss cool) tabac, journaux, souvenirs, organisation de petits évènements (concerts...), dépliants touristiques... En plus de sa vocation commerciale, l'endroit doit être un centre de sociabilité et préserver un dynamisme dans le village. Après faut avoir envie de le faire, et ne pas arriver avec ses grosses bottes, la tête grosse comme un melon et avec un syndrome du sauveur.
C'est une autre possibilité : à défaut de directement lancer quelque chose de nouveau, je peux essayer de reprendre ce commerce de proximité qui existe encore et essayer de l'améliorer en collaborant avec les quelques acteurs du coin qui proposent des produits locaux. Genre pourquoi pas ouvrir un hangar ou ouvrir le rez-de-chaussée de la baraque d'à-côté pour créer un point de vente qui pourrait vendre les fromages de l'éleveur de chèvre du bourg voisin, les glaces du hameau d'à côté, les crèmes et fromages blancs d'un autre...
Imo il faudrait commencer par y vivre, mais le paradis que c'est en vacances peut vite devenir un enfer. C'est bien le souci que je rencontre perso, c'est qu'il n'y a personne de mon âge.
C'est triste, surtout vue la qualité de vie qui est à portée de main. Coût de la vie, plage la plupart du temps perso à 5 minutes à pieds, paysages, climat qui fait jaser mais au final j'ai pas eu plus de 24° cet été dans la baraque et l'hiver le gel est très rare, du coup pour moi c'est le compromis idéal, surtout considérant que le climat part lentement en couille.
ça me rend triste et je suis dans l'incompréhension totale quand je vois ces braves vacanciers qui trouvent le coin génial, qui mettent tout fiers des photos sur les réseaux sociaux et puis retournent dans leur ville sans se poser de questions.
C'est bien dans cette logique que je m'inscris : je ne veux juste pas être un autre de ces touristes qui va et vient et ne s'inquiète de rien, jusqu'à ce qu'il ne trouve plus intéressant de venir parce qu'il ne trouve plus rien à faire juste à côté de son lieu de villégiature. Si je peux faire quoi que ce soit pour donner quelques années de plus à ce petit bled, et ben, je vais essayer de le faire !
Dernière modification par Myrhdin ; 21/08/2018 à 10h16.
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