voila je suis dans mon 5 ème mois d allaitement et convaincu du fait de continuer jusqu'au sevrage naturel. Mais je rencontre beaucoup de gens plein de haine vis a vis de l'allaitement ainsi que des réflexions rarement agréables.
Je me suis donc demande ce que pensait LE jolien a propos de l'allaitement et plus particulièrement l'allaitement long.
Ma femme a connu les même soucis, ce qui fait qu'elle n'a véritablement pu allaiter sereinement qu'au 5eme mouflet, une fois appris l'art savant de pisser à la raie de ceux qui n'étaient pas d'accord. Et forcément, de jeter un regard amer sur les 4 précédents "échecs" pour causes diverses, dont la candeur des jeunes parents que nous étions.
L'allaitement est, au mieux, peu encouragé en France (par une assez mauvaise prise en charge dès l'accouchement), au pire découragé par d'incessantes remarques à la con de l'entourage proche (famille) et moins proche (collègues, milieu médical)...sauf rare exception bien sur, comme par exemple les
hardcore gamers sur les forums de jeux en ligne qui sont sociologiquement prédisposés à l'allaitement. Parait que c'est lié au
form factor de la Dualshock.
De même qu'il y a un racisme ordinaire, il y a en France un préjugé ordinaire contre l'allaitement, qui ne cesse de croitre en intensité à mesure que les mois et le lait dans la bouche de bébé s'
écoulent. ça commence par des remarques anodines dès lors que la courbe de poids du petit bouzin s'éloigne d'un quart de poil de moustique de la norme canonique -établie en passant avec des bébés biberonnés- par de la quasi-coercition au bout de quelques mois, déployée avec science par un médecin doté de tout l'arsenal de culpabilité nécessaire et backupé par des décennies de lobbying de Nestlé & Co.
Tout comme appeler un enfant par un prénom qui déplait foncièrement à ses parents ou refuser à se rendre à l'enterrement de tata Lucette (voir tout à l'heure pourquoi), j'ai la faiblesse de croire que la persévérance dans la voie
lactée fait partie des paliers d'évolution vers l'état adulte, ne serait-ce que par l'assertivité nécessaire à abattre les nombreux préjugés.
A moins d'un problème spécifique (mamelons chroniquement crevassés et purulents, bon appétit) ou d'un retour nécessaire au travail, l'allaitement est en outre à peu près gratuit et non polluant, facilement transportable, et favorise l'établissement d'une relation très particulière avec l'enfant (un peu au détriment du père je dois dire). Auprès de laquelle la remarque salace de tonton Georges ou le regard exaspéré de tata Lucette (vous comprenez maintenant?) sont finalement peu de chose.
Comme l'homme, au sein du vide glacé de l'existence.