Finalement, je suis bien content de m'être abstenu de voter, première fois depuis que je suis en âge de voter (hormis les dernières régionales où un déplacement imprévu m'a empêcher de faire procuration et d'aller voter).
Je me suis abstenu parce que:
- J'ai tenté de lire la constitution, j'en ai lu un quart, j'ai compris un quart de ce quart et j'ai apprecié un quart des idées du quart de ce quart. Je me suis dis pendant longtemps: je vais voter non, mais finalement, n'ayant pas lu la constitution, je me suis dit que j'avais sûrement loupé plein de trucs intéressants.
Si j'avais voté, j'aurais voté non, parce que la tendance de cette constitution est quand même une tendance poussant au libéralisme sauvage et pas mal de choses antisociales qui m'auraient fait perdre mon sang froid.
Ceci dit, il ne faut pas se leurrer, une partie (grosse ou petite, j'en sais rien) des votants du "non" l'ont fait par protestation (je citerais ma mère: "je vais voter non parce qu'y font chier").
Cependant, il y a une aussi grande partie chez les partisans du oui qui ont voté "oui" par bourrage de crane propagandiste télévisuel. Rien que notre président de la République est venu 3 fois en prime time à la télévision en disant "faut voter oui parce que le non c'est pas bien". (je citerais ma soeur: "je vais voter oui, sinon c'est la merde" )
J'en ai sûrement loupé, mais à aucun moment, je n'ai entendu de politiques partisans du "oui" faire campagne "pour le oui", tout ce que j'ai vu, c'était une campagne "contre le non"
J'ai entendu moultes fois: Si vous votez non, on se ferme à l'Europe.
Je n'ai jamais entendu: Si vous votez oui, on avancera sur ça, ça et puis ça aussi.
Ce genre de discours que je n'ai pas entendu, y a du en avoir plein dans les meetings politiques, voire même dans des quotidiens nationaux... mais comme une très grande partie de mes concitoyens, je ne vais pas en meeting politique (sauf à la fête de l'huma

) et le seul quotidien que je lis régulièrement, c'est 20 minutes...
Ce que je pense par contre maintenant que la France, un grand d'Europe a voté non, d'autres peuples vont aussi voter pour le non, imaginons la Pologne seule à voter non, forcement ce serait ridicule. La France votant non apporte un énorme poids européen à ce "non" populaire.
D'ailleurs, on voit bien que ce vote outre son côté certainement contestataire (en partie) est un vote populaire. Hormis pour Maastricht, je n'ai pas souvenir d'avoir vu les partis politiques soutenir cette même cause. Les cadres du PS ont choisis le oui, hormis Fabius et Emanuelli, les votants socialistes ont voté le non. Et ce oui, de droite et de gauche était le même, pas comme le non, différent qu'il soit de gauche (non parce qu'on veut une Europe plus sociale) ou de droite (non parce que la France c'est la France, pas l'Europe et surtout pas la Turquie)
Je pense aussi que parmi les votants contestataire du "non", il y a plus de gens déçus par Chirac et Raffarin en ayant crus en eux que des gauchistes contestataires, défiants les directives des têtes du PS.
Par contre, je suis d'accord avec je ne sais plus qui, qui disait que le grand perdant national de cette soirée, c'est incontestablement le PS (après la baffe de 2002, ça fait pas mal en 3 ans) qui paie ici sa volonté de libéralisation (allez, le prochain secrétaire du parti, c'est DSK ?

) plutôt que la socialisation.
Je trouve ma signature roxxante ce soir

(à 54% ou à 46%, je sais pas par contre

)