DA2 avait été énormément décrié à sa sortie à l’époque. On passait d’un rpg a de l’action RPG et beaucoup des joueurs du premier avaient détesté.
Il avait pris un 12 sur jeuxvideo.com qui tend à surnoter.
On était clairement dans une série qui avait changé de nature que ce soit dans le gameplay, la profondeur de l’écriture et la manière de raconter l’histoire.
Dire que ce n’était pas le cas alors que ce serait le cas pour Veilguard, je suis pas très convaincu. Veilguard est plus proche de dragon age inquisition dans son gameplay que ne l’était DA2 de Dragon Age Origins par exemple.
Sur metacritic, DA2 en user score c’est 4,7 sur PC. Veilguard c’est 3,9.
Je pense que tout le monde s'accorde sur le fait que DA2 était une suite décevante ou en tout cas moins bonne que DAO. Mais on peut cracher autant qu'on veut sur DA2, au final le jeu était dans la continuité de l'univers, le respectait et gardait le même ton.
L'idée de base d'une ville menacée par le fanatisme de ses différentes factions et dans laquelle les tensions n'arrêtent pas de monter jusqu'à ébullition était bonne. Les Qunaris étaient très réussis, intimidants, menaçants et mystérieux et l'histoire offrait également un autre angle sur les évènements du premier, vécu sous forme de rumeurs extérieures, mais toujours avec cette atmosphère âpre et sombre qui fait l'identité de DA.
Bref les fondations étaient solides, et au final on était surtout sur un énième jeu rushé par EA, qui aurait eu besoin d'au moins 6 bons mois de développement supplémentaire, voire probablement d'un an.
Là ou avec DAV on est sur quelque chose de complètement différent avec un épisode qui se torche activement et délibérément avec tout ce qui est venu avant lui, change complètement le ton même de l'univers, n'avait même pas l'air même spécialement rushé, et le fait en partie par idéologie. Ca oui c'est ce que j'appelle du sabotage.
Je remonte le fil parce que je pense que je suis tombé sur un cas qui démontre assez bien l'hypocrisie dans anti-DEI (enfin plutôt de leur indignation à géométrie variable).
J'ai commencé Metaphor Refantazio il y a quelques jours. Le jeu qui est considéré comme un GOTY (ou proche GOTY) de 2024 par une bonne partie des joueurs et des rédactions (et qui d'ailleurs est le jeu Atlus qui s'est vendu le plus rapidement de son histoire à la sortie), et qui est sortie en Octobre dernier. J'ai actuellement 23h de jeu dessus et le jeu passe son temps (mais vraiment tout le temps) à parler de discrimination et de racisme et d'équité entre les citoyens. La quête même du protagoniste est devenir roi afin de mettre en place une société où les discriminations cessent, que le peuple soit tolérant envers les différentes races, le tout dans un cadre démocratique, etc... Et le tout écrit de manière assez "in your face" avec en plus un roman que lit (ou fait référence) le protagoniste assez souvent qui décrit basiquement notre société moderne (car les illustrations montrent des gratte-ciel, des voitures, des personnes en costumes, etc...) mais en mode utopique.
Pourtant on a pas vu le quart de ce que s'est pris DA:V sur Metaphor (alors que c'est un jeu qui est sortie dans la même période), alors qu'en terme de DEI, ça coche les 3 lettres de manière assez évidente. Perso ça ne me dérange pas vraiment, j'y joue essentiellement pour les personnages et le gameplay (qui pompe d'ailleurs pas mal sur Persona 5), mais je suis étonné que toute la sphère réactionnaire/alt-right ne s'est pas jeté dessus quand il est sortie alors que ça semble être une cible parfaite.
Alors perso je suis pas un grand fan de Refantazio. Je l'ai mis dans mes déceptions sur le fil du GOTY.
J'ai eu pas mal de mal à accrocher à l'histoire et ses enjeux, j'ai trouvé le format de l'aventure étrange. Cette espèce d'élection transposée dans un univers d'Heroic fantasy avec même un équivalent des sondages, ça n'a pas du tout cliqué avec moi.
Et surtout, j'ai trouvé la plupart des personnages terriblement fades.
Le jeu n'est pas mauvais pour autant, loin de là, il est très bien réalisé, bien foutu, avec toujours un excellent design des ennemis en particulier les "humains", souvent frappants et mémorables.
Mais en grand fan des jeux Atlus, j'en attendais bien plus.
Cela dit, je pense que c'est un très mauvais exemple à prendre pour faire une démonstration sur la supposée hypocrisie des antis-DEI. le problème fondamental du DEI ou du wokisme en général qui file des petits boutons à plein de monde, c'est que, outre le fait que depuis 6 ans on le voit partout, il est le plus souvent très intrusif, agressif et forcé.
Or dans Refantazio l'Histoire pose très vite les bases d'un monde divisé en tribus qui se regardent en chiens de Faïence. Du coup son propos sur le racisme, la discriminations et la peur de l'autre apparait comme complètement naturel. D'autant plus qu'il est traité de manière propre à ce monde. Ce qui créer les tensions dans Refantazio ce sont essentiellement les cornes, les oreilles et les yeux, pas la couleur de peau ou les questions de genre. Du coup le jeu évite judicieusement de faire constamment des parallèles foireux avec notre monde à nous et apparait comme beaucoup moins donneur de leçons.
Quand à son écriture, j'ai beau la trouver pas folle pour un jeu Atlus, elle est quand même à des années lumières d'un DAV.