Quand tu laisses poussé tes cheveux sans les coiffer ni les entretenir c'est la définition de "mal coiffé" et "négligé" ...
Intéressant. Quand le soin à apporter à ses cheveux est justement de ne pas utiliser peigne, ciseaux ou rasoir, pour des raisons souvent religieuses, peut on dire que c'est de la
négligence ou bien, au contraire, c'est
avoir pris soin de son âme ? Qui est négligé qui ne l'est pas ?
Illustratif, donc, de l'aspect complètement culturel de toutes ces notions (l'appropriation et la réfutation d'appropriation). Avec ce que cela comporte de jugements à partir de sa propre culture, ce qui rend hermétique à toute compréhension des réactions. Pour certains ne sont qu'une manifestation esthétique (et encore, la notion de
négligé est en référence à une certaine notion de soin et d'ordre donc culturelle), et pour d'autres de l'ordre du spirituel et du sacré.
Approcher les effets d'appropriation culturelle sous le seul angle de son propre jugement, c'est forcément un échec. Une incompréhension qui ne peut pas se réduire si l'on s'y cantonne.
Après ce n'est pas pour défendre des réactions outrées, basées uniquement sur l'envie de faire partie des victimes - aucune idée de la proportion selon telle ou telle critique. A vrai dire, cela n'a pas d'importance. Si on veut aller un peu plus loin, il faut mettre en regard la posture victimaire avec la posture de jugement. Qui juge qui ? Qui juge quoi avec quel critère ?
Jugement et victime vont de pair. Là où, dans un contexte,
emprunter à une culture est vu comme une intégration et une réussite, ces postures ne sont pas exacerbées. C'est donc plus un symptôme qu'autre chose. Je rejoins le point de vue d'attribuer ces phénomènes au contexte étasunien. Même si je peux comprendre les inquiétudes que cela peut entraîner dans une optique de contamination. Mais bon.