Edit : D'emblée j'indique que c'est long. Il y a un effet thérapeutique derrière cette écriture car mon cerveau essaie encore de justifier les huit heures écoulées après le visionnage de la série complète. Le premier spoiler est un délire que vous pouvez négliger ; le second consiste en mon avis - et vous pouvez bien sûr le négliger au moins autant. Un résume se trouve en deux lignes tout en bas, sans le spoiler. Et je te le consacre mon cher Sakizama, car il te faudra à toi aussi une thérapie après mon gros message j'en suis sûr.
Si j'étais de mauvaise langue et de (très) mauvaise poésie, je dirais que Aldnoah.Zero ressemble à un coït interrompu par un chat (Memine déçue par Ginti ?) qui te saute au visage et te griffe à sang.
Avant de dire j'ai vu dans cette fin d'Aldnoah.Zero, essayons plutôt d'imaginer ce qu'elle aurait pu être si les scénaristes avaient eu l'audace et le budget. Les spoilers de ce message concernent bien sûr l'intégralité de la série et surtout son ultime épisode, S2E12.
Alors que Slaine s'enferme dans la base lunaire, celui-ci enclenche furieusement le protocole d'activation d'un moteur survivant du portail Terre-Mars de la Lune en se servant des indications fournies par son père, le Docteur Troyard, dans son enfance avant sa propulsion sur Mars.
Slaine n'a plus d'autre alternative en effet que le suicide stratégique, dans la mesure où en tant que petit fessier émotif il voit dans le désaveu d'Asseylum à sa cause comme une trahison affective. Ainsi la Lune se transforme-t-elle en gigantesque projectile s'abattant sur la Terre, gorgée d'Aldnoah et promettant un destin tragique pour chacun.
Harklight et les autres esclaves martiens buvant les paroles foldingues de Slaine se gorgent de fanatisme et emportent le Deucalion dans une bataille suicidaire où Rayet peut enfin briller comme une battante en sortant seule survivante de ce combat. La soeur d’Inaho n'en réchappe pas.
Non loin, Asseylum voit ses rêves de paix se faire piétiner par l'audacieux Slaine tandis que la chute de la Lune ne peut pas être stoppée. Inaho s'approche du vaisseau orbital de Klancain et intercepte une conversation selon laquelle Asseylum souhaite tenter une mission de la dernière chance, en faisant s'interposer cet énorme vaisseau contre la Lune dans l'espoir de changer sa course. Inaho intervient bien sûr dans les communications en détaillant l'échec assuré d'une entreprise aussi folle et se heurte au vaisseau orbital de toutes ses forces, utilisant ses propulseurs pour ralentir la masse et forcer la Princesse à cesser sa fantaisie.
Ainsi peut-on voir dans les instants suivants la Lune finalement heurter la Terre, tandis que tous les survivants (Inaho, Rayet, Asseylum et le vaisseau orbital de commandement de Klancain) assistent impuissants à l'anéantissement de leur morceau d'univers espéré. Asseylum promet l'enfer à Inaho. Ce dernier tombe dans un coma tandis que son œil prend le contrôle et brille d'une lueur d'Aldnoah, semblant distribuer des coordonnées en direction de l'espace lointain.
Dans les ruines d'une Terre implosée se forme un gigantesque trou de ver duquel sortent les vaisseaux du fier peuple Aldnoah demeuré silencieux et caché depuis des millénaires. Nos protagonistes se font capturer et nous voyons dans une scène simultanée que la planète Mars se fait capturer puis coloniser.
Une ellipse de quelques semaines s'effectue. Inaho se réveille et apprécie le bleu de la mer en plein milieu d'eaux paisibles courant sans fin jusqu'à l'horizon. Cette mer-ci est en fait virtuelle et projetée depuis les globes oculaires creux de la Princesse Asseylum décapitée dont la tête demeure sur une table en métal froid ; le jeune homme se déforme devant cette vision d'horreur et un cri étouffé peut être entendu. La caméra recule et traverse une fenêtre sans tain derrière laquelle se tiennent une dizaine d'observateurs ayant tous l'apparence d'un Slaine plus âgé... Le Docteur Troyard et ses clônes. Ils rient chacun d'une curiosité morbide en observant ce sujet de test. Rayet demeure non loin dans une autre cellule. Fin.
Ah, euh... Non en fait, les fan-fictions ne sont pas pour ce forum-ci. Zut de zut, je me méprends.
Par ici nous devons donc nous confronter à la réalité. C'est bien aussi, vous me direz. Commentons les faits derrière cet épisode 12 de la saison 2.
Slaine retrouve enfin son caractère d'enfant désespéré et indique à Inaho qu'un combat à mort contre lui était son rêve de toujours, parce que ma foi, un suicide à deux ça peut laisser un autre souvenir plaisant à une Asseylum désabusée par son comportement déjà bien assez stupide.
Inaho a fait honneur son tempérament. D'aucun dira que c'était extrêmement prévisible. Nous pouvions même à un certain moment de la bataille anticiper le sauvetage de Slaine tant la "requête" d'Asseylum était sue depuis le départ. Je laisse une bonne note cependant à l'action brute contenue dans cet épisode même si l'intention trop ambitieuse d'amener la sécrétion d'adrénaline chez le spectateur a surtout amené à un mal de tête devant la lecture très difficile des scènes successives. Je n'ai pas ressenti le quart de l'émotion de la confrontation finale d'un Majestic Prince (une série récente que je recommande pour purger votre désespoir devant des "méchas dans l'espace" platement traités ici).
Le "tout est bien qui finit bien" me fait presque croire que l'Aldnoah est aussi capable de nous faire changer de dimension lorsque un membre de la famille royale en possédant le code d'activation se met à émettre un pet. Mais au-delà de cette spéculation sur d'autres vertus de cette technologie décidément sans limites, nous constatons à quel point finalement le partage est une bonne chose puisque cela relance le capitalisme inter-planètes et fournit à chacun une grosse dose d'optimisme. Heureusement qu'il y a également la possibilité de pourvoir les crématoriums en énergie avec l'Aldnoah, puisqu'avec tous ces cadavres encore chauds laissés dans l'espace il va bien falloir les faire tourner H24.
S'il me fallait enfin mettre un terme à mon sarcasme, et il est grand temps, je pourrais me satisfaire de la scène finale entre Inaho et Slaine où ce dernier finalement subit le sort que je rêvais pour lui. Désabusé dans une cellule, il apprend qu'en réalité la princesse voulait simplement son salut et son bonheur, et qu'en réalité dans ses actes émotifs, vains et stupides il a surtout causé une quantité de désastres égoïstes et impardonnables grâce auxquels il ne pourra plus jamais dormir sereinement.
Heureusement la raison triomphe et la survie d'Inaho sans séquelles montre que la fidélité et l'amour platonique font bon ménage pour conduire un monde vers la paix. Ah, il y a aussi bien sûr la monarchie absolue suprême de splendeur et les mariages arrangés, mais ça c'est la touche trépidante qu'il faut ajouter pour rendre le scénario crédible pour notre génération. Pour une demi-seconde, et avec Gelglash je suis sûr, nous avons espéré une sorte de twist à la Zero Requiem en voyant Slaine s'enfermer dans la base lunaire ; j'ai d'ailleurs vraiment espéré qu'il propulserait ce fichu satellite naturel sur la Terre pour adresser comme un camouflet à tous les êtres doués d'intelligence autour de lui et faire se terminer la série sur une note de désespoir.
En cela ma fausse "fan-fiction" ne fait que relater une amertume devant ce qu'aurait pu être Aldnoah.Zero et ce qu'il n'est pas. D'ailleurs, je maintiens mon hypothèse de la semaine dernière selon laquelle une coupe de budget a dû avoir lieu au cours de l'entre-deux-saisons. Il y avait un tel potentiel que je pourrais m'étouffer à énumérer à voix haute toutes les autres options au moins deux fois plus convaincantes que celle utilisée pour cette fin.
Je me sens certes trahi et humilié dans mon estime vis-à-vis d'une série pour laquelle j'avais une foi énorme, mais je ne pars pas réellement déçu de ce visionnage. Certes, les choix narratifs de la seconde saison sont tous ou presque faciles et très convenus, mais je me suis quand même amusé avec le triangle Inaho-Asseylum-Slaine malgré mon aspiration à en vouloir beaucoup plus de ce côté-ci. La fin est assez vite envoyée, conventionnelle et très peu inspirante. Je reste à un tel point sur ma faim qu'il va me falloir organiser un second dîner ce soir après l'envoi de ce message.
Et pourtant, encore, et encore, j'avoue ne pas savoir détester cette série qui m'aura au moins à 55% satisfait. La bande-son est spectaculaire et... C'est déjà un bon début. Il y a du matériel à fan-fiction aussi, même si je vous encourage à ne pas du tout tenir compte de ma niaise proposition ci-dessus pour en élaborer la base. 
Il me fallait exorciser auprès de vous tout ce désappointement. Il existe également une part de frustration : je ne peux pas haïr Aldnoah.Zero dans la mesure où Inaho m'a satisfait jusqu'au bout dans ce trio de protagonistes. Il demeure pourtant un tel vide, béant, devant le nombre de possibilités laissées à l'abandon. Et pour ça je porte un énorme soupir à l'adresse des scénaristes.
Dernière modification par Menthane ; 29/03/2015 à 04h54.
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