[Ecologie] Energies renouvelables, fossiles et nucléaires

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Publié par znog
coût total de production d’EDF??
Je n'ai pas trouvé les coûts de production de EDF dans le lien que tu cites. Il est généralement estimé que le coût total de production du parc nucléaire historique (donc hors EPR) est de l'ordre de 60 euros/Mwh : https://www.cre.fr/actualites/toute-lactualite/la-cre-a-rendu-ses-conclusions-sur-le-cout-du-nucleaire-existant-dans-un-rapport-remis-au-gouvernement.html#:~:text=Le%20co%C3%BBt%20complet%20du%20nucl%C3%A9aire,euros%20de%20l'ann%C3%A9e%202022.

Sinon une réaction d'un ancien président de EDF (Jean-Bernard Levy) à la fin de l'ARENH :

Citation :
En même temps qu’il valide le budget 2025, le Conseil Constitutionnel valide la disposition législative qui met fin à l’ARENH et installe dans une relation commerciale toutes les transactions entre EDF producteur d’électricité nucléaire et les fournisseurs sur les marchés de détail, l’Etat régulant la marge économique d’EDF tout en mettant en place des incitations à produire et vendre au mieux. Il faut s’en réjouir.

Très prochainement je l’espère, le marché montrera comment se met en place concrètement ce nouveau dispositif, qui doit apporter la visibilité dont ont besoin les acteurs économiques, en particulier les entreprises « électro-intensives » pour lesquelles le prix de l’électricité est un facteur de compétitivité essentiel.

Le moment est venu pour moi est de commenter cette aberration qu’a été l’ARENH, qui aura pénalisé EDF pendant pas moins de 15 années successives. Un dispositif de vente forcée par EDF à ses concurrents, à ma connaissance unique dans le monde occidental.

Revenons à la fin des années 2000. Les directives européennes imposent la concurrence sur les marchés de gros de l’électricité, c’est à dire la production. EDF, dont la part de marché en France est très majoritaire, est pour les responsables communautaires un obstacle au développement de la concurrence par l’arrivée d’acteurs nouveaux. Il faut donc aux yeux de ces responsables soit envisager des modifications drastiques du périmètre d’EDF, solution politiquement délicate et vite écartée, soit mettre en place un dispositif contraint de soutien d’EDF à ses concurrents. L’ARENH, à travers la loi française NOME de décembre 2010, traduit le résultat des négociations entre le gouvernement français de l’époque et la Commission européenne.

De janvier 2011 à décembre 2025, 15 années pleines, EDF est donc contraint de vendre à ses concurrents un volume annuel de 100 TWh d’électricité à un prix fixe de 42 € par MWh. Ce prix, déjà minime en 2011, n’est de plus pas indexé sur l’inflation (sur la base de l’indice des prix à la consommation, 42€ de début 2011, c’est environ 53€ de 2025). Du fait des mécanismes de fonctionnement des marchés de détail, c’est environ les 3/4 de sa production annuelle d’électricité nucléaire qu’EDF doit vendre à ce prix fixe.

On m’a souvent demandé à combien se monte le manque à gagner d’EDF du fait de l’ARENH. Comme il n’existe pas de méthode de calcul indiscutable, je me suis refusé à répondre pendant les 8 années que j’ai passées à la tête d’EDF. De fait, on parle là de plusieurs dizaines de milliards d’euros, qui se sont accumulés dans la dette d’EDF au long de ces 15 années. On peut aussi dire que ces montants correspondent à la construction de 3, 4 ou 5 EPR tout neufs, qui produiraient pendant 60 à 80 ans au bénéfice de l'économie francaise bas carbone et de l’emploi.

Dans des conversations privées, aucun des responsables de la mise en place de l’ARENH en 2010 ne m’a dit qu’il ait été en quoi que ce soit imaginé que les conséquences de ce dispositif auraient cette ampleur.

Sans revenir sur les nombreuses péripéties que j’ai vécues sur ce dossier, je rappelle tout de même les plus marquantes : une négociation avortée avec la Commission européenne pour revoir progressivement à la hausse le prix de 42€ ; deux épisodes, l’un assez long, l’autre plus bref, où les prix de marché de gros du MWh sont tombés sous 42€, ce qui conduisait automatiquement les concurrents d’EDF à « arbitrer » leurs achats sur le prix le plus bas, celui du marché, amplifiant ainsi le manque à gagner ; une contribution contrainte d’EDF de 20 TWh additionnels, en 2022, pour soulager le poids du bouclier fiscal sur l’Etat (mais ce même État a dépensé davantage les mois suivants, pour augmenter le capital de l’entreprise surendettée, puis pour racheter les actionnaires minoritaires et sortir de la cotation en Bourse) ; le rejet par le gouvernement d’un amendement transpartisan pour remonter le niveau de prix de l’ARENH à un chiffre agréé par la CRE, le régulateur du secteur.

On pourrait croire que l’ARENH a contribué à ce que les concurrents d’EDF investissent dans des moyens de production nouveaux, en entrepreneurs qu’ils déclaraient vouloir être. Mais il n’en a rien été. A la fois à cause du contexte, la volatilité des prix et la stagnation de la consommation nationale d’électricité n’incitant pas à la prise de risque. Mais aussi parce que toute la nouvelle production d’électricité depuis près de 20 ans s’est faite avec des prix garantis par l’Etat, condition sine qua non pour que décollent en France les énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire. Il était donc bien plus facile de céder à la facilité offerte sur un plateau par la loi NOME.

Il faut donc se réjouir que soit enfin mis fin à un mécanisme irresponsable, pénalisant ceux qui investissent et réussissent, et encourageant ceux qui profitent des efforts des autres. Et maintenant que cette entrave disparaît, EDF peut se réarmer et mettre à exécution son ambition d’être jusqu’à la fin du siècle le leader européen de l’électricité bas carbone, moteur indispensable de l’électrification des usages, de la réindustrialisation, et de l’avènement de l’intelligence artificielle.
Source : https://www.linkedin.com/in/jean-bernard-levy/
Citation :
Publié par -Black-Shadow-
... et on choisit d'utiliser notre électricité pour des investisseurs étrangers pour le stockage de données. Pendant que les usines ferment partout, dans à peu près tous les secteurs.
... et on met des barrière à l'électrification des usages.

Toujours pas de politique énergétique cohérente mise en œuvre. On vivote sur nos acquis, quand on va commencer à fermer les centrales ça fera mal oui.
C'est bien joli de rabâcher ça, mais qu'est ce qu'une politique énergétique cohérente selon toi ?
Si je me souviens bien tu étais contre l'export d'electricité en 2024, qui s'est pourtant avéré rentable.

Les usines ferment en raison principalement du coût global des salaires en france et de la fiscalité comparée. Donc même avec des mesures incitatives sur la production electrifiée, faut il avoir encore quelque chose à produire.

La problématique principale, ce sont les barrières tarifaires: de deux choses l'une, soit on accepte la concurrence deloyale chinoise en l'état et il n'y aura plus d'industrie du tout à assez court terme, electricité ou pas. Soit l'europe se bouge le cul au niveau douanier pour tuer les dumpings.
Citation :
Publié par prootch
Les usines ferment en raison principalement du coût global des salaires en france et de la fiscalité comparée. Donc même avec des mesures incitatives sur la production electrifiée, faut il avoir encore quelque chose à produire.
La problématique principale, ce sont les barrières tarifaires: de deux choses l'une, soit on accepte la concurrence deloyale chinoise en l'état et il n'y aura plus d'industrie du tout à assez court terme, electricité ou pas. Soit l'europe se bouge le cul au niveau douanier pour tuer les dumpings.
Ça doit beaucoup dépendre des secteurs et de l'activité non ? Je ne suis pas expert du domaine, mais je serai surpris que pour un laminoir industriel ou une cimenterie le cout de l'énergie ne soit pas un facteur prépondérant également (après est ce que c'est plus ou moins que les salaires, j'en sais rien, mais je serai surpris que ce soit un truc négligeable).
Après je reste d'accord sur le fond: même avec une énergie pas trop chères garanties pendant des années, je ne suis pas sur que ce soit un facteur suffisant pour contrebalancer les différences de normes, droit du travail, etc.

Une vidéo sur les progrès récents des processeurs à énergie presque nulle, qui utilisent des circuits logiques non-destructifs pour éviter la consommation d'énergie et le rejet de chaleur lié à la hausse de l'entropie.

Bon, c'est pas ça qui va remplacer les GPU à 3000€ de Nvidia dans nos machines, mais si les data-centers s'y intéresse, ça pourrait être une très bonne chose pour l'environnement et pour notre infrastructure énergétique.
Citation :
Publié par SekYo
Ça doit beaucoup dépendre des secteurs et de l'activité non ? Je ne suis pas expert du domaine, mais je serai surpris que pour un laminoir industriel ou une cimenterie le cout de l'énergie ne soit pas un facteur prépondérant également (après est ce que c'est plus ou moins que les salaires, j'en sais rien, mais je serai surpris que ce soit un truc négligeable).
Après je reste d'accord sur le fond: même avec une énergie pas trop chères garanties pendant des années, je ne suis pas sur que ce soit un facteur suffisant pour contrebalancer les différences de normes, droit du travail, etc.
Evidemment c'est selon les secteurs, en sidérurgie sur une étude interne (2019) par exemple:

Production en europe
30-35% salaires
40-50% matériaux
20-25% autres intrans (dont énergie 10%).

C'est pour cette raison que Mittal a dégagé la majorité des prods françaises (hors aciers spéciaux) et que les US ont collé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium importé.

Pour te donner une idée des ratios 2019, salaire horaire 41e en allemagne, 6e en roumanie, 2e en Inde. Sans barrière à l'entrée quand tu divises la part main d'oeuvre par 20, c'est mort (même si on supprimait totalement les charges patronales ET salariales. C'est du suicide.

Cette immense arnaque a commencé dans les années 90 avec la suppression de droits de douane chinois. Les multinationales/banques se sont gavées en délocalisant les marges hors frontières UE.

Nos politiques le savent depuis les années 2000, mais ça permet de défoncer les droits sociaux ET surtout de cumuler des fortunes en bourse = *9+ des grandes fortunes françaises sur la période.

Dernière modification par prootch ; 16/02/2025 à 11h15.
Citation :
Publié par Soumettateur
Je n'ai pas trouvé les coûts de production de EDF dans le lien que tu cites. Il est généralement estimé que le coût total de production du parc nucléaire historique (donc hors EPR) est de l'ordre de 60 euros/Mwh : https://www.cre.fr/actualites/toute-lactualite/la-cre-a-rendu-ses-conclusions-sur-le-cout-du-nucleaire-existant-dans-un-rapport-remis-au-gouvernement.html#:~:text=Le%20co%C3%BBt%20complet%20du%20nucl%C3%A9aire,euros%20de%20l'ann%C3%A9e%202022.
Merci !

C'est la CRE qui sera responsable du chiffre utilisé dans la formule de calcul ?
J'avais posé la question en fin d'année, vous m'aviez déjà donné ce même chiffre (donc ventes 2024 export d'electricité profitables pour la france malgré certaines affirmations du contraire).
Citation :
Publié par znog
Merci !

C'est la CRE qui sera responsable du chiffre utilisé dans la formule de calcul ?
Vu que le gouvernement a tendance à systématiquement ne pas tenir compte des avis de la CRE, on peut en douter.
Le réacteur tokamak West, opéré sur le centre du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) à Cadarache, est parvenu le 12 février à maintenir un plasma pendant 1.337 secondes, "améliorant de 25% le précédent record" établi en janvier en Chine, indique le CEA dans un communiqué.
Je viens de voir ça et j'allais le poster. C'est une très bonne nouvelle dans un océan de grisaille.

Ca prouve que la France s'est bien placé pour ce qui va sûrement devenir une des technologies clé de ces prochaines décennies. On en est certes encore loin mais c'est un résultat encourageant.

Dernière modification par ClairObscur ; 18/02/2025 à 23h10.
L'horizon pour la fusion commerciale, c'est 2070. En imaginant que l'IA et des investissements plus massifs accélèrent la chose, on va dire 2050.

C'est vraiment con qu'on ait pas développé les réacteurs gen 4 dans les années 90 et lancé un grand programme de construction de surgénérateurs dans les années 2000. Parce que l'humanité va faire face à un "trou" technologique d'ici 2050, que ce soit pour fusion ou pour les surgénérateurs.
Les autres technos (solaire, éolien, nucléaire classique, hydrogène blanc...) ont toutes des inconvénients qui les empêchent d'être la solution "magique" (faudrait des guillemets de la taille d'un paquebot...) dont on a besoin.
En même temps, j'avoue que je vois pas trop ce que ça changerait.

Un scénario où on a cette énergie à pro-fusion (lolilol), vu la direction de nos sociétés, je vois pas comment ce serait pas un scénario où elle s'ajoute juste au reste, globalement.

Ouais on gagnerait peut-être quelques € sur nos factures (et encore), à part ça on continuerait de défoncer l'environnement plus que jamais, et de remplacer les fossiles bien trop lentement.
Dans l'absolu si ma mémoire est bonne : plus d'énergie par unité de masse, moins de déchets (de plus courte durée), moins ou pas de risque de réaction en chaîne incontrôlée (ce qui pour la diffusion mondiale du nucléaire civil est fondamental), deuterieum très abondant. Ce n'est pas une solution magique évidemment, ça n'existe que dans les contes.

Probable que d'autres ressources critiques, métaux, minerais, deviennent très très chères à extraire avant, y compris pour construire ces réacteurs afin de remplacer le fossile de masse.
Et hop, 11.4 milliards de bénefs pour EDF en 2024: l'export s'est avéré finalement très profitable. 2 Mds de dividendes envisagés pour l'état.

Et pendant ce même temps, les abos passent de tva 5% à tva 20% (aout 2025)... va comprendre.
Citation :
Publié par prootch
Bercy a déjà relevé le niveau des taxes avec la baisse des cours européens. Il cherchent du pognon pour limiter le dérapage budgétaire dans tous les recoins à assiette large.
Tout en maintenant la politique de l'offre si chère à Macron (c'est une de ses lignes rouges).
d'après Reuters

Citation :
L'expansion constante de la Chine dans la production d'électricité à partir du charbon a suscité la colère des américain, qui se plaignaient qu'il n'y a pas de raison de d'améliore la production US si que la Chine augmente toujours plus les émissions dues au charbon.

Mais le réseau de production d'électricité de la Chine est déjà bien plus propre que plusieurs grands systèmes électriques américains, grâce à un déploiement record de sources d'énergie propres.

En effet, le système électrique chinois a émis moins de dioxyde de carbone (CO2) par unité de production d'électricité l'année dernière que celui de l'État de Floride et de plusieurs autres grands systèmes électriques américains.
https://archive.is/2025.03.07-111108...re-2025-03-07/



après, ce sont les stats chinoises, mais avec Trump au pouvoir je ne vois pas comment on pourrait remettre en question cette tendance, l'innovation énergétique mis en place par Biden est en train d'être démantelée
il y a quelques jours j'ai vu passer plusieurs articles parlant d'un gigantesque dépôt d'hydrogène découvert en Lorraine.
Il s'agirait du plus large gisement de ce gaz de la planète, évalué à 46 millions de tonnes.
La découverte date en fait de de 2023 mais j'étais complètement passé à côté.

https://www.sudouest.fr/economie/ene...e-17826239.php

Ca paraît assez énorme comme nouvelle. Je ne suis pas un spécialiste dans la matière mais j'ai vu plusieurs fois que le principal problème de l'hydrogène c'était sa production qui restait polluante et très énergivore. Est-ce que ce gisement peut rebattre les cartes selon vous ?

Dernière modification par ClairObscur ; 10/03/2025 à 10h08.
Y a eu un gros buzz autour de ça, relayé aussi ici, mais non ça ne rebat pas les cartes. Excellente nouvelle pour la région, imho on peut espérer par exemple voir une belle flotte de bus dans la région alimenté grâce à ce gisement et un peu d'industrie voilà tout.
Citation :
Publié par Jet
faudrait trouver du gaz naturel plutôt que de l'hydrogène, là ça serait jackpot
On a des réserves de gaz de schiste assez importante, mais les écolos et les reportages aux us avec les robinets qui crachent du feu ont un peu mis un tabou la dessus, comme ce fut le cas pour le nucléaire fut un temps.
Ce qui est ballot, car pouvoir se libérer du gaz algérien et russe et en exporter aux autres pays, ça serait un putain de bon trucs.
Citation :
Publié par Doudou Spuiii
On a des réserves de gaz de schiste assez importante, mais les écolos et les reportages aux us avec les robinets qui crachent du feu ont un peu mis un tabou la dessus, comme ce fut le cas pour le nucléaire fut un temps.
Ce qui est ballot, car pouvoir se libérer du gaz algérien et russe et en exporter aux autres pays, ça serait un putain de bon trucs.
C'est assez cocasse de comparer le gaz de schiste avec le nucléaire en terme de propreté

Autant sur le nucléaire les "écolos" ont tout faux, que sur le gaz de schiste ils ont entièrement raison
Citation :
Publié par Christobale
C'est assez cocasse de comparer le gaz de schiste avec le nucléaire en terme de propreté

Autant sur le nucléaire les "écolos" ont tout faux, que sur le gaz de schiste ils ont entièrement raison
Et les « écolo » n’en n’ont décidément pas fini avec le nucléaire…



Le niveau est abyssal.
Je ne comprend pas comment ils peuvent être autant à côté de la plaque.

Sinon, je veux bien que les députés ne s'habillent pas tout le temps en costume etc... mais un minimum, surtout si tu veux être écouté.
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