La presse et les médias en France

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Publié par Quint`
On en viendrait presque à croire qu'il faudrait être capable de discernement pour juger chaque situation, c'est dingue.
Exactement.
Or avec seulement une version partisane et tronquée tu ne peux pas faire preuve de discernement, tu ne peux pas juger.

Mais ceci dit le fait de demander à ce que le gouvernement intervienne revient à nier l'indépendance de la justice quelque soit l'angle sous lequel tu le prends. Celui qui est aux commandes sera toujours celui en capacité de faire des conneries et il suffira d'attendre pour qu'il en fasse. L'objet de la séparation des pouvoirs n'est pas qu'il n'y ait jamais d'erreur mais qu'un seul et unique pouvoir puisse dévoyer l'ensemble des processus. Si on veut une justice indépendante il faut admettre que les juges aient un pouvoir et qu'ils puissent donc faire des conneries.
Citation :
Publié par Anthodev
Parce que tu trouves que la justification du juge est cohérente avec le sujet de l'affaire en question ?
A priori la décision du juge d'instruction de procéder à la perquisition et les saisies qui ont été réalisées ont été validées pour l'essentiel par le juge des libertés et de la détention. Donc on peut raisonnablement postuler qu'il y a une cohérence d'ensemble, même si elle nous échappe puisque nous ne disposons pas du dossier d'instruction et ne connaissons rien de la réalité de l'affaire.

La journaliste pourrait faire l'effort de produire l'ordonnance du juge des libertés et de la détention, c'est un document qui permettrait possiblement une meilleure compréhension de l'affaire. Cela dit, je ne suis pas particulièrement surpris qu'elle n'en fasse rien puisqu'il semble à ce stade très probable que l'affaire telle qu'elle nous la présente n'est que la partie émergée de l'iceberg.

En tout cas, ne feignons pas de croire que l'affaire se résume à des armes utilisées contre des contrebandiers si le parquet, le juge d'instruction et le juge des libertés et de la détention rament tous dans la même direction. De toute évidence, il y a des éléments dont on ignore tout.


Citation :
Publié par Quint`
On en viendrait presque à croire qu'il faudrait être capable de discernement pour juger chaque situation, c'est dingue.
Sauf à ce que tu disposes des éléments du dossier, je doute que tu sois particulièrement bien placé pour savoir ce qui a motivé des magistrats (du parquet et du siège) à prendre les décisions qu'ils ont pris. Pour avoir du discernement dans une affaire (et notamment dans celle-ci), il faut plus que des articles de presse.
Je remonte ce sujet parce que je suis pas mal étonné de la manière dont les media présente le sujet de la motion de rejet de la loi Immigration. Quasiment tous unanimement (en news ou commentaires de plateau) dise que c'est étrange voir une honte que la gauche ai voté la motion de rejet avec le RN. Sauf que cette lecture est quand même pas mal biaisée sur deux points :
  • C'est la motion des verts qui a été sélectionné (via tirage au sort parce qu'il y en a qu'une qui peut être voté), donc la gauche n'aurait pas du voter leur propre mention de censure parce que le RN avait annoncé voter la leur ? En plus il n'y a eu aucune stratégie concertée/alliance avec le RN à ce sujet (si encore ça avait été dealé avec le RN j'aurais compris, mais là...)
  • La gauche a systématiquement refusé de voter les motions de censure du RN mais le RN vote sans problème les mentions de censure de la gauche, pourtant on ne tombe pas sur la gauche à ce moment (sauf sur la première, mais là encore il n'est pas possible d'interdire aux partis de voter leur mention)
Donc à quel moment on peut dire que la gauche a voté avec le RN ? Bref je suis étonné que certains media ne remonte pas ces deux faits pourtant élémentaires, parce que du coup ça pourrit le débat et détourne les faits (parce que du coup ça charge au max la gauche parce qu'ils auraient voté avec le RN alors que le débat est autre (qui aurait du être si la gauche avait eu raison de déposer une motion de rejet ou s'il était possible de trouver un autre équilibre au texte ou un autre texte)).
C'est juste une vieille ritournelle de la droite de dire que si des gens votent RN c'est la faute de la gauche, même si ce n'est pas la gauche qui vote RN. Rien de nouveau sous le soleil, juste une collection de sophismes par les habituels.
Rien de surprenant dans un PAF de plus en plus inféodé à des patrons de droite (voire d'extrême-droite dans le cas de Bolloré) qui achètent les médias pour servir de relais de propagande. C'est leur modus operandi classique en France depuis 20 ans, priver la gauche de relais médiatiques en posant des chèques sur la table.
Citation :
Publié par Touful Khan
C'est juste une vieille ritournelle de la droite de dire que si des gens votent RN c'est la faute de la gauche, même si ce n'est pas la gauche qui vote RN. Rien de nouveau sous le soleil, juste une collection de sophismes par les habituels.
Sauf que comme je l'ai indiqué, ça ne concerne pas que les media de droite, il y a également des media de service public (qui est soit plus à gauche, soit plus factuel à minima), qui oublie dans les débats/éditos les deux informations que j'ai cité (qui sont quand même assez importants quand on voit comment tourne le débat public).
T'as oublié une raison obvious a mon sens, la gauche et la droite ont voté le rejet pour 2 raisons diametralement opposées. Les uns trouvaient le texte trop dur, les autres trop mou.

Bornes la premiere a fustigé cette "alliance" (en parlant d'union-sacrée, carrement), c'est meme pas une alliance, juste un vote de circonstance). Et jamais ne sont mentionnés les LR qui ont voté contre, pourtant grands alliés du groupe présidentiel. Et eux l'ont véritablement fait pour les memes raisons que le RN, le texte etait trop tendre a leur yeux.
Citation :
Publié par -Interfector-
T'as oublié une raison obvious a mon sens, la gauche et la droite ont voté le rejet pour 2 raisons diametralement opposées. Les uns trouvaient le texte trop dur, les autres trop mou.
Ça ça se dit un peu plus. Reste en générale ça met la faute sur la gauche parce qu'à cause de leur vote, le texte sera durci en CMP. Alors que bon, c'est le gouvernement qui décide de suivre les LR alors qu'ils pourraient faire un autre choix (avoir un vrai volet intégration par exemple). Comme si la gauche aurait du se contenter des miettes (alors même qu'il y avait des indices assez important que Darmanin allait autoriser le durcissement de la loi pendant les débats au Parlement).

Citation :
Publié par -Interfector-
Et jamais ne sont mentionnés les LR qui ont voté contre, pourtant grands alliés du groupe présidentiel.
La raison est purement cynique dans ce cas, ils ne veulent pas fâcher davantage Ciotti pour empêcher une seconde motion de rejet (parce qu'ils savent très qu'à la fois ils ne peuvent pas négocier ouvertement avec le RN, mais que si LR est content de la monture, le RN le sera probablement puisque désormais les LR et le RN sont alignés).
Perso, je trouve le discours visant à dire que tel parti ayant voté avec tel autre alors *insérer random connerie* complètement inutile et creux. Que la presse s'en fasse écho me désole.
Chaque parti vote selon ses convictions et c'est très bien ainsi.

Maintenant sur ce sujet précis, j'attends de voir le résultat final pour me prononcer : rejet définitif ou durcissement. Là on pourra conclure sur l'efficacité des diverses positions.
La gauche (et la droite "républicaine" ou ce qui en tient lieu) sont coincées. Face, elles aident Macron ; pile elles aident Le Pen. Et aucun de ces deux choix n'est tolérable pour elles.
Le paysage médiatique va peut-être changer en France dans les prochains mois, RSF avait saisit l'Arcom pour lui demander de sanctionner CNews pour le non-respect de ses obligations. L'Arcom avait débouté la demande mais RSF a fait un recours auprès du Conseil d'État, et le rapporteur public est du même avis que RSF, ce qui signifie que l'Arcom risque de revoir la manière dont l'Arcom défini le pluralisme (et donc le temps de parole) dans les media si le Conseil d'État suit l'avis du rapporteur public :
Citation :
Et ce vendredi 19 janvier, le rapporteur public Florian Roussel, membre du Conseil d'Etat, dévoilait ses conclusions dans ce dossier, un avis destiné à éclairer le jugement final de la juridiction administrative – celui-ci sera rendu dans deux à trois semaines – et qui estime fondée la requête de RSF auprès de l’Arcom, notamment sur un point en particulier : le manquement supposé du régulateur des médias à faire respecter l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion à la télévision. En substance, le rapporteur estime que l’Arcom s’est, jusque-là, bornée à faire respecter le pluralisme au sein des chaînes qu’elle a sous son contrôle en se limitant à la parole des hommes et femmes politiques. Ce qui contreviendrait alors à l’esprit de la loi de 1986 sur l’audiovisuel (celle qui lui impose de faire respecter le pluralisme), puisque celle-ci ne précise nulle part que le régulateur doit se limiter, dans ce domaine, aux seuls représentants politiques.

En clair, si le Conseil d'Etat suit le rapporteur public, charge à l’Arcom de trouver un moyen de limiter la prolifération d’opinions d’un même bord politique sur une même chaîne de télé (en l’occurrence, pour CNews, l’extrême droite), et faire ainsi respecter le pluralisme. Comment faire ? La tâche pourrait alors s’avérer compliquée pour l’Arcom. Mais, comme l’a déclaré vendredi le rapporteur Florian Roussel durant l’audience : «Un contrôle plus global du pluralisme est délicat à mettre en œuvre, mais cela ne justifie pas le renoncement du régulateur à le traiter».

Source : https://www.liberation.fr/economie/m...BFS45T4ISJ4FI/
Cette modification signifierait un recul significatif des intervenants d'extrême-droite dans les media, en particulier dans les media de Bolloré.

Ce qui serait un changement bienvenue étant donné que les intervenants d'extrême-droite se développent dans la plupart des media :
Citation :
Les théoriciens du « combat culturel » mené par les sphères identitaires s’en félicitent ouvertement, soulignant l’hospitalité qui leur est réservée en dehors de Vivendi, l’empire médiatique de Vincent Bolloré – CNews, C8, Europe 1, et désormais Paris Match et Le Journal du dimanche (JDD). Le Figaro et les plateaux de BFM-TV sont maintenant perçus, à l’extrême droite, comme des espaces « accueillants ».

Jean-Yves Le Gallou, « intellectuel organique » de la mouvance identitaire, convaincu que la victoire politique n’est possible qu’à la condition de la victoire culturelle, souligne le rôle-clé de Vincent Bolloré, « chaînon manquant » entre les médias confidentiels radicaux et la presse généraliste : « Elle s’abreuve comme les autres à la concurrence et aux réseaux sociaux. Le JDD*, CNews ou Europe 1 sont devenus des médias de transition, ils imposent le réel et leurs invités aux médias de grand chemin, qui suivent, dans une course effrénée à l’audience, quitte à s’en brûler les doigts. »* [...]

Ainsi, après s’être fait remarquer lors d’un passage dans TPMP, Juliette Briens, collaboratrice à L’Incorrect et à la station d’extrême droite Radio Courtoisie, a fait ses premiers pas de chroniqueuse sur BFM-TV à la fin de 2023. L’antiféministe Thaïs d’Escufon, ancienne porte-parole de Génération identitaire, a été l’invitée de l’émission Les Grandes Gueules, et Laurent Obertone, un essayiste maurrassien hostile au métissage, dans celle d’Yves Calvi.

Sarah Knafo, la principale conseillère et l’épouse d’Eric Zemmour, se réjouit d’un phénomène qui « dépasse le groupe Bolloré : toutes les chaînes info se sont alignées, et même le journal télévisé de TF1. Regardez les invitations : Obertone sur BFM-TV, c’est tout de même incroyable ! Regardez les thèmes abordés et le suivi désormais naturel de ce qui ressemble de moins en moins à des faits divers isolés ».

Source : https://www.lemonde.fr/politique/art...70_823448.html
Le Conseil d'État ordonne à l'Arcom de prendre des mesures concernant CNews (en particulier mais probablement toutes les média lié à Bolloré que peut superviser l'Arcom) pour que la pluralité d'opinions soit effective sur la chaîne (emphase de moi) :
Citation :
[...] Les juges du Palais Royal ont effet jugé que les règles de répartition du temps de parole appliquée par l’Arcom devaient être revues. Ils ont estimé que comptabiliser uniquement les invités politiques - comme le fait le gendarme de l’audiovisuel - ne suffit pas : « l’Arcom ne doit pas se limiter à ce décompte pour assurer l’application de la loi. L’Arcom doit veiller à ce que les chaînes assurent, dans le respect de leur liberté éditoriale, l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinions, en tenant compte des interventions de l’ensemble des participants, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités ».

Pour se mettre en conformité, CNews pourrait avoir un gros effort à faire. En effet, les rares chiffres disponibles montrent un tropisme très à droite des intervenants non politiques : journalistes, éditorialistes, experts, représentants de la société civile... Une analyse de quatre chercheurs (Julia Cagé, Moritz Hengel, Nicolas Hervé, Camille Urvoy), obtenue par l’Informé, évalue que, parmi les invités non politiques, l’extrême droite accapare 40,4 % du temps de parole, contre 17,4 % pour l’ensemble des chaînes [1]. Et que le temps de parole des intervenants non politiques classés à l’extrême droite est passé de 8,2% à 24 % après la prise de contrôle par Vincent Bolloré du canal 16. De même, une étude, commandée par RSF au sémiologue François Jost, montre que, sur une période de deux semaines, les invités non politiques sont aux deux tiers d’extrême droite. Plus récemment, Libération a relevé que les journalistes invités provenaient à 51 % de journaux de droite (comme le Figaro), plus 31 % de titres d’extrême droite (Valeurs actuelles…).

Le Conseil d’État charge l’Arcom de définir les modalités de ce rééquilibrage. Le rapporteur public de la haute juridiction avait prévenu que ce serait moins « facile » et « délicat à mettre en œuvre », mais que ce n’était pas une excuse pour ne rien faire. Il avait proposé de se limiter aux « déséquilibres durables et manifestes, révélant une intention délibérée de la chaîne de favoriser un courant de pensée ou d’opinion ».

En pratique, plusieurs solutions ont d’ores et déjà été proposées. Une première idée, suggérée par la chercheuse au CNRS Claire Sécail, serait de demander aux intervenants de déclarer eux-mêmes (s’ils le souhaitent) leur positionnement. De son côté, François Jost a rangé les éditorialistes en fonction de la ligne des médias qui les emploient. Enfin, les quatre chercheurs précités ont classé les personnalités en fonction de leurs déclarations de soutien à des candidats à la présidentielle, de leur participation à des universités d’été de partis politiques, et de leurs contributions à des think tanks positionnés politiquement.

Source : https://www.linforme.com/medias-cult...news_1395.html
Citation :
Publié par Anthodev
Le Conseil d'État ordonne à l'Arcom de prendre des mesures concernant CNews (en particulier mais probablement toutes les média lié à Bolloré que peut superviser l'Arcom) pour que la pluralité d'opinions soit effective sur la chaîne (emphase de moi) :
C’est bien beau mais si les partis ne daignent pas à se déplacer sur CNEWS ?

Citation :
Publié par Jenmir
C’est bien beau mais si les partis ne daignent pas à se déplacer sur CNEWS ?
Il est question des invités non politiques, en gros leurs intervenants sont tous globalement de droites (journalistes du figaro, de valeur actuelles, du Point etc...), on comprend dés lors que les invités politiques de gauche ne souhaite pas non plus venir puisqu'ils vont se faire lyncher par une meute hostile. De mémoire y avait que Libération qui avait un intervenant, mais occasionnellement, c'est pas du tout équilibré.

Après cela dit je suis curieux qu'on fasse ce procès à CNEWS et pas à France Inter par exemple. J'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'intervenants de droite sur France Inter (hormis celui qui fait son édito éco le matin et encore), même dans la matinale, idem pour leurs invités non politiques qui m'ont l'air d'être tous bien bien de gauche, quand aux chroniqueurs et présentateurs divers, n'en parlons pas, c'est totalement revendiqué pour eux d'être à gauche et évidemment ça affecte la ligne éditoriale et oriente l'information.

Du coup pourquoi cette différence de traitement ?

Dernière modification par Arcalypse ; 14/02/2024 à 12h23.
Citation :
Publié par Jenmir
C’est bien beau mais si les partis ne daignent pas à se déplacer sur CNEWS ?
Si les partis ne veulent pas y aller c'est à cause de leur ligne éditoriale complètement orientée.
Ça tombe bien c'est ce que leur reproche l'arcomm.
La solution est donc de simplement appliquer leurs engagements pris pour obtenir une fréquence.

J'ai encore plus simple, on cesse de diffuser toutes les chaines de bollore tv mais je reconnais que c'est un poil plus drastique, bienvenue que sans conteste la meilleure solution.

Citation :
Publié par Arcalypse
Après cela dit je suis curieux qu'on fasse ce procès à CNEWS et pas à France Inter par exemple. J'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'intervenants de droite sur France Inter (hormis celui qui fait son édito éco le matin et encore), même dans la matinale, idem pour leurs invités non politiques qui m'ont l'air d'être tous bien bien de gauche, quand aux chroniqueurs et présentateurs divers, n'en parlons pas, c'est totalement revendiqué pour eux d'être à gauche et évidemment ça affecte la ligne éditoriale et oriente l'information.
?
Pourtant ce qui fait la une dernièrement concernant France Inter c'est plutôt la suppression pas vraiment justifie en terme d'audience des émissions, pour le coup, effectivement marquées a gauche.

La ligne éditoriale de France Inter est globalement assez centriste en réalité pour la majorité de la grille. Elle paraît de gauche surtout face au nombre de médias qui penchent à droite. Et parce que certaines émissions qui sont effectivement plutôt orientées à gauche ont du succès ( sans doute car il n'y a à pas vraiment de concurrence sur le créneau)

Et sur le fond on ne reproche pas non plus à Europe 1 ou RTL leur ligne éditoriale. Les médias n'ont pas un engagement de neutralité. Ça pose problème uniquement s'il y a inequite manifeste.
Et la droite et l'extrême droite ne refusent pas d'aller sur France Inter, ça montre que la ligne ne leur semble pas si problèmatique.

Dernière modification par Bjorn ; 14/02/2024 à 12h38. Motif: Auto-fusion
Citation :
Publié par Bjorn
Pourtant ce qui fait la une dernièrement concernant France Inter c'est plutôt la suppression pas vraiment justifie en terme d'audience des émissions, pour le coup, effectivement marquées a gauche.

La ligne éditoriale de France Inter est globalement assez centriste en réalité pour la majorité de la grille. Elle paraît de gauche surtout face au nombre de médias qui penchent à droite. Et parce que certaines émissions qui sont effectivement plutôt orientées à gauche ont du succès ( sans doute car il n'y a à pas vraiment de concurrence sur le créneau)

Et sur le fond on ne reproche pas non plus à Europe 1 ou RTL leur ligne éditoriale. Les médias n'ont pas un engagement de neutralité. Ça pose problème uniquement s'il y a inequite manifeste.
Et la droite et l'extrême droite ne refusent pas d'aller sur France Inter, ça montre que la ligne ne leur semble pas si problèmatique.
Ouais enfin France Inter c'est une radio publique, c'est déjà plus litigieux en soit qu'elle serve les intérêts politiques de certains partis.

Et clairement même si des mesures de rééquilibrage ont été prises pour que ça soit un peu moins la foire au bashing des idées de droite, ça reste encore une radio marquée à gauche, tant dans ses thématiques d'émissions que dans ses intervenants ou invités.

Par contre là où je te rejoins c'est que la ligne d'information France Inter, dans laquelle peut s'exprimer la pluralité des opinions, semble plus ouverte sur France Inter que sur CNEWS.
Citation :
Publié par Arcalypse
Après cela dit je suis curieux qu'on fasse ce procès à CNEWS et pas à France Inter par exemple.
Il y a trois raisons à cela :
  • Déjà la sur-représentation de l'extrême-droite et de la droite extrême sur les plateaux de CNews
  • Concernant France Inter, à part les humoristes (et c'est d'ailleurs par ce biais là qu'on entends le plus parler de France Inter parce que c'est généralement pour cela que le personnel politique de droite/extrême-droite déteste France Inter), les débats et les émissions sont plutôt de centre-gauche à centre-droit (donc pas mal centriste)
  • Les débats et les interviews se font la très grande majorité du temps en 1v1 (animateur vs invité) ou 1v1v1 (animateur avec deux invités) ou 2v1 (deux animateurs vs un invité), ce n'est pas le format de CNews avec l'animateur avec 3-4 invités pensant tous la même chose et quand quelqu'un de centre-gauche/gauche est sur le plateau, c'est juste pour se faire pourrir pendant une demi-heure/une heure.
Et d'ailleurs CNews a un historique particulièrement impressionnant de sanctions montrant qu'ils n'ont aucune déontologie :

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25 sanctions/mise en demeure/rappel/mise en garde de l'Arcom en 4 ans, et dans la liste il n'y a pas les dernières de ces dernières mois (il doit y en avait 4 ou 5 de plus facile)

À noter également que Bolloré à fait dissoudre (parce qu'il ne faut pas être naïf) les antennes des Sociétés de Journalistes de ses medias :
Citation :
Les Sociétés des journalistes ou SDJ (associations de journalistes constituée au sein d’une rédaction pour veiller au respect de la déontologie et à l’indépendance du journal) de Paris Match et du Journal du Dimanche (JDD) se sont dissoutes, a-t-on appris vendredi auprès d’un de leurs membres.

La SDJ du JDD a voté sa dissolution mardi, et celle de Paris Match a disparu le même jour, aucun candidat ne s’étant fait connaître après la démission des membres de son bureau, a indiqué cette source, confirmant une information du site Les Jours. [...]

La SDJ était restée en place pour suivre ces départs d’une cinquantaine de journalistes en CDI et d’une quarantaine de pigistes. « Si les membres des bureaux des SDJ ne bénéficient pas d’un statut protecteur, à l’image de celui des élus syndicaux, le risque d’un affaiblissement voire d’une disparition progressive de ces associations garantes du respect de la déontologie et de l’indépendance est réel », a alerté l’association « Article 34 », qui défend « la liberté, le pluralisme et l’indépendance des médias ».

Source : https://www.leparisien.fr/economie/l...24EFFGDKEQ.php
D'ailleurs depuis hier ça semble gueuler dans les media de Bolloré parce qu'ils doivent équilibrer le temps de parole (en criant au régime autoritaire et en balançant des fake news). D'ailleurs c'était le CSA/Arcom qui avait une lecture étrange de ce qu'était le pluralisme, parce que le texte à la base c'est le suivant :
Citation :
Article 1

La communication au public par voie électronique est libre.

L'exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise, d'une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d'autrui, du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et d'opinion et, d'autre part, par la protection de l'enfance et de l'adolescence, par la sauvegarde de l'ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de service public, par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication, ainsi que par la nécessité, pour les services audiovisuels, de développer la production audiovisuelle.

Article 3-1

L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, autorité publique indépendante, garantit l'exercice de la liberté de communication au public par voie électronique, dans les conditions définies par la présente loi.

Elle assure l'égalité de traitement ; elle garantit l'indépendance et l'impartialité du secteur public de la communication audiovisuelle ; elle veille à favoriser la libre concurrence et l'établissement de relations non discriminatoires entre éditeurs et distributeurs de services, quel que soit le réseau de communications électroniques utilisé par ces derniers, conformément au principe de neutralité technologique ; elle veille à la qualité et à la diversité des programmes, au développement de la production et de la création audiovisuelles nationales, y compris dans leur dimension ultramarine, ainsi qu'à la promotion de la diversité musicale ; elle veille à la défense et à l'illustration de la culture et du patrimoine linguistique national, constitué de la langue française et des langues régionales. Elle peut formuler des propositions sur l'amélioration de la qualité des programmes. Elle attribue aux services de communication audiovisuelle diffusés par voie hertzienne terrestre un numéro logique, en veillant à l'intérêt du public, au respect du pluralisme de l'information et à l'équité entre les éditeurs, et peut, à cette fin, constituer des blocs définis selon la programmation des services qui les composent. Elle veille au respect de la numérotation logique s'agissant de la reprise des services nationaux de télévision en clair diffusés par voie hertzienne terrestre, selon les modalités prévues à l'article 34-4, et au caractère équitable, transparent, homogène et non discriminatoire de la numérotation des autres services de télévision dans les offres de programmes des distributeurs de services.

L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique garantit l'honnêteté, l'indépendance et le pluralisme de l'information et des programmes qui y concourent, sous réserve de l'article 1er de la présente loi. A cet effet, elle veille notamment à ce que les conventions conclues en application de la présente loi avec les éditeurs de services de télévision et de radio garantissent le respect de l'article 2 bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Elle veille à ce que la diversité de la société française soit représentée dans les programmes des services de communication audiovisuelle et que cette représentation soit exempte de préjugés. Elle s'assure que les intérêts économiques des actionnaires des éditeurs de services de communication audiovisuelle et de leurs annonceurs ne portent aucune atteinte à ces principes.

Article 13

L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique assure le respect de l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion dans les programmes des services de radio et de télévision, en particulier pour les émissions d'information politique et générale.

Source : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/...XT000006068930
À aucun moment il est prévu que le pluralisme se limite uniquement au personnel politique, c'était une interprétation toute personnel du CSA/Arcom (et où le Conseil d'État a décidé de lui rafraichir la mémoire).
Citation :
Publié par Anthodev
À aucun moment il est prévu que le pluralisme se limite uniquement au personnel politique, c'était une interprétation toute personnel du CSA/Arcom (et où le Conseil d'État a décidé de lui rafraichir la mémoire).
Ouais enfin franchement c'est un peu le bal des faux jetons ces histoires sur CNEWS, oui y a de l'abus dans la sureprésentation des idées d'extrème droite sur leur chaine c'est vrai.

Mais ils sont où les chroniqueurs d'extrème droite sur Radio France ou France Télévision et qui représentent les idées de ces Français dans cet idéal de pluralisme ? J'aimerai bien qu'on me les trouve ces chroniqueurs et intervenants qui poussent les idées de droite extrème dans ces médias.

C'est amusant de voir que le manque de pluralité dans les médias pose soucis dans les médias d'extrème droite mais qu'on s'en accommode très bien et depuis très longtemps ailleurs tant que ça concernait uniquement le rejet des idées ou représentants de l'extrème droite. Qu'on s'en accommodait très bien quand les petits arrangements privaient ces Français d'une représentation politique à l'assemblée....

Bref, c'est assez risible tout ça.

Dernière modification par Arcalypse ; 14/02/2024 à 13h50.
Citation :
Publié par Arcalypse
Mais ils sont où les chroniqueurs d'extrème droite sur Radio France ou France Télévision et qui représentent les idées de ces Français ?
Le racisme et la xénophobie ne sont pas couverts par la liberté d'expression. C'est la présence de l'extrême-droite dans les médias qui est une anomalie dont la République devrait prendre garde.
Citation :
Publié par Arcalypse
Mais ils sont où les chroniqueurs d'extrème droite sur Radio France ou France Télévision et qui représentent les idées de ces Français dans cet idéal de pluralisme ?
C'est surtout qu'il y a peu de chroniqueurs (et généralement ce sont des humoristes dans leur silo de 3-4min) et ils ne participent pas aux débats/interviews. Ce n'est pas le format plateau TV. Et je doute que l'humour d'extrême-droite réussisse à être légal.

Les présentateurs eux-mêmes ne prennent jamais partie. Je pense que tu devrais faire un tour sur leur Youtube pour revoir le format de leur contenu (encore une essentiellement du 1v1 ou du 1v1v1 avec un animateur et des invités, presque jamais des chroniqueurs, et les chroniques non humoriste c'est pas tellement politique, c'est du tout et du n'importe quoi) : https://www.youtube.com/@FranceInter/videos

Et sinon tu ne demande pas des chroniques d'extrême sur LCI ou BFM (quoique ça commence pour ces derniers).
Citation :
Publié par Arcalypse
Mais ils sont où les chroniqueurs d'extrème droite sur Radio France ou France Télévision et qui représentent les idées de ces Français dans cet idéal de pluralisme ? J'aimerai bien qu'on me les trouve ces chroniqueurs et intervenants qui poussent les idées de droite extrème dans ces médias.
Y a toujours Finkielkraut sur France Culture.
Et Guillaume Erner, alors sans dire même sous entendre qu'il est d'extrême droite, il est très anti-wokisme
Et personne ne tombe sur TF1 non plus ?


« Nous ne sommes pas une chaîne publique, on fait ce que l’on veut »
Pourquoi le conseil d’état ne demande rien à l’ARCOM pour la pluralité et temps de parole ?
Citation :
Publié par Jenmir
Et personne ne tombe sur TF1 non plus ?


« Nous ne sommes pas une chaîne publique, on fait ce que l’on veut »
Pourquoi le conseil d’état ne demande rien à l’ARCOM pour la pluralité et temps de parole ?
Le conseil d'Etat a été saisi par Reporters sans frontières suite au refus de l'ARCOM (le CSA à l'époque) d'agir. La décision du conseil d'Etat va obliger l'ensemble des chaînes à revoir leur manière de faire.

Maintenant si certains estimes toujours ça litigieux, il est tout à fait possible de saisir l'ARCOM sur le point que tu cites.

Après, Cnews est véritablement problématique. C'est passé d'une chaîne d'information à une chaîne d'opinion. Plus généralement, l'actionnaire Bolloré se mêle très fortement de la politique éditoriale de la chaîne.

Il suffit de regarder France Info et Cnews pour voir qu'on est pas du tout sur le même format, ni la même manière de traiter l'actualité.
Citation :
Publié par Jenmir
Et personne ne tombe sur TF1 non plus ?


« Nous ne sommes pas une chaîne publique, on fait ce que l’on veut »
Pourquoi le conseil d’état ne demande rien à l’ARCOM pour la pluralité et temps de parole ?
Je vois que Jordan Bardella était l'invité du 13h le 20 janvier.
Les chaînes sont obligées de respecter le pluralisme au global, mais pour une émission spécifique je ne crois pas.
Citation :
Publié par Borh
Je vois que Jordan Bardella était l'invité du 13h le 20 janvier
La vidéo parle spécifiquement d'une émission, Quotidien, animée par Yann Barthès.

Parce que si on regarde sur les chaînes du groupe TF1, effectivement Le Pen ou Bardella sont régulièrement invités.

Cela dit, je ne suis pas sûr qu'il soit pertinent de regarder sur une émission. Parce qu'à ce compte là, je suis pas sûr que ce soit en faveur de cnews.
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