A voté... blanc, par dépit, aucun candidat n'étant à mon sens à la mesure des enjeux actuels sur 5 thèmes cruciaux.
- L'école et la justice sociale : la grande absente du débat. Je crois que plus personne n'en a rien à faire ; a-t-on collectivement lâché l'affaire ? La France est dans les derniers au monde pour ce qui est des inégalités dans l'enquête PISA. Une honte absolue pour notre pays "liberté, égalité, fraternité". En traduction : les enfants sont, et seront, le reflet socio-économique quasi-parfait des parents. Les bons postes sont déjà pris, circulez y'a rien à voir ; en pratique : rien ne sert de travailler dur à l'école, tout est déjà joué d'avance. Motivant ! Couplé à une chute libre des résultats montrée par toutes les enquêtes, c'est un merveilleux cocktail.
- La valeur travail et la redistribution des richesses : le travail paye peu et est lourdement taxé, alors que propose tous les candidats ? D'imposer moins... les droits de successions. A une époque ou hériter devient juste indispensable pour pouvoir accéder à la propriété tant les prix montent et le travail ne suffit plus, c'est malin.
- L'enjeu climatique : sobriété énergétique, relance des programmes d'énergie nucléaire. Exit tous ceux qui veulent sortir du nucléaire par aveuglement idéologique ou pire.
- La moralisation de la vie politique et publique : pas oublié Benalla, pas oublié Bayrou, et tant d'autres. De toute façon, c'est un non-thème de cette campagne, ça montre combien ça leur tient à cœur de donner l'exemple.
- L'Ukraine et l'assaut sur notre mode de vie démocratique : exit tous ceux qui se sont compromis avec Putine, on sait bien pour quoi ils roulent.
Au final aucun candidat prônant un changement de modèle vers la sobriété, une plus juste répartition des richesses et l'apaisement des tensions sociales, et un vrai retroussage de manches pour nous préparer à ce qui va nous arriver dans les 20 prochaines années, histoire de sauver au maximum notre style de vie.
Mort à petit feu de la classe moyenne, généralement le rempart démocratique, qui est écrasée des deux côtés : c'est elle qui travaille et produit des richesses, mais le travail ne paye pas dans un pays de rente comme la France ; et elle ne peut même pas espérer mieux pour ses enfants, étant donné que l'école est clairement aujourd'hui à deux vitesses.
On va voir avec intérêt le score des extrêmes ce soir.
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