Ca ne se limite pas à "il est élu, il peut faire ce qu'il veut". Il faut les présidentielles, puis la majorité absolue aux législatives, etc... C'est pas "il est élu, il fait ce qu'il veut".
Certes, mais le quinquennat et l'inversion du calendrier ont contribué à rendre le président encore plus puissant qu'il ne l'était. Et avec une pratique du pouvoir présidentiel qui s'est renforcé dans les faits, on en arrive à cette situation. Ce n'est pas propre à Macron. C'était déjà le cas sous Sarkozy et sous Hollande.
On est passés d'un régime semi-parlementaire à un régime quasi-présidentielle, mais sans les contre-pouvoirs. Le fait majoritaire a toujours existé sous la Vème République, mais il s'est renforcé avec l'inversion du calendrier.
En comparaison, le président américain ne peut pas dissoudre les chambres et il est bien plus contrôlé que le président français. Avec la nomination de Jean Castex qui a un profil peu politique, cela renforce d'autant plus ce caractère très présidentiel du pouvoir.
A mon sens, il va falloir un jour faire un choix : soit un régime parlementaire soit un régime présidentiel. Mais en restant entre les deux, on se retrouve avec un régime où le président est très puissant et avec des contre-pouvoirs faibles.
On pourrait imaginer une république présidentielle. Donc plus de premier ministre pour jouer les paratonnerres. Le président assume la fonction qu'il a déjà de fait. Il ne peut par contre plus dissoudre l'assemblée nationale qui disposerait de moyens de contrôles renforcés. Et les chambres pourraient se renouveler par tiers tous les deux ans avec un mandat de 6 ans. Le président serait élu pour 6 ans.
A mon sens, ce qui manque aujourd'hui, et même si la réforme de la constitution de 2008 a essayé de le faire, c'est un Parlement qui contrôle. C'est un rôle essentiel du Parlement qui est un peu oublié parfois.
Dernière modification par Aedean ; 07/07/2020 à 12h46.
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