Ex-Voto, je mets cette ligne au début parce que c'est au fil de mon message que je me suis rendu compte de cette évidence : si ton problème avec les vegan c'est que tu considères leur combat comme inutile, comme un combat de 10e rang, voire contre-productif… alors clairement, vu leur impact minime sur notre modèle d'agriculture, tu n'as rien à faire sur ce sujet, tu ferais bien mieux de consacrer ton énergie aux combats que tu juges primordiaux !
"Ces gens-là" = les vegans extrémistes militants du genre de celui qui a écrit la tribune.
Je suis pour la hiérarchisation des luttes.
Honnêtement, tant qu'il y a exploitation de l'homme par l'homme on ne me fera pas pleurer pour les conditions de vie des animaux d'élevage. Je ne jette pas la pierre aux gens qui ne militent pas mais les gens qui militent pour des combats de dixième rang, c'est pas mon truc. Tu dis qu'on peut mener tous les combats de front, je ne le crois pas.
Il faut bien comprendre un truc : le sujet vegan n'a d'intérêt que quand on parle du vegan qui milite dans le cadre de la survie durable d'une civilisation à vocation humaniste. S'il s'agit d'autre chose, on peut renommer le sujet "les dérives des vegan extrémistes" et j'y mettrai plus les pieds parce que je n'y vois aucun intérêt.
Pour ma part, je ne suis pas vegan, mais c'est un vrai sujet de réflexion pour moi. Pourquoi ? Parce qu'une position extrême sur le sujet de l'alimentation, c'est le meilleur moyen de communiquer. Parce que crois-moi, depuis que j'ai réduit ma consommation de viande, j'ai dû entendre des "ouais c'est bien", mais aucun effet; Par contre, quasiment à chaque fois qu'on parle de végétarisme/veganisme, ça crée des prises de bec qui montrent la dissonance cognitive de la plupart des consommateurs de notre société occidentale.
Et faut pas se leurrer : l'impact de chaque individu est mineur. Je pourrais bouffer 10kg de viande rouge par semaine que ça changerait rien. C'est en tant que groupe qu'on agit, et à ce niveau-là, la communication est bien plus efficace que l'action individuelle.
A chacune des prises de bec dont je parlais, ça pose des graines. Et des gens qui juraient qu'ils ne voyaient aucune raison de réduire leur consommation de viande sont aujourd'hui les premiers à revendiquer un régime quasi-végétarien.
Ces gens, si je les avais pris un par un pour qu'on discute de tout ça, je pense qu'ils auraient pu adhérer intellectuellement à la nécessité d'avoir une agriculture raisonnée… mais étrangement, au niveau de notre psychologie, c'est apparemment bien plus efficace de faire face à une position extrême, d'avoir la réaction de rejet habituelle, puis, ayant été bien secoué, d'avoir cette graine qui mûrit en soi, plutôt que de se remettre en question pendant des dialogues raisonnés. On est beaucoup plus émotionnels que rationnels.
Tout ça pour dire que pour moi, on est très loin du combat de "dixième rang", vu l'impact de l'alimentation sur notre monde et nos sociétés.
Et la logique est évidente avec la citation suivante :
Et le mot important dans vos interventions est le "inutile". Celui qui impose de la souffrance inutile a probablement des troubles psychologiques qui en font aussi un danger potentiel pour les autres humains. Je crois qu'on est d'accords tous sur ce point.
La souffrance des animaux en élevage intensif est totalement inutile, c'est aussi largement prouvé que l'impact humain sur le dérèglement climatique. On peut se nourrir aussi bien, aussi sainement, sans foutre autant la merde dans notre éco-système et sans obliger l'élevage aux rendements qui provoquent ces tortures.
Alors pourquoi ces souffrances quasi-systématiques ? Parce que, à l'image de tout notre système économique, l'élevage est dans logique de rendement à tout prix, qui n'a plus rien à voir avec l'approvisionnement alimentaire.
L'éleveur qui impose de la souffrance inutiles n'a pas de troubles psychologiques. Il n'est qu'une victime (et pas des moindres) du système intensif qui lui impose de faire du rendement à tout prix. Et le prix, c'est les conditions de vie des animaux.
Cf au passage les conditions de travail en abattoir, toujours au nom d'un rendement qui n'a aucun sens en ce qui concerne l'alimentation occidentale… C'est la même chose, et là ça concerne des humains autant que les animaux dont ils salopent la mise à mort…
Bref, je reviens sur la citation d'Ex-voto :
Je pense même que c'est néfaste car ça focalise une partie de la population sur des problèmes qui ne sont pas majeurs. Déjà que je trouve que le sociétal (oui l'écriture inclusive c'est de la merde) qui éclipse l'economico-social, c'est un problème alors du sociétal pour les animaux, c'est très très loin dans mes préoccupations.
Évidemment, mon classement n'engage que moi. C'est totalement subjectif mais pour moi le mec vit dans un pays dont le président se réjouit qu'un humain soit mort comme un chien et c'est moi qu'il vient faire chier car je mange du magret de canard (pas de magret sans canard gras) ?
Ensuite le problème n'est pas de comparer c'est d'hésiter sur l'équilibre. Bien sûr que j'introduis la comparaison. Elle ne fait aucun doute pour moi, il n'y a pas un nombre d'animaux d'élevage qui vaille la vie d'un homme.
Concernant les animaux sauvages c'est autre chose, les perdre en tant qu'espèce serait une perte pour l'humanité. Et plus ils sont intelligents, plus ça me touche. J'ai de l'empathie, quand un troupeau d'éléphants est decimé j'en chialerais presque. S'il n'y a pas de risques pour l'espèce, j'admets qu'on en chasse si c'est pour en faire autre chose que des trophées.
Des poules ou des cochons, je veux minimiser leur souffrance, mais je veux continuer à en manger parce que c'est bon et que je vis pour avoir du plaisir. L'odeur d'un poulet rôti ? Une merveille. Du jambon pata negra iberico de bellota ? Un délice. Je veux bien manger moins, bannir l'élevage intensif (et c'est tout a fait en phase avec mon aversion pour le capitalisme) mais à la fin je veux manger de la viande pour mon plaisir et il faut bien tuer l'animal.
Je ne vis pas pour manger de la viande industrielle de laboratoire produite par une multinationale. L'auteur de la tribune rêve de ça: je n'ai rien de commun avec lui. Absolument rien.
Sauf que tu perds complètement la "big picture" de vue, tous ces sujets que tu évoques sont liés et on dirait que tu t'en rends pas compte. C'est particulièrement frappant quand tu fais la distinction avec les animaux sauvages, dont la disparition te toucherait…
Ben le premier facteur de disparition des animaux sauvages, c'est la destruction de leur habitat, dont le premier facteur est l'agriculteur intensive, dont le pire élève est l'élevage intensif…
C'est un peu pareil quand tu dis que vis pour avoir du plaisir. Cette notion de plaisir est totalement relative, elle n'est pas inné, elle t'es quasiment entièrement apportée par ton éducation.
Comme le dit Hellraise, personne, sauf quelques psychopathes, n'est foncièrement indifférent au sort d'un animal. Tu fais le choix de la négliger pour prix de ton plaisir, au nom des principes de plaisir et de consommation qui nous ont été inculqués à tous, moi le premier. Je comprends très bien, j'ai tenu exactement le même raisonnement, "chacun son job, c'est pas parce que je peux pas buter un animal que je peux pas le manger."
Sauf que là on arrive aux limites d'un système qui n'a plus aucun sens, dont ces souffrances en sont la conséquence.
Et ce système est si parfaitement verrouillé qu'il sera extrêmement ardu et lent de le faire changer de l'intérieur en parlant simplement de raison. ON peut parler de raison et d'amélioration et de contrôle autant qu'on veut, en attendant on se touche la nouille entre interlocuteurs et le reste de la population consomme sans se poser de questions.
C'est pour ça que le véganisme est pour moi un excellent moyen d'accélérer le processus. En essayant de pas faire crever son enfant parce qu'il était au régime noix, oui, c'est mieux, et apparemment ça mérite d'être précisé…
Les vegans ne veulent pas limiter la souffrance animale, ils veulent abolir l'exploitation animale (y compris la laine etc !!!). Si tu milites pour une consommation raisonnée de viande, c'est ton tort de faire des vegans des compagnons de route.
C'est quoi cette histoire de "compagnons de route", j'essaye juste de corriger des aberrations fatigantes.
En plus, mathématiquement on peut même considérer qu'une société carnivore raisonnée (et démocratique) comprendra toujours des vegan, parce qu'à l'opposée il y aura toujours des gens pour refuser de faire le moindre effort…
Tout faux... Le veganisme est aux antipodes des conséquences environnementales, parce que ce n'est pas son sujet. Au contraire, le veganisme, en cherchant a interdire toute exploitation de produits d'origine animale, fait la promotion des solutions non bio.
Le veganisme est, par définition, l'ennemi de l'écologie.
Et si tout le monde devenait vegan d'un coup, les conséquences pour l'environnement seraient catastrophiques.
Du coup, heureusement qu'il reste une poignée de héros pour résister à l'emprise vegan sur le monde, qui est apparemment sur le point d'avoir des conséquences catastrophiques sur l'environnement ?
Non sérieux, on s'en fout complètement de ce qui se passerait si tout le monde vegan, c'est aussi pertinent que de parler de la souffrance de l'herbe qui émet un signal quand on la coupe…
Il existe un milliard d'alternatives au produit animal avant d'arriver au produit pétrochimique.