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Cette nouvelle discussion résulte de la fusion de plusieurs fils et de nombreux hors-sujet qui ont germé dans différents fils de l'Agora. L'objet de ce fil de discussion est de rassembler vos messages et d'accueillir vos prochaines discussions traitant de l'enseignement en France ou à l'étranger. Comme toujours, les sujets connexes peuvent (et autant que possible, devraient) être discutés ici :
- objectifs d'une politique d'enseignement, - coûts et financements, - apport des nouvelles technologies, - avenir des enseignants, place de l'élève, - droits et obligations de chaque partie prenante (élèves et enseignants, mais aussi parents, citoyens ou contribuables), - compétences des Etats, des entreprises, des religions, etc. - économie de l'enseignement, - etc. La liste n'est évidemment pas exhaustive. Pour information, d'autres fils traitent de problématiques plus spécifiques : Education Nationale : L'action du gouvernement Budget et efficacité de l'Education Nationale Education : dépister les enfants à risque dès la maternelle Education : enseignement des langues étrangères De l'enseignement des sciences et de leur importance dans notre société L'enseignement supérieur et la recherche Enseignement de l'économie Les filiéres littéraires Les français cancres à l'écrit et en calcul ? Le système éducatif français est il plus anxiogène ? Le fil Poubelle sur les sujets d'enseignement et d'éducation est le suivant : https://forums.jeuxonline.info/showthread.php?t=1311470 -------------------------------------- Sur le fil de l'action gouvernementale sur l'éducation, j'ai observé le commentaire suivant qui mériterait d'être discuté et débattu séparément: Citation :
Le contexte: Après la guerre, le RU a divisé son système secondaire éducatif en 3: - les grammar schools: entrée sur concours a l'age de 11 ans, et qui concentrait l'essentiel des moyens de l’éducation nationale, les meilleurs profs, et enseignait des matières académiques et classiques(langues anciennes et co). Environ 25% des places. - les écoles techniques - les "modern schools" qui in fine furent sous financées et administraient un ersatz d’éducation incluant des magnifiques cours telle que cuisine ou couture. Les grammar schools furent apparemment un véritable succès initial: il permettaient aux classes moyennes et populaires de pouvoir accéder aux universités d’élite (Oxford-Cambridge) ainsi qu'aux plus hautes responsabilités. Les enfants de mineurs ou de dockers pouvaient enfin avoir leur chance d’accéder a certaines strates de la politique, de l'art ou de l'économie. Certes les enfants d'Eton avaient toujours un avantage non négligeable, mais la qualité reconnue de l'éducation des grammar schools lié a un esprit de corps et une discipline de fer permirent lutter a armes quasi égales contre les écoles privées. La gauche, initialement en faveur du système, fut de plus en plus dérangée par la mise en place d'un système inégalitaire entre les "grosses têtes" et les "autres". De plus, certaines classes moyennes s’équipèrent de mieux en mieux pour passer le concours, et ré-introduisait a nouveau un biais de classe dans ce système voulu méritocrate. Ce fut donc le début d'une campagne politique vers un système plus équilibré. Les classes moyennes aussi finirent par se ranger derrière cette campagne, guidés par la peur de voir leurs enfants échouer l'examen critique. En effet, cet examen a 11 ans était un peu le tout au rien. D'un coté la réussite possible, de l'autre l'échec assuré. Bref, le système fut aboli dans les années 70 au profit d'une école plus équilibrée et les ressources furent redistribuées, les écoles fusionnées (une poignée de grammar schools subsistent aujourd'hui). Tout semblait pour le mieux, jusqu’à aujourd'hui ou certains constatent que le seul effet de ce nouveau système a été simplement de couper l'ascenseur social. Ainsi, aujourd'hui, les écoles privés comptent pour 7% des étudiants (20% des 16+, mais j'ai du mal a trouver des stats fiables) mais comptent pour - plus de la moitie des étudiants d'Oxbridge - 70% des juges - 54% des CEO - 54% des journaliste - 51% des médecins - 32% des députés La fin de l'élitisme public n'a finalement eu pour seul effet que de favoriser les riches qui se sont retrouvé ainsi sans réelle concurrence de la part des enfants doués mais moins aisés qui n'avaient plus accès a des profs et a une éducation adaptée a leur niveau. Pour info, l'école privée au RU c'est £22k de moyenne pour les boarding schools (et bien plus pour Eton). Pour revenir donc a la question de base: dans un monde ou les ressources sont limités, et ou l'Etat a un devoir de sublimer les talents latents de tous, indépendamment de leur condition sociale de naissance que faire? - donner le même nombre de ressources a tous ce qui in fine favorise ceux qui ont les moyens de s'offrir une éducation. L'avantage c'est qu'une égalité de façade est préservée au sein de l'école publique. - ou faire une segmentation par niveau ou les ressources sont plus ciblées et plus efficaces, et ou le biais de richesse peut être réduit au maximum (en supposant que le système ne puisse être contourné). Et on peut espérer que bien plus d'enfants puissent atteindre leur potentiel. Si le programme dit qu'il faut enseigner la soustraction, alors que certains ne maîtrisent pas l'addition et seront largués et que d'autres maîtrisent déjà la multiplication et se feront chier (on gaspillera leur potentiel d’apprentissage ou il lâcheront l'école) il me semble inefficace et injuste d'avoir une seule classe de même niveau. Et comme l'Agora ne serait pas l'Agora sans un MyLife absolument pas représentatif statistiquement: j'ai eu droit a plusieurs reprises dans ma scolarité a des cours que je maîtrisait déjà. Résultat: je me faisait chier comme un rat mort et je me suis mis entre autres a: lire des BD en cours, sortir de classe avec la bénédiction du prof.. ( disons que ce temps aurait pu être mieux utilisé a m'enseigner des trucs). Dernière modification par Silgar ; 03/10/2015 à 17h11. |
14/07/2012, 19h32 |
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L'enseignement en France et à l'étranger
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Le système scolaire actuel en France, sous couvert de permettre l'égalité des chances ou de scolarité unique, contribue en fait à accentuer les inégalités (voir les dernières enquêtes PISA ou un rapport récent de la Cour des Comptes). Parce que réussir sa scolarité est éminemment plus simple quand on est issu d'un milieu socio-culturel qui permet de comprendre la finalité et les codes de l'éducation, et parce qu'en outre la répartition des moyens favorise les élèves issus des milieux urbains favorisés (notamment à cause d'une vieille tendance à favoriser le secondaire, particulièrement le lycée, au détriment du primaire où se retrouve larguée définitivement une part importante des élèves venant des milieux urbains non favorisés ou des milieux ruraux).
Bref, à l'heure actuelle, on a en France un système égalitariste dans le discours, mais partiellement élitiste (établissements d'excellence, options stratégiques...) et partiellement inefficace. D'où une tension entre ce qui est annoncé et la réalité. Après, par rapport au constat que je fais, je n'ai pas vraiment d'opinion tranchée sur la question que tu poses. Dans l'absolu, je suis favorable à une éducation qui permette à chaque enfant de réaliser son potentiel et qu'aucun ne soit sacrifié, ni un élève en difficulté qui aujourd'hui se retrouve souvent laissé sur le bord du chemin avant son entrée en 6ème, ni un élève bourré de capacités qui se retrouve abandonné dans une classe atroce. Et cela passe probablement par des rencontres entre élèves de niveaux différents, par l'entraide et l'émulsion, plutôt que par la ségrégation. Du moins, je le pense. Cependant, dans l'état actuel du système scolaire, du moins dans des établissements où une grande part d'élèves sont en très grande difficulté, plus ça va et plus je me dis que faire, dans le secondaire, des classes de niveau est parfois (pas toujours, mais parfois) un moindre mal : au moins, tu auras une vingtaine de gosses qui s'en sortiront, contre une poignée dans le cas contraire. Les classes où tu as dix élèves de 4ème qui n'ont pas le niveau 6ème en français, qui n'ont pas la moindre culture générale et qui ne comprennent pas l'utilité de leur présence dans le collège, ce sont des mouroirs pour les autres élèves. Maintenant, pour remédier à ces problèmes, je pense qu'il faut mettre l'accent sérieusement sur le primaire (et sur les dispositifs pour les élèves non-francophones : par exemple, cette année, j'avais en 4ème un gosse arrivé de Tchétchénie arrivé depuis plusieurs années, mais qui à son arrivée en France était perdu et en refus, donc son année en classe français langue étrangère n'avait rien donné ; plusieurs années après, il ne parle pas français, et on ne peut plus l'aider...). La maîtrise de la langue française, la maîtrise des bases du calcul, une connaissance minimale sur les grands repères terrestres ou historiques... tout ça n'est pas acquis, trop souvent. Ok, je vois plutôt des collèges de zones défavorisées et la réalité est sans doute très différente dans les établissements des grands centres urbains, mais quand même. Et je crois aussi qu'il faudrait cesser le cloisonnement rigide entre les niveaux à l'école primaire (dans le secondaire, ça me paraît trop compliqué à grande échelle) et privilégier plutôt un système de modules à durée variable selon les élèves : un élève a tels objectifs à réaliser, tels savoirs à acquérir, telles méthodes à maîtriser, et quand il l'a fait, il accède à un autre module. S'il va plus vite que d'autres, il change de module avant eux ; s'il va plus lentement, il a tout le temps nécessaire mais il ne passe pas au niveau supérieur avec des lacunes qui le handicaperont et risqueraient de le faire échouer complètement ensuite. Bon, un tel dispositif, ça serait pas simple à mettre en place, pour tout le monde, notamment les instits (y a presque autant de cours à préparer que d'élèves), et c'est impensable avec des groupes de 25 à 30 élèves. 15 élèves à la fois, ce serait déjà énorme. Donc je doute qu'un truc du genre soit un jour mis en place. |
16/07/2012, 09h27 |
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Ce genre d'élèves, même à 10 dans une classe, tu n'arrivera pas à les motiver à bosser. Impossible. Ils sont la uniquement pour foutre le bordel rien d'autre.
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16/07/2012, 12h04 |
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