Tu trouves que les pauvres et les classes moyennes ne paient pas assez ? Pourtant, la pression fiscale est globalement plus forte sur eux que sur les riches, dans la mesure où l'épargne est très peu taxée, contrairement à la consommation.
Enfin on en revient toujours au même problème, ceux qui ne veulent pas rétribuer l'état pour les infrastructures qu'ils utilisent pourtant sans vergogne.
Je tiens à signaler que je suis d'accord avec vous.
Néanmoins (vous ne m'en voudrez pas trop) :
1. Je ne vois pas de quel moyen l'Etat français, seul, peut disposer pour rétablir la balance sachant qu'il est facile - dès lors que l'on a un pécule appréciable - d'expatrier ses revenus et son capital non immobilier hors de nos frontières fiscales. Le jeu des conventions de non double imposition permet ensuite d'échapper aux impôts nationaux.
2. Je ne suis pas sûr que la taxation, même confiscatoire, des revenus des personnes les plus aisées soit perceptible sur les finances publiques (puisque c'est l'objectif de toute modification fiscale). J'entends par là que même si l'on volait, au sens propre, les 50 plus grandes fortunes de France, ceci ne représenterait qu'une goutte d'eau dans l'océan des recettes fiscales.
3. Je pense que la fiscalité doit être inégalitaire pour inciter certains comportements, et même confiscatoire sur certains impôts.
- Inégalitaire dans le sens où je ne suis aucunement gêné à ce qu'une personne qui a hypothéqué sa baraque et mi tout son pognon dans son entreprise tire tous les fruits des risques pris, avec de faibles prélèvements fiscaux.
- Confiscatoire parce que dans ma conception, la richesse d'un individu n'a pas pour vocation à être celle de ses enfants, sauf à vouloir accentuer de générations en générations les écarts de richesses entre les couches sociales.
Pour revenir au sujet initial, très intéressant par ailleurs, je pense qu'il y a une méprise sur la signification de "fuite des fortunes à l'étranger".
Si il existe effectivement des personnes physiques qui élisent domicile dans des pays qui leur permettront de faire une optimisation fiscale sur une opération donnée (dans 95% des cas : vente de titres sociaux) ou de manière durable (le plus souvent pour échapper à l'ISF quand le patrimoine n'est pas activé), je pense qu'il faut mesurer l'étendue de ce problème assez marginal.
Par contre, il y a un vrai problème sur les personnes qui sortent leurs revenus ou leur patrimoine du système fiscal français tout en restant domicilié en France. En théorie, le fisc pourrait faire valoir les conventions d'assistance administrative concluent avec la plupart des autres Etats pour déterminer et taxer la part de revenus ou capital ayant échappé à l'impôt français. Mais en pratique, d'une part certains Etats ne divulguent usuellement aucune information (les paradis fiscaux), d'autre part, d'autres Etats ne divulguent jamais les informations qui auraient pour conséquence de réduire leurs recettes fiscales (j'ai des revenus taxés dans un Etat A qui devraient être taxés en France, l'Etat A ne dévoilera rien au fisc français).