[Ecologie] Energies renouvelables, fossiles et nucléaires

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Dans ce cas il faut se poser la question de l'intérêt de ce genre de rapport et s'il faudrait pas revoir la manière dont ils doivent être effectué.
Genre faire ça dans un cadre où il n'y a pas possibilité pour le politique d'orienter le rapport, et donc d'avoir quelque chose de solide et sur lequel on peut vraiment se reposer.
Citation :
Publié par Thesith
Sauf que visiblement, comme on pouvait s'en douter, RTE a sous estimé les besoins à partir de là les hypothèses sont biaisés. Surtout quand dans le rapport il était clairement dit que c'était "compliqué" enfin j'ai plus la formulation exacte mais il reconnaissait que ça demandait déjà beaucoup d'effort. Mais alors si en plus les besoins en électricité sont sous estimé, autant dire qu'on entre dans le domaine de la fantaisie ou science fiction quand à aller vers du 100% ENR.
Pour aller dans ton sens, André Merlin, président d'honneur de RTE, a carrément déclaré devant la commission d'enquête :

Citation :
Publié par André Merlin
Toutefois, les lois de la physique liées au système électrique ne peuvent être modifiées, ce pour quoi il est nécessaire d’avoir des moyens pilotables. Je ne suis par ailleurs pas opposé à l’insertion de moyens éoliens ou solaires et j’ai toujours facilité l’introduction de ceux-ci lorsque j’étais à la tête de RTE. Cependant, ces systèmes présentent des limites et, au-delà de 50 % de moyens non pilotables dans le mix énergétique, je pense que nous courrons certains risques. Certains scénarios sur le mix énergétique à horizon 2050 dessinés par RTE me semblent aller beaucoup trop loin.

Par ailleurs, je me demande s’il n’est pas possible de s’affranchir de la contrainte industrielle dans une vision à 2050. En définitive, le mix électrique que je privilégierais pour la France, et même l’Europe, à horizon 2050 devrait être composé de 75 % d’électricité pilotable – nucléaire, hydraulique, biomasse – et de 25 % d’énergies non pilotables, ce qui représenterait un doublement de la puissance de ces moyens de production vis-à-vis de la situation actuelle. Jeremy Rifkin a imaginé une organisation décentralisée au niveau des réseaux de distribution et des échanges d’électricité entre ceux-ci. Au vu de l’expertise que j’ai dans ce domaine, je ne pense pas que ce soit envisageable, hors survenue d’une rupture technologique. Cependant, nous prendrions des risques en pariant sur une rupture technologique pour définir une stratégie d’alimentation en énergie...
https://www.assemblee-nationale.fr/d...4_compte-rendu

Autrement dit, le rapport de RTE est complètement invalidé dans ses propositions et dans ses conclusions sur les scénarios 100% EnR.

Le rapport sur les Futurs énergétiques 2050 n'a jamais été autre chose qu'une commande politique servant à porter le développement des installations éoliennes et photovoltaïques.
Normalement RTE devrait pondre des rapports en toute indépendance, ces rapport servant de base de travail aux politiques pour orienter leurs choix.
Sauf que ça voudrait dire des rapports bien plus fournis que celui qu'on a pu lire (et pourtant c'est loin d'être un A4 recto-verso comme les rapports que Macron commande à McKinsey) et ils arriveraient sans doute à des conclusions éloignées de ce que les politiques tentent de vendre à la population depuis des années.
Et si on avait quelqu'un d'assez intelligent pour envoyer tous les idéologues se faire voir chez les grecs avant de prendre des décisions qui engagent le pays pour les 50 prochaines années, on arriverait peut-être à des solutions qui nous poseraient de gros problème avec pas mal de pays de l'UE.

Ca fait 50 ans qu'on a plus vu le moindre politique courageux, autant dire qu'en trouver un qui accepte d'envoyer chier nos écolo français (et donc de se retrouver avec des manifs type Sainte-Soline assez régulièrement) et de se fritter avec Allemagne au sujet du nucléaire ce n'est pas demain la veille.

Rien que faire comme les espagnols et dire qu'on arrête avec la tarification de l'électricité indexée sur le prix du gaz ça a été impossible à Macron.
Alors des décisions vraiment courageuses ...
Citation :
Publié par Silgar
Tout est dit. Cette commission d'enquête aura délivré un travail d'une qualité remarquable.
A charge toutefois et partial dans son angle d'attaque.
Pas un souci pour moi et en soit mais ne pas le reconnaître en deviendra un par la suite.
J'ai l'impression que certains dans la majorité oublie qu'ils en sont aussi responsables. Un certain nombre était député et ont voté ces orientations. Sans compter que Macron était
secrétaire général adjoint du cabinet de François Hollande puis ministre de l'économie en 2014.

Il s'était même engagé à respecter la loi en question s'il était élu :
Citation :
“Je garderai le cap de la loi de transition énergétique parce que je pense qu’il est bon”, a-t-il déclaré.

Cette loi, adoptée pendant l’actuel quinquennat, prévoit notamment la réduction à 50% au lieu d’environ 75% aujourd’hui de la part du nucléaire dans la production électrique française à l’horizon 2025.
Bref, il n'est jamais trop tard pour changer d'avis, mais ce n'est pas comme si la majorité présidentielle et le président n'étaient pas aussi responsables de ces errements.
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Citation :
Les membres de la Commission d’enquête parlementaire sur «La perte de souveraineté énergétique de la France» auront passé six mois et 150 heures d’auditions à tenter de comprendre les raisons d’un effondrement depuis près de trois décennies des politiques publiques énergétiques en France. Il s’est traduit par la démolition d’une filière nucléaire qui était la plus performante au monde, par une perte de souveraineté énergétique sans précédent et par le risque permanent et pour de nombreuses années d’une pénurie d’électricité dans le pays. Et tout cela au nom d’idéologies simplistes, de compromis politiciens inconséquents et d’une absence effarante de compétence et de responsabilité politique.

Cela a conduit aujourd’hui à un appauvrissement sans précédent du pays en temps de paix illustré à la veille de l’hiver par les demandes répétées du gouvernement aux Français et aux entreprises de rationner leur consommation d’énergie et plus particulièrement d’électricité… en expliquant que la cause de cette situation était l’invasion de l’Ukraine. Heureusement, par chance, une météorologie clémente a évité des coupures et des délestages. Mais cela ne change rien au constat. Les infrastructures et équipements énergétiques du pays sont incapables de faire face aux besoins actuels et encore moins à ceux nécessaires à la transition énergétique qui, rappelons-le, doit se traduire par une augmentation considérable de la consommation d’électricité du fait de l’électrification des usages et du développement accéléré de la production d’hydrogène par électrolyse.

Rien n’a été anticipé et rien n’a été préparé depuis un quart de siècle. Plus grave encore, l’outil nucléaire technique et humain a été laissé à l’abandon et considérablement affaibli. La meilleure illustration en est l’état pitoyable dans lequel se trouve EDF, renationalisé pour éviter sa faillite. L’entreprise publique devrait pourtant être le champion français de l’électricité décarboné et de la transition énergétique.


Citation :
«Souvent, nous sommes passés de l’incompréhension à la surprise, jusqu’à la consternation», écrit le député Renaissance Antoine Armand, en préambule du rapport. «Le récit qui s’est reconstitué devant nous, c’est bien le récit d’une lente dérive, d’une divagation politique, souvent inconsciente et inconséquente, qui nous a éloignés et de la transition écologique et de notre souveraineté énergétique».

Les auditions publiques ont permis de multiplier les révélations des errements, des compromissions politiques, de l’incompétence ou des lâchetés ayant amené le pays à se retrouver, au seuil de l’hiver 2022, contraint d’acheter au prix fort à ses voisins une électricité qu’il n’était plus capable de produire. La production du parc nucléaire français, qui avait atteint un sommet de 452 térawwattheures en 2005, a été de seulement 279 térawattheures l’an dernier.


Citation :
Le rapport insiste logiquement sur les années 2012 et 2017 et la mise en œuvre d’une politique de décroissance du nucléaire à la suite d’un accord entre le PS et les Verts. Une politique à laquelle participera Emmanuel Macron et qu’il poursuivra activement, avec Elisabeth Borne, ministre de l’Ecologie, jusqu’à sa conversion soudaine et opportuniste au nucléaire au début de l’année 2022. Mais le rapport n’épargne pas non plus les gouvernements de droite qui ont précédé l’élection de François Hollande et celui d’Edouard Philippe qui a fermé sans raison autre que politicienne la centrale de Fessenheim et a arrêté subrepticement, en août 2019, en violant l’esprit même de la Constitution, le programme Astrid de réacteur de quatrième génération. Des décision prises «dans la continuité du quinquennat précédent».

Mais la Commission dont l’ambition était de faire enfin un constat lucide et réaliste de la situation énergétique de la France et qui n’entend pas être pour autant un tribunal ne veut pas en rester au seul bilan et contribuer aussi «à rebâtir notre souveraineté électrique» tout en «réduisant rapidement notre dépendance aux énergies fossiles». Et pour cela, elle fait 30 propositions parfois iconoclastes.


Citation :
Elles concernent la gouvernance, la production, la relance du nucléaire et visent à «ramener tout le monde dans le réel» et à configurer les capacités énergétiques du pays pour qu’elles puissent répondre aux besoins de décarbonation et à ceux de la réindustrialisation du pays. L’ambition devra être portée «sur trente ans, inscrite dans une loi et étayée par la science et par l’industrie» en mesurant bien «le fossé de production qui nous sépare de la souveraineté énergétique».
Certaines mesures proposées sont plus politiques

  • exiger des ONG contribuant aux décisions qu’elles soient «représentatives» et «financièrement transparentes».
  • Les responsabilité des ministres pourrait être engagée s’ils ne réunissent pas les instances de consultation scientifiques et techniques officielles.
  • La direction générale de l’énergie devrait être à nouveau rattachée au ministère de l’Industrie, afin de suivre au plus près «nos vulnérabilités industrielles».



RTE
  • Le réseau de transport d’électricité (RTE), qui pendant des années a multiplié les prévisions erronées sur les capacités de production du pays et ses niveaux de consommation, n’échappe pas cette fois aux critiques. Il doit revoir d’urgence ses «critères de sécurité d’approvisionnement».


Arenh

Citation :
Les parlementaires veulent que les prix de l’électricité soient décorrélés en Europe et en France surtout de ceux du gaz et que le système aberrant de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qui contraint EDF à vendre à prix coûtant une partie de son électricité à ses concurrents, soit enfin «suspendu sans délai».


nucléaire

Citation :
Le nucléaire fait l’objet de toutes les attentions des parlementaires. Les députés appellent à un développement massif de ses moyens humains, administratifs et financiers, pour rattraper trente années de négligence et d’abandon et pouvoir relancer un programme ambitieux de constructions de nouveaux réacteurs
neutrons rapides
Citation :
Ils veulent aussi que la France réinvestisse dans les réacteurs à neutrons rapides dits de quatrième génération et «relance la construction d’un démonstrateur de type Astrid» pour «rattraper le retard accumulé».

Dire qu’avec Phénix et Superphénix, la France était à la pointe de la recherche mondiale dans ce domaine… avant le saccage.

https://www.transitionsenergies.com/...ion-politique/
Je vous trouve très sévère avec le rapport de RTE quand même. Il n'est pas parfait, mais certaines critiques qu'on a pu lire ici sont infondées, par exemple:
Citation :
Publié par Soumettateur
RTE a fait son rapport avec les hypothèses imposées par le gouvernement et notamment l'obligation de respecter les objectifs de la loi de transition énergétique.
( j'ai compris que tu parlais notamment de la limite de 50% du nucléaire, mea culpa si tu n'avais pas ça en tête)

S'il est vrai que le rapport de RTE s'inscrit dans la SNBC (" La dernière version de ce document [la SNBC], publiée en 2020,
détermine le cadrage de référence des Futurs énergétiques 2050 de RTE", page 47) le fait qu'ils n'aillent pas au delà des 50% de nucléaires à un horizon 2050 ne résulte pas d'une contrainte arbitraire politique fixée à priori, c'est explicité texto dans leur rapport:
Citation :
Cette part est le résultat d’analyses techniques et n’est pas limitée par une contrainte politique qui serait liée à la diversification du mix.[...]: pour les besoins de l’étude, il n’y a donc pas lieu de limiter a priori la part du nucléaire.
La part des différentes filières peut, en revanche, être conditionnée aux contraintes industrielles existantes. S’agissant du nucléaire, une double contrainte s’exerce : la durée de vie du parc nucléaire actuel et les rythmes envisageables pour la construction de nouveaux réacteurs. Ces contraintes ont été discutées avec les acteurs de la filière nucléaire, qui ont pu s’exprimer lors de la concertation et de la consultation publique.
La proposition industrielle la plus haute de la filière consiste à date à atteindre un parc nucléaire d’une capacité complète de 50 GW en 2050, dans un scénario de relance volontariste du nucléaire.
( rapport complet, page 152. Le gras est d'origine dans le texte)

Alors on pourrait éventuellement reprocher à RTE de n'avoir pas fait un scénario encore plus volontariste, en mode "effort de guerre" où le pays et les industries se mobiliseraient de façon importante pour aller encore plus vite sur le développement du nucléaire, mais vu la situation politique et sociétale actuelle, ça relève à mon avis autant de la science fiction qu'un scénario qui voudrait que demain la population arrête de consommer toute viande rouge ou se chauffe à 17°. Le temps et les moyens alloués à la production d'un rapport sont forcément limités, ça ne me parait donc pas aberrant qu'ils ne passent pas trop de temps sur un scénario très peu probable (et même si je le regrette, mais est ce que aujourd'hui y a une parole politique crédible qui soutiendrait ce type de scénario d'accélération fort du nucléaire ? pas vraiment, du coup ça reste de la SF pour l'instant).



Idem sur l'évolution de la consommation. Alors oui c'est contre intuitif et probablement un manque d'anticipation, mais ce qu'on observe réellement depuis 13 ans, c'est une stagnation de la consommation électrique en France, autour de 475TWh: https://www.edf.fr/groupe-edf/espace...te-en-chiffres

Alors oui, cette stagnation est aussi la conséquence d'une baisse de l'industrialisation notamment. Mais entre l’œuf ou la poule, qui est l'origine ? Même si l'offre électrique avait été plus importante, est ce que les industriels seraient restés et seraient passés à l'électrique ? C'est loin d'être acquis, les prix de l’électricité ont été extrêmement bas pendant plus de 10 ans, ça n'a pas empêché nombre d'industriels de rester sur de la consommation d'énergie fossile pour leurs process (ou de particuliers pour le chauffage), parce que ça coûtait encore moins cher.

Si EDF avait fait construire dans son coin 20 réacteurs nucléaires de plus, sans taxe carbone importante en parallèle pour inciter à ne plus utiliser d'énergie fossile, pour qu'au final la consommation stagne, la majorité de la population aurait été les premiers à leurs tirer dessus à boulet rouge en dénonçant un gâchis de moyens et d'argent balancé par les fenêtres.
RTE fait des rapports, comme le COR, suivant différentes hypothèses et suivant une demande politique.

A partir de là, aux politiques de voir lequel il va privilégié suivant les hypothèses futures qu'ils souhaitent prendre en considération.

Le travail de ces deux structures est de donner des éléments de réflexion suivant différents scénari. Ce n'est pas l'alpha et l'omega, juste des outils précieux d'aide à la décision mais ce n'est pas des outils de prédiction et cela ne doit pas être utiliser comme tel.
Citation :
Publié par Soumettateur
Des points que toute personne connaissant un peu le secteur de l'énergie savent depuis 15 ans. Comment et pourquoi les dirigeants politiques ont-ils pu passer à côté ? L'incapacité totale à mettre en place une politique compatible avec la réalité du sujet ne concerne-t-elle pas d'autres secteurs?

Pour moi les vraies questions sont là et dépassent largement la question énergétique.
Oui c'est du bon sens, ce qui est à la fois frustrant, et laisse une petite place à l'optimisme (un peu de la même manière que savoir le réchauffement d'origine humaine, c'est désespérant, mais implique qu'on peut aussi le contrer… si on s'y met).

La réponse à tes questions est assez claire aussi non ? En gros 3 mots : démagogie, idéologie et intérêts privés.

Sachant que les 2 premiers se mélangeant beaucoup (surtout à gauche), et les 2 derniers aussi (surtout à droite). En généralisant, on pourrait faire une sorte de diagramme de Venn avec ça.

Bref, j'ouvrais ce message en parlant d'optimisme. Maintenant, le réalisme : ce rapport va probablement être enterré et dans 20 ans quand on sera dans la merde on sera toujours sur jol à dire "eh oui mais ça on le savait déjà yavait ce rapport de X en je sais plus quelle année… mais ils ont rien fait."
Citation :
Publié par Quint` (#31415004
Bref, j'ouvrais ce message en parlant d'optimisme. Maintenant, le réalisme : ce rapport va probablement être enterré et dans 20 ans quand on sera dans la merde on sera toujours sur jol à dire "eh oui mais ça on le savait déjà yavait ce rapport de X en je sais plus quelle année… mais ils ont rien fait."
Pourquoi ils feraient quelque chose ? Une grosse partie des partis qui sont à l'AN (et donc des gens qui votent pour) n'ont rien à faire de l'écologie (en dehors d'un léger coup de peinture verte pour faire bonne mesure) et quand aux 2-3 partis pour qui ça semble être une priorité, si le constat semble bon, les solutions sont contraintes par des dogmes stupides.
Bref, on a (aussi) les politiques qu'on mérite. Et on le voit ici même sur ce forum hein, même si on est majoritairement aligné sur le constat (contrairement a y a 10 ans, y a quasi plus de "vrai" climato-sceptique ici), dès qu'on parle de mesure concrète et de solutions, les avis sont très divisés. Tant que tu n'as pas de consensus au niveau même de la population, pourquoi voudrais tu que les politiques aillent à l'encontre de la volonté de leurs électeurs ? (si tant est même que ce soit souhaitable en démocratie....)
Pour moi, ce procés qu'on fait à nos politiques concernant l'écologie c'est purement démagogique.

Le problème écologique se traite au niveau mondial, pas au niveau national. La France aura beau réduire drastiquement ses émissions de co2 et son niveau général de pollution que ça ne changera rien au futur de la planète. Et ça, j'attends que n'importe quel écolo vienne me démontrer l'inverse.

Tant qu'on aura les plus gros pays du monde qui ne se mettront pas d'accord sur un véritable accord de réduction drastique du co2, il n'y aura aucun espoir, et quand on voit à quel point le protectionnisme et le renfermement sur soi est entrain de se développer, je ne me fais pas d'illusions pour l'avenir, le notre mais surtout celui de nos enfants.

Parce que c'est bien joli d'interdir les centre villes aux véhicules, de réduire notre consommation electrique etc, mais si à côté les brésiliens continuent de cramer la forêt amazonienne à vitesse grand V, que la Chine continue de développer en masse ses centrales à charbon, et que les US continuent de consommer à tout va sans réel effort vers la croissance verte, qu'esperez vous?

Quand on voit les résultats des dernières COP, hormis gueuler dans le vent, ça ne change rien, la vérité c'est que, malheureusement, tant que les éléments naturels ne viendront pas perturber sérieusement nos vies quotidiennes, rien ne changera, mais ce sera peut être trop tard. Et même si nous tous français nous levons pour changer ça, nous ne sommes qu'une goutte d'eau sur cette planète, ce sont nos voisins qu'il faut convaincre et vu la gueule que prend le monde, j'ai pas grand espoir.
Avant de parler d'écologie, il est avant tout question de faillite de la politique énergétique sur ces dernières décennies.

Outre l'aspect émissions de CO2 que tu évoques (je ne partage pas vraiment ton avis mais peu importe), la France a tout intérêt a maintenir et viser un approvisionnement énergétique fiable, perfomant, peu cher, souverain et pérenne. L'aspect CO2 est un autre critère de performance, au final si on a une des emissions les plus faible par habitant c'est presque un hasard, quand on a développé le nucleaire c'etait plutot pour tous les autres aspects. Henri Proglio l'explique mieux que moi.
Citation :
Publié par Torkaal
Tant qu'on aura les plus gros pays du monde qui ne se mettront pas d'accord sur un véritable accord de réduction drastique du co2, il n'y aura aucun espoir, et quand on voit à quel point le protectionnisme et le renfermement sur soi est entrain de se développer, je ne me fais pas d'illusions pour l'avenir, le notre mais surtout celui de nos enfants.
C'est mal barré, les deux pays les plus polluants étant la Chine et les USA, ils feront probablement tout pour conserver leur leadership et accaparer les ressources. Après tout, c'est pas grave si la température monte de 5°C si la clim peut encore faire l'affaire pour 50 ans, date à laquelle la quasi totalité des pliticiens actuels sera au cimetière. On est dans un contexte "après moi le déluge" et je ne doute pas que si la situation devient critique les pays pauvres seront sacrifiés pour assurer quelques décennies supplémentaire de confort à l'occident.
Citation :
Publié par SekYo
Pourquoi ils feraient quelque chose ? Une grosse partie des partis qui sont à l'AN (et donc des gens qui votent pour) n'ont rien à faire de l'écologie (en dehors d'un léger coup de peinture verte pour faire bonne mesure) et quand aux 2-3 partis pour qui ça semble être une priorité, si le constat semble bon, les solutions sont contraintes par des dogmes stupides.
Pour le coup ce n'est pas vraiment une question d'en avoir quelque chose à faire de l'écologie, puisqu'il y a 20 ans, on avait déjà un système de production électrique très respectueux de l'environnement (à l'exception de la petite part d'électricité produite à partir de gaz, de fuel ou de charbon).

Sauf que ce système de production, on l'a torpillé, notamment au nom de l'écologie politique.
Citation :
Publié par -Black-Shadow-
Avant de parler d'écologie, il est avant tout question de faillite de la politique énergétique sur ces dernières décennies.

Outre l'aspect émissions de CO2 que tu évoques (je ne partage pas vraiment ton avis mais peu importe), la France a tout intérêt a maintenir et viser un approvisionnement énergétique fiable, perfomant, peu cher, souverain et pérenne. L'aspect CO2 est un autre critère de performance, au final si on a une des emissions les plus faible par habitant c'est presque un hasard, quand on a développé le nucleaire c'etait plutot pour tous les autres aspects. Henri Proglio l'explique mieux que moi.
Je te rejoins et c'est là où l'impact de nos politiques a été défaillant, comparé à l'écologie au sens général qui devrait rassembler toute la planète.
Au niveau national, depuis des décennies, nos élites ont profité du nucléaire qui nous a offert un avantage économique certain, mais qui l"ont, pour des raisons démago écolo, laisser tomber, et pour quel résultat? celui de cet hiver où on nous demande de faire attention sous peine de manquer d'électricité alors que nous étions le fournisseur européen n°1 il y a de cela quelques années, ça c'est un scandale politique national.

Citation :
Publié par Touful Khan
C'est mal barré, les deux pays les plus polluants étant la Chine et les USA, ils feront probablement tout pour conserver leur leadership et accaparer les ressources. Après tout, c'est pas grave si la température monte de 5°C si la clim peut encore faire l'affaire pour 50 ans, date à laquelle la quasi totalité des pliticiens actuels sera au cimetière. On est dans un contexte "après moi le déluge" et je ne doute pas que si la situation devient critique les pays pauvres seront sacrifiés pour assurer quelques décennies supplémentaire de confort à l'occident.
On est d'accord, mais vu les changements climatiques que nous commençons à ressentir, on peut imaginer des bouleversements plus rapides et géopolitiques.
La guerre de l'eau, des ressources naturelles etc, avec un monde changeant et un climat qui évolue défavorablement à des pays qui n'avaient pas ce genre de problème cela peut changer beaucoup de choses, imaginons que la France devienne invivable ou d'autres pays alentour, dans le passé cela a souvent poussé à faire la guerre pour obtenir des terres vivables etc.

Comme tu le dis, peut être que notre génération n'aura pas à voir tout ça, mais ce que l'on va laisser aux futures générations ressemble plus à l'enfer qu'autre chose. Ils auront le choix entre crever de faim, de soif, ou sous la botte de despote en recherche de conquête.

Espérons, pour finir sur une note d'optimisme, que nous aurons trouvé une nouvelle ressource énergétique peu chère, propre et en grande quantité, pour éviter ce scénario catastrophe, j'ai toujours foi dans l'ingéniosité humaine qui est la seule voie de salut pour l'humanité à mes yeux.
Citation :
Publié par Torkaal
Pour moi, ce procés qu'on fait à nos politiques concernant l'écologie c'est purement démagogique.

Le problème écologique se traite au niveau mondial, pas au niveau national. La France aura beau réduire drastiquement ses émissions de co2 et son niveau général de pollution que ça ne changera rien au futur de la planète. Et ça, j'attends que n'importe quel écolo vienne me démontrer l'inverse.
C'est une réflexion qui n'a pas de sens. La France peut avoir un poids au niveau mondial puisque c'est l'un des leaders de l'UE. Une union qui, quoi qu'on dise de sa faiblesse face aux autres poids lourds, demeure une puissance.
Sauf que tu peux pas faire quoi que ce soit au niveau de l'UE sans commencer par balayer devant ta porte.
Et même sans parler de balayer devant sa porte… même au niveau de l'UE le leadership de la France laisse évidemment à désirer, puisqu'on ce sont les mêmes personnes qui nous dirigent, dont l'idéologie et les intérêts font primer l'économie de court terme sur l'environnement.

La question c'est la volonté politique de travailler au sujet environnemental sans faire primer l'économie court-termiste. Et ça, ça n'existe pas, quel que soit le niveau de "puissance". C'est le premier problème à régler, plutôt que de dire "c'est la faute à la Chine/US", qui mène à une seule chose : l'inaction totale.
Surtout qu'à nouveau, une partie non négligeable des mesures à prendre pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre sont AUSSI parfaitement alignées avec le fait de mieux s'adapter à un monde plus chaud et avec des ressources plus contraintes. Donc égoïstement, même si personne à coté le fait, on a quand même tout intérêt à le faire pour être en meilleur situation que les autres dans 30 ans.
Et ils vont faire comment les allemands avec la fin du nucléaire et du gaz russe a pas cher ?
Ils ont une stratégie énergétique sur du renouvelable ou ça va charbonner sec outre Rhin ?
Une décision qui relève de la folie furieuse et du fanatisme, purement dictée par l'idéologie.
Dans une ère de grande incertitude énergétique et de chaos, c'était à peu près la dernière chose à faire mais bon. Entre ça, la fin du Gaz Russe et la fin de la mondialisation, ça va être folklorique pour eux dans les prochaines années.
pour le gaz, un été chaud a permis de passer sans trop de casse, mais la chance de 2022-2023 pourrait très bien ne plus être au rendez-vous en 2023-2024


Citation :
Trop contents d’avoir échappé, par chance, aux pénuries de gaz cet hiver et de voir les prix de l’énergie refluer, les dirigeants européens font de l’autosatisfaction. Mais ils n’ont en rien réglé le problème de fond de la sécurité d’approvisionnement en gaz du continent. Compenser la perte du gaz russe, notamment par des importations de GNL (Gaz naturel liquéfié), s’annonce encore plus difficile en 2023 qu’en 2022. Le réveil à la fin de l’année pourrait être douloureux.

et les objectifs climatiques empêchent la conclusion de contrats long terme

Citation :
L’Europe ne pourra obtenir un approvisionnement suffisant en GNL que par le biais d’achats sur le marché mondial au comptant si elle veut compenser la disparition de ce qui reste des importations russes. Et ne serait-ce que maintenir les niveaux d’importations de 2022 s’annonce déjà difficile. L’an dernier, l’Europe a importé 121 millions de tonnes de GNL, une augmentation de 60% par rapport à 2021. Le coût de ce changement de stratégie d’importation a été extrêmement élevé. Les pays européens ont raflé au prix fort sur tous les marchés internationaux les cargaisons disponibles.

De nombreux pays asiatiques, comme la Chine, privilégient les accords à très long terme. Ce qui leur permet à la fois un meilleur contrôle des prix et une assurance de livraisons. Le problème est que la stratégie de transition énergétique de l’Europe rend difficile la signature de contrats de très long terme. Les objectifs climatiques de Bruxelles visant à réduire de 55% les émissions d’ici 2030 entrent en contradiction avec une consommation de long terme de gaz naturel.
https://www.transitionsenergies.com/...ur-la-realite/




En attendant, Arc International, Arcelor Mittal, Duralex vont rallumer leur fours à gaz
https://www.francetvinfo.fr/france/h...s_5764973.html
Citation :
Publié par znog
En attendant, Arc International, Arcelor Mittal, Duralex vont rallumer leur fours à gaz
https://www.francetvinfo.fr/france/h...s_5764973.html
La question que je me pose concernant ces entreprises est : ne sentent-elles pas le vent tourner ? Ont-elles déjà pensé à changer de source d'énergie ?
Car ces investissements sont lourds et il faut penser à l'avance à leur réalisation avant d'en cueillir les fruits. Le gaz ne sera pas éternellement bon marché. La crise de cette année devrait servir d'avertissement. Ne pas pouvoir produire est quand même un problème très sérieux, voire vital pour ces entreprises, même si ce n'est que pendant quelques mois.
Du coup, quelle est leur parade ?
Citation :
Publié par Diesnieves
La question que je me pose concernant ces entreprises est : ne sentent-elles pas le vent tourner ? Ont-elles déjà pensé à changer de source d'énergie ?
Car ces investissements sont lourds et il faut penser à l'avance à leur réalisation avant d'en cueillir les fruits. Le gaz ne sera pas éternellement bon marché. La crise de cette année devrait servir d'avertissement. Ne pas pouvoir produire est quand même un problème très sérieux, voire vital pour ces entreprises, même si ce n'est que pendant quelques mois.
Du coup, quelle est leur parade ?
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Citation :
la France a un atout majeur, elle est l’un des rares pays au monde à produire à plus de 90% une électricité bas carbone (nucléaire, hydraulique et renouvelable). L’industrie fonctionnant principalement avec gaz, voire parfois au charbon dans le cas des hauts-fourneaux, son électrification permettrait de verdir la production. Les scénarios de neutralité carbone insistent donc tous sur les besoins d’électrification des activités industrielles afin d’atteindre les objectifs climatiques. Mais nul n’avait imaginé que le virage pourrait être pris si rapidement…
Citation :
C’est une des conséquences inattendues de la guerre en Ukraine et de son impact sur les prix du gaz. Cela a fortement incité l’industrie française à accélérer le processus d’électrification de ses usages. Et d’après les derniers chiffres de RTE (Réseau de transport d’électricité), pas moins de 18 GW de demandes de raccordement lui sont parvenus pour des usages industriels depuis un an… A titre de comparaison, les raccordements industriels préexistants ne s’élèvent qu’à 15 GW. Ce qui montre l’ampleur de la mutation en cours.

Dans ces demandes, on retrouve par exemple deux raffineries de Total Energies qui s’apprêtent à remplacer l’hydrogène nécessaire à leur activité aujourd’hui produit par vaporeformage de gaz (9 kilos de CO2 émis par kg d’hydrogène fabriqué) à une production par électrolyse (2,7 kilos de CO2 en moyenne pour 1 kilo d’hydrogène). Mais aussi l’électrification des hauts fourneaux de Dunkerque et Fos-sur-Mer, celle de la nouvelle usine de production de panneaux photovoltaïques Carbon toujours à Fos, ou celle des nouvelles giga factory de batteries dans le nord de la France.
Citation :
Après une année 2022 marquée par une baisse de la production électrique, entre les aléas du nucléaire et la sécheresse grevant les capacités de l’hydroélectricité, produire suffisamment devient dès lors un énorme challenge. En particulier en ayant en tête que les chantiers des nouveaux réacteurs nucléaires ne permettront une entrée en production, au mieux, qu’en 2035.

Dès lors, les leviers activables ne sont pas légions. Nous pouvons citer:
  • Le nucléaire historique qui devra revenir à ses meilleurs niveaux (400 TWh de production annuelle).
  • L’augmentation de puissance des réacteurs existants pourrait permettre d’aller gagner 20 TWh supplémentaires.
  • La modernisation de nos installations hydroélectriques qui devrait aussi permettre de gagner 20 TWh.
  • Les mesures d’économies d’énergies et de gain d’efficacité (éclairage LED, pompes à chaleur…), devront s’accentuer pour offrir des marges de manœuvre et «faire de la place» à l’industrie.
  • Les énergies renouvelables (éolien terrestre et marin, photovoltaïque, géothermie, biomasse…) devront continuer à être déployées pour fournir un appoint bienvenue. Notamment afin de gérer au mieux les ressources hydrauliques et permettre de disposer de la pleine puissance des capacités de production pilotable lors des pics de consommation (en hiver).


https://www.transitionsenergies.com/...urde-accelere/
OK on électrifie mais pour ARC international, je ne vois pas trop ça pour l'instant.
Je vois plutôt un changement dans les process pour économiser de l'énergie. C'est un progrès, mais ça me semble un poil timide.
A voir pour la suite.
On peut supposer, voire espérer que c'est pour l'instant une réaction rapide face à une évolution des choses qui ne leur laissait que peu de marge de manoeuvre, dans l'immédiat. J'ose espérer que dans le même temps, il se mettent à anticiper un peu plus loin.
On voit également, que non seulement pour les particuliers mais pour notre industrie aussi, il est urgent de revoir la tarification de l'électricité. Or, il me semble que pour l'instant, ça n'évolue ... pas. Et les mois passent ...
Citation :
il se mettent à anticiper un peu plus loin
C'est qui "ils"?

Les industriels réagissent à ces hausse du prix du gaz.
Leur réaction c'est principalement de la fermeture d'usine (temporaire ou définitive), ou réduction de production.
Mais il y a aussi, à la marge, des investissements pour consommer moins d'énergie, des efforts pour électrifier etc.

Les anticipations plus loin, elles ne sont pas favorables car dur de prévoir le prix de l'énergie dans 1-2-3 ans. Comme dis au dessus l'hiver prochain sera plus compliqué pour s'approvisionner en gaz que celui que l'on vient de passer. Or les financiers n'aiment pas prendre des risques et préfèrent un contexte plus stable, comme par exemple celui offert aux USA et son gaz de schiste (en plus des autres mesures pour attirer les investisseurs).

Le coeur du problème pour notre industrie énergivore c'est d'offrir un cadre favorable pour la fourniture d'énergie. Mais pour ça, il faut une vision politique de moyen/long terme pour construire les infrastructures pour, par l'état. Et ça malheureusement il n'y a plus, en tout cas du côté de nos gouvernements successifs.
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