Bon, allez, je vais divertir un peu ce sujet puisqu'on est dans la période "Lettres". Compte tenu de la teneur de la bayte, vous êtes autorisés à tous les commentaires.
Tout commença en Novembre 2007. À l'époque, j'étais déjà en Cité U, dans mon petit 9m² sans cuisine ni douche, et mon étage était exclusivement composé d'africains et d'asiatiques ne parlant pour la plupart que peu français et cuisinant des trucs infâmes qui puent quatre jours après, autant dire pas grand chose qui me branche.
Malgré tout, au bout du couloir, se trouvait un jeune homme qui n'appartenait pas aux catégories susmentionnées. 1m75, toujours en train de jouer de la gratte et de rigoler avec des amis, bien sapé, souriant, beau gosse quoi. De plus, chaque fois que je le croisais, il y avait un échange de regards pour le moins.. bizarre et soutenu, ce qui a attisé ma curiosité.
Arrivé en décembre, cela faisait déjà plusieurs mois que je parlais de mon "Voisin du 129" à des amis et l'un d'eux m'a motivé, m'a dit "Nan mais vas-y, t'as rien à perdre, écris donc une mot gentil et fous-lui dans sa boîte aux lettres, tu verras bien !". Alors jeune et fou à l'époque (et surtout totalement inconscient et trop confiant envers mes amis), je me suis suggéré à moi-même que ce n'était pas une mauvaise idée et qu'après tout, ça pouvait mener à quelque chose, alors pourquoi pas !
Pris dans un élan de romantisme fougueux, me voilà donc rédigeant une lettre somme toute banale mais très gentille, faite de "T'as l'air sympa quand j'te croise et j'connais pas grand monde ici, donc je prends contact !" et de "Si un soir ou une aprém' t'as rien à faire, hésite pas à passer boire un café chez moua ^^". Tout fébrile, je vais donc mettre le fameux message dans sa boîte aux lettres, y laissant par la même mon numéro de téléphone en précisant de ne pas hésiter à m'envoyer un sms ou quelque chose dans le genre s'il en avait envie.
Deux jours passent, puis trois, et je commence à anticiper grandement de le croiser de nouveau dans les couloirs, me disant que j'ai peut-être été un peu concon pour le coup, me disant que mon idylle était morte dans l'oeuf.
Après cinq jours, le verdict est tombé. J'étais chez une amie quand je reçois un coup de fil d'un numéro inconnu. Je décroche, j'entends "Hey salut, c'est Guillaume de la cité U !". Je sens mon coeur qui s'accélère, mes mains qui tremblent, je réponds "Ah oui ! Je t'avais pourtant dit que j'aimais pas les appels !". Il continue : "Oui je sais, mais bon les sms c'est pas mon truc. Donc voilà, j'ai bien reçu ton p'tit mot, déjà je tenais à préciser que c'était très courageux, c'est pas tout le monde qui ferait ça !" (Ndlr : Courageux mon cul, j'ai même pas osé aller le voir quoi). Je me sens rassuré qu'il ne l'ait pas mal pris, jusqu'à ce que j'entende derrière plusieurs personnes mortes de rire, j'ai donc pu en déduire qu'ils avaient tous pu lire le mot et que c'était l'attraction de la soirée.. Je commence à me sentir très mal, très gêné, il poursuit en me parlant un peu de ses études vu qu'on fait les mêmes avec un an de décalage. Après une petite dizaine de minutes à parler comme ça, il conclut en me disant : "Mais tu vois, je veux dire, c'est pas que t'as pas l'air sympa, au contraire, et je sais pas si ça a un rapport mais au cas où je précise, je préfère les filles moi tu vois.. *Redoublement des éclats de rire*".
Je panique, je balance un fébrile "Rien à voir, j'ai une copine tu sais..", il me dit "Ah ben tant mieux ! Bah à la prochaine alors, on se tient au courant !" et raccroche.
Je n'ai plus jamais eu de nouvelles, j'ai flippé pendant un an de le recroiser, à en flipper parfois de sortir de chez moi pour aller à la douche en p'tite tenue ou aux cuisines vu qu'il vivait juste en face.. Et quand je le voyais (vu qu'on prenait le même chemin pour rentrer de la fac à la cité U et qu'on vivait au même étage, ça arrivait souvent..) je baissais la tête et il riait. Jamais, plus jamais je refais un truc pareil. J'étais sûr de moi, mon radar à paydays m'a trompé, ma fierté en a pris un gros coup. J'ai eu de la chance, si on peut dire, d'être tombé sur un gars à peu près gentil (enfin c'est relatif, le foutage de gueule avec les potes c'est limite) qui m'en a pas trop tenu rigueur et n'a pas cherché à m'emmerder après, heureusement.. On ne m'y reprendra plus, on ne m'y reprendra plus..
Edit : Rien qu'en relisant, je ressens une profonde honte. LA TEHON BORDAYL !
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