Après, je t'avoues qu'après avoir lu ce qu'il proposait niveau cadrage économique de son programme, j'avais un tantinet l'impression qu'il se foutait de moi, et il a atteint, pour moi, le niveau zéro de la crédibilité. J'ai surement un a priori négatif sur tout ce qu'il dit depuis
Bon c'est un truc que j'évite de dire depuis le début puisque sur l'agora on se touche beaucoup sur l'économie etc comme si c'était une science exacte… mais bon je vais le dire : c'est juste que le projet de Hamon n'a pas pour but la prospérité économique. Le but c'est plutôt d'essayer de sauver le monde, en fait, rien que ça. On est à un moment charnière de notre histoire, les prochaines années vont probablement décider de notre avenir en tant qu'espèce. Et on continue de se tripoter le nombril en essayant de prévoir des équations à tant de facteurs qu'on ne peut rien anticiper avec certitude, le tout pour essayer d'être du côté de ceux qui vont avoir le plus de daulars.
Les mesures économiques sont évidemment destinées à financer la vision de Hamon (et de beaucoup de gens qui en ont assez de l'inégalité et de voir ce mur au bout de la route grandir), mais surtout font partie d'un tout qui vise à changer les mentalités. Celles qui nous ont permis d'arriver à notre âge d'or actuel, mais qui poussées à l'excès vont nous mener à notre perte. Les projections de l'économie à la Hamon sont dans leur version la plus optimiste pour le justifier bien sûr, mais l'idée c'est, si ça marche pas, d'être prêt à sacrifier un peu de son confort personnel, et de la sacro-sainte croissance, productivité, etc… qui ne sont plus que des numéros et des dollars en oubliant le sens de l'existence.
Parce que vous croyez vraiment que les autres candidats vont nous mener à la prospérité, la croissance etc ? Mais queudalle, on pèse rien dans le monde, c'est pas à ce niveau qu'on va changer quelque chose. Donc de toute façon une majorité va être dans la merde et devoir faire des efforts. Le truc, c'est de choisir si on est prêt privilégier l'idée de faire des efforts pour améliorer le monde, ou si on préfère privilégier la possibilité d'être dans ceux qui seront le moins atteints par les efforts à fournir.
Tous les commentaires sur le programme économique montrent l'égocentrisme humain habituel qui risquent de nous mener à notre perte. Vous préférez pouvoir créer votre entreprise grâce à Macron et avoir une chance de toucher le pactole comme ça, mais avec un monde détruit dans 50 ans, ou vous acceptez de faire un effort pour que vos enfants puisse vivre à l'air libre ?
On pourrait répondre que la prospérité économique permet de mener des projets d'avenir : en théorie oui, mais dans les faits, avec un Macron (ou Fillon ofc) c'est la continuité de l'augmentation exponentielle du capital et du pouvoir des 1%, qui n'ont rien à foutre de notre avenir.
L'intégration, l'écologie, la répartition des richesses, le féminisme, ça peut paraître de petits sujets de société plus ou moins importants et, pour certains, avec du pour et du contre (par exemple pour la répartition des richesses qui pousserait moins à l'innovation), mais aujourd'hui ça fait partie d'un tout, indispensable et beaucoup plus important que l'économie et le confort personnel de machin. Contrairement aux décennies précédentes. A l'époque on cherchait comment arriver au point de prospérité économique et technologique atteint… aujourd'hui on doit chercher comment survivre ensemble. Et c'est peut-être notre dernière chance, à moins qu'il ne soit déjà trop tard.
C'est pour ça que je préfère Hamon à Mélenchon (pour qui je voterais volontiers si Hamon n'était pas là). Mélenchon a peut-être un programme plus réalisable, mais il semble être moins axé sur ce plan long terme (peut-être simplement par pragmatisme justement, je dis pas qu'il a une vision plus étroite).
Voilà, c'est juste ça la problématique aujourd'hui. Et si vous pensez que vous avez un autre moyen de nous sauver je vous conseille de vous présenter mais à part ça y a plus vraiment de choix.
Voilà voilà, maintenant amusez-vous bien, vous pouvez ignorer mon avis ou le tourner en ridicule avec des notions économiques présentées comme des certitudes alors qu'on pourrait les jouer à pile ou face.
En 2017, il finit deuxième de la primaire, et sur un score de 44% au second tour.
41%. Ok c'est que 3% de diff mais soudain t'es plus proche du 60/40 que du 55/45. Sachant que ses soutiens ont dû se déplacer en masse. Tous ceux qui n'ont pas voté aux primaires, tu leur demandes, vu la popularité des gouvernements Valls, ils le rejetteront.
Mais après sur le fond je suis d'accord qu'il peut se targuer de plus de poids politique qu'avant. Mine de rien être premier ministre, même impopulaire, ça doit donner du poids, ne serait-ce que par le réseau. Faudrait vraiment se faire renverser pour être grillé imo (ce qui a failli arriver, mais n'a pas été le cas). Surtout avec l'immobilisme politique traditionnel.