Bonjour.
Je suis étudiant, en première année à Bordeaux III, un petit bleu quoi.
Et je vis le premier blocage de fac.
Je n'aborderai pas la loi Pécresse en elle-même, bien que je sois pour. Mais plutôt, ce que les organisateurs appellent "les modalités d'action".
Je suis profondément révolté en mon moi-même intérieur (car extérieurement je suis tout frêle je peux pas trop gueuler

) par la façon dont se passent les Assemblées Générales, et le blocage.
Lors des Assemblées Générales, les organisateurs eux-mêmes et la grande majorité des intervenants à la tribune, racontent des inepties totales à la foule qui y assiste.
Par exemple, que de part la plus grande indépendance accordée à l'université, les frais d'inscription augmenteront, qu'ils atteindront les quelques milliers d'euros. Alors que c'est totalement faux étant donné que ceux-ci sont fixés et resteront fixés par le ministère.
Par ailleurs, que la fac sera privatisée, ce qui est une extrapolation complètement fantasque de la loi.
Et encore, que l'état se désengage complètement. +400€ par étudiant par an les cinq prochaines années je n'appelle pas cela un désengagement.
Alors, je ne dis pas que la loi est parfaite, mais ces mensonges sont assimilables directement à de la propagande pure et dure. À cela viennent se greffer des revendications révolutionnaires, des trucs qui ont rien à voir, mais qui marchent bien quand il s'agit d'exhorter les foules à agir comme on le désire.
Le vote du début du blocage, le plus important puisqu'une fois en place il est très difficile de le retirer, s'est fait à main levée puis à vote spatial, après avoir fait volontairement rallonger la durée de l'AG histoire qu'elle déborde sur les heures de cours (et que les étudiants sérieux, très majoritairement anti-blocages, partent). Un comptage approximatif leur a permis de déclamer que "Camarades (je cite), les locaux sont à nous, blablabla".
Bon, très bien. Le vendredi suivant, un vote, cette fois légèrement plus démocratique car étant "à couloir", a fait poursuivre le blocage. Rien à dire là, on sait bien que les étudiants anti-blocages sont majoritaires mais s'ils ne se mobilisent pas pour faire entendre leur voix, ils n'ont qu'à assumer les conséquences.
Mais outre la poursuite du blocage, à cette AG s'est décidée aussi la mise en place d'un vote à bulletin secret, à la quasi-unanimité (ils avaient pas l'air très heureux les organisateurs après cela, d'ailleurs).
Le président a organisé le vote pour aujourd'hui même, de 9h à 15h.
Cependant, hier, une AG ridicule regroupant moins de 600 personnes a décidé à une courte majorité que ce vote était "illégitime", pour des raisons bidons servant de prétexte. Alors qu'à l'AG précédente il avait bien été démontré que la majorité était en faveur d'un tel vote. Mais les bloqueurs savent pertinemment qu'un vote à bulletin s'étalant sur toute une journée aurait plus de chance de leur être défavorable.
Ainsi, ce matin, les bloqueurs ont empêché le personnel d'installer le matériel nécessaire au vote à bulletin secret, qui aurait fédéré une quantité réellement représentative des étudiants.
Bref, on est clairement face à des méthodes quasi dictatoriales : mensonges à des fins de propagande, déni total de démocratie et j'en passe.
Il n'y a pas réel recours à cela, et je commence à penser que l'intervention des CRS est malheureusement nécessaire, non pas pour vider la fac, mais pour assurer un vote à bulletin secret dans la sécurité de tous. Et c'est regrettable de devoir en arriver là pour assurer la liberté démocratique de voter et d'étudier, qui est la nôtre.
Par ce post, j'aimerais recueillir des témoignages d'étudiants d'autres facs, des réactions, des avis pour/contre...
Comment ça se passe de votre côté, et trouvez-vous tout cela si "démocratique" que certains le prétendent ?