Politique et économie au Royaume-Uni

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Citation :
Publié par Hellraise
Mais bon, Johnson a bien montré qu'il s'en fichait des traditions, lois, précédents. Son plan va être de s'accrocher et espérer que le publique oublie ou soit distrait par le prochain dead cat.
oui :

  • En théorie et selon les précédents, c'est une blessure mortelle qui laisse quelques semaines/mois avant de tomber.
  • En pratique, Johnson sortira tous les bullshit possibles pour garder sa place, il se balance complétement de l'intérêt du pays ou du parti conservateur ou de quoi que se soit d'autre

Ce que disait https://pca.st/h45wgw17 c'est qu'on peut s'attendre à une nouvelle montée de pression avec l'UE, mais que ses menaces ne pourront pas forcément être suivies d'effet une fois que le parlement devra voter derrière
Ça y est, le projet de loi voulant désagréger le Protocole Nord Irlandais est présenté.

Avec lui,
  • la province pourra bénéficier des mêmes aides d’Etat que le reste du Royaume-Uni
  • les contentieux se régleront devant un mécanisme d’arbitrage indépendant et non plus devant la Cour de justice européenne
Enfin, le gouvernement britannique le synthétise plus simplement :

Ça ne plaît évidemment pas du tout à l'Union Européenne.
Je ne sais pas combien de temps il faudra pour que ce projet passe au vote ; combien de débats sont prévus à son sujet et quand.
(un bill, c'est la même chose qu'un projet de loi chez nous, non ?)
Le truc c'est qu'il dit que c'est pour le bien de l'Irlande du Nord, mais une majorité des députés de l'assemblée locale ont écrit une pétition que ce n'est pas en leur nom ni dans l'intérêt de leur région.

Johnson essaie juste de s'acheter la loyauté de sa droite et espère sans doute un conflit pour resserrer les rangs.
Citation :
Publié par Mordreck
Johnson peut potentiellement l'imposer a l'Irlande du nord sans le soutien du parlement local?
Le parlement local n'a pas les pouvoirs à ce niveau et de toutes manières il est paralysé depuis des années, il ne siège même pas il me semble, tout comme l'exécutif.

Dans ce cas, c'est Londres qui prend la main depuis des années
Il y a eu une petite intervention entre Ian Blackford (MP SNP - Je conseille de suivre ses interventions c'est toujours brillant et assez marrant) sur Boris Johnson pendant le vote de confidence.
https://www.thenational.scot/news/20...iant-exchange/


Angus Robertson qui est le référent "Constitution" du Parlement Écossais indique que les plans du SNP sont clairs : il y aura un référendum en Octobre 2023.
La semaine prochaine Nicolas Sturgeon va annoncer au Parlement (écossais cette fois-ci) la feuille de route (notamment légaliste) pour parvenir à mettre en place le IndyRef2. Entre temps, le Parlement Écossais a voté une grosse augmentation du budget pour financer ce référendum l'année prochaine.

https://www.theguardian.com/politics...m-october-2023
Un petit retour du débat sur le brexit :

D'un côté, les effets se font sentir (on est à peu près à la moitié de la perte de produit national brut prévue il y a deux ans).

Citation :
The Office for Budget Responsibility, the official British forecaster, has seen no reason to change its prediction, first made in March 2020, that Brexit would ultimately reduce productivity and UK gross domestic product by 4 per cent compared with a world where the country remained inside the EU. It says that a little over half of that damage has yet to occur.

That level of decline, worth about £100bn a year in lost output, would result in lost revenues for the Treasury of roughly £40bn a year. That is £40bn that might have been available to the beleaguered Johnson for the radical tax cuts demanded by the Tory right — the equivalent of 6p off the 20p in the pound basic rate of income tax.

Screenshot_20220622-085948_Chrome.jpg

À l'arrivée cela fait quand même 40 milliards de perte chaque année en recettes fiscales pour l'État

On a trois grandes composantes :

1)
Citation :
The first and most obvious economic blow delivered by Brexit came when sterling fell almost 10 per cent after the referendum in June 2016, against currencies that match the UK’s pattern of imports. It did not recover. This sharp depreciation was not followed by a boom in exports as UK goods and services became cheaper on global markets, but it did raise the price of imports and pushed up inflation.
D'abord un problème de dévalorisation de la livre qui n'a même pas conduit à une augmentation des exportations


2)
Citation :
Red tape caused a “steep decline” in the number of trading relationships after January 2021, according to a study by the Centre for Economic Performance at the London School of Economics. The number of buyer-seller relationships fell by almost one-third, it found.
Citation :
The same group found food prices had risen as a result of Brexit. Comparing the prices of imported food such as pork, tomatoes and jam, which predominantly came from the EU, with those that came from further afield such as tuna and pineapples, it found a substantial Brexit effect. “Brexit increased average food prices by about 6 per cent over 2020 and 2021,” according to the research.
Une baisse des échanges commerciaux
  • à l'exportation et touchant surtout les PME qui n'arrivent pas à assumer les formalités douanières
  • à l'importation pas de baisse mais la faiblesse du taux de change renchérit les prix des produits alimentaires
Screenshot_20220622-091333_Chrome.jpg


3)
Citation :
The third visible effect of Brexit on the UK economy has been in discouraging business investment. In the first quarter of 2022, real business investment was 9.4 per cent lower than in the second quarter of 2016. That fall was mostly due to Covid, but it had flatlined since the referendum, ending a period of growth since 2010 and falling well short of the performance of other G7 countries.
Une baisse du niveau des investissements d'à peu près 10 %, particulièrement préoccupante d'autant que des mesures incitatives avaient été passées




Citation :
Complaints about high immigration was one of the most contentious issues of the referendum, with a central promise of the Brexit campaign being tougher controls over the number of people entering the country. While net immigration from EU countries has stopped, with effectively no change apparent in the two years to the end of June 2021, net immigration from non EU countries has remained high, with 250,000 in the latest year.
Sur le front de la réduction de l'immigration, qui avait été l'une des principales revendications, l'immigration en provenance de l'Union européenne a bien baissé mais elle est compensée par celle des pays non-européens et donc on a toujours la même immigration au total, avec juste une différence qualitative




Citation :
There is, as yet, little appetite among Britain’s political leaders for a return to the EU — even if the other 27 member states were prepared to open the door. Even the pro-EU Liberal Democrats admit reversing course is a long-term aspiration, rather than an immediate goal.
Aucun signe d'une volonté de retour dans l'UE même chez les des libdem, et chez les travaillistes le sujet est tabou



Citation :
Tobias Ellwood, a former Tory defence minister, suggested Britain should rejoin the EU single market to soften the cost of living crisis, and said there was “an appetite” for a rethink and claimed polling indicated “this is not the Brexit most people imagined”. And Daniel Hannan, a leading Tory Brexiter, repeated his longstanding view that Britain should have stayed in the single market under a Norway-style relationship with the EU, while adding that to rejoin it now “would be madness”.
Par contre l'idée de revenir dans le marché unique semble gagner du terrain


... Avec celle d'avoir de moins mauvaise relation avec l'Union européenne
Citation :
Even among the Eurosceptics in Johnson’s cabinet, there is now an acceptance that the UK should be seeking to rebuild economic relations with the EU, including in areas like the Horizon programme, to avoid exacerbating the looming cost of living crisis.
Voici l'article du financial Times en accès libre
https://archive.ph/FTkAM
On ne va pas annuler le Brexit mais on va faire en sorte de revenir dans le marché unique ça fait très vous avez voté contre la constitution européenne pendant le référendum donc on va changer trois virgules et le faire voter au parlement cette fois

Revenir dans le marché unique ça veut dire reprendre à peu près tout ce que les Brexiter avaient comme raison de voter pour la sortie de l'UE, avec en plus le fait de devoir payer une taxe annuelle (qui dépend du PIB si j'ai bien compris).
Je me demande comment ils espèrent que ça passe crème auprès de la population.
Pour ça il va falloir attendre que l'économie se casse massivement la gueule.

De toute façon avec la crise actuelle, pas sûr qu'on soit en mesure de différencier clairement l'impact du Brexit sur l'économie du RU de celui de la crise mondiale dans laquelle on est.
Le COVID a déjà compliqué les analyses, maintenant c'est encore plus compliqué et si la crise s'amplifie encore ça deviendra quasi impossible de faire la part des choses.
Franchement, si dans quelques années la perte pour leur économie se limite à ce qu'ils avaient prévu au moment du Brexit, on pourra dire que le Brexit aura été une réussite.
Citation :
“this is not the Brexit most people imagined”.
Ce que beaucoup de Britanniques n'ont toujours pas compris c'est que leur situation pré-brexit était en or massif. Le RU s'était aménagé un accord rempli d'exemptions et de clauses spéciales tout en pesant massivement dans l'union. Il avaient littéralement le beurre et l'argent du beurre. Mais ce n'était toujours pas assez apparemment. Il ne retrouveront jamais de situations aussi favorables.


Après, le pays ne disparaîtra pas sous l'océan comme le prédisaient certains mais pour l'instant le Brexit, d'un point de vue stratégique, c'est un désastre : une perte sèche à de nombreux niveaux avec très peu de contreparties positives.
Citation :
Publié par ClairObscur
Après, le pays ne disparaîtra pas sous l'océan comme le prédisaient certains mais pour l'instant le Brexit, d'un point de vue stratégique, c'est un désastre : une perte sèche à de nombreux niveaux avec très peu de contreparties positives.
Ils ont "le contrôle de leur frontières" pour ne pas se laisser envahir par les immigrants.
Pour certains c'est tout ce qui compte, quitte à couler le pays au passage.
Le Labour, qui vient de gagner deux élections partielles précise son programme vis-à-vis du brexit. Des améliorations mineures


Citation :
Brexit referendum, the shadow foreign secretary, David Lammy, confirmed the party would seek only limited changes and would not seek to rejoin the single market which would bring the return of free trade and free movement of people.

“We are not going into the next election saying that we will enter the single market or the EU.
(...)


Citation :
the party would seek to sign an agrifood agreement; to restore visa-free business travel for touring musicians and performers, and seek to improve haulage arrangements.
Citation :
It would also seek to restore mutual recognition for professional qualifications such as accountants and architects, seal a deal on financial equivalence for the City of London and secure associate membership of the EU’s £80bn Horizon Europe science funding network, something the EU is delaying because of the row over the Northern Ireland protocol.
Citation :
Without rejoining the single market or customs union, Labour’s approach amounts to a renegotiation of the trade deal which will come under regular review by both sides.
https://www.theguardian.com/politics...to-brexit-deal



Minimaliste
Nicola Sturgeon a déclaré qu'elle demandait à la cour suprême de se prononcer sur la
tenue d'un référendum d'indépendance de l'Ecosse, de même question qu'en 2014 : "Should Scotland be an independent country"
le 19 Octobre 2023

esquivant ainsi Westminster, ce qui ne pourra peut-être pas passer.
Boris remet une pièce dans la machine, la révision unilatérale du statut post-Brexit vient d'être votée avec un processus qui devrait se terminer vers octobre.


Citation :
Selon le projet de loi, la province pourra bénéficier des mêmes aides d’État que le reste du Royaume-Uni et les contentieux se régleront devant un mécanisme d’arbitrage indépendant et non plus devant la Cour de justice européenne, point de discorde majeur entre Londres et Bruxelles.

Légalement cette loi repose sur la notion de "nécessité" évoquée par le traité, mais voici pourquoi cela ne tient pas.

Citation :
The Government argues dropping the protocol is legally justified under the doctrine of 'necessity', which permits some extra-constitutional actions to maintain stability.
Citation :
However, appearing on James's LBC show Professor Mark Elliott, Chair of the Faculty of Law at the University of Cambridge, argued that the doctrine of necessity may not be legally applicable for the protocol.

He told James: "I think the key thing is it's very very difficult to see how it can apply.

"The first thing to say is that in order to plead necessity it's got to be necessary, and that means that there haven't got to be other less dramatic things that you could have tried, but you haven't tried.
Citation :
"The very obvious thing that the UK Government hasn't tried is Article 16. Article 16 of the Northern Ireland protocol says there are circumstances where the UK can take unilateral action; if the UK has reasonable grounds to say the protocol is causing serious problems there was a mechanism built into the protocol to allow them to take steps to resolve that.

"It's very hard to see, if they haven't bothered to do that how it can then be necessary to go for the nuclear option which is legislating to override the protocol."
Citation :
Professor Elliott also pointed out the UK is responsible for creating the problem, further undermining the doctrine of necessity.

He explained: "The other problem is you haven't got to have contributed to the situation you're now complaining about if you want to evoke the doctrine of necessity and of course the UK agreed to the protocol less than three years ago, and it's now complaining about things the Government foresaw in its own impact assessment."


https://www.lbc.co.uk/opinion/legal-...uropean-union/



Et une synthèse
https://www.lesechos.fr/monde/europe...u-nord-1412942
Backstab de Boris son ministre des Finances et celui de la Santé qui démissionnent en mettant en cause des différends sur l'économie pour l'un (sans doute pour se positionner auprès des tories pour le leadership) et l’intégrité de leur boss pour l'autre.
On va voir combien de vies a encore Johnson.
Citation :
Publié par Hellraise
Backstab de Boris son ministre des Finances et celui de la Santé qui démissionnent en mettant en cause des différends sur l'économie pour l'un (sans doute pour se positionner auprès des tories pour le leadership) et l’intégrité de leur boss pour l'autre.
On va voir combien de vies a encore Johnson.
Cela fait un certain temps que c'est un boulet politique,
Citation :
A snap poll by YouGov this evening found that 69% of Britons say Boris Johnson should resign.

This is 11pts higher than when the pollsters asked the same question on 9 June. The proportion who say Johnson should resign tonight includes a majority (54%) of 2019 Conservative voters.
Et là cela ne s'améliore pas

https://www.theguardian.com/politics...droidApp_Other



Dernière modification par znog ; 06/07/2022 à 05h09.
J'adore la référence historique, et quelque part ça va même plus loin que la simple "survie" parce qu'en un sens Raspoutine a contribué à la chute du tsarisme, tout comme Johnson a largement contribué au Brexit et va peut être aussi durablement (à voir) affaiblir les conservateurs.
Bon après les travaillistes sont tellement mauvais que rien n'est moins sûr.

Sinon il en est à combien de vie Johnson ? parce qu'un chat c'est 9 vies, il a déjà du les épuiser là non ?
On en est à 27 démission et une relance d'un vote de confiance. Normalement, Bojo aurait du être tranquille un an (pas de nouveau vote de confiance possible 1 an après un vote) mais ça commence à faire beaucoup de gens qui le lâche.

Et il vient de reconnaitre qu'il a rencontrer un agent du FSB sans en référer à qui que ce soit.

Edit ok j’en ai raté 4 mais c'est excusable

Edit 2 : 34 démissionnaires (dont_je_sois_au_courant-proof)

Dernière modification par Kikako ; 06/07/2022 à 18h36.
Citation :
Publié par HuPi
Il s'est passé quoi pour avoir autant de démission ?
Reuters vient de sortir une compil'.

On peut souligner que le vote de confiance a été suffisamment catastrophique pour que tout le monde pense que Bojo allait sauter avant Noël.
Si les Tories pensent qu'il est préférable de tout effacer avant la rentrée, les gros moyens ont put être utilisés, càd que les ministres ont pu être confortés dans une certitude de retrouver un poste/mandat. Il y a beaucoup de cuisine interne.

Edit :Gove viré (celui qui avait bloqué Bojo pour promouvoir May)
Une liste mise à jour des 39 démissionnaires (BBC), potentiel de 6 supplémentaires voir 7 si Bojo démissionne aussi pour établir un record durable. 19 restent pour le moment.

Dernière modification par Kikako ; 06/07/2022 à 22h48.
Le Guardian a étudié les motifs qu'oppose Boris Johnson pour refuser de démissionner :

How credible are Johnson's arguments to Tory MPs as to why he should stay
Boris Johnson has been making various arguments to colleagues as to why he should be allowed to stay in office. Some are more spurious than others. Here is a quick summary.

1) Electing a new leader would trigger an early election.
This is a very weak argument. A new Tory leader would still have a working majority of around 70. Labour might demand an early election, but the new leader would not have to grant one. Changing leader does sometimes lead to an election happening earlier than otherwise - but that is normally because the governing party thinks it will benefit from a ‘new leader bounce’.

2) An early election would lead to an “almost certain’ Tory defeat.
An election now certainly would lead to a Tory defeat. But it probably would not happen anyway (see above), and having a new leader would probably improve the party’s chances at the next election. (See 7.08pm.)

3) An early election would lead to a Labour/SNP coalition being in power.
This is a rerun of the “coalition of chaos” argument that David Cameron used in 2015 very successfully (but dishonestly - it is hard to imagine any Labour/SNP pact in 2015 creating quite as much chaos as what came next.) Labour has firmly ruled a coalition with the SNP. But a Labour government might still need SNP votes to pass legislation, and so this argument has a bit of substance to it.

4) A minority Labour government would introduce proportional representation, locking the Tories out of power for decades.
Some Labour MPs would love to introduce PR, but the party leadership is still committed to first past the post and did little to support the campaign for the alternative vote in 2011. First past the post works very well for the SNP in Scotland. For many on the left, electoral reform should be a priority for a progressive government, and so Johnson is raising an issue that does concern Tories. But Labour governments have never yet introduced PR. And even if they did, it would not necessarily stop right wing coalitions being elected.

5) A minority Labour government would allow a second Scottish independence referendum, which could lead to the break-up of the UK.
Keir Starmer now says he is opposed to a second referendum. But he has sounded more positive about allowing one in the past, and so such a vote would at least be more likely with a minority Labour government in power. But this argument ignores the point that it is having Johnson as prime minister that has helped to hold up support for independence in Scotland in the first place.

If Boris Johnson holds on as PM until the weekend, and does wait until a second no confidence vote, he will have to start making some of these arguments in public.
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