Dune, par Denis Villeneuve

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C'est un film qui a des problèmes c'est sur. Si ont fait la synthèse des critiques à droite et à gauche on retient le reproche d'une certaine "froideur", un peu dans tous les compartiments.

Mais quand bien même je lui ai réservé personnellement un accueil tiède, je dois reconnaître que c'est un grand film de SF. En fait chaque fois que j'ai un reproche à lui faire, je ne peux pas m'empêcher de le nuancer. C'est le signe que le film grandit en moi. Du coup j'attends la suite pour me faire une réelle idée parce que je pense que le plus gros problème du film c'est qu'il ne peut pas exister pleinement sans sa suite.
Dernière critique du film que j'ai lu : Dune, le film trahit l'esprit du livre car il est Islamophobe alors que les livres de Frank Herbert sont un hommage à l'Islam et une critique de l'homme occidental
Le «Dune» de Villeneuve représente tout ce que Frank Herbert critiquait dans son roman | Slate.fr

Quand je pense à toutes les fois que Villeneuve s'est fait qualifier de woke pour ses choix sur le film.

Comme quoi, la grille de lecture est certainement plus importante que l'oeuvre elle-même/
Ouais enfin après c'est Slate qui fait du Slate/Konbini/Brut, c'est destiné à forcer la réaction avec du contenu clivant à la demande et snowball ensuite commercialement sur le clic (via ce genre de partage). Forcément, le type à l'origine de l'article étant un gentil intégriste tout ce qu'il y a de plus réac/bigot, il n'allait pas louper l'occasion de critiquer le traitement réservé à sa propre religion, quand bien même ce soit hors-sujet, et c'est bien pour ça que Slate traduit avec bonheur cet petit article sans aucune ambition intellectuelle.

Mais oui, à cause de cette façon commerciale de procéder, la grille de lecture et les cadrages serrés sont plus importants qu'un esprit critique sain et cohérent.
Citation :
Publié par Leandrys
Ouais enfin après c'est Slate qui fait du Slate/Konbini/Brut, c'est destiné à forcer la réaction avec du contenu clivant à la demande et snowball ensuite commercialement sur le clic (via ce genre de partage). Forcément, le type à l'origine de l'article étant un gentil intégriste tout ce qu'il y a de plus réac/bigot, il n'allait pas louper l'occasion de critiquer le traitement réservé à sa propre religion, quand bien même ce soit hors-sujet, et c'est bien pour ça que Slate traduit avec bonheur cet petit article sans aucune ambition intellectuelle.

Mais oui, à cause de cette façon commerciale de procéder, la grille de lecture et les cadrages serrés sont plus importants qu'un esprit critique sain et cohérent.
Je ne le prendrais pas tant à la légère.
J'ai lu cet article car il a été posté par une proche sur Facebook et pas une débile, normalienne prof à Sciences Po. Avec comme commentaire "avec cet article, j'ai compris pourquoi je n'ai pas aimé le film"

En fait je me demande pour les personnes très politisées, très à gauche qui voient du racisme, du colonialisme, de l'homophobie partout, et ceux très à droite qui voient du wokisme et de l'islamisme partout, est-ce qu'elles peuvent encore apprécier n'importe quel film hors sujet sans y coller leur grille de lecture et leurs biais.
C'est dans l'ordre des choses, le cinéma et plus largement la culture devient un objet politique, en fonction de l'organe de presse, de l'interlocuteur (droite ou gauche), sa lecture se fait à l'aune de convictions toutes politiques au détriment d'une lecture artistique, esthétique, chaque partie fortement infusé d'idéologie instrumentalise l'art et la culture, celle-ci n'est plus l'objet d'une proposition d'ordre artistique, mais sert à pousser des idées politiques.

La culture dans la bouche de ces personnes n'a jamais autant été omniprésente, et pourtant elle n'a jamais été aussi absente. On discute représentation ou son absence, sa fidélité à une réalité supposée émanant d'une idée du monde toute politicienne, mais jamais de l'objet culturel en lui même, les créateurs en sont les premiers spectateurs, voir sa propre création leur échapper et servir des intérêts politiques, ça doit rendre amer. Mais c'est ainsi, ils le savent, qu'une fois leur œuvre donnée au monde, elle ne leur appartienne plus.

La culture a toujours été plus ou moins l'objet de la politique, ingrat, parce que la politique en dehors de servir ses desseins se fout généralement de la culture, elle prend quand elle en a besoin, et jette aussitôt. La culture n'est intéressante qu'à des fins politiques, la plupart du temps elle est ignorée dans le meilleur des cas, ou instrumentalisée dans le pire. Une chose est sure, de leur bouche elle n'est jamais une fête, une proposition, un partage, une possibilité d'élévation, une remède à la folie du monde dont ils en sont pourtant les promoteurs.

La culture est dépossédée, son créateur n'en n'est plus le maître et chacun l'utilise à sa façon, et ici de la plus mauvaise façon qui soit. Tout le monde aujourd'hui peut être critique culturel, mais tout le monde n'a pas la culture et les capacités, et l'outils indispensable, la passion, pour faire d'une critique, quelque chose de différent qu'un billet d'humeur idéologique. C'est pourquoi je conseillerais de s'orienter vers des critiques dont le principal sujet est la culture, dont l'amour du cinéma (en ce qui nous concerne) est acté.

Un passionné, quelqu'un qui s'y connait, avec une expertise certaine, qui veut et désire parler culture, heureusement, ça se voit facilement. Il existe encore des lieux ou cette idée est possible, portée par un certains nombres, amateurs ou professionnels, Senscritique est un réseau social de qualité à qui sait être curieux, Les Cahiers du Cinéma dont Godard, Truffaut, Rohmer ont pu être les rédacteurs avant de passer de l'autre coté du miroir, perpétue cette tradition d'une culture pour tous, exigeante, de qualité, mais toujours partagée avec ferveur et surtout sous l'égide de l'amour de l'art.

La meilleure réponse à apporter aux vautours des critiques politiques prenant en otage la culture, c'est s'en détourner et embrasser les acteurs, créateurs, critiques, qui font la culture et la chérisse pour ce qu'elle est, une possibilité.
Citation :
Publié par Borh
En fait je me demande pour les personnes très politisées, très à gauche qui voient du racisme, du colonialisme, de l'homophobie partout, et ceux très à droite qui voient du wokisme et de l'islamisme partout, est-ce qu'elles peuvent encore apprécier n'importe quel film hors sujet sans y coller leur grille de lecture et leurs biais.
Et tu pense que les scénaristes producteurs et le réalisateur écrivent et réalisent donc de manière parfaitement neutre et objective ? C'est oublier leur propre grille à eux tous. Voire leur agenda plus social (inclusif etc) que politique.
Citation :
Publié par Borh
Dernière critique du film que j'ai lu : Dune, le film trahit l'esprit du livre car il est Islamophobe alors que les livres de Frank Herbert sont un hommage à l'Islam et une critique de l'homme occidental
Le «Dune» de Villeneuve représente tout ce que Frank Herbert critiquait dans son roman | Slate.fr
Pardon ?

Les Fremen d'Herbert sont explicitement décris comme des fanatiques.

Ah mais c'est vrai que l'époque est à l'hystérie et que le fanatisme est devenue une valeur positive. J'avais oublié.
Citation :
Publié par THX
Et tu pense que les scénaristes producteurs et le réalisateur écrivent et réalisent donc de manière parfaitement neutre et objective ? C'est oublier leur propre grille à eux tous. Voire leur agenda plus social (inclusif etc) que politique.
Peut-être mais moi je ne fais pas de procès d'intention.
On le voit bien avec Dune, certains y voient un film woke, d'autres un film colonialiste et islamophobe. En particulier sur l'abandon du terme Jihad, on a des hypothèses diamétralement opposées. Je parle bien d'hypothèse, car à ma connaissance, Villeneuve n'a pas donné d'explication officielle.
Chacun s'imagine savoir sans doute possible ce qui se passe dans la tête des scénaristes et producteurs. C'est très prétentieux et au final ça donne des affirmations impossibles à combiner et contradictoires.

Dernière modification par Borh ; 05/12/2021 à 22h27.
Citation :
Publié par Borh
Villeneuve n'a pas donné d'explication officielle
Et il n'a pas à en donner, les artistes n'ont pas à subir les pressions de groupes politiques. Villeneuve propose un long métrage, on peut aimer ou non, mais de là à imposer, il y a des limites. Je fais confiance aux artistes pour balayer tout ça d'un revers de main et ignorer la meute.

Dune avait eu son lot de divagations politiques relatives aux craintes "woke" bien avant sa sortie, comme à chaque fois, ça juge un teaser, un casting, sans n'avoir rien vu du film en question, il s'est avéré que la plupart ont appréciés. Avec le recul, j'espère qu'ils ont prit conscience que c'était ridicule.

L'avantage des artistes n'étant pas affiliés aux grands studios (encore que là c'est différent, il s'agit de la Warner, un gros studio, mais qui semble laisser l'espace de liberté nécessaire au travail du réalisateur Canadien), c'est qu'ils peuvent se permettre d'ignorer les demandes farfelues émanant d'une partie du public fortement politisé, tandis qu'un studio comme Disney, pliera genoux au moindre couac par crainte que cela est impact sur les recettes et la réception du long métrage.

De fait, il est rassurant de savoir, qu'il restera toujours un espace d'expression à l'art dont les volontés politiques émanant de la société n'a aucune espèce de conséquence. La seule crainte pour eux, c'est quand un gouvernement s'en charge, et il y a bien des manières de restreindre cette liberté, pas forcément de la censure (trop voyant, démodé, même si elle existe encore), par le financement public par exemple, d'ailleurs, au 21 ième siècle, c'est généralement comme ça que les gouvernements belliqueux s'en charge.

Aujourd'hui tu poses la question de couper les financements au cinéma Français, sachant que la plupart des consommateurs n'y connaissent rien quand à son utilisation et sa destination, tous, ou une grande majorité, répondront oui sans sourciller. Et ce sont les mêmes qui parlent de la grandeur de la culture, d'une culture perdue, qui utilise la culture à dessein, sans jamais en parler vraiment.

Comme j'ai pu le préciser la culture n'a jamais été aussi omniprésente, et aussi absente qu'aujourd'ui.
Citation :
Publié par Borh
Je ne le prendrais pas tant à la légère.
Je ne l'aurais pas non plus pris à la légère il y a des années de cela, maintenant je m'en désintéresse simplement, l'âge me fait penser que point l'inertie de cette société est impossible à stopper. Je peux débattre des tendances, paroles tenus et propos rapportés autant que je le veux, je ne change rien à rien, mais alors rien du tout.

La société de la réaction c'est le présent, et cela va s'accentuer de plus belle. Diviser pour mieux régner c'est le passé, le pouvoir n'intéresse plus personne, diviser pour mieux $$$$$ c'est ce que l'on vit, et c'est la tendance voulue par les investisseurs de ce genre de boîte, du clic, du fric, vendez votre âme une, deux, cent, mille fois, mais forcez le link, le share, la réaction et le commentaire, forcez les à se battre en réaction, à s'invectiver, à se haïr, scindez-les autant que possible et l'argent suivra.

Alors voilà, on est là se linker des articles parmi les plus grossièrement cons possibles et à y réagir, à les commenter, le fait est qu'on parle dans le vent, le mouvement s'accentue et parler de lui ne fait que le renforcer.

C'est un cercle vicieux parfait, on le combat, on le rend plus fort en l'alimentant, on le soutient, on le rend plus fort en l'alimentant également, l'ignorer c'est le battre, mais comme il est précisément taillé sur mesure pour ne pas pouvoir être ignoré, il n'y a aucune solution. Le temps qu'il m'aurait fallu pour écrire quelques lignes répondant aux arguments faméliques présents dans le matériel d'origine, un millier de futurs lecteurs assidus de ce genre de publication trash serait né. Face à tout au mieux, une personne hésitante que j'aurais peut-être pu convaincre de prendre un peu de recul, si j'avais écrit parfaitement, ce qui n'est plus mon fort, calmement et, accessoirement, eu beaucoup de chance de tomber sur quelqu'un d'un minimum ouvert.

Tout ce que je peux me faire, c'est me couper des immondices genre Konbini, Slate, brut, (je tape dans les pseudos nouveaux médias trash dans ce genre, ils sont une cible facile, mais les médias traditionnels glissent toujours plus sur la même pente) et vivre ma vie de mon côté, je n'ai plus aucune emprise sur l'élan de ce monde, autant ne plus me faire des cals aux doigts.

TLDR : un mec a dit de la merde sur Slate, je n'y peux rien changer.

PS : ma réponse est amère, mais ce n'est absolument pas contre toi, c'est contre la transformation "Cyberpunk 2077" de ce monde, ici on parle de culture pop, mais j'en ai pris conscience en regardant d'autres personnes de mon entourage regarder la télévision (que je n'ai plus depuis 24 ans maintenant) et y réagir en s'étripant verbalement entre famille, entre eux, le fameux "réagissez depuis chez vous" de BFM TV, cette injonction même pas dissimulée qui porte tant ses fruits maintenant. Les voyant faire et trouvant leur comportement stérile, j'ai doucement réalisé avec le temps que le simple fait de m'informer était totalement inutile désormais, tellement le citoyen est coupé de tout pouvoir et ne peut plus rien changer à ce monde qui suit sa course folle. Le PCC veut instaurer un quatrième reich multimillénaire intergalactique ? Mince, attendez, je vais défiler dans la rue pour empêcher cela, ou mettre un commentaire sur Délibération ou Le Grorafio. Non seulement réagir est inutile, mais s'informer l'est également, alors réagir à des barbus intégristes qui ne s'assument pas et qui sont repris via une traduction minable sur un site pourri dans le but de faire du clash et du clic...

Dernière modification par Leandrys ; 06/12/2021 à 06h09.
C'est un peu dommage de chercher à comparer l'image des Fremens entre ce flim et le livre complet.
Ce flim n'est qu'une première partie.

Même dans le livre, l'image des Fremens évolue au fur et à mesure que le récit avance. L'image qu'on en a au début n'est pas celle qu'on en a à la fin.
Au début, on connait quasiment rien d'eux et il me semble qu'ils sont évoqués avant tout pour des actes de sabotage.
Puis on commence à découvrir d'autres facettes (notamment avec le distille), mais toujours de façon plus ou moins indirecte (via des personnages qui ne sont pas des Fremens).
Et on les découvre réellement une fois que Paul et Jessica les rejoignent. Juste après là où s'arrête le premier flim donc.

La comparaison faite est donc bancale.
Mais le pire c'est qu'ils vont probablement relever le changement de traitement entre le premier flim et le second, sans chercher à expliquer que ça correspond au récit, et probablement en cherchant à expliquer que Villeneuve a (grâce à eux) changé le traitement qu'il en fait.
Citation :
Publié par Borh
Chacun s'imagine savoir sans doute possible ce qui se passe dans la tête des scénaristes et producteurs. C'est très prétentieux et au final ça donne des affirmations impossibles à combiner et contradictoires.
Ca me rappelle les études de texte des cours de français au temps du lycée où les profs nous expliquaient (et nous encourageaient à faire de même) ce que les auteurs voulaient dire au travers de leur métaphores et autre figures stylistiques, le tout d'une manière bien péremptoire. Déjà, à l'époque, je trouvais ça d'une arrogance crasse de s'imaginer pouvoir décider à la place des auteurs ce qu'ils voulaient exprimer.

D'une certaine manière, on a été un peu (beaucoup ?) formatés pour ce genre de prétention
Citation :
Publié par Borh
Chacun s'imagine savoir sans doute possible ce qui se passe dans la tête des scénaristes et producteurs. C'est très prétentieux et au final ça donne des affirmations impossibles à combiner et contradictoires.
Comme l'a dit quelqu'un plus bas c'est le principe de l'analyse littéraire. Et ce n'est pas "prétentieux". J'ai fais des études littéraires et ce genre de pratique m'a permis d'apprécier des oeuvres. Parce qu'in fine si tu "comprends" quelque chose tu l'apprécieras encore plus.

Sinon l'oeuvre peut être aussi étudier parce qu'elle dit quelque chose de son époque. Concernant le cinéma c'est Marc Ferro (Histoire et Cinéma) qui bâtit tout une méthode d'analyse critique qui permet "faire de l'histoire" à partir d'une oeuvre. Il utilise Potemkhine et montre comment par le montage on est en face d'une oeuvre communiste dans le fond ou la forme, ou comment "A birth of nation" est une matrice du cinéma hollywoodien et véhicule des stéréotype raciste jusqu'à aujourd'hui ...

Donc ce que tu dis me parait infiniment eut égards à tout ce que j'ai lu. Il faut se questionner sur les oeuvres qu'on lit. Je l'ai dis dans un topic très ancien sur le livre, Dune est une oeuvre de son temps, celle de la Guerre Froide. A la lecture ça m'a particulièrement marqué. Est ce faire preuve de prétention que de me dire que Herbert est un auteur libérale qui a une vision coloniale. Franchement non. C'est surtout enfoncer une incroyable porte ouverte. Herbert à vécu en plein milieu de la Guerre Froide, il a connu les chamboulement de la région comme la naissance d'Israel et la prise du Canal de Suez ... Faut être naïf pour croire que l'on peut écrire sans que ce genre de choses vienne s'immiscer dans l'écriture.

Le problème c'est que y a surtout ceux qui "maitrise l'outil" et ceux "qui pense maitriser l'outil". Ceux qui mettent des "précautions rhétoriques" et ceux qui effectivement sont "péremptoire". Perso j'adore analyser et décortiquer des oeuvres. Et quand je le fais on me taxe jamais de connard de prétentieux. Parce que je le fais pas sur un mode qui et là pour "réduire l'oeuvre". Au contraire c'est là pour chercher à l'apprécier encore plus. A lui donner de la richesse.

Y a toujours des choses à comprendre même de "mauvaise oeuvre" de cette manière. Ca fait que TOUT A UN INTERET.

C'est l'absence d'avis et de critique qui fait que dès que ça sort des canons et de la norme on apprécie pas certaines choses.

Et puis franchement, dire "ne faite pas preuve d'esprit critique, n'analyser pas les choses que vous voyez" ca veut aussi dire "ne réfléchissez pas et soyez dupe".

Concernant la critique que tu cites, c'est qu'elle ne rentre pas dans tout ce qu'on décrit. Ce n'est pas une "analyse filmique critique". Ce n'est pas non plus quelqu'un qui reprend la méthode analytique de Marc Ferro. On pourrait le croire quand on voit le nombre de référence historique, ou même les citations d'auteurs. C'est quelqu'un qui met des choses en parallèle en expliquant que le film ne correspond pas à sa vision de l'oeuvre littéraire, et à celle de l'histoire. C'est donc l'article de quelqu'un qui nous livre la version du film qu'elle aurait fait. De son adaptation à elle. Ce film n'existe pas. Ce papier n'a pas d'intérêt.

Le problème c'est ça. C'est que les gens critique des choses en disant "moi j'aurai pas fait ça". Super. On est content de le savoir.
Citation :
Publié par Lagh
Comme l'a dit quelqu'un plus bas c'est le principe de l'analyse littéraire. Et ce n'est pas "prétentieux". J'ai fais des études littéraires et ce genre de pratique m'a permis d'apprécier des oeuvres. Parce qu'in fine si tu "comprends" quelque chose tu l'apprécieras encore plus.
Bien sur que si, tant que l'auteur lui-même n'a pas dit ce qu'il pensait (et encore, les biais de langages font que la traduction est imprécise voire fausse le long du chemin "idée dans le cerveau" ==> idée de langage (verbal, gestuel, etc..) ==> exécution du langage ==> réception du langage ==> traduction en idée dans le cerveau) = on ne peut rien savoir avec certitude.

On peut avoir des suspicions plus ou moins fondées ou des analyses contradictoires. On peut trouver des influences culturels, politiques liées aux événements qui accompagnent la vie de l'auteur, mais sans jamais avoir la certitude que c'est cela qui les a guidé. Ca permet comme tu dis de profiter d'une œuvre et de se l'approprier quelque part, mais en aucun cas on ne peut avoir l'arrogance de savoir ce que pensait l'auteur.
Ca me fait penser aux théologiens qui veulent interpréter les intentions divines quoi....
Citation :
Publié par Hellraise
Bien sur que si, tant que l'auteur lui-même n'a pas dit ce qu'il pensait (et encore, les biais de langages font que la traduction est imprécise voire fausse le long du chemin "idée dans le cerveau" ==> idée de langage (verbal, gestuel, etc..) ==> exécution du langage ==> réception du langage ==> traduction en idée dans le cerveau) = on ne peut rien savoir avec certitude.
Sauf que quand tu écris l'auteur dis des trucs sur lui. Il utilise un language. Donc ce language le trahit. Y a des outils pour les décrypter. L'exemple de la théologie est très mauvais car on étudie justement pas des textes écrit par l'homme. Par contre quand on commence une analyse historique ou sociologique (et qu'on fait pas de la théologie ...) c'est texte sont tout de suite moins cryptique. Et .... OH surprise, l'analyse admet le doute et l'incertitude. Alors que justement quand on l'accepte et on l'exprime pas, on est dupe et on est fanatique (Ernest Renan).

Alors on va pas ergoter parce que c'est pas le sujet. Mais je vous conseille de lire Freud, Roland Barthes, Saussure, Levi Strauss, Marcel Mauss .... Ils ont créé des outils qui justement permettent de voir en quoi un "auteur se trahit et trahit sa pensée".

Je défend beaucoup cette position parce que remettre en question avec les arguments que vous utilisez c'est tirer un trait sur la sociologie, l'anthropologie, l'histoire, la psychanalyse ... C'est science ne vise pas une certitude absolue. Elles n'en sont pas moins utiles. Plus que jamais même. Et le cinéma est un outils précieux pour ces sciences sociales. Les arguments que vous avancez sont très peu fondé, et on a une abondante littérature que j'ai cité en haut que je vous conseille plutôt que de s'arrêter à ce poncif relativiste.

On peut en gros retourner l'argument. C'est très arrogant de penser qu'un auteur peut s'extirper de l'histoire de son temps et sa société pour écrire ex nihilo. Le verbe qui crée à partir de rien c'est Dieu ... Celui qui écrit (et analyse de sa place pour comprendre) c'est l'homme.

Ps : J'arrête le HS ici, si on veut discuter de ça faite un topic. Mais en vrai allez lire les philosophes du language. Ce sera plus intéressant que ce que je peux maladroitement dire ici.

Pour revenir dans le sujet, je trouve que la critique de Dune est surtout très mal écrite et mal menée. J'ajouterai que c'est très malhonnête de faire une analyse d'un film incomplet. Ca sert surtout à vendre du papier. Et là aussi par rapport à ce que je disais, l'auteur du papier "se trahit". Est ce qu'un journaliste suédois aurait écris la même chose sur Dune ? Je ne pense pas. Est ce que la France à un problème avec l'islamophobie ? Certainement. De là à dire que le journaliste ne fait qu'évoquer une peur qui fait florès ? Moi je vois un journaliste qui a peur de la montée de l'islamophobie. Et le contexte politique actuel ne fait qu'accentuer ce genre de crainte. D'où la volonté d'écrire un papier sur ce thème aussi tardivement.
Du coup, est ce que ce serait pas une qualité du film de jouer le rôle de miroir et de nous renvoyer certaine de nos craintes actuelles ?
Citation :
Publié par Chantelune
Ca me rappelle les études de texte des cours de français au temps du lycée où les profs nous expliquaient (et nous encourageaient à faire de même) ce que les auteurs voulaient dire au travers de leur métaphores et autre figures stylistiques, le tout d'une manière bien péremptoire. Déjà, à l'époque, je trouvais ça d'une arrogance crasse de s'imaginer pouvoir décider à la place des auteurs ce qu'ils voulaient exprimer.

D'une certaine manière, on a été un peu (beaucoup ?) formatés pour ce genre de prétention
Je vais te répondre ce que je j’explique tous les ans à mes élèves quand y'en a un qui sort ça. Parce que oui, tous les ans, y'a au moins un élève qui le sort...

Du coup, pour qu'ils comprennent, je fais une comparaison toute simple : si on ne fait pas de judo et qu'on regarde un combat de Teddy Riner, ça ressemble à deux gars qui s'attrapent par le col et se bousculent.
Mais si on fait du judo, qu'on connaît sa pratique et qu'on sait analyser un combat, on est capable d'identifier telle ou telle technique réalisée à un moment bien précis du combat dans un but bien précis. Et là où certains voient de la bagarre en kimono, apparaissent des prises avec des noms extrêmement précis.

L'analyse littéraire, c'est très exactement ça.
Citation :
Publié par Peredur
C'est un peu dommage de chercher à comparer l'image des Fremens entre ce flim et le livre complet.
Ce flim n'est qu'une première partie.
Attendez de voir l'image des fremens dans l'empereur dieu de dune, ça va hurler au racisme décomplexé.
Citation :
Publié par Victhor
Je vais te répondre ce que je j’explique tous les ans à mes élèves quand y'en a un qui sort ça. Parce que oui, tous les ans, y'a au moins un élève qui le sort...

Du coup, pour qu'ils comprennent, je fais une comparaison toute simple : si on ne fait pas de judo et qu'on regarde un combat de Teddy Riner, ça ressemble à deux gars qui s'attrapent par le col et se bousculent.
Mais si on fait du judo, qu'on connaît sa pratique et qu'on sait analyser un combat, on est capable d'identifier telle ou telle technique réalisée à un moment bien précis du combat dans un but bien précis. Et là où certains voient de la bagarre en kimono, apparaissent des prises avec des noms extrêmement précis.

L'analyse littéraire, c'est très exactement ça.
Ouais, mais tu sais pas pour autant exactement ce que Riner à dans la tête à ce moment précis. Tu peux supposer, faire des hypothèses en te basant sur ce qui se passe, mais ça reste ça : des hypothèses. C'est le coté péremptoire en mode "il veut dire ça", qui m'a toujours dérangée, alors qu'au final, même si on est à 90% sûr, bah on a toujours une chance de se planter et peut-être que la jolie métaphore du texte, elle est juste là pour faire jolie, ou que le sens voulut par l'auteur est différent de ce qu'on pense comprendre. ^^

Après, oui, on peut effectivement tomber juste, mais perso, j'ai toujours considéré qu'on pouvait tout autant se planter, chose que mes profs semblaient toujours refuser d'envisager
Citation :
Publié par Zangdar MortPartout
Attendez de voir l'image des fremens dans l'empereur dieu de dune, ça va hurler au racisme décomplexé.
What? Peux tu expliquer ?
J'ai relu pas mal de fois l'empereur dieu de dune, que j'aime beaucoup contrairement à pas mal de fans, pour moi c'est le pivot de la série ET un bouquin qui a beaucoup compté, même abusément, dans ma vie personnelle et professionnelle mais je ne comprends vraiment pas ce que tu veux dire... ?
En fait là comme ça, tout de go, je comprends plutôt l'inverse dans ce livre. J'aimerais vraiment savoir ce qui peut t'amener à dire ça.
Citation :
Publié par Don Patricio
What? Peux tu expliquer ?
J'ai relu pas mal de fois l'empereur dieu de dune, que j'aime beaucoup contrairement à pas mal de fans, pour moi c'est le pivot de la série ET un bouquin qui a beaucoup compté, même abusément, dans ma vie personnelle et professionnelle mais je ne comprends vraiment pas ce que tu veux dire... ?
En fait là comme ça, tout de go, je comprends plutôt l'inverse dans ce livre.
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Ils sont devenus des fainéants et des mendiants, sans force et sans aucun respect pour leurs coutumes ancestrales, gâtés par l'eau.


Quand les mecs qui parlent d'islamophobie maintenant vont voir ça, ça va être un festival de pop-corn.
Citation :
Publié par Don Patricio
mmmmmmmm .... c'est tendancieux mais je comprends, je relie au bouquin, mais ça a quoi de raciste décomplexé?
Rien, le bouquin n'est pas du tout raciste.
Mais aujourd'hui je peux te faire une analyse de 3 pages pour expliquer que Rainbow Billy est un personnage toxique alors tout est possible
Citation :
Publié par Zangdar MortPartout
Rien, le bouquin n'est pas du tout raciste.
Mais aujourd'hui je peux te faire une analyse de 3 pages pour expliquer que Rainbow Billy est un personnage toxique alors tout est possible
ok je comprends mieux ton propos ^^ ça me rassure
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