L'Art contemporain, un instrument de l'oppression capitaliste

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Publié par Aedean
Daniel Buren a fait retiré une oeuvre de street art située face aux fameuses colonnes en utilisant son droit moral sur l'oeuvre.

Je trouve assez problématique cette appropriation de l'espace public par un artiste.



Autant je comprends la défense de l'oeuvre en tant que tel, mais là ça va bien au-delà puisqu'il possède de droit la possibilité d'interdire tout altération de l'espace public dans lequel se situe son oeuvre, y compris simplement dans le champ visuel.

Je trouverais normal, puisqu'il s'agit de l'espace public, que la collectivité possède le droit de modifier l'environnement de l'oeuvre sans en référer à l'artiste.
Pas du tout, il y a un droit moral imprescriptible, qui est valable également pour les architectes. Ce droit n'est pas illimité mais est quand même assez étendu. Et c'est au propriétaire d'apporter la preuve que les modifications sont proportionnées et utiles. Là en l'occurrence le Ministère de la Culture s'est vautré.
C'est justement problématique de donner un tel droit à l'architecte/artiste sur l'espace public. "Il appartient en effet à l'autorité administrative d'établir que la dénaturation apportée à l'œuvre de l'architecte est strictement indispensable par les impératifs dont elle se prévaut".

Là Buren invoque son droit alors que ça ne touche même pas son oeuvre, mais juste son environnement visuel proche.

Sachant que ce droit moral est transmissible aux héritiers, cela implique-t-il que Buren et ses descendants ou héritiers pourront faire interdire tout changement autour des colonnes pour les siècles à venir ?

Autrement dit, c'est une forme de privatisation de l'espace public au profit d'une personne. Cela implique qu'on ne puisse plus modifier la cour du palais royal sans justifier que c'est indispensable par rapport aux objectifs retenus car cela pourrait dénaturer l'oeuvre de Buren. On érige donc la permanence en principe au profit d'une personne qui s'octroie, à lui seul, le droit de décider du destin d'un lieu qui appartient pourtant à tous.

Typiquement, quand le ministère a installé les colonnes, on aurait pu avoir les héritiers de Jacques Lemercier revendiquer leur droit moral pour le protéger de l'installation d'une oeuvre qui dénature le lieu. C'est assez drôle, car à l'époque Buren a fait polémique car l'oeuvre dénaturait le lieu. Aujourd'hui Buren défend ce même principe pour interdire une oeuvre.

Dernière modification par Aedean ; 26/05/2018 à 23h57.
Message supprimé par son auteur.
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Publié par Aedean
Sachant que ce droit moral est transmissible aux héritiers, cela implique-t-il que Buren et ses descendants ou héritiers pourront faire interdire tout changement autour des colonnes pour les siècles à venir ?
C'est exactement ça. Je vous laisse imaginer la tronche de notre société dans quelques siècles avec ce genre de conneries. Il y aura une caste d'héritiers-grands prêtres, descendants de Créateurs, qui auront droit de vie ou de mort sur tout ce qui se passera sur 90% du territoire urbain actuel. Les humains devront vivre dans la forêt et faire attention qu'en posant une pêche ils ne souillent pas l'aura d'un bibendum michelin en papier alu datant de 2026 qui se trouvait à proximité.

Merci Monsieur Romanochucalescu.
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Publié par Aedean
Sachant que ce droit moral est transmissible aux héritiers, cela implique-t-il que Buren et ses descendants ou héritiers pourront faire interdire tout changement autour des colonnes pour les siècles à venir ?
Tout à fait. Pour la destruction des serres d'Auteuil, pour l'extension de Roland-Garros, les défenseurs du patrimoine se sont appuyés sur le droit moral de l'architecte, Formigé via sa famille (il est mort en 1926). La justice n'en a pas tenu compte car c'était seulement des annexes des serres proprement dites.

Cela veut dire par extension que toute oeuvre dans l'espace public (place des terreaux à Lyon, Tour Eiffel illuminée...) n'est pas photographiable sans autorisation
Et c'est bien problématique que d'accorder un tel pouvoir à un groupe restreint de personnes. L'exemple de la photographie est probant : on privatise non seulement l'espace public, mais aussi sa représentation.

Avec cette logique, les peintres de Montmartre de l'époque aurait pu se voir interdire de vendre leurs peintures au motif qu'ils enfreignaient le droit moral d'autres créateurs. Bref, c'est l’assujettissement de l'espace public à une caste qui pourra perpétuer ce droit à en disposer pour des siècles. C'est surtout problématique quand cela va au-delà de l'oeuvre en tant que tel, mais que ça inclut en plus son environnement proche. L'espace public devrait appartenir à tous et non pas à une caste qui s'entretient pour des siècles. Il faudrait une réforme de ce droit moral sur l'oeuvre pour l'équilibrer. Aujourd'hui il est trop en faveur de l'artiste, d'autant que ce droit peut se perpétuer par ses héritiers.


800px-Georges_Seurat_043.jpgDelaunay_-_Tour_Eiffel.jpgDouanier_Rousseau_tour_Eiffel.jpg

Autant d'oeuvres qui appartiennent aujourd'hui au patrimoine de l'Humanité qui aurait pu être interdite au motif qu'elles enfreignent le droit moral de Gustave Eiffel.

Dernière modification par Aedean ; 27/05/2018 à 01h35.
Citation :
Publié par Aloïsius
C'est exactement ça. Je vous laisse imaginer la tronche de notre société dans quelques siècles avec ce genre de conneries. Il y aura une caste d'héritiers-grands prêtres, descendants de Créateurs, qui auront droit de vie ou de mort sur tout ce qui se passera sur 90% du territoire urbain actuel. Les humains devront vivre dans la forêt et faire attention qu'en posant une pêche ils ne souillent pas l'aura d'un bibendum michelin en papier alu datant de 2026 qui se trouvait à proximité.

Merci Monsieur Romanochucalescu.
La question de la conservation des œuvres pose question en effet, surtout quand il s'agit de d'oeuvre d'art vidéo ou lié à des technologies qui fatalement termineront en désuétudes, emmenant sont lot d’œuvres avec. D'ailleurs il est amusant de noter que l'art de la performance reste lui destiné au seul moment présent celui de la représentation, de ce fait impossible de conserver une trace matériel dans l'histoire de l'art hormis écrits, analyses etc, cet art éphémère mais nécessaire est destiné à disparaître?

Qu'est ce qu'il restera de l'art d'aujourd'hui? Sachant que les restaurateurs ont de plus en plus de difficultés à garder étanche les merdes d'artiste de Manzoni et que les requins morts de Damien Hirst conservés dans du formol commencent à suinter, comment conserver une toile d'Anselm Kiefer magnifique au demeurant, mais parsemée de matières organiques, terre, plantes variés etc

Les restaurateurs d'art d'aujourd'hui sont formés à l'ensemble de ces taches, mais c'est pas facile et fatalement il y aura de la perte.

Concernant l'héritage qu'on laissera, le temps est le meilleur juge. L'histoire de l'art prouve que les stars d'aujourd'hui ne sont pas toujours celles des siècles à venir, Bouguereau/Cabanel/Gérôme me sont témoin, stars de la peinture de leur temps, quasi inconnus maintenant, pas une trace d'eux dans l'histoire.

Petite précision: Je vois souvent l'amalgame, l'art contemporain financier n'est pas L'Art Contemporain, les 1% ne sont pas les 99 autres, l'art contemporain est vaste et important d'artistes de talent!

Concernant Buren, lol ça m'étonne pas, c'est un opportuniste, il a bien vécu grâce aux commandes d'état, son oeuvre est très académique et ennuyante. Il a toujours été très autoritaire avec cet espace public, déjà en 2006, il a piqué une colère parce que l'état ne voulait pas rénover ses colonnes
Citation :
Le sculpteur Daniel Buren envisage sérieusement de demander la démolition de ses « colonnes » installées dans la cour d’honneur du Palais Royal à Paris, si rien n’est fait rapidement pour les remettre en état.

« C’est une pièce qui est à 50% détruite (…) C’est une forme de vandalisme, mais c’est du vandalisme d’Etat », a-t-il déclaré vendredi à l’AFP.
Selon le sculpteur, « il n’y a plus d’eau depuis huit ans » dans l’installation. « C’est un bail pour une pièce qui repose au moins à 50% sur son côté fontaine. Il n’y a plus d’électricité non plus », a-t-il ajouté, confirmant ses déclarations au quotidien Le Parisien.
https://www.lemoniteur.fr/article/pa...e-d-etat-67863
Citation :
Publié par Saink
Petite précision: Je vois souvent l'amalgame, l'art contemporain financier n'est pas L'Art Contemporain, les 1% ne sont pas les 99 autres, l'art contemporain est vaste et important d'artistes de talent!
Je parle de l'Art de marché. Celui des Buren et autre Koons.

Le mot de Duchamp pour parler de Buren, c'était "emmerdatoire".
Citation :
Publié par Mahorn
Tout à fait. Pour la destruction des serres d'Auteuil, pour l'extension de Roland-Garros, les défenseurs du patrimoine se sont appuyés sur le droit moral de l'architecte, Formigé via sa famille (il est mort en 1926). La justice n'en a pas tenu compte car c'était seulement des annexes des serres proprement dites.

Cela veut dire par extension que toute oeuvre dans l'espace public (place des terreaux à Lyon, Tour Eiffel illuminée...) n'est pas photographiable sans autorisation
Pour la tour Eiffel, de mémoire, il y a une protection pour ses lumières la nuit.
Oui, les bâtiments comme le Louvre et la Tour Eiffel son protégés de nuit car leur éclairage est considéré comme une œuvre d'Art. C'est aussi un peu plus compliqué que cela il y une notion d'espace publique, de lieu ouvert au publique, d'espace privé, de sujet dans la photographie, de composition de l'image, de savoir qui appuis sur le déclencheur. Maintenant qu'ils ont construits un mur de verre autours de la tour Eiffel je ne serait pas surpris que même de jour la législation change.

Pour les héritiers c'était 90 ans après la mort de l’artiste la dernière fois que j'ai regardé mais les différents lobbys (dont Disney je crois) voulaient le faire passé à 120 ou 150 ans. Dans l'édition c'est encore plus comique: il suffit que les éditeurs décalent une virgule ou un caractère, les espacements compris, pour que le texte soit protégé pour 90 ans de plus. Même Gallica utilise se genre de procédés pour gratter un peu d'argent en cas d'utilisation commerciale d'ouvrages dans le domaine publique.

Les héritiers d'Hergé avec la sociétés Moulinsart sont parmis les plus vindicatifs sur le sujet.

Dernière modification par Avygael ; 27/05/2018 à 14h22.
Le projet de la ministre se précise, un stock de 477 œuvres venant des musées Parisiens, seront disponibles pour les villes de province, le concept s’appelle le catalogue des désirs. On pourra y emprunter un Van Gogh, un Goya, un Manet, un Soutine et beaucoup d'autres.

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J'ai toujours dénoncé la centralisation de la culture, un mal Français. C'est une bonne initiative, la culture est d'une importance capitale et il serait dommage qu'une minorité puisse en profiter.
Citation :
Le "catalogue des désirs", c'est le nom de la collection d’œuvres que le ministère de la Culture va mettre à disposition dans le cadre de son plan "Culture près de chez vous". Annoncé au mois de mars dernier, le plan s'est un peu plus concrétisé ce lundi, avec l'annonce par la ministre Françoise Nyssen de la liste des quelque 450 pièces intégrées à ce catalogue. parmi les chefs-d’œuvre de la collection

Deux commissaires généraux, Olivia Voisin et Sylvain Amic, ont travaillé à établir ce catalogue qui propose, selon le ministère, "une petite histoire de l'humanité, dans ses désirs, ses tourments et sa gloire". Pas de Joconde dans cette collection, contrairement à ce que la ministre avait annoncé lors de la présentation du plan au mois de mars (le Louvre s'y est fermement opposé), mais des œuvres très diverses destinées à voyager partout en France, et en particulier dans les "déserts muséaux".
Citation :
Qu'est-ce qu'il y a dans ce catalogue ?

S'il n'y a pas de tableau iconique parmi les œuvres de cette collection (exit La Joconde, mais aussi La liberté guidant le peuple ou L'Origine du monde, par exemple), le catalogue est varié, aussi bien par ses supports que pour les artistes et périodes qu'il représente. On y retrouve des peintres aussi importants que Van Gogh, Gustave Doré, Delacroix, Georges de La Tour, ou plus récemment, Chaïm Soutine, Pablo Picasso, ou Yves Klein. Et même quelques artistes contemporains reconnus comme Laurent Grasso et Camille Henrot.

Plus intéressant encore, il n'y a pas que des œuvres d'art dans les pièces mises à disposition : on y trouve aussi de nombreux objets montrant l'évolution du monde et des sociétés, des premiers bifaces préhistoriques aux outils utilisés par les maçons italiens en passant par les astrolabes de la Renaissance. Mais aussi des pièces qui ont marqué l'histoire : Le Monde note la présence parmi les chefs-d’œuvre de la collection de la ceinture de bananes que portait Joséphine Baker ou de la torche olympique des Jeux Olympiques de Mexico en 1968.
Citation :
Qui va prêter des œuvres ?

Ce catalogue est le fruit de la mise en commun des collections de 29 musées nationaux, dont le plus sollicité est le Louvre, avec 46 œuvres, suivi par la Bibliothèque nationale de France. On y retrouve aussi des œuvres du Musée d'Orsay, du Centre Pompidou, de Versailles ou du musée du quai Branly... mais ce n'est pas tout. Car de nombreux musées nationaux, moins connus, et en majorité pas situés à Paris, ont également participé : on retrouve ainsi dans ce "catalogue des désirs" des pièces venues du musée de la Renaissance, situé à Ecouen, ou encore des plus récents musées des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCem) à Marseille ou du sport à Nice.
Citation :
Qui va en bénéficier ?

Ce plan "itinérance" est destiné à permettre aux territoires mal dotés en musées et en établissements culturels de recevoir des œuvres majeures du patrimoine français. Le catalogue est donc essentiellement destiné aux "lieux d'accueil muséaux ou non des zones blanches du service public culturel", c'est-à-dire les zones où il y a moins d'un établissement culturel pour 10 000 habitants. Ce sont donc plutôt des villes moyennes qui seront concernées.

Il n'y a pas de restriction sur le type d'établissement culturel concerné - des écomusées ruraux, par exemple, ont déjà fait acte de candidature pour recevoir des œuvres. En revanche, il subsistera une contrainte en matière de conservation : les œuvres prêtées devront pouvoir bénéficier de conditions de sécurité et de conservation suffisantes. Certains lieux devront donc peut-être être remis aux normes.
Citation :
Comment ça marche ?

Ce n'est pas parce que ces œuvres figurent dans le "catalogue des désirs" qu'elles vont forcément partir en vadrouille le long des routes de France : ce dispositif est en réalité un catalogue de prêt, dont les modalités sont simplifiées pour permettre à des établissements "dont certains n'ont simplement jamais osé solliciter de prêts de musées aussi importants". Pour qu'une œuvre quitte les réserves de son musée, il faudra donc qu'un autre musée en ait fait la demande, et que les conditions soient réunies pour l’accueillir.

Ainsi, pour l'instant, seuls trois projets sont concrètement prévus à la rentrée, au musée des Beaux-Arts d'Agen qui recevra un tableau de Francisco Goya, au musée Edmond-Rostand de Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) et au musée Bernadotte de Pau. D'autres projets ont été lancés dans d'autres villes moyennes (Saint-lô, Lodève, Digne-les-Bains) mais ne sont pas encore concrétisés. Quant au "catalogue des Désirs", il sera renouvelé après 2019 et cette première période d'expérimentation.
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https://www.franceinter.fr/culture/p...-nommee-desirs

Citation :
Les tableaux et les sculptures ne seront pas les seuls à voyager, la Comédie française ou encore l’Opéra de Paris sont aussi encouragés à prendre la route. Comment, sous quelle forme ? À la manière des "Tréteaux nomades", centre dramatique national itinérant porté par Robin Renucci ? François Nyssen ne le dit pas, mais laisse l’impression que l’argent ministériel – six millions et demi d’euros sont déboursés pour ce plan en 2018 – doit aider Paris à voyager dans les villages, plutôt que de soutenir ce qui existe déjà comme création artistique dans ces territoires, et qui peine parfois à se faire connaître, car noyée dans la récente fusion des régions.
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Pour les curieux voilà le catalogue, je viens d'y jeter un œil, la sélection est très bonne, il y a de tout, sculpture, peinture, venant de tous les horizons, Europe, Grecque, Romain, Afrique, Asie bref on se fout pas de nous
> https://fr.calameo.com/read/00537511482d39c9981dc

Une très bonne chose pour le public et les musées de ville moyenne qui souffrent d'un manque de visibilité et de visite, ainsi que de budget, gage qu'avec un chef d'oeuvre ils attireront plus de visiteurs, une démarche qui pourrait profiter à tous. A voir pour la suite.
Citation :
Publié par Aloïsius
C'est complètement hors-sujet
Il n'y a pas de thread lié à la culture..? De plus il est aussi question d’œuvres contemporaines, ou alors la création contemporaine se lit uniquement comme l'instrument de l’oppression capitaliste, ce qui est très réducteur.
Citation :
Publié par Avygael
Dans l'édition c'est encore plus comique: il suffit que les éditeurs décalent une virgule ou un caractère, les espacements compris, pour que le texte soit protégé pour 90 ans de plus.
Alors attention il faut bien distinguer le droit patrimonial du droit moral sur l'oeuvre,et là on parle du patrimonial mais oui, et c'est la même chose en musique.
Tu repousses un mix, fais un remaster à la va vite, et roule ma poule c'est reparti.
C'est bien pour ça qu'on a des éditions "remasterisées" d'artistes cultes à intervalles réguliers.

Il y a par ailleurs tous les cas d'exception.
Je prends par exemple le cas du personnage du Petit Prince: il est désormais dans le domaine public partout dans le monde ..... sauf en France, où les ayants droits de Saint-Exupéry bénéficient de rallonges pour service rendus à la France par papy lors de la guerre.
aphrodite-di-kansas-city-01-180615_hpMain_16x9_1600.jpg
Cette oeuvre "aphrodite di Kansas City" était exposée dans un "community center" du Kansas. Un enfant de 5 ans l'a fait tomber. L'artiste déclare n'avoir ni l'envie, ni la capacité de la réparer. L'assurance réclame plus de 130 000 $ à la mère de l'enfant.
http://www.kansascity.com/news/polit...213160979.html
Comme elle dit, l'oeuvre etait pas securisée. Elle devrait demander des dommages et interet pour mise en danger de la vie d'autrui a cause du poids qui aurait pu tomber sur un des enfants.
C'est pas comme ca que ca marche la bas?
Qu'est-ce que le Dau ? Connaissez-vous ce projet aux multiples facettes porté par d'intrigants personnages, qui se verra accueilli à Paris, du 24 janvier au 17 février, au Théâtre du Châtelet, au Théâtre de la Ville et au Centre Pompidou.

Pour moi, je vous livre ma conclusion en premier, c'est une tentative (apparemment réussie) pour quelques pervers de laisser libre court à leur comportement déviant en drapant de la vertu artistique.
Pour vous l'exposer je vais user de mon droit de citation de cet article :
https://www.lemonde.fr/culture/artic...1699_3246.html

On commence de manière soft avec le décor où le réalisateur et un ancien lieutenant colonel du KGB (notamment) prennent place

Citation :
Une petite rue derrière le Théâtre du Châtelet, en janvier, à Paris. Une façade vitrée, noire. Vous poussez la porte, et vous découvrez le Shitty Hole, un bar-restaurant avec une foison de vodkas, de la nourriture géorgienne servie dans de la vaisselle soviétique et, au sous-sol, un couloir rose en forme de vagin, dont le sol s’enfonce sous vos pas.
Pour résumer, c'est une fine équipe composée également de nombreuses autres personnalités dont certaines connues (mais inutile de donner des noms, c'est pas l'objet), qui ont pour objectif de reconstituer la vie à l'époque soviétique d'un institut où travaillait le physicien Landau (l'Institut physico-technique d’Ukraine, à Kharkiv). Ce serait louable si l'intention se limitait à la création d'une oeuvre d'art, mais en réalité ce but commun a donné lieu à une "crypto communauté" (pour ne pas dire secte) qui a été prolifique. Des dizaines de films ont été tournés, montrant cette communauté en action. Apparemment, certaines personnes y vivraient plutôt sur le long terme, avec même certains scientifiques qui poursuivraient leurs travaux sous le regard du réalisateur..

Si j'ai bien compris, dans le passé le réalisateur a tourné des dizaines de films qui impliquaient uniquement des membres de sa communauté (une quinzaine, d'une durée allant jusqu'à 9 heures), mais cette fois ci (et peut-être d'autres fois auparavant), il veut ouvrir au public sa communauté, c'est à dire immerger dans son univers des spectateurs.

Mais qu'y a-t-il de si choquant ? Voyez plutôt, on commence très soft

Citation :
Exit le scénario de Sorokine : il ne s’agit plus de tourner un film, mais d’observer la comédie humaine qui se déploie dans cet environnement fermé. Car Ilya Khrzhanovsky veut que l’institut fonctionne à temps plein, qu’on y vive jour et nuit, qu’on y travaille, qu’on s’y aime, s’y dénonce… A l’ombre d’un génie, sous la coupe d’une idéologie. Et avec l’argent d’un entrepreneur richissime, Sergeï Adoniev, à qui Philippe Bober cède l’essentiel des droits.
Citation :
Ici, on vit au rythme des années soviétiques, de 1938 à 1968, mais on ne cherche pas à reproduire l’histoire : chacun dispose d’une relative liberté. Les scientifiques peuvent continuer comme ils l’entendent leurs travaux en cours, mais eux aussi doivent se soumettre aux règles édictées par le réalisateur. Par exemple, une amende sanctionne l’emploi d’un vocabulaire anachronique, à régler en roubles d’époque. Cette monnaie, éditée par la production, est la seule autorisée pour les salaires et les dépenses de la communauté.

Sur elle veille, non pas l’œil de Moscou, mais celui de Jürgen Jürges, le chef opérateur légendaire de Fassbinder, Wenders et Haneke. C’est à lui et à ses assistants qu’il incombe de filmer, quand Khrzhanovsky le demande. « Cette expérience m’a bouleversé comme nulle autre, confie l’Allemand de 78 ans.
Histoire de mettre dans l'ambiance, on commence un peu de scabreux, mais rien de répréhensible encore :

Citation :
Phenomen Films, sa société de production, s’installe alors dans un immeuble victorien, en face de Buckingham Palace, et le transforme en blockhaus soviétique. Nous l’avons visité. Les entrées sont filtrées par des gardes sévères, à l’anglais approximatif ; dans chaque pièce, on bute sur des sosies saisissants des personnages de DAU : des mannequins en silicone, dans des positions parfois macabres ou scabreuses. L’un d’eux se masturbe, l’autre est pendu à une corde dans un salon qui donne sur la rue, ce qui a poussé certains passants, affolés, à appeler la police.
Allez on entre dans le dur :
Citation :
On voit l’héroïne, en particulier, nue, assise sur une chaise, et forcée d’introduire une bouteille en verre dans son vagin. Cette séquence, une comédienne française connue ne l’a pas supportée. Au point de refuser de prêter sa voix au doublage de Natasha, pourtant bien rémunéré (5 000 euros, pour deux heures de travail). « Je ne peux pas cautionner ça. C’est la femme qui souffre, pas l’actrice ! », s’émeut-elle auprès du réalisateur. « On s’en fout ! C’est une prostituée, je l’ai trouvée dans un bordel sadomasochiste ! », lui a-t-il répondu.
Super, on a donc un mec qui fait dans l'exploitation humaine, et qui nous sort un argument du type "c'est une pute, donc elle mérite d'avoir mal et n'a pas de consentement à donner".

Citation :
Le tortionnaire s’appelle Vladimir Azhippo. Ancien lieutenant-colonel du KGB, il a servi dans des camps de détention, en Sibérie, et dirigé la prison de Kharkiv, avant d’interpréter plusieurs rôles dans DAU.

C'est le mec qui force "l'actrice" à se faire mal. Vous le sentez l'ancien tortionnaire qui veut recommencer sous couvert d'art ?
Citation :
Un autre homme à la carrure imposante sème l’effroi dans l’institut : Maxim Martsinkevich. On le voit décapiter un cochon, sur lequel est dessinée une étoile de David et écrit « Dégénérés ». La scène se passe dans un appartement communautaire, devant une dizaine de savants en état de sidération. C’est lui qui mène la bande de néonazis qui vont ensuite détruire des pans entiers de l’institut.
Citation :
« Une telle violence était nécessaire, explique un des piliers du projet, le philosophe russe Ilya Permyakov, qui a monté trois des longs-métrages. DAU aurait dû se finir sur un passage de témoin entre deux générations de scientifiques. Mais les jeunes sont restés passifs, ils ont eu peur de prendre le pouvoir. C’est pour ça qu’Ilya Khrzhanovsky s’est tourné vers l’extrême bord opposé : les néonazis. Eux n’ont pas peur. »
En gros, le projet est tellement violent qu'il faut des néonazis pour le porter. Mais qui est donc ce Maxim ?
Citation :
Surnommé « Machette », Maxim Martsinkevich, 34 ans, purge actuellement une peine de dix ans dans une colonie pénitentiaire pour agressions. Criminel récidiviste, il a animé divers groupuscules xénophobes et homophobes, dont Format 18 et Occupy Pedophilia. Durant le tournage, le Moscovite a convié plusieurs jeunes gens partageant son idéologie. Il a aussi croisé le chemin d’Andrew Ondrejcak
Citation :
Ce performeur américain (Andrew), proche de Marina Abramovic, invité à jouer le rôle d’un professeur de psychologie, devient la proie de Maxim et de sa bande. A plusieurs reprises, ils le molestent au prétexte qu’il serait « une tapette ». Joint par Le Monde, l’artiste new-yorkais a fait savoir qu’il était « trop traumatisé pour témoigner »
La suite, on y apprend maintenant que les porteurs du projet eux-mêmes reconnaissent créer un climat délétère, ce qui intéresse le cinéaste c'est de voir les humains résister à des conditions de vie difficiles.
Citation :
Certes, il y a beaucoup de scènes dures, mais filmer le bonheur ne fait pas avancer. DAU montre, entre autres, cette faculté qu’ont les femmes à survivre dans un univers qu’elles ne peuvent contrôler. » « Ce qui m’a intéressée, c’est la résistance de la nature humaine dans un univers concentrationnaire, ajoute Hanna Schygulla. Dans quelle mesure Ilya a-t-il pris du plaisir à reproduire ce type de régime ? Il devra se poser la question. »
Il devrait effectivement se poser la question. Une maquilleuse "assure que le moniteur de Khrzhanovsky était éteint à chaque rapport sexuel". Rapport sexuel + univers qu'elles ne peuvent contrôler, parlerait-on de viol ? Le moniteur était éteint à chaque fois ? Pourquoi peut-on voir des images de rapport sexuel dans le trailer alors ?
Citation :
Le réalisateur devra peut-être aussi répondre aux attaques sur ses méthodes de travail. Ne se vante-t-il pas d’avoir forcé Radmila Shchyogoleva à travailler plusieurs mois dans une chocolaterie et un hospice, « pour qu’elle se défasse de son passé d’actrice », avant de lui confier l’un des rôles principaux ?
Du travail forcé maintenant, que demande le peup.. le procureur de la république pour lancer une enquête ?

Citation :
A Paris, Laura (le prénom a été modifié), qui travaille dans le cinéma, a passé quatre entretiens d’embauche pour un poste dont la nature n’a jamais été claire. Elle a vomi à la sortie du dernier rendez-vous. C’était fin 2018, au Châtelet, dans une salle reproduisant un sex-shop. La femme qui menait l’entretien lui a demandé, entre autres questions dérangeantes : « Est-ce que vous avez déjà touché un mort ? » « On voudrait faire participer au projet des personnes en fin de vie et des prostituées, est-ce que cela vous dérangerait d’en recruter ? » Le réalisateur apparaît brièvement. « Il m’a regardée de la tête au pied », se souvient Laura. Quelques minutes plus tard, on lui propose avec insistance de devenir l’assistante de Khrzhanovsky. « J’ai dit que je ne voulais pas travailler sept jours sur sept pour un pervers », poursuit Laura, qui a alerté le collectif féministe Nous toutes.
Citation :
Kristina, comme tous les participants, n’a tourné aucune scène contre son gré, précise Ilya Permakov. Par ailleurs, c’est une ancienne escort-girl. »
Tiens donc, une deuxième fois cet argument du "c'est une ancienne escort girl", mais pour dire quoi au juste ?

Citation :
Adèle (prénom modifié) se souvient d’une offre d’emploi « lunaire », publiée en 2018 sur le site Profil Culture : « Le producteur exécutif recherche une personne vive, compétente et exigeante, capable d’anticiper les besoins du producteur et d’y répondre avec douceur et efficacité. » En 2017, Adèle n’avait pas donné suite, au terme de cinq entretiens « foireux » pour un poste lié aux doublages. « Les questions étaient floues, parfois intimes. Ça s’est fini par un bref rendez-vous avec Ilya, dehors, dans le froid. Il était agité, ne m’écoutait pas. Lors des rendez-vous, j’ai croisé beaucoup de gens jeunes, frais, beaux. J’ai senti un embrigadement psychologique, pas si éloigné d’une secte. »
Mais c'est une cryp-to-com-mu-nau-té on te dit.


Heureusement la préfecture de Paris, au contraire de la mairie, ne semble pas tout à fait enthousiaste pour l'accueil de ce "projet".
Citation :
Tous les Parisiens devraient, eux, voir dans le ciel nocturne un triangle rouge lumineux réunissant les deux théâtres et le Centre Pompidou, de la tombée de la nuit à l’aube. A condition que la Préfecture valide cet hommage à une figure géométrique chère aux avant-gardes russes. Car elle a déjà opposé un niet catégorique au projet de Khrzhanovsky d’édifier une passerelle pour relier les Théâtres de la Ville et du Châtelet, de part et d’autre de la place du même nom. Et la RATP n’a toujours pas donné suite à la privatisation d’un tunnel
A la lumière de tout ça, voilà de quoi m'indiquer dans quel sac ranger les politiques cités :
Citation :
Paris non plus ne se présente pas comme un lit de roses. Certes, la maire, Anne Hidalgo, a tweeté son enthousiasme. « C’est un projet à la démesure de Paris », s’exclame son adjoint à la culture, Christophe Girard. Même emballement du côté de la Fondation Pinault, qui, par l’intermédiaire de sa conseillère Caroline Bourgeois, a mis le Centre Pompidou dans la boucle : « Le projet m’a subjugué, explique le directeur du Musée national d’art moderne, Bernard Blistène
Et également ces journalistes :
Citation :
Il est ardu, du reste, d’encenser ou de condamner en bloc un projet aussi labyrinthique. Pour avoir vu plus d’une dizaine de films, on reste partagé : des décors et des personnages d’une vérité impressionnante, admirablement servis par la caméra de Jürgen Jürges ; une complaisance, souvent ennuyeuse, parfois éprouvante, aux scènes de sexe et de violence ;
Ardu de condamner un projet qui mène à des violences y compris sexuelles grâce à un climat d'embrigadement et d'intimidation ? Hmhm, ardu effectivement.

Des personnages d'une vérité impressionnante ? Forcément quand c'est fait pour de vrai, c'est plus facilement d'une vérité impressionnante

Pas tout le monde heureusement ne cautionne :
Citation :
« Nous ne comprenons pas comment des institutions publiques peuvent s’associer à un projet où des femmes, et notamment des prostituées, sont violentées, alcoolisées », s’insurge Madeline Da Silva, maire adjointe des Lilas (Seine-Saint-Denis), qui suit de près le dossier pour le collectif, mais n’a pas vu les films.
Moi non plus.

Alors, comment se fait-il qu'on laisse des "artistes" perpétrer des violences psychologiques, physiques, et sexuelles, pour leur propre plaisir, et le tout sur notre sol ?
Comment se fait-il que sous couvert d'art, beaucoup tombent béat d'admiration et ne jugent pas ces pratiques plus dérangeantes que ça ?
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ha ouai quand même... mais je comprends pas c'est comment des politiques en plus une femme, peut soutenir un tel truc ?
Je veux dire par quel mécanisme de pensée, on peut en venir à dire "oui c'est de l'Art, et c'est même du grand Art".

En tout cas je veux bien me faire traiter de nazi par ceux qui soutiennent un tel projet. Parce que c'est eux qui ont un problème mental pas moi.
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