Quand avoir un diplome n'est pas le 1er facteur pour avoir un emploi amelioré (en excluant l'etat de l'economie), c'est qu'il y a un sérieux probleme, et que ton ascenseur social est en panne
L'ascenseur social ne fonctionne pas pour tous les diplomes. A partir du moment où tu choisis une voie qui mène aux diplômes et études prisées sur le marché du travail, l'ascenseur social fonctionne pas trop mal (pas parfaitement, mais c'est pas la panne quoi).
[Modéré par Maluka :]
Il y aura toujours des différences entre bon et moins bon et ce, quelque soit le type de classe dans lequel est mis l'enfant. Il y aura donc toujours une forme de discrimination ou de compétition à ce sujet, au sein de la classe. Je peux te sortir des exemples à ce sujet du primaire aux écoles sup.
Bien sûr, mais ces différences seront moindres qu'elles sont à l'heure actuelle. Aujourd'hui, tu fais coexister des élèves qui ne savent pas lire correctement et encore moins s'exprimer à l'écrit, et d'autres qui ont déjà un an d'avance sur le programme et résolvent les équations différentielles (enfin résolvaient

) de tête. Au moins, avec des classes de niveau, l'écart sera entre celui qui visualise la variation d'une fonction en voyant l'équation, et celui qui est obligé de la rentrer dans la calculette. C'est nettement moins élevé, et surtout moins handicapant et décourageant pour les extrêmes. C'est plus simple à appréhender pour l'enseignant, aussi.
Je n'aime pas le principe de "parcage" en fonction des capacités puisque celles-ci sont fluctuantes en fonction d'un nombre incalculable de facteurs que ce soit au niveau du développement de l'enfant que de son environnement socio-affectif.
C'est pour cela, comme je l'ai précisé, qu'il doit exister des passerelles entre les classes, simples de mise en oeuvre, et connues des élèves et des parents.
Mettre les enfants en difficultés dans de petite classe afin qu'ils soient mieux encadré, existe déjà.
Oui, mais d'une manière excessivement marginale (alors qu'il faudrait le généraliser). D'ailleurs, les résultats de progression obtenus dans ces classes sont sans commune mesure par rapport à ceux obtenus par les élèves en difficulté dans les classes de "collège unique"

.
Mettre les bons éléments dans des classes de 50-60, cela ne les aidera pas plus puisqu'un enfant, quelque soit son degré de compétence, a besoin d'un suivi particulier. Un surdoué a autant besoin d'un suivis particulier qu'un "cancre".
Alors déjà, il faut d'emblée éviter les amalgames entre élèves brillants, doués, et surdoués. Surdoué, c'est pas juste "très intelligent" (scolairement ou autre), ou avec un gros QI. La surdouance, c'est une "pathologie" (pas exactement, mais au moins la différenciation se fera mieux avec ce terme), un certain profil psychologique et social, parfois même cérébral (et encore, les catégories de surdouance sont multiples), qui se manifeste
parfois par des aptitudes scolaires. Cet abus de langage est vraiment dévastateur. Et en l'occurrence, oui, les surdoués ont besoin d'un suivi spécifique mais absolument pas à cause de leurs (éventuelles) performances scolaires.
Quant aux élèves brillants, tu les aides infiniment plus en les regroupant ensemble, car au moins le rythme de la classe correspond à leur faculté d'assimilation. Au pire, ce sera toujours mieux que l'état actuel, ou les élèves brillants qui n'ont pas eu des parents assez malins pour les caser dans les officieuses classes d'élite s'emmerdent prodigieusement, deviennent indisciplinés, gâchent leurs possibilités.
Tu pars, comme bon nombre d'entre vous, sur des postulats erronés. Notamment sur le fait qu'un groupe se voit tiré vers le bas par ses membres les plus faibles. C'est totalement faux. Tout comme un groupe ne se voit pas tiré vers le haut par ses meilleurs membres.
Bah écoute, les théories c'est bien beau, mais tu iras en parler à n'importe quel prof d'un random collège ou lycée (je ne prends aucun risque à une telle incitation

). Dans un contexte scolaire, et avec des classes aussi hétérogènes qu'elles le sont actuellement, le nivellement se fait systématiquement par le bas, que ce soit au niveau du rythme d'avancement du cours (qui se calque forcément sur les retardataires, dans le cas favorable où ils ne sont pas simplement abandonnés en cours de route) qu'au niveau du comportement et de la discipline des élèves.
Et c'est là que se situe selon moi le problème. Il n'est pas dans les classes par niveau ou autre mais dans une mauvaise orientation des élèves et ce message perpétuel que l'on martèle aux enfants.
Pour réussir dans la vie, il faut faire des études et en faire le plus possible.
Ce qui est totalement faux. Cela part sur une vision triste de la réussite sociale qui se résume notamment à l'importance du virement que l'on reçoit tout les mois ou du "prestige" de sa profession.
Le travail est alors d'abord à faire au niveau sociétal et professionnel : faire en sorte que les diplômes et les études ne soient plus nécessaires pour faire le moindre boulot qui n'en nécessite pas, cesser la déconsidération des métiers manuels ou des études courtes, etc (tout ce que tu cites). Une fois ceci fait, alors tu peux modifier le système scolaire pour qu'il corresponde à cette société. Dire aujourd'hui à un gosse qu'il n'y a pas besoin de diplôme (au sens large hein, j'inclus les diplômes pro) pour réussir, quand bien même ce serait vrai pour des cas
très exceptionnels, c'est criminel.
Le seul moyen que je vois pour résoudre tout ça c'est effectivement les classes par niveau. Maintenant je ne pense pas que ce soit simple à mettre en place : comment faire accepter aux parents que leur fils est dans la classe des "mauvais" ? Comment même le faire accepter à l'élève ? Comment faire en sorte que ces élèves ne soient pas mal à l'aise du fait qu'ils soient dans une classe de niveau faible ?
Oui, c'est vraiment l'obstacle majeur à un tel système. Les classes de niveau existent déjà actuellement en l'état, mais non désignées comme telles, les gens s'en accommodent (et le manque de structure pour les accompagner et les rendre viables est dévastateur).
Demande à des enseignants de mettre 50 enfants ensembles, tout simplement. On va rigoler. Un enfant, suivant son age mais aussi ses aptitudes, dispose d'un temps d'attention donné. Qu'ils soient bon ou mauvais, jeune ou ado, s'ils sont trop nombreux dans une classe, ils décrochent.
Oui, je t'invite
réellement à demander à un enseignant l'expérience qu'il a eu lorsqu'il a eu à enseigner pendant un an à une super classe (tout prof en connait au moins une ou deux dans sa carrière, voire plus pour les profs des matières scientifiques). C'est bête à dire, mais dans la pratique, les bons élèves sont dans l'immense majorité disciplinés, et le principal facteur qui les fait décrocher ou passer du côté obscur, c'est la lenteur du rythme d'apprentissage. Va dans une classe de CPGE hein, tu vas voir si les 40 élèves sont pas capables de suivre un cours au complet.
Si vous voulez réformer le système, commencez par sortir les enfants des cases dans lequel vous les introduisez, et intéressez vous un peu plus au notion de développement de l'enfant, psychologie de l'adolescence, de l'apprentissage et des dynamiques de groupe.
C'est un peu exactement ce qu'on fait dans l'EN (formation des enseignants, etc) depuis mai 68 environ et depuis Dolto : se focaliser sur l'enfant (et
PUTAIN on ne devrait pas dire "enfant", mais
ÉLÈVE). On voit le résultat depuis 40 ans.
A ceux qui disent de faire des classes de niveau et de mieux répartir les profs, en faisant des classes über crowded de bons, normal de moyen et à 10 de mauvais, j'ai envie de demander : Pensez-vous qu'il y ait autant de bons que ça ?
Evidemment, le but n'est pas de faire seulement 3 types de classes. C'est qu'il y ait des classes homogènes, et ça peut passer par davantage de niveaux (la citation des 3 principaux était surtout pour expliquer clairement le concept).
Et pensez-vous que mettre tous les élèves qui marchent bien ensemble dans une classe bondée sera efficace ?
Toujours plus efficace que la solution actuelle.
Pas parce que la société est mal faite. Mais parce que la mémoire, l'imagination et l'évocation, ces petites choses qui permettent l'apprentissage ne fonctionnent pas sur un modèle donné, mais en fonction de comment la personne s'est construite. Il y a autant de manière d'apprendre que d'individu, et même si l'idée est bonne, les classe de niveau ne changeront rien au problème.
Oui, donc selon ce raisonnement, tout système qui implique davantage qu'un élève par enseignant est forcément bancal. Sauf qu'en l'absence d'autant d'effectifs d'enseignants pour pouvoir s'adapter à l'individualité de chaque élève, il faut bien les regrouper. Et c'est apparemment plus pertinent et plus efficace en terme d'apprentissage de les regrouper de telle manière qu'ils aient des profils les plus proches possibles plutôt que de manière complètement hétérogène.
(Encore une fois hein, le système de classe de niveaux ne fait pas de miracles, il est juste
moins pire que l'actuel).