Ce n'est pas ça le problème Aloïsius. C'est surtout que là, tout de suite, maintenant avec ton IUFM si tu veux enseigner à l'étranger on te dira gentiment : Mec retourne à l'école, t'es pas qualifié selon NOS critères, l'IUFM est un produit franco-français et est destiné à l'enseignement public français uniquement. Ce n'est reconnu nul part ailleurs et certainement pas en dehors de la France.
Avec un M2 le problème ne se pose pas grâce au LMD.
Tu n'as pas tout à fait tord, le M2 permettra sûrement plus de mobilité, à l'étranger notamment, mais tu n'as pas tout à fait raison non plus :
1 - Parce que dans certains pays, une licence peut suffire pour enseigner. Et une licence est obligatoire pour entrer en IUFM
2 - Parce que dans de nombreuses académies, l'inscription en première année d'IUFM (préparation au concours) se faisait en parallèlle avec une inscription en M1 et que l'année de formation "PLC2" (année de professeur stagiaire à l'IUFM) pouvait permettre d'obtenir un M2 par équivalence.
Sinon, le reste de tes interventions sur les IUFM est assez consternant, mais bon, je ne suis pas surpris...Ce qui me surprend le plus, c'est le fait de constater que ceux qui sont les plus virulents à l'égard des IUFM sont souvent des personnes qui n'y ont jamais mis les pieds, et qui se basent sur les expériences négatives de certains.
Envoyé par toutouyoutou
L'IUFM était une merde inutile et scandaleuse, où des incompétents régnaient en despotes sur des gens sans défense, et une escroquerie où des gens déconnectés du terrain prétendaient apprendre à ceux qui allaient y entrer comment s'en sortir. Une connerie doublée d'une escroquerie. Leur mort ne sera pleurée par personne.
J'affirme que l'immense majorité des gens qui y "enseignent" ne seraient pas foutus de passer une journée tranquille dans mon établissement. Et pour ça, je ne leur donnerai jamais le moindre respect, ni la moindre estime.
En voila une d'intervention virulente
Mais bon, en ce qui me concerne, je l'entends plus facilement dans la mesure où elle vient d'un collègue qui est passé par les IUFM.
Ce que je n'accepte pas, c'est cette généralisation abusive (voire lyrique !) au sujet des IUFM. Même si tu as nuancé par la suite.
L'IUFM, certes, ce sont des expériences personnelles. Visiblement, la tienne ne fut pas une réussite, dans le sens où l'offre de formation ne répondait pas vraiment à tes attentes. La mienne (l'an dernier) a été très positive :
- des formateurs formidables et compétents (notamment au niveau disciplinaire c'est vrai), ayant une expérience du terrain considérable, et qui bien souvent enseignaient encore.
- des dispositifs de formation qui correspondaient à nos attentes, dans la mesure où on ne nous imposait pas tout.
- des dispositifs qui permettaient un certain "confort" qui n'est pas négligeable lors de l'entrée dans le mêtier : du temps de préparation pour les cours, des moments imposés et encadrés qui permettaient de prendre un certain recul, une relation privilégiée avec un collègue maitre de stage, qui m'invitait souvent dans ses cours et qui venait souvent assister aux miens...
- la possibilité de rencontrer des collègues stagiaires d'autres disciplines (la fameuse FGP : formation générale et professionnelle, parfois appelée autrement selon les académies). C'était le moment de formation le plus critiqué mais qui dépendait surtout de la compétence du formateur (j'ai eu de la chance sur ce coup).
Après, y'avait aussi de nombreuses choses à jeter : certains formateurs sont effectivement déconnectés, parce qu'à "temps pein" à l'IUFM ; certains thèmes de formation (comme les TICE) sont parfois traités de manière simplistes ; la FGP n'est pas suffisamment cadrée et devient parfois plus un café du commerce qu'un lieu de formation...
Mais globalement, l'IUFM c'est avant tout un système : un système certes onéreux, mais qui permettait, comme je l'ai dit plus haut, un vrai confort lors de l'entrée dans le mêtier. Inutile de le détailler ici, puisque d'autres avant moi l'ont déjà fait.
Le problème, c'est qu'on retient souvent les anecdotes marquantes de certains pour couler les IUFM. D'ailleurs, tant qu'on est dans l'anecdote personnelle, j'ai toujours trouvé cocasse le fait que les stagiaires qui étaient les plus sévères à l'égard des IUFM étaient souvent les plus incompétents et incapables de se remettre en cause : c'est toujours plus facile d'accuser les autres et de dire "si je n'y arrive pas en classe, c'est parce qu'à l'IUFM c'est tous des cons !!". Ces gens là n'ont toujours pas compris que l'IUFM n'avait pas vocation à former des professionnels immédiats, mais plutôt des gens capables de le devenir à plus ou moins brève échéance.
Mais bon, tant qu'on restera dans l'anecdotique pour juger de la fiabilité d'un système, on n'avancera pas...
Pour moi, ce système avait quelques bonnes bases. Et comme l'a dit Vonween je crois, on est en train de jeter le bébé avec l'eau du bain.
Il y avait surement des améliorations à apporter, et je pense même que c'était loin d'être incompatible avec la volonté de rendre le truc plus "viable" économiquement parlant (si tant est qu'il faille faire des économies à ce niveau en priorité).
Mais là, on atomise le tout, et on remplace par un nouveau système bancal, mais nettement plus intéressant pour les dépenses de fonctionnement de l'état (pour ce qui est de l'avantage économique à long terme, je demande à voir.
La mastérisation aurait pu ne pas être une mauvaise chose, mais telle qu'elle est proposée, je trouve que c'est une catastrophe.
Ma contribution?
- J'aurais préféré qu'on modifiie un peu le système des IUFM, pour permettre à tous ceux qui en sortent à l'issue de l'année de stage d'avoir le grade de M2. Je ne pense pas que ce soit impossible, à condition de rendre la formation un peu plus "universitaire" (des contenus scientifique et didactique supplémentaires + un mémoire).
- Penser à une réforme des concours, de la sélection en amont (dès la première année de licence) et de la formation en licence.
A ce titre, permettez moi de vous dire qu'en ce qui me concerne (je suis professeur d'EPS), le CAPEPS aurait beaucoup à offrir en ce qui concerne les modalités d'évaluation au concours. Parce qu'à ma connaissance, c'est le seul qui arrive à articuler la maîtrise d'un contenu disciplinaire assez poussé avec la maîtrise de contenus pédagogiques et didactiques.
Enfin bon...Je vais arrêter là, je sens le pavé.