Non on est en plein dans le sujet. Que tu aies eu une mauvaise expérience, tout le monde en convient sans problème. Par contre j'aimerais savoir sur quoi tu te bases pour dire que tous les profs de tous les IUFM de France et de Navarre sont ainsi que tu le décris.
Je n'ai pas de mauvaise expérience en particulier : je faisais acte de présence, et personnellement, je jugeait que c'était déjà beaucoup. Du coup, je corrigeais mes copies, papotais avec les copains, préparais mes cours... Tu n'imagines pas à quel point on peut perdre son temps dans ces "formations" chronophages où précisément on n'apprend RIEN, et surtout pas à tenir une classe ou à faire un cours...
Attention : je n'ai jamais dis que je n'avais rien à apprendre de personne, bien au contraire ! J'étais justement en demande de pas mal de choses, mais le résultat, le produit qu'on m'a "vendu", c'était de la merde en barres de niveau stratosphérique.
Quand un type arrive avec son concours en poche (et j'ai envie de dire plus encore avec une agreg'), il faut quand même bien comprendre quel public il représente. Et on ne peut pas se permettre de lui faire une "conférence sur l'orientation" qui se résume à mettre au rétroprojecteur des fiches sur les liens entre collège et lycée (fiches qu'on peut trouver dans n'importe quel CDI, et qui sont faites pour être accessible pour les élèves...), et répondre de vagues "je ne sais pas mais je m'engage à trouver des réponses pour la prochaine conférence" à pratiquement toutes les questions. N'importe quel prof sait que ça revient à perdre la face, et tout crédibilité / légitimité devant un groupe... Alors là, la révolte est légitime, parce qu'on ne fait même pas illusion plus de 10 minutes, face à un public en demande, angoissé, et qui se rend vite compte que ce qu'il écoute est au mieux une énorme perte de temps... au pire un authentique foutage de gueule...
Désolé, mais quand on s'est fait violence pour avoir un niveau face à des spécialistes qui ne laissent RIEN passer, on a peu de tolérance face à ses propres lacunes, et encore moins face à celles de ceux qui sont censés apporter un "enseignement". Moi, j'ai eu des enseignants qui étaient VRAIMENT incollables sur leurs domaines, et j'ai eu la chance de les voir préparer leurs cours en bibliothèque (je pense à deux chargés de TD de Paris IV notamment, en Histoire Moderne, qui étaient des machines... des monstres, et dont les cours étaient massivement plébiscités par les étudiants, qui savaient qu'ils avaient là des enseignants de talent) : jamais autant été impressionné, à tel point qu'on ne peut que respecter la personne (la minutie, le souci du détail, la vérification constante de la moindre information... bref, un authentique travail, sérieux et rigoureux).
Je veux bien admettre qu'il y avait des choses intéressantes, mais pas dans la FGC (Formation Générale et Commune). Et de toute manière, c'était tellement léger que ça n'était pas "rentable"... Quand on passe ce genre de concours (qui tourne à 3,5% de taux de réussite pour le rapport inscrits / admis...), on vise l'efficacité, la rentabilité maximale du temps qu'on a, parce qu'on a des programmes énormes à maîtriser (pour le capes, on peut survoler les programmes et compenser par une bonne maîtrise de l'exercice académique, mais pour l'agrégation, ça n'est pas suffisant), et je ne parle pas du "Hors Programme", une des épreuves légitimement redoutées de l'oral (on peut avoir à faire une leçon sur n'importe quoi... mais véritablement n'importe quoi... et l'imagination du jury est très large...).
Quand tout ce beau petit monde prend ses fonctions en septembre, il se heurte désormais à la mise en pratique de ce qu'il s'est cassé à apprendre. C'est le temps des angoisses et des premières désillusions : oui, passer un concours est une chose, enseigner en est une autre, et l'écart est tout simplement ENORME entre l'exigence des concours et la réalité du terrain (un bon agrégé ne fait pas forcément un bon prof, ça c'est un fait, mais j'ai envie de dire que c'est plus la faute du concours que la faute des personnes : c'est la nature même du concours de sélectionner sur des acquis disciplinaires, qui ne sont plus vraiment utiles dans l'enseignement lui- même, du moins, pas à ce niveau. Après, les gens s'adaptent et apprennent à enseigner, ou alors ils ne se remettent pas en question, et alors là, les problèmes commencent...), d'autant que les jeunes profs sont assez massivement envoyé dans des établissements qui ne sont pas de tout repos (mais qui ont le mérite justement d'être rapidement très formateurs). C'est d'ailleurs sur le terrain qu'on apprend son métier, au contact des élèves et des collègues, et en aucun cas dans les IUFM, qui sont des espèces d'annexes des hôpitaux psychiatriques, où on est sommé de faire une psychanalyse dont on n'est pas demandeur (mes séances avec ma tutrice IUFM étaient des séances de discussion sur nos difficultés dans nos classes... j'avais l'impression d'être le père de Nemo paumé au milieu des requins dans la fameuses scène du film d'animation éponyme...)