L'enseignement en France et à l'étranger

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Publié par Estal'exilé
un tord
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M'voyez. Imaginez des dizaines et des dizaines de copies où chaque mot contient une ou deux fautes dans ce style, au lieu d'une seule de temps à autres, pas chaque ligne, chaque mot. [ ... ]


Et imaginez qu'on nous répète sans cesse que le stylo rouge est stigmatisant. Qu'on ait retiré l'orthographe et la rédaction des barèmes du DNB. Que la situation s'aggrave régulièrement et qu'on persiste 20 ans durant à amplifier les "réformes" qui ont conduit à cette situation.

Le fait qu'Attal parte en sens inverse, ou cherche à en donner l'impression, va forcément lui donner un boost de popularité. La phrase que j'entend le plus souvent en salle des profs c'est "'j'en ai marre" ou des variantes. Après, vu que je suis très dubitatif quand à la mise en oeuvre, ce boost sera sans doute de courte durée.

Dernière modification par TabouJr ; 06/12/2023 à 18h40.
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Publié par Aloïsius
Le fait qu'Attal parte en sens inverse, ou cherche à en donner l'impression, va forcément lui donner un boost de popularité. La phrase que j'entend le plus souvent en salle des profs c'est "'j'en ai marre" ou des variantes. Après, vu que je suis très dubitatif quand à la mise en oeuvre, ce boost sera sans doute de courte durée.

certes mais la fin du du collège uniforme est elle aussi celle du collège unique ?
Citation :
Le projet est clair : « Nous devons dès aujourd’hui sortir du collège uniforme », a lancé le ministre sans ambages. A partir de la rentrée 2024, les élèves de 6e et de 5e seront répartis en trois groupes selon leur niveau en français et en mathématiques, soit dans un tiers des enseignements dispensés au collège.

Citation :
Le locataire de la Rue de Grenelle a plusieurs fois pointé, depuis son arrivée, les écueils de l’hétérogénéité, consubstantielle au collège unique depuis sa création en 1977, qui, estime-t-il, « finit par tirer tout le monde vers le bas ». Laisser des élèves de niveau hétérogène dans une même classe « condamne certains à stagner et empêche d’autres de s’envoler », lâche le ministre, parlant d’une « sorte de perdant-perdant ».

Gabriel Attal déroule ainsi un projet politique qui dit s’adresser avant tout aux « Français des classes moyennes [qui] financent par leur travail le fonctionnement de nos services publics » et « qui ont parfois le sentiment qu’ils ne peuvent plus avoir confiance dans l’école et en sa capacité à élever le niveau » ; ceux qui « décident parfois d’immenses sacrifices financiers » pour scolariser leurs enfants dans le privé – une décision prise le plus souvent, justement, à l’entrée au collège.
du coté des syndicats d'enseignants, à part le SNALC, on est contre
Citation :
Le choix des groupes de niveau comme réponse à l’hétérogénéité est en effet très controversé. Aucun syndicat enseignant n’y était favorable, exception faite du Snalc, qui défend un projet de « collège modulaire » depuis dix ans.

le motif c'est le creusement d'inégalités, déjà très fortes
Citation :
l’ancien directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye, pour qui les décisions de mardi sont « une mauvaise nouvelle pour les élèves des milieux populaires, les plus fragiles scolairement dans notre système inégalitaire ».

(...)

Plusieurs universitaires, dont certains membres du conseil scientifique de l’éducation nationale, ont en outre dernièrement mis en garde contre ce dispositif. D’après leurs travaux de recherche, regrouper les élèves selon leur niveau a tendance à creuser les inégalités entre eux sans élever le niveau général, en raison des effets souvent qualifiés de « catastrophiques » pour les plus faibles. Pour ces derniers, qui sont aussi souvent les plus défavorisés socialement, le fonctionnement par niveau mine l’estime de soi et la motivation, affectant in fine les résultats scolaires.

(...)

SNES-FSU, dénonce également des mesures « inégalitaires » qui serviront avant tout à « dégager une élite ». « On accepte l’idée que, dès la 6e, les élèves n’auront pas exactement accès aux mêmes parcours. On s’éloigne de l’idée de faire réussir tous les élèves ensemble »,



et il y a aussi la "prépa" pour potentiellement 12% des élèves
Citation :
Second changement profond pour le collège : le ministre entreprend une réforme du diplôme national du brevet. A partir de 2025, l’obtention de ce dernier deviendra obligatoire pour entrer au lycée. Une décision inattendue qui rompt totalement avec l’histoire de cet examen, passé avant la fin de la scolarité obligatoire, fixée à 16 ans. « Le brevet est l’évaluation du socle commun de compétences à la fin du collège, il n’a jamais été un examen d’entrée au lycée », rappelle l’historien Claude Lelièvre.

Les collégiens qui échoueront à décrocher ce sésame – ils sont environ 12 % aujourd’hui, surreprésentés dans les établissements défavorisés – se verront proposer une « prépa lycée ». Ce dispositif sans précédent est pensé comme une année de remise à niveau dont l’organisation reste entièrement à définir. L’orientation des élèves dans la voie générale, technologique ou professionnelle sera décidée à la fin de cette année de transition.



le bac aussi va devenir plus sélectif
Citation :
Le ministre « assume » ainsi son ambition de rendre le système éducatif français « plus exigeant », quitte à en réduire le taux de réussite – une revendication également portée pour le baccalauréat, qui n’est pas sans trancher avec les objectifs des dernières décennies sur l’augmentation de la part des générations obtenant des diplômes. « Le taux de réussite au brevet et sans doute au bac diminuera dans les années à venir. J’en ai conscience et je l’assume. C’est le prix à payer pour élever le niveau de nos élèves au collège »,



enfin le principal problème du système francais n'est pas son niveau PISA (moyen), mais sa très forte inégalité
Citation :
« Le ministre n’a pas abordé le sujet des inégalités alors même que c’est, peut-être plus encore que la baisse de niveau général, l’un des principaux enseignements de PISA »
qui croit un instant que ces réformes vont réduire les inégalités ?



https://www.lemonde.fr/societe/artic...4150_3224.html
Citation :
Publié par znog
enfin le principal problème du système francais n'est pas son niveau PISA (moyen), mais sa très forte inégalité
Ce sont les deux.

Les "élites" le sont de moins en moins, les "exclus" le sont de plus en plus. Je ne vais pas encore reposter ce graphe qui montre qu'en math les enfants de cadres de 2017 ont désormais le niveau des enfants de chômeurs de 1987, mais forcément, si le niveau général baisse pour tout le monde, ceux qui étaient déjà en bas passent sous le seuil de survie.

Je recommande aussi à chacun de regarder la conférence gesticulée de Lepage sur l'école, ou au moins les passages sur les ravages de l'induction. On bouffe du constructivisme depuis 20 ans, à coups d'étude de cas dans ma matière par exemple. La répétition, le "cours magistral" (ou la leçon si vous préférez), qui sont pourtant les formes d'enseignement les plus adaptées aux élèves manquant de bagage culturel sont devenus des gros mots. On a mis systématiquement la charrue avant les bœufs, on demande aux gosses de courir avant de savoir marcher. Et après, on s'étonne que ça creuse les inégalités.
Citation :
Publié par Aloïsius
Les "élites" le sont de moins en moins, les "exclus" le sont de plus en plus. Je ne vais pas encore reposter ce graphe qui montre qu'en math les enfants de cadres de 2017 ont désormais le niveau des enfants de chômeurs de 1987, mais forcément, si le niveau général baisse pour tout le monde, ceux qui étaient déjà en bas passent sous le seuil de survie.
Le problème est que je ne crois pas à l'augmentation des moyens pour ces "petits groupes" je crois que la vraie question est de savoir si "remonter" une élite en retournant plus ou moins aux CES avec des filières qui ressemblaient fortement à des filières de niveaux va faire autre chose qu'enfoncer les plus défavorisés et que la réponse sera une augmentation des inégalités et une baisse du niveau moyen.



Et les prépas ? Qui voudra enseigner dans ces "prépas" de relégation pour ceux qui auront raté le brevet ?



bref je n'ai pas une super "première impression" de cette nième réforme balancée par le haut sans concertation ni évaluation, par un génie de l'école alsacienne.


pour tout dire j'ai l'impression qu'on nous met du FR-RN au pouvoir avant l'heure, il ne manque que les uniformes.
Citation :
Publié par Manael
J'ai rêvé où y a personne pour relever que là on est sur le premier classement pisa sur des élèves issus des gouvernements Macron ?
j'ai lu que ce sera le prochain ?
Mes "clients" ont commencé leur scolarité primaire entre 2017 et 2012. Surtout, il y a une vraie continuité dans la mise en place du "socle commun" depuis 2007.
Les seules vraies ruptures ça a été la réforme NVB qui a foutu un boxon monstre en 2016 dans le collège et les réformes Blanquer qui ont mis les lycées à l'envers. Mais globalement, on est sur la même lancée depuis 20 ans.
pensez-vous que cette nième réforme, encore plus "le fait du prince" que les précédentes permettra d'avancer sur l'autre point sur lequel au a un retard réel, au contraire de notre niveau moyen en baisse, mais "moyen" : le désordre en cours

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https://www.lemonde.fr/societe/artic...3981_3224.html


Citation :
un élève français de 15 ans sur deux déclare qu’il y a du bruit et du désordre dans la plupart des cours de mathématiques, cette matière faisant l’objet d’un focus particulier cette année. La proportion est de 30 % en moyenne dans les pays de l’OCDE.



Citation :
Près de trois élèves sur dix estiment ainsi ne pas pouvoir bien travailler pendant les cours. Quelque 42 % jugent que leurs camarades n’écoutent pas ce que dit le professeur et 39 % que le temps d’apprentissage est réduit, car l’enseignant doit attendre longtemps que les élèves se calment. Cette ambiance peut jouer sur les résultats scolaires, mais beaucoup moins que le niveau social et culturel des élèves.

Le « climat disciplinaire » qu’ausculte PISA s’est ainsi légèrement dégradé en France ces dix dernières années. L’OCDE le qualifie de « préoccupant ». « Il faut mieux préparer les enseignants à ces problématiques de discipline et investir pour un climat scolaire plus serein », juge Eric Charbonnier, analyste à l’OCDE, qui estime par ailleurs qu’il s’agit d’un « point de vigilance dans de nombreux pays ».



surprenant : le harcèlement ce n'est pas dans les banlieues, mais dans les "campagnes"

Citation :
Dans son ensemble, le climat scolaire connaît une très légère détérioration, selon l’étude PISA. Un élève sur cinq a subi plus d’une fois par mois une situation de violence scolaire, que l’enquête envisage dans une acception large : moqueries, rumeurs, mises à l’écart, menaces… Dans ce domaine, les inégalités de genre sont particulièrement prégnantes. La France fait partie des pays, avec la Hongrie, le Costa Rica et la Finlande, où les filles se disent plus souvent victimes que les garçons (24 % contre 20 %). Ces violences sont aussi plus fréquentes dans les zones rurales que dans les grandes villes (33 % contre 19 %), dans les milieux défavorisés que dans les milieux favorisés (26 % contre 18 %).
encore que la dichotomie zones rurales / grandes villes mentionnée par la journaliste je ne sais pas comment cela est traité dans pisa






sur les classes de niveau, groupes de niveau et surtout les classes prépa brevet

le regroupement par niveau type LEP/CES est rapidement une relégation

comme la trappe de pauvreté en économie, on créé une trappe d'échec, dont un jeune dans l'énorme majorité des cas ne ressortira plus

Citation :
cyprès06/12/2023 - 10H00

Comme l'article le mentionne, ce groupement par niveaux existe en Suisse depuis une dizaine d'années. Cependant le succès revendiqué est loin d'être évident. On privilégie une filière d'excellence (en réussite, indépendamment des conditions d'apprentissage) au détriment des autres regroupements qui deviennent, de fait, des ghettos. Avec le recul, on observe en outre que le succès des transferts de niveaux, c'est-à-dire le maintien d'un.e élève dans le regroupement supérieur, tient du mirage.
Assassinat de Samuel Paty : des peines de prison

Citation :
La peine la plus lourde, deux ans de prison dont six mois ferme aménagés sous bracelet électronique, a été prononcée à l'encontre de l'ex-collégien abordé par l'assaillant Abdoullakh Anzorov. Quatre autres jeunes ont été condamnés à des peines allant de 14 mois avec sursis probatoire (c'est-à-dire assorti d'une série d'obligations, notamment de suivre un enseignement ou une formation et d'être suivi par des professionnels de l'enfance) à 18 mois avec sursis probatoire.

Une sixième adolescente, âgée de 13 ans au moment des faits, a été condamnée à 18 mois de sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse. Cette collégienne avait, à tort, soutenu que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de la classe de se signaler et de sortir de la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet. Elle n'avait en réalité pas assisté à ce cours.
https://www.francebleu.fr/infos/fait...egiens-7559673




Citation :
Le tribunal de Paris a condamné, vendredi 8 décembre, six collégiens jugés pour leur implication dans l'assassinat de Samuel Paty à des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme.

La peine de prison ferme concerne l'adolescent qui avait désigné le professeur à son bourreau. Elle est aménageable.
https://www.francetvinfo.fr/faits-di...s_6231588.html


aménagement de peine

Citation :
Si un tribunal vous condamne à une peine d'emprisonnement ferme d'une durée comprise entre 1 et 6 mois, il a l'obligation d'aménager la peine.


Vous êtes condamné à une peine d'emprisonnement ferme ? Si la durée de la peine ne dépasse pas 1 an, vous pouvez peut-être bénéficier d'un aménagement de peine. Dans ce cas, vous n'irez pas en prison et vous pourrez exécuter la peine sous une autre forme : bracelet électronique, semi-liberté ou placement à l'extérieur.


  • Détention à domicile sous surveillance électronique: Mesure d'aménagement de la peine d'emprisonnement qui consiste à rester à domicile à des périodes déterminées, en portant un bracelet électronique : vous portez un bracelet électronique et vous ne pouvez pas sortir de chez vous qu'à certains horaires, par exemple pour aller travailler
  • : Régime de détention qui permet au détenu de quitter la prison pendant la journée et d'y retourner passer la nuit, dans le but de favoriser sa bonne insertion sociale après la libérationSemi-liberté: Régime de détention qui permet au détenu de quitter la prison pendant la journée et d'y retourner passer la nuit, dans le but de favoriser sa bonne insertion sociale après la libération : vous êtes en prison, mais vous pouvez sortir à certains moments (par exemple pour aller travailler ou pour effectuer des démarches administratives)
  • Placement extérieur: Mesure d'aménagement de peine qui oblige à rester dans un lieu extérieur à la prison pour travailler, suivre une formation ou recevoir des soins : vous êtes hébergé dans une structure habilitée et vous pouvez sortir pour travailler, pour suivre une formation ou pour recevoir des soins
https://www.service-public.fr/partic...sdroits/F35705



l'autre procès, pour les adultes impliqués dans la mort de l'enseignant, est prévu fin 2024
Citation :
Publié par Aloïsius
M'voyez. Imaginez des dizaines et des dizaines de copies où chaque mot contient une ou deux fautes dans ce style, au lieu d'une seule de temps à autres, pas chaque ligne, chaque mot.

Après, vu que je suis très dubitatif quand à la mise en oeuvre, ce boost sera sans doute de courte durée.
Le nivellement par le bas est en marche.

En Suisse, la note de français était répartie à 50 % pour la structuration (grammaire, orthographe, conjugaison, vocabulaire) et à 50 % pour la communication (compréhension de l'écrit et de l'oral, expression écrite et orale).

Cela vient de passer à 25 % pour la structuration et 75 % pour la communication. On va donc se retrouver avec des élèves qui écrivent des phrases du genre "Sa va ? Le proff et comme mêm ganti cet anné! " et qui auront potentiellement une moyenne correcte en langue française
Images attachées
 
Citation :
Publié par Aedean
Citation :
Publié par znog

ceci dit repasser de bac+5 à bac+3 c'est baisser les enseignants en catégorie B
Les catégories A commencent à Bac +3 dans la fonction publique.


plus de détails
Citation :
Il n’est cependant pas question de renoncer à l’exigence de valider un bac +5 pour être enseignant : l’obtention du master 2 serait obligatoire à l’issue des deux années de formation après le concours.

Les lauréats, qui effectueraient des stages d’observation la première année puis seraient en responsabilité de classe à mi-temps la seconde, seraient en outre rémunérés durant les deux ans – au moins 1 770 euros brut mensuels sont envisagés.

(...)

Les organisations syndicales ne valident pas l’intégralité des modalités proposées. Mais elles adhèrent presque toutes au principe d’un décalage des concours à bac +3 s’il respecte leurs principales revendications : le maintien de la mastérisation, le traitement commun du premier et du second degré, acquis en 1989, et deux années de formation rémunérées.

(...)

La Société des agrégés a aussi adressé une lettre ouverte à Gabriel Attal, dans laquelle elle souligne que « beaucoup d’étudiants en licence n’ont pas, à ce stade de leurs études, acquis un niveau de connaissances ni de méthodes suffisant pour garantir qu’ils pourront maîtriser plus tard leur discipline ». Dans une lettre ouverte devenue pétition, plus de 200 universitaires s’opposent, pour les mêmes raisons, à cette perspective pour le secondaire.

Citation :
Cette hypothèse a des allures d’aveu d’échec concernant la dernière réforme des concours, menée par l’ancien ministre, Jean-Michel Blanquer, durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. La décision d’exiger un niveau master 2 pour se présenter aux épreuves a accentué l’érosion des inscriptions observée depuis vingt ans et conduit à un effondrement des candidatures, qui sont toujours très loin de leur niveau d’avant 2022.
https://www.lemonde.fr/societe/artic...4956_3224.html
Uniforme à l’école : test grandeur nature de deux ans.
Le ministère de l’éducation nationale laisse l’initiative aux collectivités territoriales, ôté budget, les familles ne débourseront pas d’argent pour ce test.
Citation :
L’adoption de cette « tenue vestimentaire commune » vise avant tout à « renforcer la cohésion entre élèves et à améliorer le climat scolaire ». L’uniforme est ainsi « susceptible de créer une atmosphère de travail et d’égalité au sein de l’établissement » et de favoriser « un sentiment d’appartenance ». Il doit permettre aux élèves de « s’épanouir au sein d’une école à l’abri de toute forme d’inégalités et de prosélytisme ».


Citation :
Xavier Darcos s’y déclarait déjà favorable lorsqu’il était ministre délégué à l’enseignement scolaire, en 2003, tout comme l’ex-ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, ou Brigitte Macron plus récemment. Le port de l’uniforme a aussi fait partie du programme de Marine Le Pen

Citation :
A l’international, les travaux de recherche invitent à la circonspection. « Il existe peu de consensus sur la fonction des uniformes scolaires, ni d’accord sur les preuves de leur impact sur l’éducation et la santé », prévient ainsi la chercheuse néo-zélandaise Johanna Reidy, pour laquelle aucun lien ne peut être établi entre uniforme et résultats scolaires.


Du côté des syndicats d’enseignants et des représentants de parents d’élèves, cette expérimentation suscite peu d’adhésion.

si c'est généralisé "12M d'élèves à raison de 200€ par équipement, chaque année car ils grandissent, ça représente environ 2% du budget de L'EN"
intéressante tribune dans le Monde

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https://www.lemonde.fr/idees/article...6621_3232.html



Citation :
Vouloir créer des groupes de niveau (faible, moyen, fort) dans des classes déjà homogènes est une triple erreur. D’abord, l’idée (en elle-même bienvenue) de réduire à 15 le nombre de collégiens dans les groupes de niveau d’élèves faibles profitera à des élèves moyens, voire bons, scolarisés dans les collèges très favorisés, au détriment des élèves réellement faibles scolarisés en REP.

Ensuite, en 2019, une synthèse des recherches publiée par Sciences Po Paris a montré un effet bénéfique de la mixité sociale et scolaire sur les progressions des élèves faibles, sans effet négatif sur les meilleurs. Séparer encore davantage les élèves faibles des élèves moyens et forts ne fera qu’accentuer leurs difficultés d’apprentissage.



sur la nouvelle épreuve du bac

Citation :
Dernier exemple, bien que les résultats de PISA 2022 montrent une baisse des compétences des élèves en mathématiques, le ministre a décidé la création, à la fin des classes de premières générales et technologiques, d’une nouvelle épreuve anticipée du bac consacrée aux mathématiques et à la culture scientifique. Le ministre se targue de provoquer un choc des savoirs tout en supprimant une année entière d’enseignement scientifique !



bref c'est critique

Citation :
L’analyse du projet ministériel montre les effets délétères des mesures envisagées. Groupes de niveau, redoublement, fin du collège « uniforme », énième réforme des programmes, renforcement de l’autorité du professeur… ne sont que les poncifs éculés de la pensée conservatrice. Ils ne répondent en rien à la crise de l’école française. En revanche, électoralistes et populistes, ces mesures sont susceptibles de servir l’ambition présidentielle de l’actuel ministre de l’éducation.




mais le plus intéressant ce sont les réactions sous l'article : pour une tribune de chercheur qui, remarquablement, comporte des liens vers les études scientifiques et validées par les pairs qui étayent ses mises en garde sur une nième réforme qui va faire empirer une situation pas bonne.


Le déchainement des commentaires est inquiétant, d'autant qu'ils viennent des abonnés au Monde.

Bref on est mûrs pour l'extrême droite au pouvoir : au mieux un gouvernement des beaufs, au pire un scénario à la hongroise en France avec une saisie des pouvoir et des medias. Etant donné les énormes pouvoir que la présidente Le Pen aura, on est mal partis.
Le fait que les français privilégient les croyances issues du bon sens populaire aux faits scientifiques quand ça les arrange, ce n'est pas nouveau je pense.

Par contre ce qui inquiétant c'est que cette dérive est maintenant revendiquée par des courants politiques soit disant modérés. Par exemple exemple, la Macronie, quand le président s'est offusqué des analyses du conseil scientifique lors de la crise COVID pour ensuite le torpiller, ou quand elle a repris directement la sémantique d'extrême droite pour dénoncer l'islamo gauchisme dans les universités (sujet qui a d'ailleurs fait pschiiit dès que les caméras ont tourné le dos).
Citation :
Ensuite, en 2019, une synthèse des recherches publiée par Sciences Po Paris a montré un effet bénéfique de la mixité sociale et scolaire sur les progressions des élèves faibles, sans effet négatif sur les meilleurs. Séparer encore davantage les élèves faibles des élèves moyens et forts ne fera qu’accentuer leurs difficultés d’apprentissage.
Je lis la synthèse et ce n'est pas ce qu'elle dit. Ok pour la progression des élèves faibles mais les meilleurs ont des effets négatifs.
Citation :
Les effets de l’avantage initial (avoir des parents diplômés) et de la ségrégation entre les classes (être entouré d’élèves similaires), sont donc amplifiés du fait de l’existence d’effets de pairs endogènes, c’est-à-dire du fait que la réussite de chaque élève profite à tous les autres par le biais du « multiplicateur social »26.
Et c'est dit dans le résumé.
Citation :
Les élèves de milieu défavorisé, ou en difficulté scolaire, y sont en général plus sensibles. En raison de tels effets, les phénomènes de ségrégation peuvent aggraver les inégalités scolaires. Les résultats des recherches relatives aux effets de pairs ne sont toutefois pas convergents.
C'est aggravé parce que les élèves faibles ne bénéficient plus de la mixité et les plus forts bénéficient du multiplicateur social.

Dernière modification par gnark ; 19/12/2023 à 16h41.
Citation :
Publié par gnark
Je lis la synthèse et ce n'est pas ce qu'elle dit. Ok pour la progression des élèves faibles mais les meilleurs on des effets négatifs.
je ne l'ai pas lu (ou plutôt pas complètement), mais oui il me semble bien que "les meilleurs ont des effets négatifs"

toute la question est de savoir à quel niveau on considère le succès



pour déterrer mon post de 2015 https://forums.jeuxonline.info/sujet...r#post28593401
Citation :
de mémoire (Agnès van Zanten 97 ?)
  • légère perte de progression chez les meilleurs
  • gros gain chez les plus faibles
  • en moyenne, on obtenait un gain important avec l'hétérogénéité (telle qu'elle était pratiquée dans les collèges de la couronne parisienne au milieu des années 90).
...outre les questions d'égalité républicaine et de la manière dont on la définit (= soit égalité des "chances" soit des résultats ..).

même chose dans ce que j'ai lu dans le Que sais-je : Les inégalités scolaires de Felouzis.


également : https://forums.jeuxonline.info/sujet...r#post30384763
Citation :
Depuis la Révolution, la hiérarchie sociale en France est censée être basée sur le mérite individuel et non plus sur la naissance. Cet attachement au mérite structure-t-il notre système éducatif et de quelle manière ?

Tous les systèmes d’enseignement actuels récompensent le mérite. Mais, en France, pour un ensemble de raisons historiques, la définition du mérite est très exigeante, les élèves étant encouragés à viser l’excellence et évalués à l’aune de cet objectif très ambitieux. Cet idéal d’excellence se combine avec un idéal d’égalité.

Pour beaucoup d’enseignants, « l’égalité » c’est de pouvoir offrir la possibilité à chaque élève d’accéder à l’excellence. Mais quid de tous les élèves qui ne seront jamais excellents ? Tout se passe alors comme si les bons élèves avaient une plus grande valeur que les moyens et les mauvais. Tous les systèmes ne récompensent pas l’excellence à un si haut degré.

Dans mes enquêtes en milieu scolaire défavorisé, j’ai constaté que, même s’il y a beaucoup d’élèves en situation d’échec, une partie des enseignants se satisfait de réussir à dégager une petite fraction de très bons élèves. On se félicite que tel élève soit allé ensuite dans un lycée coté, comme si la réussite d’un petit nombre pouvait racheter l’échec de tous les autres.


bref si les meilleurs auront des effets positifs des groupes de niveau, toute la question est de savoir à quelle échelle on raisonne et si la forte baisse / ségrégation des autres est acceptable en contrepartie



à noter que même si l'on semble avoir un consensus des chercheurs sur ce sujet les modèles sont complexes
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Citation :
Publié par znog
intéressante tribune dans le Monde

https://www.lemonde.fr/idees/article...6621_3232.html
Tribune en effet intéressante. Ceci dit, deux points me laissent un peu perplexe :
Citation :
Vouloir créer des groupes de niveau (faible, moyen, fort) dans des classes déjà homogènes est une triple erreur. D’abord, l’idée (en elle-même bienvenue) de réduire à 15 le nombre de collégiens dans les groupes de niveau d’élèves faibles profitera à des élèves moyens, voire bons, scolarisés dans les collèges très favorisés, au détriment des élèves réellement faibles scolarisés en REP.
Je ne comprends pas le lien logique ici, qui n'est pas explicité dans l'article.


Citation :
Dernier exemple, bien que les résultats de PISA 2022 montrent une baisse des compétences des élèves en mathématiques, le ministre a décidé la création, à la fin des classes de premières générales et technologiques, d’une nouvelle épreuve anticipée du bac consacrée aux mathématiques et à la culture scientifique. Le ministre se targue de provoquer un choc des savoirs tout en supprimant une année entière d’enseignement scientifique !
Il a déjà mis les pieds dans un cours d'enseignement scientifique ? Parce que s'il trouve que l'enseignement scientifique apporte quoi que ce soit aux élèves qui soit à la hauteur des ressources publiques investies, je pense qu'un paquet d'enseignants sera preneur de ses conseils.
Ce sont des cours qui sont structurellement foireux : essentiellement aucun enjeu, un programme qui est trop facile pour deux tiers des élèves, et insurmontable pour le dernier tiers.
Par ailleurs, je n'ai vu aucune annonce indiquant que cette matière serait supprimée en terminale. J'aimerais bien savoir d'où il sort cette info.
Citation :
Publié par Fnord
Tribune en effet intéressante. Ceci dit, deux points me laissent un peu perplexe :

Citation :
Citation :
Vouloir créer des groupes de niveau (faible, moyen, fort) dans des classes déjà homogènes est une triple erreur. D’abord, l’idée (en elle-même bienvenue) de réduire à 15 le nombre de collégiens dans les groupes de niveau d’élèves faibles profitera à des élèves moyens, voire bons, scolarisés dans les collèges très favorisés, au détriment des élèves réellement faibles scolarisés en REP.
Je ne comprends pas le lien logique ici, qui n'est pas explicité dans l'article.
à la base si tu investis la même somme "à égalité" pour mettre en place des groupes de niveau
  • dans un collège OK de centre ville, on peut imaginer que ces moyens accrus donnent des résultats et que les niveaux soient décalés vers le haut (style prépas *)
par rapport à
  • un collège défavorisé pourri, auquel on donne les mêmes moyens "à égalité". En sixième la moitié des élèves sont aiguillés vers des groupes ressemblant à des LEP : fin du collège unique, trappe à échec...
évidemment, il faut donner plus à ceux qui ont moins. C'est largement ce que l'on fait actuellement, mais pas encore assez



on ne le dit pas, mais pour moi les groupes de niveau profitent surtout .... aux profs, car il est particulièrement dur de gérer une classe hétérogène : c'est peut-être même le principal défi posé aux enseignants. Evidemment une classe homogène, et sans les 2-3 élèves qui foutent le boxon c'est plus simple à gérer



Citation :
Il a déjà mis les pieds dans un cours d'enseignement scientifique ? Parce que s'il trouve que l'enseignement scientifique apporte quoi que ce soit aux élèves qui soit à la hauteur des ressources publiques investies, je pense qu'un paquet d'enseignants sera preneur de ses conseils.
Ce sont des cours qui sont structurellement foireux : essentiellement aucun enjeu, un programme qui est trop facile pour deux tiers des élèves, et insurmontable pour le dernier tiers.
en tant que parent d'un élève de terminale orientation "non scientifique" et avant d'une autre avec orientation "hard scientifique", j'ai une vision très positive de ces cours : j'ai l'impression qu'ils ont réussi le programme et que tout n'est pas mauvais dans cette réforme. Mes deux centimes.




Citation :
Par ailleurs, je n'ai vu aucune annonce indiquant que cette matière serait supprimée en terminale. J'aimerais bien savoir d'où il sort cette info.
pas vu cette annonce non plus

mais cela parait assez logique que comme pour le bac français une fois que tu as validé la matière au bac, tu ne recommences pas à en faire ?
Citation :
Publié par Fnord
Je ne comprends pas le lien logique ici, qui n'est pas explicité dans l'article.
Tel que je le comprend il veut dire que les groupes de niveau dans une classe homogène de collège favorisé, c'est à dire avec aucun élève réellement en difficulté (moyenne proche de 10 mais résultats aux tests de niveau plutôt correct), c'est dépenser de l'argent qui devrait plutôt être investis plus massivement dans un collège REP.
Ces élèves (moyens donc) là ne devraient pas bénéficier de 1/2 classe pour les faire progresser.
Ca devrait être plus massivement fait en REP où ton groupe faible sont à moitié analphabètes, et le groupe moyen qui ne bénéficiera pas des classes de 15 serait en un groupe faible ou très faible dans le collège favorisé.


Citation :
Publié par znog
pas vu cette annonce non plus

mais cela parait assez logique que comme pour le bac français une fois que tu as validé la matière au bac, tu ne recommences pas à en faire ?
Pourquoi tu arrêterai les maths en terminales parce que l'épreuve à eu lieu en première?
Ce n'est pas parce qu'il n'y aura pas d'épreuve sur le sujet que tu ne peux pas avoir un programme de maths en terminale, surtout si le contrôle continu est en place.
Mais sinon je suis d'accord que l'épreuve de maths anticipée en première n'apporte strictement rien et ne fera en aucun cas progresser le niveau de qui que ce soit.
Ca va juste permettre de supprimer à nouveau les maths pour les sections littéraires en terminale, parce que manque de profs pour donner des cours à tout le monde je suppose.

Dernière modification par aziraphale ; 19/12/2023 à 14h12.
Citation :
Publié par aziraphale
Ca va juste permettre de supprimer à nouveau les maths pour les sections littéraires en terminale, parce que manque de profs pour donner des cours à tout le monde je suppose.
D'un autre côté, de mon temps, vu le niveau du cours de maths qu'on avait en terminale littéraire, je suis pas persuadé que ce soit une grosse perte.
Surtout quand la prof se fait ridiculiser avec des exemples de chevaliers et de dragons contredits par le Player's Handbook page 22 sur les chances d'un voleur de niveau 4 de toucher une CA -2.
Les enseignants étaient en grève depuis le 23 novembre au Québec :

  • Pour 60 % d'entre eux lors de plusieurs journées de mobilisation (6 ?)
  • Pour 40 % en grève illimitée (soit 22 jours de travail)
Après 1 mois de négociations, une entente semble avoir été trouvée.


Pour le moment nous n'avons pas les détails mais
Citation :
Cette proposition était qualifiée de « globale », car elle concerne à la fois les salaires et l’organisation du travail, comme l’aménagement de la tâche et les conditions d’emploi des enseignants.
Cette grève est intéressante car elle montre une grosse différence de la conduite d'une grève entre la France et le Québec.
Au Québec les enseignants sont obligatoirement syndiqués et lorsqu'une mesure est votée par le syndicat ils doivent s'y plier. Cela veut dire que les enseignants affiliés à la FAE, qui a voté un grève illimitée, étaient tous en grève depuis le 23 novembre et ne touchaient aucun salaire depuis cette date.
Autre différence notable, pas de grand défilé ici mais du "piquetage" devant chaque établissement avec un groupe d'enseignants toujours présent devant les locaux.
Cette occupation des lieux fait que tous les personnels des écoles touchées (service de garde notamment) étaient également sans travail ni salaire.



Du côté des familles (dont la mienne), les enfants sont à la maison depuis le déclenchement de cette grève illimitée. Avec cette entente, le retour à l'école est prévu pour le 09 janvier.

Au final, les sacrifices semblent avoir payés même si nous n'avons pas encore le détail de l'entente de principe (qui doit être voté par les membres des différents syndicats).
Les revendications principales étaient :
Citation :
Les revendications concernent deux volets principaux, soit le salaire et la tâche des enseignantes et enseignants. «Nous voulons que les conditions d’exercice soient améliorées en ayant une tâche plus équilibrée, avec du temps pour préparer, enseigner et corriger. Avec les années, les enseignantes et enseignants doivent participer à de plus en plus de différents comités et de rencontres obligatoires de concertations», explique Natacha Blanchet. Ils ont moins de temps pour leur première mission : enseigner.

Mme Blanchet rappelle qu’un élève sur deux affecte le fonctionnement de la classe en raison de troubles du comportement, du langage ou de l’apprentissage. Ces jeunes avec des besoins particuliers nécessitent des interventions individualisées fréquentes ou constantes. Des revendications concernent également l’amélioration de la composition des classes et la bonification du Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics.
Dans l'enseignement, il s'agissait de la grève la plus importante depuis 1983.
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