Le rachat de Twitter, désormais X, par Elon Musk

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Publié par Déposeur2bilan
Permets moi d'en douter d'une part les milliards ne sont pas virtuels d'autre part si c'est comme chez nous les banques prennent des garanties personnelles et si la société est ruinée il peut tout perdre y compris sa maison.
"comme chez nous" ? tu veux dire quoi par là ? parce que je sais pas où c'est "chez nous" mais à mon avis c'est sûrement pas au même endroit que Musk...
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Publié par Jet
"comme chez nous" ? tu veux dire quoi par là ? parce que je sais pas où c'est "chez nous" mais à mon avis c'est sûrement pas au même endroit que Musk...
Bah en France. En général t'es caution personnelle sur tes emprunts même si tu peux dissocier tes biens. Je sais pas ce qu'il en est aux USA mais je vois pas pourquoi il serait protégé en cas de faillite complète. Évidemment il a le temps de voir venir et probablement mis un minimum hors d'atteinte mais bon la ruine c'est la ruine, le jour où ses créanciers doivent saisir ses biens immobiliers et ont le droit de le faire son statut d'ex milliardaire le protégera pas.
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Publié par Zarshka
+1 sur les deux messages au-dessus.
Le montage financier qu'il a fait repose en partie sur des prêts avec en garanti ses actions Tesla (je crois que j'avais posté le détail dans les premières pages).

Et ça lui permet de vendre sans détruire le cours : 'il vend pour acheter Twitter, pas pour l'argent.'

Sinon pas vu beaucoup de différence sur Twitter depuis qu'il est l'a racheté, pourtant je passe beaucoup de temps dessus.
Donc si Twitter se casse la gueule il perd Tesla ?
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Publié par Déposeur2bilan
Dans une grosse boite comme Twitter ça me parait pas si idiot. Tu vires à peu près tout le monde, en gardant une structure minimale, puis tu re-embauches uniquement là ou tu vois qu'il y'a vraiment besoin. C'est brutal et il y'a quelques services qui auront des problèmes pour fonctionner, mais effectivement tu te débarrasses de la plupart des employés inutiles / excédentaires.
Si on pouvait faire pareil avec l'Etat et ses xxxx strates administratives ...
En fait le point important lors d'un mass layoffs est que tu ne coupes pas des gens mais des postes.
Si tu coupes des gens il y a des règles précises à respecter: il faut que la performance soit correctement évaluée, que l'employé ai été mis sur un plan d'amélioration des performances, et qu'il échoue régulièrement. Tu ouvres également la porte aux poursuites en discrimination et te ferme la possibilité de renvoyer des femmes enceintes, des gens en congés longue durée, ou des malades. En gros c'est impossible.

Donc on coupe des postes. Si vraiment on veut virer une personne en particulier on s'assure que son poste soit dans la liste, mais il faut le justifier. Le poste ne peut pas être rouvert ensuite.

Ensuite la méthode habituelle c'est qu'on te laisse accès à certaines resources, en particulier au job board et aux recruteurs, parfois tu as un même un recruteur dédié à ton dossier, afin de faciliter une mobilité interne. Le premier mois tu n'es normalement pas licencié mais placé en paid leave, cela permet à l'employé de garder accès aux resources, à son ancienneté, et à l'employeur de ne pas payer de severance si l'employé se replace. Ensuite si tu n'as rien trouvé tu es licencié et reçoit ton package.

Je viens de passer par là et j'ai été ré-embauché après deux semaines. Poste différent, département différent. Évidement il n'y a pas de place pour tout le monde, nous étions très nombreux (> 100) sur mon nouveau poste, et il n'y avait que trois places. Mais sur le papier ce n'est pas impossible et j'ai déjà vu 80% de replacements. L'idée c'est qu'une réorganisation et une mobilité interne sont deux processus différents et c'est à toi de te débrouiller pour le second.


Sinon d'un point de vue efficacité toutes les études menées sur le sujet ont montré que les mass layoffs sont totalement inutiles pour redresser une société. Les compagnies qui le pratiquent redressent leurs comptes plus lentements que celles qui n'en font pas en période de crise. Elles perdent des employés clés et démotivent ceux qui restent. De plus, les mass layoffs n'ont contrairement à une idée reçu aucune action positive sur le cours de l'action, bien au contraire, ils la font chuter.
La seule vraie raison pour faire un mass layoff c'est parce que tu es tellement dans la merde que ta boite va fermer et tu dois complétement lâcher certains secteurs d'activité. Autrement dit quand tu es au pied du mur.
Le reste du temps, il est beaucoup plus efficace de réassigner les employés sur des projets de R&D qui ultimement vont pouvoir générer de l'argent.

Citation :
Publié par Borh
Donc si Twitter se casse la gueule il perd Tesla ?
Tesla ne lui appartient pas, par contre, vu le nombre d'actions qu'il possède, la boite pourrait faire faillite.
Musk a acheté Twitter avec sa fortune personnelle et des prêts obtenus par Twitter, il n'a aucune garantie personnelle là dedans à part son investissement, mais s'il le perd il ne se passera rien d'autre, il aura "juste" perdu des milliards.

Dernière modification par Zangdar MortPartout ; 26/05/2023 à 20h49. Motif: Auto-fusion
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Publié par Zangdar MortPartout
En fait le point important lors d'un mass layoffs est que tu ne coupes pas des gens mais des postes.
Si tu coupes des gens il y a des règles précises à respecter: il faut que la performance soit correctement évaluée, que l'employé ai été mis sur un plan d'amélioration des performances, et qu'il échoue régulièrement. Tu ouvres également la porte aux poursuites en discrimination et te ferme la possibilité de renvoyer des femmes enceintes, des gens en congés longue durée, ou des malades. En gros c'est impossible.

Donc on coupe des postes. Si vraiment on veut virer une personne en particulier on s'assure que son poste soit dans la liste, mais il faut le justifier. Le poste ne peut pas être rouvert ensuite.

Ensuite la méthode habituelle c'est qu'on te laisse accès à certaines resources, en particulier au job board et aux recruteurs, parfois tu as un même un recruteur dédié à ton dossier, afin de faciliter une mobilité interne. Le premier mois tu n'es normalement pas licencié mais placé en paid leave, cela permet à l'employé de garder accès aux resources, à son ancienneté, et à l'employeur de ne pas payer de severance si l'employé se replace. Ensuite si tu n'as rien trouvé tu es licencié et reçoit ton package.

Je viens de passer par là et j'ai été ré-embauché après deux semaines. Poste différent, département différent. Évidement il n'y a pas de place pour tout le monde, nous étions très nombreux (> 100) sur mon nouveau poste, et il n'y avait que trois places. Mais sur le papier ce n'est pas impossible et j'ai déjà vu 80% de replacements. L'idée c'est qu'une réorganisation et une mobilité interne sont deux processus différents et c'est à toi de te débrouiller pour le second.


Sinon d'un point de vue efficacité toutes les études menées sur le sujet ont montré que les mass layoffs sont totalement inutiles pour redresser une société. Les compagnies qui le pratiquent redressent leurs comptes plus lentements que celles qui n'en font pas en période de crise. Elles perdent des employés clés et démotivent ceux qui restent. De plus, les mass layoffs n'ont contrairement à une idée reçu aucune action positive sur le cours de l'action, bien au contraire, ils la font chuter.
La seule vraie raison pour faire un mass layoff c'est parce que tu es tellement dans la merde que ta boite va fermer et tu dois complétement lâcher certains secteurs d'activité. Autrement dit quand tu es au pied du mur.
Le reste du temps, il est beaucoup plus efficace de réassigner les employés sur des projets de R&D qui ultimement vont pouvoir générer de l'argent.



Tesla ne lui appartient pas, par contre, vu le nombre d'actions qu'il possède, la boite pourrait faire faillite.
Musk a acheté Twitter avec sa fortune personnelle et des prêts obtenus par Twitter, il n'a aucune garantie personnelle là dedans à part son investissement, mais s'il le perd il ne se passera rien d'autre, il aura "juste" perdu des milliards.
Très intéressant ta description des mass layoffs ton retour d'expérience. Ton xp des grosses boîtes nous apporte beaucoup. Merci

Ceci étant dit, j'ai quelques questions et remarques :

Dire que les licenciements massifs sont toujours "complètement inutiles" pour remettre une boîte sur pied, c'est un peu simpliste, non ? Bien entendu c'est pas top pour le moral des troupes et ça peut foutre un sacré coup à la réputation de la boîte. Musk avai-il le choix de couper dans le vif pour que la boîte survive ? Rappelons nous qu'il a tenté d'interrompre l'achat après avoir fouillé un peu plus dans la compta. Le mass layoff c'est un peu la dernière option quand t'as épuisé toutes les autres possibilités pour réduire les coûts et améliorer l'efficacité, pourquoi en était-il déjà rendu là ?

Prenons quelques exemples.

Premièrement, si t'es dans une situation financière vraiment critique, genre ta boîte est au bord du gouffre à cause d'une crise économique ou d'une mauvaise gestion, et bien, t'as pas vraiment d'autre choix que de licencier du monde pour réduire les coûts et espérer rester à flot.

Deuxièmement, si t'as décidé de changer de direction stratégique, genre te concentrer sur un segment de marché précis et larguer les autres, t'auras peut-être besoin de réduire le personnel dans les secteurs qui ne sont plus stratégiques. Imo, y a de ça, mais ce n'est que supputations.

Troisièmement, avec l'avancée de la technologie, certaines tâches peuvent être automatisées. Donc, t'as des postes qui deviennent obsolètes et t'es obligé de virer des gens, même si ça fait mal. C'est d'actualité. Musk l'avait-il vu arriver ?

Enfin, quand t'as une fusion ou une acquisition, t'as souvent des doublons dans les postes. Il faut donc faire le ménage pour éviter les redondances. Il a bien pris des gens de Tesla pour bosser sur Twitter il me semble.

Mais faut pas oublier, même si des fois t'as pas le choix et tu dois faire des licenciements massifs, c'est vraiment le dernier recours. Avant d'en arriver là, t'as intérêt à explorer toutes les autres options possibles pour réduire les coûts et améliorer l'efficacité. Et si t'es obligé de le faire, tu dois faire tout ton possible pour que ça se passe le mieux possible pour les employés.
Sur ce dernier point, on peut se questionner sur si Musk n'avait pas d'autre choix.
Citation :
Publié par Ron Jazi Vostri
Structurel ou pas, soit une société fait du profit, soit elle est en perte.
Le net opérationnel était positif, le seul "problème" de 2021, c'est le paiement du litige, donc ça indique que structurellement la société n'avait pas de problème de financement (et avait 2 milliards de dollars en cash-flow disponible).

Citation :
Publié par Ron Jazi Vostri
malgré, comme je l'ai sourcé
Comme indiqué sur mon post, ma source est plus exacte que la tienne vu qu'on a des chiffres différents (et les miens viennent directement de Twitter, car là par exemple le premier graphique que tu partage indique des pertes largement plus importante pour 2020 que ce qui est indiqué dans les documents financiers de Twitter). D'ailleurs si tu reprends la discussion de l'époque, ça faisait un moment déjà que Twitter ne perdait plus de l'argent (avant 2018 c'était également le cas si je ne me plante pas).

Citation :
Publié par Ron Jazi Vostri
Ce qui va être intéressant, ce seront les chiffres de 2023.
On aura pas les chiffres complets puisque Twitter n'est plus côté (donc aucune obligation de publier les chiffres, et il ne va certainement pas le faire puisque ça va trancher par rapport à la période pré-Musk).

Citation :
Publié par Ron Jazi Vostri
Tout le monde s'attend à une chute spectaculaire des revenus, mais qu'en est-il des pertes ou du profit ?
Ça fait plusieurs fois que Musk dit que la boite est toujours en perte (pour justifier ses décisions) donc bon, la réponse est assez clair.

Citation :
Publié par Ron Jazi Vostri
Musk avai-il le choix de couper dans le vif pour que la boîte survive ? Rappelons nous qu'il a tenté d'interrompre l'achat après avoir fouillé un peu plus dans la compta.
Il a tenté d'interrompre le rachat parce qu'il s'est rendu compte qu'il avait proposé un prix largement trop élevé par rapport à la valeur de la boite (et tout le monde disant que 44 milliards c'était excessif pour une boite comme Twitter). Sa manœuvre sur le nombre de bot sur Twitter c'était uniquement soit pour annuler le deal, soit pour faire baisser le prix (ce qui au final, lui a coûté 22 milliards personnellement et a du liquider un montant notable de ses actions Tesla pour se financer derrière).

Citation :
Publié par Ron Jazi Vostri
Mais faut pas oublier, même si des fois t'as pas le choix et tu dois faire des licenciements massifs, c'est vraiment le dernier recours. Avant d'en arriver là, t'as intérêt à explorer toutes les autres options possibles pour réduire les coûts et améliorer l'efficacité.
Sauf qu'il n'y avait pas de problème de coût avant sa prise de contrôle et cela on peut en être certain puisqu'on a/avait les résultats financiers de Twitter qui indiquaient que la situation de la boite était bonne (elle n'était pas exceptionnelle, mais il n'y avait aucun risque à court et moyen terme).

Sinon on comprends un peu mieux pourquoi Musk roule pour DeSantis, ce dernier fait passer des lois d'exception en Floride pour le protéger :
Citation :
Just a day after Elon Musk and David Sacks hosted Ron DeSantis on Twitter for an exclusive and disastrous presidential announcement, the Florida governor signed a bill shielding Musk’s SpaceX from liability if workers are killed after his rockets blow up (something that Musk is apparently very adept at making happen, from Tesla cars to rocketships, to presidential campaigns).

The Spaceflight Entity Liability Bill expands legal immunities that will shield private space companies, like Musk’s SpaceX and Jeff Bezos’s Blue Origin, from legal responsibility when workers suffer injuries or even die. At its core, the bill broadens when these companies are exempted “from liability for injury to or death of a crew resulting from spaceflight activities.”

Source : https://newrepublic.com/post/173040/...e-kill-workers
Je pense que ça annonce une grosse période de manipulations et de continuer de faire un peu ce qu'il veut dans ses boites en échange de pousser algorithmiquement DeSantis sur Twitter.

D'ailleurs en parlant de manipulation, "Twitter" s'est retiré du européen contre la désinformation en ligne, ce qui n'a pas manqué de faire réagir le Commissaire Européen :

Il semble qu'ils se préparent à prendre des sanctions contre Twitter . Entre les dizaines de procès à l'encontre de Twitter (par ses (anciens) clients et ses anciens employés) et l'exécution du DSA en Août, la situation est tendue pour Twitter.
Citation :
Publié par Anthodev
Le net opérationnel était positif, le seul "problème" de 2021, c'est le paiement du litige, donc ça indique que structurellement la société n'avait pas de problème de financement (et avait 2 milliards de dollars en cash-flow disponible).
Les sociétés provisionnent des litiges.
On peut très bien imaginer une société qui a structurellement des litiges. Donc non tu peux pas vraiment conclure. A la limite si on avait une info sur la provision annuelle allouée aux litiges, on pourrait se positionner.
Citation :
Publié par Anthodev
Le net opérationnel était positif, le seul "problème" de 2021, c'est le paiement du litige, donc ça indique que structurellement la société n'avait pas de problème de financement (et avait 2 milliards de dollars en cash-flow disponible).
Twitter n'était pas en profit avant le rachat de Musk, faut que tu arrêtes tes contorsions. Tu as bien parlé de profit en premier lieu pour me répondre. C'est juste faux.

L'excédent d'exploitation est le bénéfice d'une entreprise une fois que toutes les dépenses ont été soustraites, à l'exception du coût de la dette, des impôts et de certains éléments exceptionnels comme présentement cette amende. Le bénéfice net est le bénéfice restant une fois que toutes les dépenses engagées sur la période ont été soustraites du chiffre d'affaires généré par les ventes.

Ce que tu peux faire par contre, c'est justement de rappeler que l'excédent d'exploitation était positif, et c'est un gros argument contre Musk si celui-ci est en baisse ou pire.

Même si Twitter n'est plus une société cotée, nous aurons tout de même des informations publiques sur les comptes.
Twitter se retire du code européen contre la désinformation en ligne
(Le Monde) Lancé en 2018, ce code de bonnes pratiques regroupe des signataires comme Meta ou Google, TikTok, Microsoft, et contient une quarantaine d’engagements visant notamment à mieux coopérer avec les fact-checkeurs et à priver de publicité les sites diffusant des infox.

Twitter a expliqué préférer faire appel à sa propre communauté d’internautes plutôt qu’à des fact-checkeurs, a fait savoir une source européenne.
Mais, jusque-là, le réseau social ne fournissait que peu d’efforts pour respecter ce code de bonne conduite, ces rapports sur la désinformation étant très lacunaires.

L’obligation de Twitter demeure quant aux nouvelles règles numériques strictes de l’UE qui entreront en vigueur au mois d’août.

A la fin d’avril, la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transparence, Vera Jourova, avait déclaré se sentir « de plus en plus mal à l’aise sur Twitter » en raison de la propagande russe sur cette plate-forme.
Elle s’était aussi inquiétée de voir Twitter manquer de personnel dévolu à la lutte contre la désinformation, après ses licenciements massifs.
Pour ceux qui pensent que le départ massif d'employés est nécessairement un facteur d'effondrement :

I’ve been employed in tech for years, but I’ve almost never worked


Citation :
Il y a cinq mois, j'ai été embauché en tant que développeur de logiciels par l'une des banques d'investissement les plus prestigieuses du monde. Bien que je préfère travailler en freelance car cela implique un véritable travail, je cherchais à avoir un peu plus de stabilité pendant un moment, alors j'ai donné une chance à un poste technologique dans une entreprise normale. Depuis le début de mon emploi, il y a cinq mois, j'ai travaillé pendant environ trois heures au total (sans compter les réunions Zoom non ciblées auxquelles j'ai assisté sans vraiment y prêter attention).

Quand j'ai rejoint l'entreprise pour la première fois, j'étais enthousiaste. Cependant, depuis que j'ai rejoint l'entreprise, ils ne m'ont donné que des tâches extrêmement faciles à accomplir, en seulement quelques minutes, mais en leur allouant des jours, voire des semaines. Au début, je voulais accélérer les choses. Je voulais vraiment construire un produit intéressant, alors j'ai communiqué avec des personnes de l'organisation pour leur poser des questions sur nos utilisateurs prévus, leurs besoins et comment notre produit les satisferait. Mais il m'a vite été clair, à plusieurs reprises, que je ne devrais pas le faire. Une personne m'a dit : "Je ne veux pas te dire de ne pas poser trop de questions, mais..." et elle m'a essentiellement dit de ne pas poser trop de questions.
Il y'a des tonnes d'exemples comme celui-là dans le livre "bullshit jobs".
L'auteur développe l'idée comme quoi de plus en plus de sociétés, surtout les grandes, ne fonctionnent plus vraiment sur un mode capitaliste mais féodal / courtisanerie. En gros le fait d'embaucher des tas d'employés à rien faire / pas grand chose, est une version moderne de la "cour" d'antan. Peu importe qu'ils soient rentables ou productifs, et même, si on veut faire étalage de sa puissance c'est mieux qu'ils ne le soient pas.
J'ai l'impression que ça correspond vraiment bien à Twitter.
Nouvelle estimation de la valeur de Twitter, provenant d'un fond d'investissement qui a aidé Musk a racheté Twitter : le tiers de ce que ça valait avant le rachat
Citation :
According to Fidelity(opens in a new tab), Twitter is now worth around 33 percent what the billionaire originally paid for it. That puts Twitter's value at roughly $15 billion. The number comes from the investment firm's own valuation of its own stake in Musk's Twitter, which Fidelity helped finance. [...]

Despite Musk's recent claims about Twitter soon breaking even(opens in a new tab) or even becoming profitable, the company's outlook has not been particularly good. Twitter lost around half of its biggest advertisers when Musk took over. Many still had not returned by earlier this year and those who had continued to advertise on the platform were spending a significant amount less. [...]

Twitter Blue is an $8 per month subscription service that gives premium features, such as longer tweets and videos as well as the once-coveted blue checkmark badge, to paying users. Based on the latest data(opens in a new tab) from researcher Travis Brown, far less than 1 percent of Twitter's entire monthly active user base has subscribed to Twitter Blue.

Twitter's other subscription product, known as Subscriptions, allows users to pay a monthly fee directly to a specific Twitter user in order to access exclusive paywalled tweets and other content. Musk himself leaked that he had around 25,000 subscribers last month or only 0.018 percent of the roughly 136.4 million followers he had at the time.

Source : https://mashable.com/article/twitter...elon-musk-paid
Et c'est sans compter tous les problèmes juridiques auxquels il fait face.
Citation :
Publié par Eden Paradise
Pour ceux qui pensent que le départ massif d'employés est nécessairement un facteur d'effondrement :

I’ve been employed in tech for years, but I’ve almost never worked
Comparer la culture de banque d'investissement et ceux de la tech c'est une erreur et leur culture diffère grandement.
Dans un cas, la tech est un centre de cout, dans l'autre c'est au contraire le generateur de profit.

Cela change fondamentalement l'approche quand a la performance et la prise de risque. Si tu ne change rien et tu te contente de t'assurer que le systeme est stable tu es considere comme performant (et ceux evaluant ta performance ont sans doute un profil de financier plus que des technique) au sein d'une banque d'investissement, alors que dans l'autre, on s'attend a ce que tu livre de nouveaux produits, fonctionalite etc... avec un management qui est a meme d'evaluer l'ampleur des taches (ou du moins l'ordre de grandeur).
Twitter se rapproche sans doute beaucoup plus du deuxieme modèle. Meme si comme toutes les boites techs, elle a sans doute recruter enormement pendant la periode doree avec des equipes travaillant sur des produits n'ayant aucun avenir.
Citation :
Publié par Mordreck
Comparer la culture de banque d'investissement et ceux de la tech c'est une erreur et leur culture diffère grandement.
Dans un cas, la tech est un centre de cout, dans l'autre c'est au contraire le generateur de profit.
C'est surtout que la banque d'investissement a la réputation, à raison, d'être une usine à burn-outs tellement tu bosses toute ta vie et tes week ends dans des conditions de management attroces.

Je veux bien qu'on pogne un gars de temps en temps qui trouve moyen de se planquer et de ne pas en foutre une, mais c'est vraiment une exception.
Au contraire, c'était bien plus courant dans la tech justement, à l'époque ou les compagnies t'embauchaient essentiellement pour ne pas que le concurent puisse t'avoir.
Citation :
Publié par Anthodev
Nouvelle estimation de la valeur de Twitter, provenant d'un fond d'investissement qui a aidé Musk a racheté Twitter : le tiers de ce que ça valait avant le rachat

Et c'est sans compter tous les problèmes juridiques auxquels il fait face.
Je croyais que Musk avait racheté l'intégralité de l'entreprise, et que donc la valorisation était impossible, en fait ce n'est pas le cas ? Ou c'est plus compliqué que cela, il l'a sorti de la bourse et de l'obligation de publier les comptes tous les trimestres, mais il reste donc d'autres actionnaires / investisseurs ?

J'ai lu dans ce même article que pour valoriser les stock options des employés Musk lui-même avait évalué la boîte à 20 milliards au lieu des 44 qu'il a payé. Là ce fond valorise la boîte à 14.75 milliards. Une perte de 30 milliards donc de quoi entrer dans le livre des records, mais apparemment Musk n'est pas le seul à boire le bouillon.





Sinon pour ceux qui disent que les employés virés (10 ème vague de licenciements !) ne servaient à rien :


déjà, il faut rappeler que niveau cash c'est pas tout bon, on se demande pourquoi la boîte n'est pas déclarée en cessation de paiement. Entre les sommes dues, les frais de justice et les pénalités de retard il va falloir sortir l'argent... trouvé où ?

Citation :
Some have cut the company’s costs, including more than 10 waves of layoffs cutting its headcount by more than 70% and a move to default on rent payments at offices around the world. In London, the move prompted a lawsuit from the company’s landlord, the crown estate.


Ensuite, ce sont largement de fausses économies puisque par exemple virer les modérateurs a fait plonger la qualité du contenu et fait fuir les annonceurs, en divisant par deux le CA
Citation :
Any savings, however, appear dwarfed by the hit to revenues Musk’s chaotic leadership has produced. Cuts to teams responsible for content moderation and the closure of the site’s “verification” programme have prompted major advertisers to pull spending. Its revenue dropped by almost half in the months after Musk took over.
https://www.theguardian.com/technolo...droidApp_Other

Dernière modification par znog ; 31/05/2023 à 23h59.
Citation :
Publié par Mordreck
Comparer la culture de banque d'investissement et ceux de la tech c'est une erreur et leur culture diffère grandement.
Dans un cas, la tech est un centre de cout, dans l'autre c'est au contraire le generateur de profit.

Cela change fondamentalement l'approche quand a la performance et la prise de risque. Si tu ne change rien et tu te contente de t'assurer que le systeme est stable tu es considere comme performant (et ceux evaluant ta performance ont sans doute un profil de financier plus que des technique) au sein d'une banque d'investissement, alors que dans l'autre, on s'attend a ce que tu livre de nouveaux produits, fonctionalite etc... avec un management qui est a meme d'evaluer l'ampleur des taches (ou du moins l'ordre de grandeur).
Twitter se rapproche sans doute beaucoup plus du deuxieme modèle. Meme si comme toutes les boites techs, elle a sans doute recruter enormement pendant la periode doree avec des equipes travaillant sur des produits n'ayant aucun avenir.
C'est possible, néanmoins :
- il y a des employés qui clament que la vie était belle et tranquille chez twitter. Il y a plein de boites quel que soit le domaine qui ne rentabilisent pas très bien leurs employés. C'est une question de dynamique de groupe aussi
- les évolutions sans cesse de produits tech sont néfastes politiquement parlant à plusieurs chefs. Déstabilisation du consommateur et des autres utilisateurs (créant un cercle vicieux d'évolution), jusqu'à la nécessité de jeter des matériels informatiques parfaitement fonctionnels, avec le cout écologique et économique induit.

Je ne sais pas pourquoi il y a une telle course à l'innovation, je ne me l'explique pas. Une fois qu'un produit marche et a un succès mondial, plutôt que créer des artifices mineurs pour "le faire évoluer", les boites techs devraient (de mon point de vue et pas du leur) plutôt se concentrer sur des produits complètement différents et nouveaux. Chercher à résoudre de nouveaux besoins,ou réellement optimiser les choses, plutôt que changer juste pour changer.
Par exemple le fait qu'on ait toujours pas des téléphones dépassant un jour de batterie est très dommage. Tous les gains sur la capacité et l'efficacité passent dans des consommations qui m'apparaissent comme très dispensables.. faire un téléphone 4k, en 13cm de diagonale, bon..

Cela nécessiterait effectivement beaucoup moins d'informaticiens !
Ainsi c'est une bonne chose, pour moi, que twitter réduise la voilure.
Citation :
Publié par znog
Je croyais que Musk avait racheté l'intégralité de l'entreprise, et que donc la valorisation était impossible, en fait ce n'est pas le cas ? Ou c'est plus compliqué que cela, il l'a sorti de la bourse et de l'obligation de publier les comptes tous les trimestres, mais il reste donc d'autres actionnaires / investisseurs ?
Il y a toujours des sociétés qui font des évaluations de la valeur des boites qui ont une grosse renommée mais si elles ne sont pas côtés en bourse. Il y a également certaines qui sont évaluées en fonction de leur levées de fond (c'est pour cela que certaines boites sont considérés comme des licornes, pas parce qu'elles ont une valorisation boursière d'un milliard de dollar, mais parce qu'elles ont levés plus d'un milliard de dollars). Par exemple tu prends la mutuelle Alan, elle est considéré comme une licorne parce qu'elle a levé 5 milliards d'euros, mais n'est toujours côté en bourse.

Concernant Twitter plus spécifiquement, la boite n'a jamais été valorisée à 44 milliards, c'est Musk qui a impulsivement décidé de ce prix (et qu'il a regretté ensuite parce qu'il a tenté pendant tout l'été 2022 de se tirer du deal qu'il avait lui-même initié). Et pour racheté Twitter, il a fait un montage financier où il a payé lui-même 22 milliards, et le reste est basés sur des emprunts à divers organismes et investisseurs dont Fidelity.

Et donc la valorisation se fait à la fois en fonction des performances financières, de la place de la société par rapport à ses concurrents (si c'est le leader ou un outsider qui grimpe très rapidement), ses capacités à croitre (financièrement et dans son marché), son image publique, le contexte du marché où évolue la société et les contrats/clients qu'elle a (après je schématise beaucoup mais c'est en gros les points qui permettent d'estimer une évaluation).
Merci !

Fidelity n'est actionnaire ? Il me semble que dans l'article il parle de stakes donc cela veut dire qu'ils ont carrément des billes dans Twitter en tant qu'entreprise?
Citation :
Publié par znog
Fidelity n'est actionnaire ? Il me semble que dans l'article il parle de stakes donc cela veut dire qu'ils ont carrément des billes dans Twitter en tant qu'entreprise?
Ils ne sont pas actionnaire (enfin pas au sens boursier), ils sont investisseurs du rachat de Twitter (ils ont prêtés de l'argent à Musk) et donc ont reçus des parts de l'entreprise (comme gage je suppose, mais sans pouvoir de décision). Bien sûr ils s'attendent à ce que Musk rembourse le crédit à terme (enfin en tout cas ils espèrent). Après à voir si ce qui est indiqué dans l'article signifie que la valeur de leur part a diminué, ou s'ils ont réussis à revendre des parts à Musk pour se désengager.
Citation :
Fidelity Blue Chip Growth Fund's stake in Twitter, which now exists under Musk's X Holdings Corp, was valued at nearly $6.55 million as of April 28, compared with $7.8 million as of Jan. 31 and almost $8.63 million at November-end.
Donc si je comprends bien Fidelity gère un fond de placement "orienté croissance" qui possède une partie de Twitter, donc effectivement ce sont des investisseurs qui espèrent revendre à terme (lors du retour en bourse par exemple) avec une plus value. Un peu comme du capital-risque ?


Ils ont aussi une part dans tous les grands blue chips technologiques, Twitter étant minoritaire. Je pense plutôt qu'ils avaient des actions Twitter à l'origine et qu'ils ne les ont pas revendues au moment du rachat par Musk ?

https://fundresearch.fidelity.com/mu...mary/316389303
Screenshot_20230601_171924_Chrome.jpg
Si Musk a acheté Twitter dans le but d'avantager certaines personnes, genre DeSantis et lui faire gagner les élections, ça restera un très bon investissement. Imo, il s'en fout que la valeur monte ou baisse, à partir du moment où il compte pas revendre Tweeter à perte, le seul regret qu'il puisse avoir c'est d'avoir payé trop cher à l'époque.
Pour coompléter sur Fidelity :

Les investissurs que Musk a convaincu d'investir 7 milliards sur les 44 sont à -67% de retour sur investissement.

https://fortune.com/2023/06/02/elon-...ion-investors/

Citation :
Elon Musk convinced pals Marc Andreessen, Changpeng Zhao and Prince Al Waleed to invest in Twitter. They’re down 67%, according to a new Fidelity filing

Fidelity habors just a fraction of its Twitter stake in its $100 billion Fidelity Contrafund. As an open-ended vehicle where investors buy and sell shares at net asset value, the Contrafund must provide a market value for each of its stocks every month, regardless of what it originally paid for them. Just after the Twitter deal closed in October, the Contrafund’s Twitter holding stood at $53.5 million. That’s the Contrafund’s portion of the cash $315 million that Fidelity contributed to the buyout. (The balance is held in other Fidelity funds that don’t mark to market.) The $53.5 million reflects the full, $54.20 per share, or $44 billion in total, that Musk and his partners spent for Twitter.
Fidelity, fond d'investissement qui a investit des millions de dollars et qui doit chaque mois donner une valeur à ses parts, permet d'évaluer la situation de la boite.

Heureusement qu'il y a des mecs qui continuent de nous dire ici que tout va bien ;D

Il s'est pas fait que des amis sur ce coup.
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