Ca s'appelle du marketing, clairement le film voulait faire un carton en Chine, ce qui est drôle vu qu'il y a été interdit. Mais je ne juge pas le film là dessus. Honnêtement tu devrais arrêter de juger les films et les séries sur les interviews du staff. Ton poste me dit beaucoup plus sur tes blais et la façon dont tu juges un film que sur le film lui même.
Mon souci avec Shang-Chi, c'est pas le fait qu'il annonce vouloir mettre en avant les asiatiques au cinéma. J'ai pas de problème avec ça.
Mon souci, c'est de prendre cette posture en faisant volontairement fi toute la richesse foisonnante de ce qui a été fait avant.
Cette tendance à vouloir paraître absolument pionnier du cinéma hollywoodien moderne qui me dérange, en faisant Tabula Rasa du passé et en ignorant le fait qu'on vit dans un monde culturel désormais ... Mondialisé depuis plusieurs décennies, en donc la possibilité de regarder à loisir des productions venues des 4 coins du globe, issues de plein de cultures différentes.
Parce que quand Simu Liu annonce ça, il ignore donc volontairement que Bruce Lee, Jackie Chan, Chow Yun Fat, Jet Li, Samo Hung, Donnie Yen et plein d'autres ont été des stars internationales bien avant lui et dans des films de références, des incontournables du genre. Du coup il faut avoir ensuite les moyens de ses prétentions, parce qu'il y a foison de films cultes dans l'histoire (même récente) du ciné d'arts martiaux et ces derniers étaient très, très populaires
partout dans le monde. Bah non, au non d'un discours faussement sociétal, parce qu'il faut que le film soit une "plateforme", tout ça passe à à la trappe, ça n'a jamais existé, et c'est le très américano centré (mais qui se veut pourtant universaliste) Saint-Marvel qui va réparer l'injustice. Oui, au bout d'un moment, ça me fatigue.
Et le film ne les a clairement pas, ces moyens.
Pour un film qui se veut être d'arts martiaux, c'est très moyen. Et même si je prend spécifiquement le sous-segment du film d'arts martiaux "occidental", hors Asie (puisque le MCU est une prod occidentale), y'a plein de prods qui sont mieux dans le genre : à peu près tous les films avec Scott Adkins ou Michael Jai-White à l'affiche ont de bien meilleures scènes de combats. John Wick a aussi été cité, et c'est un bon exemple dans un autre sous-genre, le
gun fu, qu'il a lui-même fait évoluer. Si en plus on prend les prods asiatiques, là y'a même plus match.
Idem en tant que film d'action fantastique, et il loupe aussi le coche dans le sous-genre super-héros car en vérité, un segment tel que celui développé dans le 3e acte du film, ça correspond peu à ce qu'est Shang-Shi en comics, à son ADN. Il est un street vigilante avant tout, et c'est dans un univers plus réaliste et terre-à-terre que le personnage fonctionne le mieux. Plutôt dans le ton de ce qui avait été fait sur les premières prods Netflix. À la base, Shang-Chi c'est Bruce Lee dans le monde de Marvel, créé au plus fort de la "KungFusploitation". Un film de triade à forte valeur ajoutée martiale type
Sha Po Lang aurait bien mieux collé à ce qu'est le perso.
Mais non, fallait des kaméhaméha et un dernier tiers rempli de CGI moches, avec un méchant qui va soit-disant mettre le monde entier en danger mais que tout le monde aura immédiatement oublié une fois le film terminé (et qui n'aura strictement aucune répercussion par la suite alors que l'univers se veut connecté, grosse tare de la phase 4), tout ça pour cocher les cases du cahier des charges MCU. Sans parler du fait que le héros passe plus de temps à être un boulet qu'autre chose, mais sans l'humour des films de Jackie.
Alors certes on est contents de revoir Tony Leung et surtout Michelle Yeoh à l'écran pour apporter un peu de légitimité à tout ça, mais clairement ça suffit pas quand tout le reste est sans saveur et suit une formule qui arrive à bout de souffle.
Bah tiens, en parlant de Michelle Yeoih, y'a un film récent dont elle est la vedette qui a fait bien mieux, avec bien plus de brio, tout ce qu'a voulu faire Shang-Chi (représentation de la communauté asiatique expatriée, arts martiaux, multivers, humour, mise en avant d'un personnage féminin, mise en scène, écriture ...), c'est
Everything Everywhere All at Once.