Dès que ça concerne les combats féministes, on est plus dans la règle du remboursement uniquement si c'est pathologique.
La pilule contraceptive est remboursée. Elle est même totalement gratuite pour les mineures.
L'IVG aussi est remboursée totalement.
Pourtant on est pas dans le pathologique.
On s'en fout, ce n'est pas le sujet. La pilule contraceptive et l'avortement n'ont pas été remboursés parce que quelque chose d'autre était remboursé à d'autres patients par ailleurs pour des raisons différentes.
Cet argument est bidon du début à la fin et ne justifie pas de rembourser la PMA aux couples lesbiens.
Et combat féministe ou pas, ce n'est pas non plus la question. La pilule contraceptive et l'avortement sont (partiellement) couvert par l'assurance maladie parce que les autorités de santé ont considéré que c'était bénéfique à la société. Il va falloir s'accrocher pour justifier que le fait de faire des stimulations ovariennes à maximum 0.5% de la population française au risque médicalement suspecté d'accélérer le développement de tumeurs chez certaines patientes prédisposées pour avoir des enfants qui, comme justement souligné, naîtront par ailleurs d'une autre manière, est bénéfique à la société de quelque façons que ce soit.
La société, elle veut renouveler les générations. Que ça soit par des FIV en Belgique ou à la Pitié, la société ne verra pas trop la différence. L'équité ici serait plutôt de s'assurer que quelle que soit la façon dont un enfant a été conçu, il ouvre le droit aux prestations familiales de façon identique pour tous.
Je rappelle que les statistiques montrent, partout dans le monde, que les entraves à l'accès à la contraception et à l'avortement augmentent systématiquement le recours aux avortements clandestins, dont la mortalité est élevée, alors qu'un désir de grossesse frustré engage beaucoup moins le pronostic vital. On n'est pas vraiment sur des éléments comparables.
Et le combat des lesbienne n'est pas un combat féministe. La très grande majorité des femmes sont hétérosexuelles, donc elles n'en ont strictement rien à foutre que la PMA soit remboursée sans clause de stérilité pathologique à d'autres femmes au prétexte de leurs préférences sexuelles, à moins qu'elles soient sensibles à la discrimination quand elles en sont victimes, parce qu'après tout, il n'y a rien qui justifie que seules les femmes homosexuelles puissent choisir médicalement la date de leur grossesse au frais de la solidarité nationale.
On parle d'équité à la base pour justifier de ne rembourser un acte médical qu'à une sous-partie de la population sur des critères qui autrement sont considérés comme une discrimination illégale. On marche littéralement sur la tête.
L'argument ne tient pas la route. Trouvez-en un autre.