Un salaire est rarement le fruit de la valeur ajouté de son travail sinon beaucoup gagneraient pas mal plus d'argent en fin de mois. Le salaire, c'est la somme que te propose ton patron pour faire ton taff, rien de plus.
Quand tu signes pour 82 000€ net annuel, ton contrat indique que tu signes pour 103 000 brut. Ce qui t'est dû à la base, c'est ton net + tes cotisations salariales. A aucun moment le patron ne te doit le "salaire super brut", si demain l'état virait les cotisations patronales, ton salaire en changerait pas... et tu signerais aussi probablement pour la même somme qu'avant...
Justement non.
Le patron sait très bien que s'il veut embaucher un salarié à x€ nets il devra débourser 2x€ nets, c'est donc
la valeur qu'il est prêt à payer pour le travail.
Effectivement ce n'est pas tout à fait le fruit exact de la valeur ajoutée de son travail (le patron, les actionnaires en captent une partie) mais ce n'est qu'une formulation.
Un ingé info qui gagne 50k€ nets ici en gagne 100 voire plus aux US. En grande partie car la protection sociale est quasi inexistante là bas, et donc si la valeur sur le marché mondial d'un ingé info est de 100k€, en droit français le salarié touche 50k€, aux US le salarié en touche la quasi totalité.
Après, c'est sûr que si les cotisations patronales étaient supprimées d'un coup, qui plus est dans un marché en crise, ce serait une déstabilisation telle que les salaires nets ne changeraient pas forcément tout de suite, mais c'est juste par rapport au choc que cela créerait.
Si dans une économie en croissance, par exemple de 1960 à 1970, l'état français avait décidé de sortir du système de la sécu progressivement, en laissant se monter des assurances privées payantes, les salariés auraient été obligés de réclamer progressivement cette partie de leur salaire pour financer leur assurance sociale, et les entreprises obligées d'augmenter progressivement les salaires pour garder les bons éléments.
62% c'est quand on compte les cotisations patronales mais comme tu le dis si bien, ce n'est pas de l'argent dû aux employés. Du coup, je trouve que c'est un peu fallacieux comme phrase.
Bien sûr que si, c'est un argent dû aux employés, et même un salaire indirect ou différé.
Tu en veux la preuve ?
Je prends une fiche de paie que j'ai sous mes yeux, dans les cotisations patronales il y a :
- Vieillesse. Cet argent part pour les retraités mais est comptabilisé pour ouvrir mes futurs droits à la retraite de manière proportionnelle (normalement..)
- Maladie. Cet argent part pour l'ensemble de la sécu, il m'est directement utile quand je tombe malade et que mon salaire est couvert proportionnellement (avec abattements et carences certes, qui peuvent être compensés par d'autres systèmes de salaire différé)
- Accident du travail. Cet argent est une assurance qui me couvrira en cas d'accident du travail de manière proportionnelle à mon salaire
- Chômage. Cet argent est une assurance qui me couvrira en cas d'accident de carrière là encore de manière proportionnelle à mon salaire.
Je ne sais pas ce qu'il te faut de plus.. Une somme d'argent payée par un patron pour le compte d'un salarié, qui lui servira à bénéficier de services proportionnels aux cotisations (sauf la partie soins de l'assurance maladie).
C'est exactement comme si le patron me versait directement cette somme mais que j'étais contraint réglementairement à la dépenser auprès d'un organisme d'État.
La distinction salarial/patronal est simplement un calcul politique qui permet de faire peser, et dans l'immédiat, plus sur les entreprises ou plus sur les salariés une évolution de réglementation.
Et surtout, ce qu'il m'intéresse de défendre dans ce cadre là, c'est que le patron n'embauche un salarié que s'il est capable de payer son cout salarial complet.
Donc, s'il estime que la valeur apportée par le salarié est supérieure à son cout salarial complet.
Encore en d'autres termes, s'il estime que le cout salarial complet est compétitif sur un marché mondial, c'est à dire qu'il est plus désirable de l'embaucher lui plutôt qu'un employé délocalisé dans un pays où il y aurait moins ou pas de cotisations.
Donc en conclusion, un salarié français qui a 82k€ au grand total a un niveau de vie similaire à un américain qui gagnerait la même somme mais payerait un tas d'assurances pour sa protection sociale, et d'autres services qui sont ici "gratuits" (en réalité, au coût communalisé), à quelques différences près comme la redistribution de revenus et le cout de la vie..
C'est pourquoi il est à ranger dans le top 1% même s'il gagne moins en net...
Les français ne sont d'ailleurs pas dupes, nombre d'entre eux partent à l'étranger tant qu'ils sont jeunes, en bonne santé, sans enfants, pour profiter de leur salaire complet, et reviennent profiter des cotisations des autres en France au premier pépin ou au premier enfant
le niveau des salaires n'est pas vraiment corrélé parfaitement à la valeur ajoutée produite, mais à beaucoup d'autres facteurs notamment la rareté et le besoin.
Effectivement ce n'est pas exactement la valeur ajoutée stricto sensu, c'est une façon de parler pour exprimer la valeur que l'entreprise est prête à payer pour se procurer cette force de travail là. Pour une entreprise rationnelle, un salarié n'est embauché et n'est payé qu'à hauteur de la valeur ajoutée qu'il apporte à la boite, avec une marge pour le patron et l'actionnaire, il vaut mieux.
Le calcul exact sur ma fiche de paie de mai 2016 (exemple) c'est 1990€ nets vs cout total payé 3968€, soit un ratio de 50%.
Avec le calcul d'IR le plus basique cela aurait donné environ 170€ d'impots soit un ratio salaire net/cout total employeur de 46%
Sauf que c'est clairement pas au niveau du consommateur que les choses vont évoluer, le "peuple" connait les enjeux climatiques à venir et pourtant s'en tape royalement parce que c'est plus intéressant d'obtenir son nouvel iphone que de ce bouger le cul pour modifier ses habitudes et c'est pas le peu de gens essayant qui va changer ça. Quand une catastrophe écologique arrive ça intéresse les gens 5 minutes puis après ils retournent voir leurs vidéos de chats faisant des grimaces.
Pour que le monde change en terme d'écologie faut que les politiques reprennent le contrôle fin d'instaurer un cap à maintenir quoi qu'il en coute hors on en est loin très loin même vu qu'il existe pas beaucoup de pays qui sont pas contrôlé par ces fameux 1%/ superpuissances économiques et qu'en plus nos politiques se battent avant tout pour eux mêmes.
Perso l’avenir écologique je la vois pas d'un bon œil, le système capitaliste dans lequel on vit atteint des sommets d’absurdités et pourtant ça continu. On va continuer à faire nos p'tites mesures à la con en prétextant que l'avenir nous appartient puis dans 30 ans on va ce rendre compte que tout ça a servi à rien vu qu'on essaye de traiter les blessures au lieu de la maladie et ça va continuer à empirer.
En fait, en démocratie, le peuple est libre de foncer vers le mur si ça lui chante.
C'est un inconvénient mais c'est le prix à payer de la liberté.