Depuis environ un an que je bosse, j'ai plus trop l'occasion de croiser des gens, mis à part en déplacement. J'ai un boulot très prenant, je sors peu et de toute façon je vis et travaille dans des coins plutôt isolés ; c'est un peu comme rentrer dans les ordres en fait. D'autant plus que j'ai peu accès aux réseaux sociaux. Bref, je suis une espèce d'ermite.
Du coup, les rares contacts que j'ai avec la société sont d'autant plus drôles. Je suis sorti après la finale de la coupe du monde, passer d'un milieu clos, quasi carcéral où tu fréquente les mêmes personnes tout le temps à un gros bordel urbain où des milliers de personnes se lâchent, c'était assez génial. Je retourne sur facebook dernièrement, je découvre que des copines ayant accompli des études de haut niveau deviennent "coach en santé et en nutrition" (????), ce qui apparemment consiste à avoir un blog sur lequel tu dis que le savon d'Alep c'est bon pour la peau. Je remonte les profils de mes contacts facebook, apparemment depuis un an tout le monde est grave tendu du slip sur le communautarisme (féminisme, racisme, véganisme...), on dirait qu'on ne peut plus vivre sans s'identifier à un groupe.
Je croise des gens dans la rue, je me demande à quoi ressemble leur vie, ce que ça fait d'être dans la société et de ne pas avoir à vivre en circuit fermé. J'ai vu une gamine fêter ses 8 ans avec sa famille au kfc en pleine cambrousse, c'est une des scènes les plus tristes auxquelles j'ai assisté. J'ai eu mes premiers week end de libre récemment, je me suis paumé dans de petits bleds en Charente et j'ai passé 2 heures dans une église à discuter avec une petite vieille qui s'occupait de l'église, elle ressemblait à s'y méprendre dans son comportement et ses actions à une souris.
Bref, je retrouve le monde et c'est à la fois surprenant et intéressant, ça donne envie de revivre normalement.
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