Ce qui en soi n'est pas un soucis. Le problème, c'est l'écart entre la croissance économique et la croissance de la dette.
Oui et non. Plus l'état (ou n'importe qui d'autre) demande du crédit (dont il ne remboursera que les intérêts), plus l'épargne disponible pour les financements (publics et privés) s'amenuise. Un produit qui se raréfie devient plus cher. L'état (et les entreprises) doit emprunter à un taux de plus en plus élevé puisqu'une part fixe et croissante de capital est immobilisée. Pour compenser il a trois choix :
- arrêter d'emprunter et si il le peut rembourser, c'est l'austérité qui s'accompagne d'un dur retour à la réalité ce qui n'est pas compatible avec sa ligne politique
- avoir une croissance de plus en plus forte pour accompagner la hausse des taux, ce qui est rendu impossible par l'augmentation du coût du crédit pour les entreprises qui investissent plus difficilement
- manipuler les taux d'emprunts et créer de la monnaie
C'est la dernière solution qui a été retenue, mais elle n'est pas sans conséquences. Si on crée de la monnaie, elle perd en valeur puisque plus une chose est abondante, moins elle ne vaut. Une partie de l'inflation se répercute sur le coût des biens de consommation, ce qui pénalise ceux qui n'ont pas eu d'augmentation de rémunération. La majeur partie irrigue les actifs (immobiliers, financiers, divers produits spéculatifs) qui sont valorisés par l'abondance de liquidité, ceux qui possèdent du capital se goinfrent jusqu'à ce que la bulle créée éclate (et elle éclate toujours) parce que le plus avisé s'est rendu compte que l'actif est sur-évalué. L'éclatement de la bulle amène de nombreuses faillites (des banques, des entreprises, des particuliers) donc du chômage (déflation parce que la consommation chute) - détails dans la théorie des malinvestments de Hayek. La dernière étape est le déversement de la monnaie sortie des marchés vers les biens consommables et l'appauvrissement prononcé des plus démunis par l'inflation.
Pour éviter ce scénario, l'état crée (ou permet de créer) encore davantage de liquidités pour limiter la dévalorisation des actifs et relancer le cycle. Le phénomène est autant repoussé qu'amplifié.
Un état qui promet de réduire la pauvreté par la redistribution mais qui ne pouvant pas assumer ses positions le fait par l'emprunt ne fait qu'enrichir la classe possédante et laisse une promesse de récession à son électorat.
On ne peut pas cracher sur la finance si notre modèle se base sur l'emprunt insolvable, le pauvre Hollonde s'en est rapidement rendu compte. Il a essayé de s'en sortir en augmentant les impôts et en cela on peut dire qu'il a été honnête mais ça n'a pas fonctionné puisque les recettes n'ont pas évolué en conséquence (fraude, exil, baisse de production). Il n'a pu que se résigner puisqu'il est inenvisageable d'équilibrer le modèle par une baisse de la dépense.